L enseignement du dessin sous la Troisième République : introduction du dessin industriel à Valenciennes - article ; n°1 ; vol.2, pg 117-130
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L'enseignement du dessin sous la Troisième République : introduction du dessin industriel à Valenciennes - article ; n°1 ; vol.2, pg 117-130

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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2001 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 117-130
L'Académie de peinture et de sculpture de Valenciennes, créée en 1782 et qui inclut en 1811 l'architecture, est placée dès l'origine sous le signe de la tradition académique. Les administrateurs se montrent néanmoins très attentifs aux besoins des plus défavorisés. Les écoles forment de nombreux artistes et Grands Prix de Rome mais aussi des artisans ou des décorateurs. Leur existence permet de créer à Valenciennes un milieu d'amateurs éclairés et suscite des répercussions socio-culturelles et économiques capitales. Mais en 1883, le gouvernement qui a entrepris une vaste réforme de l'enseignement du dessin leur impose des cours de dessin industriel. Cette intervention de la direction des beaux-arts se solde par un échec, dû non pas au conservatisme des académiciens mais à la situation économique de Valenciennes, encore peu industrialisée. Cet échec illustre en outre la difficulté à définir un enseignement spécifique pour les arts décoratifs et pour l'industrie.
« Die Lehre der Zeichenkunst während der Dritten Republik: Die Einführung des technischen Zeichnens in Valenciennes » von Catherine Dollé. Die 1782 gegründete Akademie für Malerei und Bildhauerei in Valenciennes, die 1811 die Architektur hinzunahm, steht von Anfang an im Zeichen der akademischen Tradition. Die Verwaltung kümmerte sich aber um die Bedurfhisse der sozial Benachteiligten. Die Schulen bildeten zahlreiche Künstler und Träger des Grand Prix de Rome aus, aber auch Handwerker und Dekorateure. Die Anwesenheit der Schule lässt in Valenciennes ein Milieu von aufgeklärten Kunstliebhabern entstehen und hat soziokulturelle und wirtschaftliche Auswirkungen. 1883 aber erlegt die Regierung, die eine umfangreiche Bildungsreform in Angriff nimmt, der Akademie den Unterricht im Technischen Zeichnen auf. Dieser Eingriff von seiten der Direction des Beaux-Arts envies sich als Misserfolg, der nicht auf die konservative Haltung der Akademiemitglieder zurückging, sondern auf die noch geringe Industrialisierung in Valenciennes. Dieses Scheitern zeigt außerdem die Schwierigkeit, für das Kunstgewerbe und die Industrie einen jeweils spezifischen Unterricht zu definieren.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 67
Langue Français
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Extrait

Catherine Dollé
L'enseignement du dessin sous la Troisième République :
introduction du dessin industriel à Valenciennes
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°2, 2e semestre 2001. pp. 117-130.
Zusammenfassung
« Die Lehre der Zeichenkunst während der Dritten Republik: Die Einführung des technischen Zeichnens in Valenciennes » von
Catherine Dollé. Die 1782 gegründete Akademie für Malerei und Bildhauerei in Valenciennes, die 1811 die Architektur
hinzunahm, steht von Anfang an im Zeichen der akademischen Tradition. Die Verwaltung kümmerte sich aber um die
Bedurfhisse der sozial Benachteiligten. Die Schulen bildeten zahlreiche Künstler und Träger des Grand Prix de Rome aus, aber
auch Handwerker und Dekorateure. Die Anwesenheit der Schule lässt in Valenciennes ein Milieu von aufgeklärten
Kunstliebhabern entstehen und hat soziokulturelle und wirtschaftliche Auswirkungen. 1883 aber erlegt die Regierung, die eine
umfangreiche Bildungsreform in Angriff nimmt, der Akademie den Unterricht im Technischen Zeichnen auf. Dieser Eingriff von
seiten der Direction des Beaux-Arts envies sich als Misserfolg, der nicht auf die konservative Haltung der Akademiemitglieder
zurückging, sondern auf die noch geringe Industrialisierung in Valenciennes. Dieses Scheitern zeigt außerdem die Schwierigkeit,
für das Kunstgewerbe und die Industrie einen jeweils spezifischen Unterricht zu definieren.
Résumé
L'Académie de peinture et de sculpture de Valenciennes, créée en 1782 et qui inclut en 1811 l'architecture, est placée dès
l'origine sous le signe de la tradition académique. Les administrateurs se montrent néanmoins très attentifs aux besoins des plus
défavorisés. Les écoles forment de nombreux artistes et Grands Prix de Rome mais aussi des artisans ou des décorateurs. Leur
existence permet de créer à Valenciennes un milieu d'amateurs éclairés et suscite des répercussions socio-culturelles et
économiques capitales. Mais en 1883, le gouvernement qui a entrepris une vaste réforme de l'enseignement du dessin leur
impose des cours de dessin industriel. Cette intervention de la direction des beaux-arts se solde par un échec, dû non pas au
conservatisme des académiciens mais à la situation économique de Valenciennes, encore peu industrialisée. Cet échec illustre
en outre la difficulté à définir un enseignement spécifique pour les arts décoratifs et pour l'industrie.
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Dollé Catherine. L'enseignement du dessin sous la Troisième République : introduction du dessin industriel à Valenciennes. In:
Livraisons d'histoire de l'architecture. n°2, 2e semestre 2001. pp. 117-130.
doi : 10.3406/lha.2001.887
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2001_num_2_1_887Catherine DOLLÉ par
L'ENSEIGNEMENT DU DESSIN
SOUS LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE : INTRODUCTION DU
DESSIN INDUSTRIEL À VALENCIENNES
En 1782, Pujol de Mortry, prévôt de la ville, décide la création de l'Académie de
peinture et de sculpture de Valenciennes, placée sous la protection et la surveillance
de l'académie royale de peinture et de sculpture, en vertu des lettres patentes de
décembre 16761. Les statuts de 1785 prévoient une organisation bipartite, compre
nant une académie et un conseil composé d'académiciens chargés de l'encadrement
de l'enseignement. La création de ces écoles s'inscrit dans un contexte favorable.
Fréquemment surnommée l'« Athènes du Nord », Valenciennes bénéficie d'une tradi
tion artistique très forte : Perdry, Gérin, Lottmann, Pater, Pierre et Jacques-Philippe
Dumont, Saly et Antoine Watteau sont ainsi originaires de la cité. Cette pratique
des arts du dessin est soutenue par l'existence d'une confrérie de Saint-Luc, créée en
avril 1608, qui accepte dans ses rangs les amateurs éclairés. La création de l'Académie
s'inscrit en outre dans un mouvement général de diffusion de l'enseignement du
dessin à l'étranger2 et en province: on a pu estimer le nombre d'établissements en
France à cinquante-cinq en 18323 et plus de trois cents en 18854. À lui seul, le Nord
en dénombre alors vingt-cinq, mais la qualité de l'enseignement y est très hétéro
gène : on peut distinguer les écoles à finalité professionnelle très marquée qui offrent
notamment des cours de dessin d'ornement et de dessin industriel et les écoles acadé
miques ou assimilées, dont le programme s'inspire fortement de celui de l'école des
beaux-arts de Paris. Seuls cinq établissements comportent un enseignement complet
des beaux- arts : les écoles de Lyon, Dijon, Toulouse, Lille et Valenciennes. La créa
tion des académies est également indissociable du mouvement de décentralisation
des arts au XIXe siècle, particulièrement important dans le Nord: l'apparition de
musées, de sociétés savantes, l'organisation d'expositions5 suscitent l'émergence d'un
milieu important d'amateurs éclairés et créent un marché de l'œuvre d'art. Des
facteurs économiques entrent également en jeu: depuis la seconde moitié du
XVIIIe siècle, des voix s'élèvent pour réclamer la création d'un enseignement adapté
1. Louis Vitet, L'Académie royale de peinture et de sculpture: étude historique, Paris, Caïman Lévy, 1880,
410 p.
2. Nikolaus Pevsner, Les Académies d art, Paris, G. Monfort, 1999, 258 p. Carl Goldstein, Teaching art :
academies and schools from Vasari to Alb ers, Cambridge, Cambridge university press, 1996, 350 p.
3. Cîuyot de Fère, « Statistiques des beaux-arts en France », Le Journal des artistes, 8 avril 1832, p 265-269.
4. Paul, Dupré; Gustave, Ollendorf, Traité de l'administration des Beaux-arts, Paris, P. Dupont, 1885, 2
vol.
5. Les Salons retrouvés: Éclat de la vie artistique dans la France du Nord, 1815-1848, Lille, Association
des conservateurs des Musées du Nord-Pas-de-Calais, 1993, 223 p.
LivraLiorut à'huitoire âe l'architecture n°2 118 CATHERINE DOLLÉ
aux besoins des ouvriers, qu'il s'agisse de philosophes (Diderot), d'hommes politiques
(Boissy d'Anglas) ou de pédagogues (Ferrand de Monthelon, Descamps, Bachelier)
etc. Pour tous ces précurseurs, la pratique des arts du dessin doit améliorer la « moral
ité » des classes défavorisées, tout en stimulant le développement économique et
industriel du pays. Ces écoles sont d'autant plus utiles après la suppression des corpo
rations qui offraient un apprentissage. Mutations économiques et développement du
machinisme mais aussi influences de l'Angleterre et de Charles Dupin font du dépar
tement du Nord un précurseur dans le domaine de l'éducation en direction des
ouvriers et apprentis.
Laborde6 doit cependant constater, à l'occasion de l'Exposition universelle de
1855, le retard industriel français. Sous la Troisième République, l'État tente d'y
remédier en améliorant la formation des ouvriers. Convaincu que le dessin est à la
base de tout enseignement professionnel, il met en place dans les années 1880, un
grand programme de réforme des écoles de province. Stéphane Laurent7, se référant
à mes travaux8, estime que les administrateurs de Valenciennes, victimes de leur
conservatisme, n'ont pas su comprendre les nouvelles conditions socio-économiques
de la fin du XIXe siècle et ont fait échouer la réforme. Certes, le conservatisme des
administrateurs a pu jouer un rôle mais la tradition artistique, les particularismes
locaux, les résistances provinciales face au centralisme de l'administration des Beaux-
arts etc., suffisent à expliquer l'échec rencontré par l'État pour transformer les acadé
mies en école d'« art industriel ». Ce revers essuyé par le gouvernement met en
lumière la difficile naissance d'un enseignement technique spécifique, enseignement
qui peine à trouver sa place à coté des beaux- arts et des arts décoratifs.
Les écoles de dessin de Valenciennes avant l'intervention de l'État (1785-1877):
Entre tradition académique et nouveautés pédagogiques
Consacrée à la peinture et à la sculpture en 1785, l'Académie étoffe progressiv
ement son enseignement: architecture (1813), musique (1836), ornement (1840),
cours pour les jeunes filles (1880), lithographie (1887), gravure (1911) etc.
L'apprentissage au sein des écoles accorde une place p

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