Le Martyrium rupestre de l Abbaye Saint-Victor - article ; n°1 ; vol.110, pg 110-126
18 pages
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1966 - Volume 110 - Numéro 1 - Pages 110-126
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Fernand Benoit
Le Martyrium rupestre de l'Abbaye Saint-Victor
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 110e année, N. 1, 1966. pp. 110-
126.
Citer ce document / Cite this document :
Benoit Fernand. Le Martyrium rupestre de l'Abbaye Saint-Victor. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 110e année, N. 1, 1966. pp. 110-126.
doi : 10.3406/crai.1966.11951
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1966_num_110_1_11951COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 110
dans l'année 110, deux déesses firent au palais de l'empereur pour lui confier
des ouvrages de révélations taoïstes, ainsi que des talismans précieux. L'éditeur,
K. M. Schipper, qui s'est spécialisé, à Formose, dans l'étude de la religion taoïste
et de ses pratiques, était particulièrement qualifié pour publier, traduire et
commenter ce texte qui jouit d'une grande renommée et que Henri Maspero
décrivait comme ' un manuel de vulgarisation des procédés taoïstes sous forme
romanesque ' ».
SÉANCE DU 4 MARS
PRESIDENCE DE M. LOUIS ROBERT
M. Otto Eissfeldt, élu associé étranger le 18 février en rempla
cement de M. Alf Sommerfelt, décédé, remercie l'Académie de son
élection.
Le Directeur de l'École française de Rome adresse son rapport
sur l'activité de cet établissement en 1965-1966.
Renvoi à la Commission des Écoles françaises d'Athènes et de
Rome.
Le Secrétaire Perpétuel fait connaître que l'Académie dans
sa séance du 11 août 1876 avait émis le vœu que le prix de La Grange
fût réservé à des Français, à l'exclusion des étrangers, et demande
au nom de la Commission que ce prix puisse désormais être attribué
à des étrangers aussi bien qu'à des Français. — Adopté.
Le Secrétaire Perpétuel fait connaître que la Commission du
Prix de La Grange a décidé d'attribuer ce prix à M. Jacques Thomas
pour son édition synoptique des versions rimées de l'Épisode arden-
nais de Renaut de Montauban. — Acte est donné de cette commun
ication.
Le Secrétaire Perpétuel fait connaître que la Commission du
Prix Duchalais a décidé d'attribuer ce prix à Mme Etienne Dumas,
née Françoise Dubourg, pour l'ensemble de ses travaux sur la
numismatique du Moyen Age. — Acte est donné de cette commun
ication.
M. Fernand Benoit expose à l'Académie les circonstances de la
découverte du martyrium de 250 à l'abbaye Saint-Victor de Marseille
et les conclusions qui peuvent en être tirées.
COMMUNICATION
LE MARTYRIUM RUPESTRE DE l' ABBAYE SAINT-VICTOR,
PAR M. FERNAND BENOIT, MEMBRE DE L'ACADÉMIE.
Le monastère fondé par saint Cassien au début du ve siècle (415-
419), sous l'épiscopat de Procule, évêque de Marseille, s'élevait
au Sud du Lacydon, c'est-à-dire sur la rive opposée de la ville MARTYRIUM RUPESTRE DE L* ABBAYE SAINT-VICTOR 111 LE
romaine dans une nécropole, adossée à une déclivité rocheuse dont
le banc de calcaire lacustre oligocène avait été exploité dès l'époque
grecque comme carrière (à 17 mètres environ au-dessus du ngf).
Le caractère rupestre du site, marqué par une forte dénivellation,
a imprimé son originalité à l'abbaye.
La première fondation monastique comprenait deux églises, qui
auraient été consacrées peu après la mort de Jean Cassien, en 440,
par le pape Léon le Grand : l'une dédiée à Notre-Dame et saint Jean-
Baptiste, l'autre aux apôtres Pierre et Paul, dont le double patro
nage, institué à Rome par Sixte ni, avait également été donné,
quelques années plus tard, à une église cémétériale d'Arles.
Après une période d'abandon à l'époque carolingienne, qui cor
respond à l'installation de l'évêque dans le monastère, celui-ci fut
restauré au xie siècle sous l'abbatiat de Wifred et d'Isarn (consécra
tion de 1040) et entièrement reconstruit au xme, ainsi que l'atteste
l'épitaphe du sacriste Hugues de Glazinis (f 1250), « qui fut à bon
droit enseveli dans le temple qu'il a construit ' presque ' en entier,
depuis le premier fondement (quod primo quasi totum fecit ab ymo) ».
La restauration par les Monuments Historiques des cryptes de
l'abbaye, qui avait été précédée en 1963 de sondages en vue de
retrouver le plan primitif de la chapelle Notre-Dame-de-Confession
et de préciser son antiquité, a mis au jour sous le dallage moderne
(xixe s.) de celle-ci la plate-forme du rocher.
La transformation au xnie siècle du martyrium en chapelle,
englobée dans les cryptes, avait respecté l'édifice du ve siècle :
l'exploitation pour la nouvelle construction du banc de carrière
l'avait détouré sur trois côtés et soutenu les colonnes de l'atrium
par des « chandelles » réservées dans la carrière, dont le sol avait été
nivelé par des déchets de taille. L'orientation à l'Est du martyrium
avait amené la transformation du collatéral ouest en travée de la
nef et la fermeture du collatéral de l'Est, afin d'y placer le nouvel
autel orienté selon la liturgie.
La plate-forme du rocher, correspondant à la nef de la chapelle,
large de 3 mètres, est occupée au centre par un caveau profond
de 1 m. 15 analogue à celui de la crypte de Saint-Martial de Limoges :
il était divisé par une cloison monolithe en deux sépulcres, orientés
Nord-Sud, de 1 m. 90 de longueur et 0 m. 60 de largeur, couverts
de deux lourdes dalles de pierre de Cassis, dans lesquels étaient deux
squelettes, conservés sous une épaisse couche de limon et d'eau
d'infiltration.
Au Nord, la plate-forme présente une surface aplanie de 1 m. 30
de longueur sur 0 m. 90 de profondeur, au niveau même du caveau
sépulcral : elle était entourée de trois côtés par un ressaut qui limite
le martyrium. Du côté de l'Est, un restant de mortier rougeâtre, 112 COMPTES RENDUS DE L ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
conservé sur 0 m. 25 de longueur, était encore adhérent à la base
du ressaut : on y avait inclus un sesterce de Dèce (249-251), à fleur
de coin, — monnaie de « fondation » couverte de concrétions cal
caires, qui date le martyrium : imp. c. m. q. traianvs. decivs. avg.,
buste lauré et cuirassé à droite.
Fio. 1. — Grand Bronze de Dèce trouvé dans le martyrium.
r/pannoniae. Les deux Pannonies voilées debout, en femmes, se
tournant le dos et tenant chacune une enseigne militaire (Cohen, 87 ;
Mattingly, 124 a).
L'emplacement du mortier hors des limites des dalles de couver
ture des tombes, montre qu'il ne peut s'agir d'un mortier de liaison
de celles-ci, mais des traces de scellement d'une dalle (de marbre ?).
L'étude des squelettes1 a montré que tous les ossements de chacune
des tombes appartiennent au même corps : tombe a, homme de
35 ans au moins ayant de graves déformations osseuses dues à
l'arthritisme ; crâne dolychocéphale présentant la « déformation
1. L'étude des squelettes a été faite par le Dr L. Cabot-Briggs, de l'Université Har
vard, le Dr Vuillet, médecin légiste, et le Prof. Autissier. 2. — Le martyrium avant l'enlèvement des dalles de couverture. Fig. 3. — I, es lombes des « corps saints » dans leur position d'exhumation. Fig. MARTYRIUM RUPESTRE DE L* ABBAYE SAINT-VICTOR 115 LE
toulousaine » ; — tombe b, homme de 25 à 30 ans, robuste ; il lui
manque les deux dernières vertèbres cervicales (6 et 7). Le contexte
des monnaies, des fragments de verre et de céramique en connexion
avec les squelettes, permet d'autre part d'affirmer que ceux-ci
remontent à l'inhumation primitive.
Ces tombes avaient été l'objet d'un culte, ainsi que l'atteste le
dépôt de monnaies, de verreries et de céramiques des ive et ve siècles.
Les deux dalles de couverture présentent toutes deux du côté de
la tête, des ébrasements symétriques et opposés dont la régularité
contraste avec l'ébréchure qu'a subie le couvercle de la tombe a,
sans do

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