Les stèles de Glanum et de Saint-Blaise et les sanctuaires pré romains du Midi de la Gaule - article ; n°1 ; vol.18, pg 127-187

Bouloumié Bernard, Bessac Jean-Claude

Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1985 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 127-187
Devant l'abondance et la relative uniformité de ce type de monuments sur les oppida préromains de Provence, les auteurs présentent le catalogue des stèles rencontrées dans les fouilles de Glanum et de Saint-Blaise, et le complètent par une liste plus rapide des autres stèles provenant de sites contemporains. Ils en tirent une typologie générale et des remarques concernant la fabrication et la diffusion des monuments. Des rapprochements sont suggérés avec des stèles comparables d'Etrurie et d'Italie grecque. Une datation moyenne au Ve siècle semble plausible. La fonction de ces stèles serait plus votive que funéraire. Il est impossible de les dissocier des cultes préromains de Provence : à Roquepertuse comme à Glanum, elles se rencontrent dans le sanctuaire même. Avec une certaine marge de probabilité, on les considérera comme l'une des premières manifestations de ces cultes.
In view of the abundant quantity and relative uniformity of this type of monument found on the pre-Roman oppida of Provence, the authors present the veritable catalogue of steles found ont the Glanum and Saint-Blaise excavation sites, in addition to a cursory listing of other steles found on contemporary sites. They formulate a general typology and comment on the production and diffusion of these monuments. Similarities with comparable steles found in Etruria and Grecian Italy are pointed out. An approximate dating to the 5th century seems plausible. The function of these steles appear to be more votive than mortuary. It is impossible to disassociate them from pre-Roman cults in the Provence: in Roquepertuse as in Glanum, there are even steles inside the sanctuary. In ail probability, these steles could be considered as one of the first manifestations of these cults.
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_NARBONNAISE
• Publié le: 01 janvier 1985
• Nombre de lectures: 39
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 8 Mo

Extrait

Jean-Claude Bessac
Bernard Bouloumié
Les stèles de Glanum et de Saint-Blaise et les sanctuaires pré
romains du Midi de la Gaule
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 18, 1985. pp. 127-187.
Résumé
Devant l'abondance et la relative uniformité de ce type de monuments sur les oppida préromains de Provence, les auteurs
présentent le catalogue des stèles rencontrées dans les fouilles de Glanum et de Saint-Blaise, et le complètent par une liste plus
rapide des autres stèles provenant de sites contemporains. Ils en tirent une typologie générale et des remarques concernant la
fabrication et la diffusion des monuments. Des rapprochements sont suggérés avec des stèles comparables d'Etrurie et d'Italie
grecque. Une datation moyenne au Ve siècle semble plausible. La fonction de ces stèles serait plus votive que funéraire. Il est
impossible de les dissocier des cultes préromains de Provence : à Roquepertuse comme à Glanum, elles se rencontrent dans le
sanctuaire même. Avec une certaine marge de probabilité, on les considérera comme l'une des premières manifestations de ces
cultes.
Abstract
In view of the abundant quantity and relative uniformity of this type of monument found on the pre-Roman oppida of Provence,
the authors present the veritable catalogue of steles found ont the Glanum and Saint-Blaise excavation sites, in addition to a
cursory listing of other steles found on contemporary sites. They formulate a general typology and comment on the production
and diffusion of these monuments. Similarities with comparable steles found in Etruria and Grecian Italy are pointed out. An
approximate dating to the 5th century seems plausible. The function of these steles appear to be more votive than mortuary. It is
impossible to disassociate them from pre-Roman cults in the Provence: in Roquepertuse as in Glanum, there are even steles
inside the sanctuary. In ail probability, these steles could be considered as one of the first manifestations of these cults.
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Bessac Jean-Claude, Bouloumié Bernard. Les stèles de Glanum et de Saint-Blaise et les sanctuaires pré romains du Midi de la
Gaule. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 18, 1985. pp. 127-187.
doi : 10.3406/ran.1985.1265
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1985_num_18_1_1265127
LES STÈLES DE GLANUM ET DE SAINT-BLAISE ET
LES SANCTUAIRES PRÉROMAINS DU MIDI DE LA GAULE
Jean-Claude Bessac et Bernard Bouloumié
Malgré son titre un peu ambitieux, mais rendu nécessaire par la fonction des monuments
envisagés, la présente étude consiste avant tout en un inventaire des stèles, pour la plupart aniconiques
et anépigraphes, qui ont été rencontrées en abondance tant à Glanum qu'à Saint-Biaise. Leur nombre
considérable méritait un examen détaillé, et, comme on va le voir, permet d'en faire une typologie qui
vient compléter celle du Pègue proposée, il y a peu, par Ch. Lagrand (1).
On connaît les liens étroits qui unissent Glanum et Saint-Biaise : même fortification hellénistique,
mêmes occupants peut-être (un certain EPO —, qui marquait de son nom des plats campaniens sur
les deux sites), et surtout même fouilleur, Henri Rolland, dont il est inutile de rappeler le rôle
fondamental dans le dégagement simultané des deux cités (2). Et, chose remarquable, des stèles tout
à fait identiques avaient été retrouvées en grande quantité, et plus qu'ailleurs, également sur les deux
chantiers.
Nous avons donc entrepris de recenser tant dans les dépôts que sur les sites eux-mêmes — ainsi
qu'à travers les données d'archives — toutes les stèles de Saint-Biaise (fîg. 1 et 2) et de Glanum.
Fig. 1. — Stèles provenant du saillant Sud (archives).
(1) Les stèles cultuelles protohistoriques du Pègue (Drôme), dans RAE, XXXII, 3-4 (Etudes offertes à J.-J. Hatt, I), p. 121-130. C'est
d'ailleurs à l'issue d'une conversation avec Ch. Lagrand que nous avions décidé d'engager cette recherche parallèlement sur les trois sites.
(2) Faut-il mentionner aussi un autre lien commun, navrant à tous égards, l'existence d'un seul et même dépôt de fouilles, source
de confusion pour le matériel ?
Revue Archéologique de Narbonnaise, 18, 1985, p. 127-187. J.-C. BESSAC ET B. BOULOUMIE 128
Fig. 2. — Stèles provenant du saillant Sud (archives).
L'ample documentation ainsi rassemblée a permis à l'un de nous (J.-Cl. Bessac) de préciser une
typologie qui repose essentiellement sur des considérations techniques. Nous avons ensuite essayé de
comparer ce matériel aux stèles découvertes sur d'autres oppida de Provence, et dont nous donnons
ici une description succincte. Nous avons d'autre part recherché hors du Midi des monuments d'allure
semblable, notamment ceux de Vélia.
La présence de ces stèles sur des habitats nous a amenés à en rechercher la signification et, par
voie de conséquence, à reprendre brièvement l'analyse des sanctuaires indigènes et des cultes
préromains du Midi de la Gaule (3).
CATALOGUE
Stèles de Saint-Biaise
SBl Stèle à sommet arrondi surbaissé et fût chanfreiné. Type III D4. Au pied du mur B ou C. Larg. 0,34/0,36. Epais :
0,22/0,18. Haut. tôt. : 0,68. Haut, base : 0,24. Larg. moyenne des chanfreins : 0,03 (4). Les faces sont concaves (5) et
gauches ; elles présentent des traces d'un marteau taillant équipé d'un tranchant de 0,035 de large, légèrement courbe
sur le fil (flèche de la courbe 0,004). Le sommet est partiellement brisé. La base est seulement dégrossie.
SB2 Bétyle (?) (fig. 3). Ibid. L. 0,31, E. 0,22, H. tôt. 0,50. Il comporte une cupule de 0,1 15 de diamètre, creusée avec un galet.
Le sommet de cette pièce a été laissé dans son état naturel.
(3) Illustrations : les photographies sont de B. Bouloumié, M. Fincker et CCJ-A. Chêne. Les dessins sont de J.-Cl. Bessac,
M. Borély (CCJ) et M. Fincker. Maquettes de M. Borély. Documentation d'archives de l'Hôtel de Sade, à Saint-Rémy-de-Provence.
(4) Les dimensions sont données en mètres. Toutes les pièces sont considérées en position verticale ; la largeur est mesurée sur la
face la plus importante où se découpe la forme générale du sommet qui détermine le type de stèle ; l'épaisseur donnée correspond en fait
à la largeur de la face latérale ; la hauteur totale est donnée seulement si la pièce est complète, dans le cas contraire, il est précisé: hauteur
conservée. Lorsque deux mesures de largeur et d'épaisseur sont mentionnées côté à côte, la première est prise à la partie inférieure de la
pièce, la seconde est mesurée à la partie supérieure de la pièce avant la naissance de la courbe ou de la figure géométrique qui constitue
le sommet de la stèle.
Les chanfreins sont comptés sur la coupe transversale du fût. En réalité, sur les stèles à sommet rond ou arrondi, le même chanfrein se
poursuit sans interruption autour de chacune des faces avant et arrière ; cependant, nous en comptons 4 au lieu de 2 afin d'éviter les risques
d'erreur lorsque le sommet a disparu.
(5) Lorsque nous mentionnons que les faces sont concaves, il peut s'agir d'une ou plusieurs faces plus ou moins concaves ; toutefois,
le plus souvent ce sont les faces latérales qui représentent ce caractère. LES STÈLES DE GLANUM ET DE SAINT-BLAISE 129
MBORELY
Fig. 3. — Types de stèles provenant de Saint-Biaise.
SB3 Socle de stèle (fig. 4). Ibid. Long. 0,58, L. 0,57, H. tôt. 0,27. Cette pièce présente une taille assez fruste réalisée à la broche.
Sur la partie supérieure, un creux de 0,28 x 0,28 par 0,07 de profondeur est aménagé pour y encastrer la base d'une stèle.
SB4 Fragment de stèle. Ibid. Cet exemplaire est trop fragmentaire pour que l'on puisse le décrire en détail.
SB5 Stèle à sommet arrondi surbaissé et arêtes vives. Type III B4. Dans le passage au pied du mur D. Suite au réemploi,
seul le est visible.
SB6 Stèle à sommet arrondi surbaissé et arêtes vives. Type III B4. Ibid. Idem.
SB7 Fragment de fût chanfreiné. Type D4. Au-dessus du mur B, à l'angle avec C. L. moyenne des chanfreins : 0,04. Le
réemploi ne laisse voir qu'une partie du fragment.
SB8 Fragment de fût chanfreiné. Type D4. L. 0,30, E. 0,30, L. des chanfreins : 0,05 à 0,08. Ainsi que les 7 éléments suivants,
ce fragment est réemployé dans le mur en pierre sèche vis