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Langue Français

Extrait

DU PLANCHER DES VACHES AUX HÔTELS PARTICULIERS,
LA NAISSANCE ET LE LABORIEUX ESSOR D’UN QUARTIER.
Il faut attendre le début du XVIII
e
siècle pour constater
l’apparition des premières fermes sur ce territoire. En
effet, petit à petit les bancs formés par le Rhône ont pris en
hauteur, avec peu de prises aux eaux, offrant ainsi aux
hommes des zones sèches et cultivables. Ce sont les
« terres »
de la Tête d’Or, de Bellecombe et de l’Émeraude. Les
Hospices civils détiennent alors une grande partie de
cet espace. En 1763, toute la bande de terrain bordant
le Rhône sur environ 1 Km de large leur appartient
et se relie au sud au domaine de la Part-Dieu. Leur
maîtrise foncière ne comprend cependant pas la
partie centrale de ce maillage, ce qui laisse la place
à l’émergence d’un autre projet.
Car la naissance des Brotteaux est sans conteste
l’œuvre d’un homme : Morand de Jouffrey, entre
1760 et 1765. À cette époque, Lyon a un besoin
urgent de place et la presqu’île est surpeuplée.
Deux projets trouvent le jour dans les années 1763 –
1770 : celui de Perrache qui va étendre la presqu’île
au sud et celui de Morand qui veut trouver de la
place sur la rive gauche.
Les Lyonnais jouissaient déjà de cet espace pour leurs
promenades dominicales et les Hospices voulaient utiliser
cet attrait à leur profit : ils avaient mis en place des bacs
payants pour traverser le Rhône, une grande voie de 44
mètres de long avait été construite perpendiculairement au
Rhône (l’avenue Franklin Roosevelt actuelle) et ils prévoyaient
un immense espace vert de 400 ha dédié aux promenades.
Dans ce contexte, le
« Plan général de la ville de Lyon et de
son agrandissement dans les terrains des Brotteaux »
pour
lequel Morand prévoyait de lotir cette zone selon un plan à
damier, avec trois grandes places (Puvis-de-Chavannes,
Edgar-Pinet et Maréchal-Lyautet actuelles) et un canal servant
à dévier les eaux du Rhône, déclanche l’hostilité des Hospices.
La première victoire de Morand sur les Hospices sera la
réalisation d’un pont reliant la presqu’île au quartier des
Brotteaux : le pont Saint-Clair, que les Lyonnais rebaptisent
aussitôt pont Morand. Pour la réalisation du quartier
d’habitations, Morand possède depuis 1765 un terrain de 7
ha, le
« pré Morand »
. Malheureusement, il est séparé du
pont par des terres qui appartiennent aux
Hospices. S’en suit une guerre d’usure entre
les deux parties pour savoir qui contrecarrera
l’autre, jusqu’en 1780 où, lassés, les antago-
nistes se mettent d’accord pour le plan de
l’architecte des Hospices Civils, Decrenice. Le
plan en damier est conservé mais les bâtiments
agrandis, les places, prévues circulaires par
Morand, deviennent rectangulaires et l’idée du
canal est abandonnée. Quelques constructions
émergent alors, en pierre, de type bourgeois
tel que Morand l’a prévu pour ce quartier. La
Révolution stoppe rapidement le développement
et la reprise des constructions se fait lente.
Il faut dire que les Hospices, toujours proprié-
taires fonciers de la majorité des terrains, rechignent à
vendre et préfèrent louer pour de courtes périodes avec
obligation de rendre le terrain nu. Ainsi aucune construction
valable ne se fait. Les Hospices se lancent tout de même,
première moitié du XIX
e
siècle, dans la réhabilitation de ce
quartier, privilégiant l’habitat bourgeois : de gros bâtiments
en pierre de taille, avec des commerces au rez-de-
chaussée, les appartements riches au 1
er
(typique de l’ar-
chitecture lyonnaise) puis les logements pour les petites
gens ou les domestiques dans les étages supérieurs. Il faut
attendre le milieu du siècle pour voir l’habitat se diversifier.
Le cœur est bourgeois mais le reste, d’abord terre agricole,
voit se construire un mélange hétéroclite de bâtiments de
commerce et de petites maisons d’ouvriers.
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Lyon
chez moi
DEC 06-JAN 07
N°5
Les Brotteaux
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Morand de Jouffrey
Les prairies des Brotteaux, 1150
© Archives Municipales de Lyon
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