Recherches sur le bassin du Sebou ( Maroc) - article ; n°4 ; vol.130, pg 633-661
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1986 - Volume 130 - Numéro 4 - Pages 633-661
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 60
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur René Rebuffat
Recherches sur le bassin du Sebou ( Maroc)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 130e année, N. 4, 1986. pp. 633-
661.
Citer ce document / Cite this document :
Rebuffat René. Recherches sur le bassin du Sebou ( Maroc). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, 130e année, N. 4, 1986. pp. 633-661.
doi : 10.3406/crai.1986.14433
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1986_num_130_4_14433COMMUNICATION
RECHERCHES SUR LE BASSIN DU SEBOU,
PAR M. RENÉ REBUFFAT
L'exposé que je présente résume les premières recherches
entreprises depuis 1982 par la Mission archéologique du Sebou.
C'est une mission mixte1, qui dépend au Maroc de l'Institut National
des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine, et qui en France
est financée par notre Ministère des Affaires étrangères. Son per
sonnel appartient au service marocain, au CNRS, ainsi qu'au groupe
de mes élèves et de mes auditeurs2.
Entre Lixus et le bassin du Loukos, au nord, et Sala et le bassin du
Bou Regreg, au sud, nous avons pour domaine de recherche le bassin
du Sebou, qui, avec ses affluents, irrigue, de Volubilis à Thamusida,
la majeure partie de la Tingitane centrale. Cette partie de la province
est aussi celle qui a été abandonnée vers 2853, ce qui fait qu'à l'unité
de notre cadre topographique, correspond, au moins pour la période
romaine, une unité chronologique. Mais notre intérêt ne se porte
évidemment pas seulement sur la période romaine, et les sites pré
romains de la période royale sont également au premier plan de nos
préoccupations, ainsi que la transition vers l'Islam, et les premiers
1. Nos remerciements vont, au Maroc, à Mme Hassar Benslimane, Directrice
du Service de l'Archéologie, puis de l'Institut National des Sciences de l'Archéol
ogie et du Patrimoine, à M. A. Touri, ainsi qu'à M. Aomar Akerraz, Conserva
teur de Volubilis, qui partage également avec nous la direction de la Mission ;
en France, à M. Ph. Guillemin, Directeur Adjoint des Sciences Sociales et
Humaines à la DGST. A Rabat, nous avons pu bénéficier de l'attention bienveil
lante de nos Ambassadeurs, MM. Vaurs et Cuvillier, de MM. Bon et Souchet,
Conseillers culturels. MM. X. Pommeret et G. de la Chevalerie, secondés par
Mme D. Penot, ont veillé sur la Mission avec une souriante efficacité. Pendant ses
recherches, auprès du personnel archéologique, comme auprès des autorités
régionales et locales, la Mission a rencontré un accueil amical et une aide cordiale.
Elle a été enfin partout reçue, dans les fermes et sur les terres, avec des mots de
bienvenue, par leurs habitants.
2. A. Akerraz, E. et M. Lenoir, membres du Service de l'Archéologie, ont
participé aux recherches du côté marocain, avec sur le terrain le concours de
Mlles F. Z. El Harrif et Z. Qninba et de MM. M. Behel, M. Habibi et A. Oumlil.
Nous accompagnent au Maroc V. Brouquier, qui nous seconde efficacement en
toutes circonstances, N. Bayle, M. Coltelloni-Trannoy, I. Gabard, K. H. Heller,
J. Napoli, A. Poignant, A. Portelli-Arnaud, et F. Villedieu qui partage de plus
avec A. Akerraz, V. Brouquier, E. Lenoir et nous-même la charge de l'étude
du matériel découvert.
3. « Vers » 285 et non « en » 285 car la date exacte peut être encore discutée.
Les derniers témoignages datés de cette partie de la Tingitane appartiennent aux
règnes de Carus, de Carin et de Numérien. O ville ou aqalomération
40ka ■ caniD (ou camp •» ville)
A fâs, taza
Fio. 1. — Camps et agglomérations. LE BASSIN DU SEBOU 635
temps de l'Islam lui-même. Nous en avons entrepris la cartographie
systématique4.
Nous ne sommes bien sûr pas les premiers qui aient entrepris de
faire une carte des vestiges archéologiques5. Les topographes qui ont
dressé les cartes de l'Institut géographique ont signalé avec soin les
R(uines) R(omaines) et par un sigle les ruines qu'ils ne dataient pas.
Le contrôle de ces sites nous a fourni, en dehors des agglomérations
antiques, une trentaine de sites6. L. Châtelain, premier Directeur des
Antiquités, connaissait de son côté pour le bassin du Sebou une tren
taine de sites, pour l'essentiel différents des précédents7. On note
ensuite quelques contributions de son successeur, R. Thouvenot8,
puis une époque de recherches déjà systématiques, avec les travaux
de J. Baradez, de M. Euzennat9, successeur de R. Thouvenot, et de
son collaborateur A. Luquet10, pour l'essentiel consacrés à la région
4. Tout en préparant le premier fascicule d'une carte archéologique, la Mission
publie le résultat de ses recherches dans le Bulletin d'Archéologie Marocaine :
Recherches sur le bassin du Sebou, I, Gilda ; //, Le périple de Hannon, sous presse.
Elle les a présentées au IIIe Colloque sur l'histoire et l'archéologie de l'Afrique
du Nord, Montpellier, avril 1985 (Paris 1986) : Plaine et montagne en Tingitane
méridionale, p. 219-252. « L'implantation militaire romaine en Maurétanie Tingi
tane » a fait l'objet d'un exposé au IV0 Convegno di Studi sull'Africa Romana,
de l'Université de Sassari, en décembre 1986.
5. On peut en dresser une d'après les Recherches sur la géographie comparée de
la Maurétanie Tingitane de Ch. Tissot, Mémoires présentés à l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 1877. Le travail de Tissot n'a rien perdu de son
intérêt.
6. La carte au 50 000e de Sidi Qacem compte ainsi 14 ruines romaines et
18 ruines. R. Cagnat, présentant cette carte au Comité des travaux historiques
(B.C. T. H., 1930-1931, p. 374-375) ne tient compte que des « Ruines »,
n'accorde quelque intérêt qu'aux voisinages de Tocolosida et d'Ain Schkor, et
ajoute « dans tout le reste de la carte de Petitjean, aucune ruine, même minime,
n'est signalée. Cette carence en dit long sur l'occupation du pays à l'époque
romaine ». Il est curieux de noter que la carte n'a tenu compte que partiellement
des indications des « Brigades topographiques » qui avaient travaillé dès 1912, et
que L. Châtelain n'a prêté qu'une attention tantôt sceptique, tantôt distraite, au
travail des topographes.
7. Dans Le Maroc des Romains, L. Châtelain note un peu plus de trente sites
dans le bassin du Sebou (qui ne coïncident que quelquefois avec ceux des topo
graphes). Il en connaissait davantage, mais n'a guère eu le goût de puiser dans
sa propre bibliographie ou dans ses souvenirs à ce sujet : témoins les dix-sept
sites de la vallée du Rdom (Publ. du Service des Antiquités du Maroc, IV, 1937,
p. 81-82) qu'il ne s'est nulle part soucié d'énumérer.
8. Par exemple à propos des environs de Banasa : Une colonie romaine de Maur
étanie Tingitane, Valentia Banasa, Paris, 1941, p. 45 et 58-61.
9. Outre diverses notes et chroniques (voir Plaine et montagne, p. 221, n. 4),
nous citerons trois articles qui font le point des connaissances et de la doctrine :
Les voies romaines du Maroc dans V Itinéraire antonin, Mélanges Grenier, 1962,
p. 529-610 ; Le limes de Volubilis, Studien zu den Militârgrenzen Roms, Cologne
1967, p. 194-199 ; Le limes du Sebou, Actes du I" Colloque du CTHS sur l'Afrique
du Nord, Perpignan, 1981 (Paris 1984) p. 371-381. M. Euzennat annonce un
important ouvrage sur le Maroc antique.
10. Contribution à l'Atlas archéologique du Maroc: région de Volubilis, B.A.M.,
V, 1964, p. 291-300 ; région du Rharb, B.A.M., VI, 1966, p. 365-375. Une cen- 636 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
9 ville ou sit*
■ camp
O tour de guet
Fia. 2. — Principaux sites du bassin du Sebou. LE BASSIN DU SEBOU 637
de Volubilis. Les recherches ultérieures fournissaient encore quelques
points supplémentaires11. Au début de nos propres campagnes, la
liste des sites connus comportait un peu plus de 150 numéros, dont
un peu plus de 130 pour la région de Volubilis12.
Après cinq ans de recherches, nous disposons actuellement d'un
carnet de 300 rubriques13, villes non comprises. Nos connaissances
ont donc doublé. La répartition de ces sites est inégale. La plupart se
situent dans la partie moyenne et inférieure du bassin14. A l'intérieur
de cette zone, la partie ouest s'oppose pour le moment au tissu
d'occupation continu de la partie est (et d'ailleurs aussi du nord

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