Les moulins de Barbegal, les ponts-acqueducs du vallon des Arcs et l histoire naturelle de la vallée des Baux (bilan de six ans de fouilles programmées) - article ; n°1 ; vol.139, pg 115-144
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Les moulins de Barbegal, les ponts-acqueducs du vallon des Arcs et l'histoire naturelle de la vallée des Baux (bilan de six ans de fouilles programmées) - article ; n°1 ; vol.139, pg 115-144

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1995 - Volume 139 - Numéro 1 - Pages 115-144
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Philippe Leveau
Les moulins de Barbegal, les ponts-acqueducs du vallon des
Arcs et l'histoire naturelle de la vallée des Baux (bilan de six ans
de fouilles programmées)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 139e année, N. 1, 1995. pp. 115-
144.
Citer ce document / Cite this document :
Leveau Philippe. Les moulins de Barbegal, les ponts-acqueducs du vallon des Arcs et l'histoire naturelle de la vallée des Baux
(bilan de six ans de fouilles programmées). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
139e année, N. 1, 1995. pp. 115-144.
doi : 10.3406/crai.1995.15445
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1995_num_139_1_15445■1.'
COMMUNICATION
LES MOULINS DE BARBEGAL,
LES PONTS-AQUEDUCS DU VALLON DE L'ARC
ET L'HISTOIRE NATURELLE DE LA VALLÉE DES BAUX
(BILAN DE SIX ANS DE FOUILLES PROGRAMMÉES),
PAR M. PHILIPPE LEVEAU
Introduction
Deux programmes triennaux de fouilles ont permis de renou
veler les connaissances sur l'ensemble hydraulique de première
importance que constituent les moulins de Barbegal et les deux
ponts-aqueducs qui franchissent parallèlement le vallon des Arcs.
Ce site rural, qui est situé 4 km au sud de Fontvieille et 7 km à l'est
d'Arles, forme un ensemble archéologique remarquable à la jonc
tion de trois unités paysagères caractéristiques de la Basse-
Provence : au nord les Alpilles, chaînon calcaire qui s'allonge sur
une trentaine de kilomètres d'est en ouest et forme un obstacle
montagneux d'une largeur maximale de 7 à 8 km ; au sud, la plaine
pierreuse de la Crau ; entre les deux, la vallée des Baux qui pro
longe vers l'est jusqu'à Mouries les basses terres marécageuses de
la plaine d'Arles (fig. 1).
I. Le dossier Barbegal en 19S6
Le dossier s'articule autour de trois ensembles : d'une part, deux
ensembles archéologiques, les moulins qui en constituent l'él
ément le plus connu et les aqueducs qui franchissent deux
obstacles, un obstacle mineur, le vallon des Arcs et un obstacle
majeur, la vallée des Baux ; d'autre part, le milieu naturel. Les
fouilles ont contribué à en écrire l'histoire et, sans cette histoire,
les relations que ces monuments entretiennent avec la ville d'Arles
ne peuvent être comprises. 1 1 6 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ensemble hydraulique en basse-provence 117
1. Les moulins
• La découverte des moulins de Barbegal
Les moulins sont implantés sur le versant sud du chaînon cal
caire de la Pêne, barre dont l'abrupt domine d'une trentaine de
mètres le fond de la vallée. Le site avait depuis longtemps attiré
l'attention des archéologues. A la fin du xvrir siècle, deux inter
prétations en étaient proposées : un réservoir destiné à l'un des
deux aqueducs amenant à Arles les eaux des Alpilles1 ou une instal
lation industrielle2. De 1937 à 1939, Fernand Benoit y dirigea trois
campagnes de fouilles qui conduisirent au dégagement de l'usine.
Il en donna le résultat dans un article de la Revue Archéologique3
qui, paru en 1940, demeure la base de toute recherche. La quasi
totalité du bâtiment avait été fouillée.
• Les moulins de Barbegal et leur place dans l'histoire des
techniques de mouture
La localisation des moulins s'explique par la topographie. Le
versant sud du chaînon offrait une pente propice à l'utilisation
optimale de la force hydraulique motrice.
Les fouilles réalisées par F. Benoit lui permirent de donner une
description de l'organisation architecturale du bâtiment. Long de
61 mètres pour 20 mètres de large, il comporte deux ensembles
symétriques s'organisant dans le sens de la longueur (nord-sud)
de part et d'autre d'un escalier monumental. Cet escalier partait
d'une galerie d'accès située en bas. De chaque côté de l'escalier,
vers l'extérieur, une série de huit sections (« biefs »), les unes
au-dessous des autres, était aménagée, définissant deux « trains »
de huit chutes actionnant seize roues. Entre l'escalier central et
chaque bief étaient édifiées les chambres abritant les mécanismes
de mouture. Le tout est inscrit dans une enceinte dont les murs
latéraux sont conservés dans la partie inférieure il restait à
dégager le mur sud.
Les spécialistes s'accordent à souligner le caractère savant du
dispositif et des mécanismes. Une goulotte de bois amenait l'eau
en avant de la roue. Elle tombait dans les augets (« par en dessus »),
qui, une fois remplis, faisaient tourner la roue par leur poids ; la
1. L.-A. Constans, Arles Antique, Paris, 1921, p. 388-389.
2. P. Véran, Recherches pour servir à l'histoire des Antiquités de la ville d'Arles, Musée
d'Arles, Marseille, 1807. Bibliothèque Municipale d'Arles. - Ms 735.
3. F. Benoit, « L'usine de meunerie hydraulique de Barbegal (Arles) », Rev. Arch.
XV/1, 1940, p. 19-80. COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 118
rotation s'efifectuait dans le sens du courant. Ce système, qui était
le plus efficace, n'était pas le plus commun dans l'Antiquité car il
était plus difficile à mettre en œuvre que le système de la turbine
et celui de la roue « par en dessous »4. Selon les niveaux, la meule
se trouvait à l'étage supérieur ou inférieur de la chambre. Dans les
chambres inférieures, le fond du bief était au niveau de la fosse du
moulin et les meules étaient placées sur un étage supérieur ; la
transmission se faisait de bas en haut. Dans les chambres supé
rieures les biefs étant en surélévation, la transmission se faisait de
haut en bas et les meules se trouvaient au-dessous de l'engrenage.
Ce dispositif permit de placer un maximum de chambres dans la
pente.
Depuis F. Benoit, le dossier technique a été repris par C. Sagui5
puis par H. Amouric dans une thèse inédite sur les moulins de
Basse-Provence qui replace Barbegal dans l'histoire régionale6.
Les recherches architecturales de J. -L. Paillet sur le bâtiment et
celles de H. Amouric sur les meules et les techniques de mouture
devraient dans un avenir proche permettre de replacer Barbegal
dans un dossier dont le dernier état vient d'être donné par F. Esch-
bach et D. Castella à l'occasion de la publication du moulin romain
d'Avenche7.
4. Ce système est celui qui demandait le moins d'eau. Une étude des débits de
l'aqueduc a été réalisée par le Leichtweiss Institut de l'Université Technique de Braun-
schweig (S. Heimann, U. Drewes, Ph. Leveau, « Abflussberechnungent fur die
rômischen Aquâdukte der Stadt Arles und der Mûhlen von Barbegal », Wasserwirtschaft
83/9, 1993, p. 490-493).
5. C. Sagui, « La meunerie de Barbegal (France) et les roues hydrauliques chez les
anciens et au Moyen Âge », Isis XXXVIII, 1 948, p. 22 5-23 1 .
6. H. Amouric, Moulins et meunerie en Basse-Prorence occidentale du Moyen Age à l'ère
industrielle, Aix, 1984, dactylographié. Il étudiera les quelques fragments importants
de meule recueillis dans les fouilles. Ces fragments permettent une meilleure exploi
tation des fragments conservés à Arles. Ceux-ci proviennent certes en majorité des
fouilles de F. Benoit, mais des mélanges se sont faits. D'autre part le lot daté dont nous
disposons maintenant est très important pour l'histoire du matériel de mouture. Une
partie de ce matériel figure à titre comparatif dans la publication de D. Castella, Le
moulin hydraulique gallo-romain d'Avenche « en Chaplix », Aventicum VI, Lausanne,
1994, p. 60-61.
7. F. Eschbach et D. Castella, « La meunerie hydraulique romaine : état des
recherches », dans D. Castella, op. cit., p. 13-29. Les fouilles de 1992 et 1993 ont permis
à J.-L. Paillet de compléter le plan qu'il réalisait dans le cadre de la mission qui lui avait
été confiée par le Service des Monuments Historiques en 1986. J'ai fait dégager le mur
reconnu par F. Benoit au sud du chemin et ouvrir des sondages sous le chemin afin
d'étudier l'éventualité d'accès dans cette partie. En second lieu, les fouilles ont permis
de connaître l'extension des moulins vers le sud. Par ailleurs une coupe a été ouverte
à la pelle mécanique perpendiculairement au versant de la colline juste à l'est des moul
ins pour étudier

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