Recherches archéologiques récentes dans le Nord-Sinaï - article ; n°3 ; vol.133, pg 594-607
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Recherches archéologiques récentes dans le Nord-Sinaï - article ; n°3 ; vol.133, pg 594-607

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1989 - Volume 133 - Numéro 3 - Pages 594-607
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Mademoiselle Dominique
Valbelle
Recherches archéologiques récentes dans le Nord-Sinaï
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 133e année, N. 3, 1989. pp. 594-
607.
Citer ce document / Cite this document :
Valbelle Dominique. Recherches archéologiques récentes dans le Nord-Sinaï. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, 133e année, N. 3, 1989. pp. 594-607.
doi : 10.3406/crai.1989.14769
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1989_num_133_3_14769COMMUNICATION
RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES RÉCENTES DANS LE NORD-SINAÏ,
PAR Mlle DOMINIQUE VALBELLE
Notre culture judéo-chrétienne nous a nécessairement sensibilisés
au rôle historique majeur qu'a dû jouer le Sinaï, entre le Nil et le
Proche-Orient, dans l'Antiquité. Plus précisément, les spécialités
de certains d'entre vous vous ont certainement conduits à vous
intéresser à divers épisodes particuliers. Je me permettrai de
rappeler brièvement les enjeux que cette terre renferme pour
l'Egypte depuis la préhistoire, avant de vous présenter les étapes
récentes de sa redécouverte archéologique.
A la préhistoire, le Nord-Sinaï nous intéresse comme zone de
contact et de passage obligé pour la circulation des animaux et des
denrées, d'un continent à l'autre.
Dès la fin de l'époque archaïque et, de manière probablement
plus consciente encore, à l'Ancien Empire, il devient une voie straté
gique dont le contrôle assure au pays qui l'obtient un avantage sur
ses partenaires politiques et économiques. L'expression « Chemin(s)
d'Horus » qui désigne, au Nouvel Empire, une série de forteresses
réparties entre Tcharou et Gaza, sur la route qui relie le Delta
oriental au sud de la Palestine, est attestée, pour la première fois, à la
Ve dynastie, parmi les titres d'un général qui est en même temps direc
teur de cette région de confins. Mais nous ignorons ce que recouvre,
à l'époque, l'expression et quelles mesures militaires y ont été prises.
Cette situation évolue jusqu'à la fin du Ier millénaire, avec des
interruptions correspondant à la Première et à la Deuxième Périodes
Intermédiaires pendant lesquelles le Nord-Sinaï et le Delta oriental
sont aux mains de divers occupants d'origine asiatique. Les « Che
mins d'Horus », dont nous continuons à ignorer la nature au Moyen
Empire, restent en usage et sont renforcés, du côté égyptien, par
les « Murs du Prince », fortification ou complexe fortifié cité, comme
les « Chemins d'Horus », dans des textes littéraires contemporains,
mais dont on ne connaît pas plus la structure réelle. Et c'est donc
seulement sous le règne de Séthi Ier qu'une figuration des forteresses
composant les « Chemins d'Horus » est conservée sur le mur nord de
la salle hypostyle du temple de Karnak.
Avec la Troisième Période Intermédiaire et la Basse Époque, le
nord du Sinaï entre dans une phase d'activité accrue, puisque c'est RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES DANS LE NORD-SINAÏ 595
désormais là que les combats importants se déroulent. Les débouchés
maritimes, incertains jusqu'alors, se multiplient. De grandes villes
s'installent dans la région, pour des motifs stratégiques et commerc
iaux. Perses, Grecs, Romains et Nabatéens s'y succèdent ou
cohabitent, selon les moments. Les époques byzantine et arabe ne
sont pas les moins bien représentées.
Mais cette région-clé demeure, de nos jours, un enjeu majeur pour
les États du Proche-Orient. C'est pour cette raison qu'elle est restée
longtemps interdite aux civils en général et aux étrangers en par
ticulier. C'est curieusement pour la même raison qu'elle a été explorée
archéologiquement pendant la récente occupation israélienne et
qu'elle l'est maintenant par l'Organisation des Antiquités Égypt
iennes. D'enjeu politique, elle devient un enjeu historique. Espérons
que cette évolution est le signe profond d'une détente qui n'est pas
toujours sensible dans l'actualité.
Jean Clédat fait figure de pionnier en menant, de 1900 à 1914,
plusieurs campagnes de fouilles et d'enquêtes sur le terrain, à l'in
itiative de la Compagnie du Canal de Suez1 : El-Qantara, Tell el-Herr,
Péluse, Mohamedia, Gasr Gheit, El Beda, Cheikh Zouéda et Khirbet
el-Floussia, sans parler de sites proches comme Tell el-Maskouta.
Il découvrit d'importants monuments et fonda le musée d'Ismaïlia,
mais surtout reconnut la richesse archéologique de cette région.
Parallèlement, Sir Flinders Pétrie intervint aux deux extrémités — à
Tell el-Rataba et à Gaza — et au sud de la péninsule — au Ouadi
Maghara et à Sérabit el-Khadim — , mais les sites miniers appar
tiennent à un réseau d'intérêts différent avec ses accès propres, par
la mer Rouge pour les Égyptiens, par le Négev pour les Palestiniens.
C'est récemment que de nouvelles interventions ont eu lieu dans
le nord. Entre 1972 et 1982, la mission archéologique de l'Université
Ben Gourion du Négev, dirigée par le professeur Eliezer Oren, a
conduit une vaste exploration au cours de laquelle près de 1 300 sites
ont été repérés. Il n'est pas douteux que les résultats obtenus, bien
qu'encore en grande partie inédits, sont d'un intérêt primordial
dans divers domaines : des campements provisoires, des villages,
des places fortes, des villes, etc.2. Sans représenter, tant s'en faut,
un inventaire exhaustif de la situation à toutes les époques, le bilan
de cette opération de large envergure a fait progresser, d'un grand
pas, nos connaissances de l'histoire de la région et, par voie de
conséquence, celle des pays limitrophes.
1. E. Gaillard, « Les archives de l'égyptologue Jean Clédat retrouvées »,
Revue du Louvre et des Musées de France 3, 1988, p. 195-202.
2. E. D. Oren, « L'isthme entre l'Asie et l'Afrique. Archéologie du Sinaî
septentrional jusqu'à la période classique », dans B. Rothenberg, Le Sinaï, 1979,
p. 181-192 ; Le Monde de la Bible 24, 1982. 596 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
C'est en 1983 que l'Organisation des Antiquités Égyptiennes,
sous l'impulsion de Mohammed Abd el-Maksoud, inspecteur en chef
du Sinaï, a repris cette étude archéologique, sous une forme diffé
rente3. Il ne s'agit plus d'exploration systématique, mais de fouilles
sur quelques sites majeurs du secteur du Delta aujourd'hui isolé
du continent africain par le canal de Suez : El-Qantara, Tell Hébou'a,
Tell el-Herr, Péluse et Tell el-Maghazin. Si la plupart des vestiges
exhumés sont d'époque grecque ou romaine, ceux de Tell Hébou'a
sont les restes du plus oriental des établissements hyksos d'Egypte
identifiés jusqu'ici. Les églises paléochrétienne et byzantines de
Péluse et Tell el-Maghazin sont également des bâtiments d'une très
grande importance.
Enfin, en 1985, nos amis égyptiens de l'Inspectorat du Sinaï nous
ont proposé, avec l'accord bienveillant de la Direction des Antiquités
Égyptiennes4, de venir travailler avec eux sur un de ces sites. J'ai
choisi Tell el-Herr pour des raisons autant scientifiques que pra
tiques et, après cinq campagnes communes, je m'en fécilite aussi
pour bien d'autres motifs. En effet, il était visible à l'œil nu que ce
site était exceptionnellement bien conservé, d'une étendue raison
nable et facile d'accès. En outre, Sir Alan Gardiner avait émis
l'hypothèse, récemment contestée par le professeur Oren, que cette
forteresse dût être identifiée avec le « Migdol de Séthi Ier »5. Si rien
ne vient confirmer cette supposition, jusqu'à présent, les résultats
obtenus dépassent largement le seul problème des localisations de
toponymes qui trouvera, souhaitons-le, une solution en son temps.
Quant à la préservation du tell, elle est due, à la fois, à la super
position de très nombreux niveaux archéologiques et au rôle protec
teur qu'a joué le fort romain b

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents