L œuvre d Imhotep à Saqqarah - article ; n°3 ; vol.100, pg 369-380
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1956 - Volume 100 - Numéro 3 - Pages 369-380
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Philippe Lauer
L'œuvre d'Imhotep à Saqqarah
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 100e année, N. 3, 1956. pp. 369-
380.
Citer ce document / Cite this document :
Lauer Jean-Philippe. L'œuvre d'Imhotep à Saqqarah. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 100e année, N. 3, 1956. pp. 369-380.
doi : 10.3406/crai.1956.10644
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1956_num_100_3_10644369
COMMUNICATION
l'œuvre d'imhotep a saqqarah,
PAR M. JEAN-PHILIPPE LAUER, MEMBRE DE L'iNSTITUT d'ÉGYPTE.
Il y aura trente ans au début de décembre prochain qu'appelé
en Egypte par M. Lacau, alors Directeur général du Service des
Antiquités, pour étudier les importants vestiges architecturaux de
la me dynastie, que l'archéologue anglais Cecil Firth était en train
de mettre au jour autour de la Pyramide à degrés, nous commenc
ions nos recherches à Saqqarah.
Rappelons que nous bénéficiions pour celles-ci du fait que les
ouvriers, qui exploitèrent dès la période Ramesside ces monuments
comme carrières, n'étaient heureusement pas parvenus à tout raser
et avaient abandonné le plus souvent les assises inférieures déjà fort
ensablées. En outre, ces carriers improvisés, recherchant avant tout
des blocs simplement équarris, avaient généralement délaissé ceux
qui présentaient des moulures ou des formes particulières : tel fut
le cas des tambours de colonnes, des chapiteaux, des éléments de
corniches ou de couronnements de murs, etc., qui nous furent
infiniment précieux, et sans lesquels nous n'aurions pu établir que
des reconstitutions imaginatives sans réelle valeur scientifique.
Ce fut la longue et minutieuse étude de tous ces vestiges1 ainsi pro
videntiellement épargnés et conservés dans le sable, qui nous per
mit de retrouver peu à peu les formes et les proportions de ces édi
fices d'un style demeuré ignoré jusque-là en Egypte et différant fort
de celui de l'Ancien Empire, qu'il précéda pourtant immédiatement.
Les monuments funéraires royaux antérieurs à Zoser, et par consé
quent remontant aux deux premières dynasties, étaient, en effet,
encore très mal connus. Ceux découverts par Amélineau en Abydos,
malheureusement fouillés sans méthode, n'avaient pas livré, malgré
les explorations ultérieures de Flinders Pétrie, d'indications précises
sur l'aspect de leurs superstructures. Reisner pensa, cependant,
discerner dans les faibles vestiges de brique crue recouvrant encore
partiellement ces tombeaux ou ces cénotaphes un acheminement
progressif vers la pyramide à degrés de Zoser : d'après l'éminent
archéologue américain, le monument de l'Horus Djer, troisième roi
de la ire dynastie, aurait comporté deux gradins, et celui de son
successeur Djet, trois gradins2. Cette hypothèse demeure néanmoins
1. Cf. J.-P. Lauer, dans Ann. Serv. Antiq., t. XXVII à XXXII, Étude sur quelques
monuments de la IIIe dynastie, et t. XLVI (cahier n° 9), Étude complémentaire sur les du roi Zoser à Saqqarah, ainsi que Idem., La Pyramide à degrés. L'architec
ture (2 vol. in-4°) et La Pyramide à degrés. Compléments ( 1 vol. in-4°).
2. Cf. G. A. Reisner, The Development of the Egyptian Tomb, p. 322-327, flg. 172 et
173.
1956 26 370 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1956
fort douteuse, et le Dr Herbert Ricke considère, au contraire, que
la superstructure de ce type d'édifices ne devait consister qu'en un
tertre rectangulaire contenu par de la brique crue et ne dépassant
pas 2 mètres de hauteur1.
Pi». I, a° 1. — Grand tombeau découvert du règne par W. d'Oudimou B. Emery. à Saqqarah (ire dynastie)
Ph. I, n° 2. — Restitution du tombeau probable de la reine Merneith
à Saqqarah (i" dynastie).
flg. 1. 2. H. Voir Ricke, également Beitrâge la reconstitution zur âgyptischen que Bauforschung nous avons und proposée Altertumskunde, d'un de ces H. monuments 5, p. 17,
Sur d'Abydos, le dualisme celui de la reine monarchie Merneith égyptienne dans Bull et Inst. son Franc. expression Arch. architecturale Or., t. LV(cf sous . J.-P. les Lauer, pre
mières dynasties, pi. IV, a). L ŒUVRE D IMHOTEP A SAQQARAH 37t
, Quelques édifices funéraires de la même période avaient, en outre,
été découverts peu après : le plus célèbre, mis au jour par de Morgan
en 1897, et longtemps attribué au roi Menés, est un vaste édifice de
Pl. II, n° 1. — Recomposition de l'entrée de l'enceinte de la Pyramide à degrés
(me dynastie).
Pl. II, n° 2. — Le complexe funéraire du roi Zoser à Saqqarah.
(Restitution en maquette).
54 x 27 mètres présentant des redans complexes sur toute sa péri
phérie1. D'autres tombes de type semblable, mais généralement
de dimensions plus réduites, étaient apparues de 1904 à 1914 prin-
1. J. de Morgan, Recherches sur les origines de V Egypte, II. Ethnographie préhisto
rique et tombeau royal de Négadah, flg, 518 à 521. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1956 372
cipalement à Guizeh1, à Tarkhân2, à Saqqarah3 et à Abou-Roach*.
Mais les proportions extérieures de ces constructions (voir pi. i, n° 1)
demeuraient problématiques : leur hauteur originelle surtout était
totalement indéterminée. Ce n'est que tout récemment, à la suite
des fouilles conduites par notre ex-collègue du Service des Anti
quités, le professeur Walter Bryan Emery, avec les fonds de l'Egypt
Exploration Society5, qu'il nous a été donné de pouvoir établir la
reconstitution de ce type d'architecture (voir fig. l)6, qui correspond
très exactement au décor dit « en façade de palais » des beaux sa
rcophages de la ive dynastie, comme celui de Mykérinos ; la même
architecture, que l'on retrouvera dans les stèles « en portes d'appa
rat » sous les ve et vie dynasties, était également déjà esquissée sur
certains serekh thinites schématisant l'entrée de la demeure royale.
Nous avons ainsi sur ces grandes tombes de la ire dynastie la repré
sentation, répétée un grand nombre de fois, du motif de l'entrée
monumentale du palais encadrée de deux saillants à redans (voir
notre restitution pi. i, n° 2).
On construisit, donc au début de la ire dynastie, et sans doute dès
l'époque qui précéda immédiatement celle-ci, des palais de dimens
ions déjà fort importantes avec des entrées, en particulier, pré
sentant un caractère monumental très développé. Le problème se
pose alors de savoir si cette architecture est née en Egypte même
ou si elle est d'origine étrangère. Lorsqu'on étudie le détail de ces
façades, il semble difficile de ne pas y reconnaître la représentation
de nombreux éléments architectoniques de bois, matière particu
lièrement rare en Egypte, et l'on est tenté de voir là l'indication
d'une origine asiatique qu'il faudrait aller quérir dans les régions
boisées du Liban ou celles plus lointaines de l'Asie Mineure. Une
architecture en charpente de bois avec remplissage intermédiaire
en matériaux légers serait à la source de ces façades en redans. Plus
tard, l'emploi de la brique crue aurait permis d'améliorer, en les
amplifiant et les rendant plus solides et durables, ces constructions
archaïques dont on tint à conserver le caractère initial. Les montants
de bois auraient été remplacés par des piliers de brique en saillie ;
aux panneaux constitués de clayonnages ou de nattes on aurait
également substitué des cloisons en brique crue revêtue d'enduits
1. Cf. Daressy, dans Ann. Seru. Antiq., t. VI, p. 99, ainsi que FI. Pétrie, Gizeh and
Rifeh, pi. VI.
2. FI. Pétrie, G. A. Wainwright, A. H. Gardiner, Tarkhân I and Memphis V, pi. XV
et XVIII, et FI. Pétrie, Tarkhân II, pi. XV et XVIII.
3. J. E. Quibell, Excavations al Saqqara (1912-1914) . Archaic Mastabas, pi. I, V, VI.
4. P. Montet, Tombeaux de la Iie et de la IVe dynastie à Abou-Roach, pi. II, V et XI
dans Kêmi VII.
5. Cf. W. B. Emery, Excavations at Sakkara. Great Tombs of the First Dynasty, I, II
et III.
6. Cf. J.-P. Lauer, d

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