Un casque étrusque du Ve siècle av. notre ère trouvé en mer près d'Agde (Hérault) - article ; n°1 ; vol.27, pg 1-7

André Freises, Michel Feugère

Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1994 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 1-7
A helmet made of bronze and collected by chance in the sea near Agde (Hérault) belongs to the Vetulonia type which is probably an Etruscan variant of the Negau helmets. This discovery supposed to date back to the 5th century B. C, reveals that Etruscan people were actually living on the coast of the Languedoc when they have been definitively replaced by the inhabitants of Marseilles in order to organise the trade along the coast and particularly thanks to the settlement of the Greeks on the site and in the surroundings of Adge.
Un casque en bronze, recueilli fortuitement en mer à proximité d'Agde (Hérault), appartient au type Vetulonia, variante probablement étrusque des casques du type Negau; cette découverte, datable du V s. av. notre ère, révèle la présence effective d'Etrusques sur le littoral languedocien, à un moment où ces derniers ont été définitivement supplantés par les Marseillais pour l'organisation du trafic commercial tout le long de la côte, en particulier du fait de l'installation des Grecs sur le site d'Agde et dans ses environs.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_NARBONNAISE
• Publié le: 01 janvier 1994
• Nombre de lectures: 275
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Michel Feugère
André Freises
Un casque étrusque du Ve siècle av. notre ère trouvé en mer
près d'Agde (Hérault)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 27-28, 1994. pp. 1-7.
Abstract
A helmet made of bronze and collected by chance in the sea near Agde (Hérault) belongs to the Vetulonia type which is probably
an Etruscan variant of the Negau helmets. This discovery supposed to date back to the 5th century B. C, reveals that Etruscan
people were actually living on the coast of the Languedoc when they have been definitively replaced by the inhabitants of
Marseilles in order to organise the trade along the coast and particularly thanks to the settlement of the Greeks on the site and in
the surroundings of Adge.
Résumé
Un casque en bronze, recueilli fortuitement en mer à proximité d'Agde (Hérault), appartient au type Vetulonia, variante
probablement étrusque des casques du type Negau; cette découverte, datable du V s. av. notre ère, révèle la présence effective
d'Etrusques sur le littoral languedocien, à un moment où ces derniers ont été définitivement supplantés par les Marseillais pour
l'organisation du trafic commercial tout le long de la côte, en particulier du fait de l'installation des Grecs sur le site d'Agde et
dans ses environs.
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Feugère Michel, Freises André. Un casque étrusque du Ve siècle av. notre ère trouvé en mer près d'Agde (Hérault). In: Revue
archéologique de Narbonnaise, Tome 27-28, 1994. pp. 1-7.
doi : 10.3406/ran.1994.1442
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1994_num_27_1_1442Un casque étrusque
DU Ve S. AV. NOTRE ÈRE
TROUVÉ EN MER PRÈS D'AGDE (HÉRAULT)
M. FEUGÈRE* et A. FREISES**
Résumé Un casque en bronze, recueilli fortuitement en mer à proximité dAgde (Hérault), appartient au type Vetulonia, variante
probablement étrusque des casques du type Negau; cette découverte, datable du V s. av. notre ère, révèle la présence effective d'Etrusques
sur le littoral languedocien, à un moment où ces derniers ont été définitivement supplantés par les Marseillais pour l'organisation du
trafic commercial tout le long de la côte, en particulier du fait de l'installation des Grecs sur le site d'Agde et dans ses environs.
Abstract A helmet made of bronze and collected by chance in the sea near Agde (Hérault) belongs to the Vetulonia type which is probably
an Etruscan variant of the Negau helmets. This discovery supposed to date back to the 5th century B. C, reveals that Etruscan people
were actually living on the coast of the Languedoc when they have been definitively replaced by the inhabitants of Marseilles in order
to organise the trade along the coast and particularly thanks to the settlement of the Greeks on the site and in the surroundings of Adge.
Il y a une quarantaine d'années, un pêcheur travaillant DESCRIPTION
«à la traîne» (1) entre Sète et Marseillan, à quelques kilo
Remarquablement conservé, l'objet n'a souffert de son mètres à l'Est d'Agde (Hérault), ramenait dans son filet un
séjour sous-marin qu'à une date récente : le casque nous est casque un bronze (fig. 1-3). Sans attacher d'importance à
parvenu intact, à l'exception de deux déchirures dans le cette découverte, il déposait l'objet dans sa remise où il
timbre (fig. 2) ; le métal, de couleur jaune doré, est à nu devait rester, avec quelques outils mis au rebut, pendant
sur toute la surface extérieure, où il semble que l'épiderme vingt ou trente ans. A la mort du pêcheur, le contenu du
ait été légèrement abrasé par les courants des hauts-fonds local fut vendu à un récupérateur; c'est ainsi qu'un parti
sablonneux. A l'intérieur, on observe quelques traces de culier put faire l'acquisition, il y a quelques années, sur le
coquillages marins indiquant que le casque, déposé sur le marché au puces de Sète, du casque en question (2).
fond, a servi d'abri à des colonies de mollusques.
Le casque n'ayant subi aucune déformation, ses dimens
* Chercheur à l'UMR 154 du CNRS, 34970 Lattes. ions sont les suivantes : ** Conservateur du Musée Paul Valléry, 34200 Sète. — hauteur : 202 mm ; (1) La pêche «à la traîne» se pratique traditionnellement près du littoral — diamètre extérieur du timbre : 214 x 232 mm (3); sur des fonds de l'ordre de 5 à 6 mètres de profondeur. — épaisseur du timbre (au niveau d'une déchirure) : 0,4 mm; (2) Une enquête menée immédiatement auprès du vendeur permit de —au bord : 3 mm. reconstituer les circonstances de la découverte, telles qu'elles sont énoncées
Le casque a été fabriqué d'une seule pièce, par martelage ci-dessus, sans que le lieu de la trouvaille puisse être indiqué de manière
plus précise. Au moins la provenance locale de ce casque est-elle bien assurée, à partir d'une ébauche coulée, sans doute assez proche de
contrairement à un autre casque de même type conservé chez un agathois, l'objet fini (masse : 815 g) ; mais le repli du métal sous le et qui doit avoir été acquis anciennement en Italie ou en Grèce; il faut
rebord qui renforce le pourtour du casque, par exemple, donc supprimer de l'inventaire des trouvailles d'armes en milieu sous-marin
(FEUGÈRE 1993, 266) la mention d'un casque agathois de type Negau.
Ce casque a été présenté au public à l'occasion d'une exposition sur les
Etrusques organisée il y a quelques années au Musée d'Archéologie sub
(3) Le rebord vertical était nettement incliné vers l'intérieur, ces dimensions aquatique du Cap d'Agde ; auparavant, il avait été communiqué à A. Nickels,
sont légèrement inférieures à l'encombrement maximal du casque. alors Directeur Régional des Antiquités, qui en avait reconnu tout l'intérêt.
R.A.N. 27-28, 1994-1995, p. 1-7 © CNRS Éditions 1996 M. Feugère et A. Freises
Fig. 2. Vue générale montrant la déchirure du timbre et les trous du
porte-cimier ; à la base, trou pour la jugulaire.
Le seul décor se place sur la bande verticale qui corre
spond au pourtour du casque. Il s'agit d'une frise continue
(fig. 4, b) d'oves verticaux encadrant une bande striée de
cannelures parallèles peu marquées. Ces oves semblent avoir
été obtenus à l'aide d'un poinçon successivement appliqué,
en deux rangées, sur tout le pourtour; mais l'état de conser
vation de la surface du métal ne permet pas d'être affirmatif
Fig. 1. Casque en bronze trouvé entre Sète et Marseillan (éch. 1/2). sur ce point.
Le casque est perforé, en tout, de six trous parfaitement
témoigne bien du travail effectué au cours de cette étape circulaires, effectués à la mèche, de l'extérieur vers l'intérieur
martelée. De forme ovale, sans interruption sur tout le (légère dépression externe). Quatre d'entre eux, d'un diamèt
pourtour, ce rebord à angle droit fournit à l'utilisateur une re de 4,5 mm, on dû servir à la fixation d'un cimier en
protection efficace contre les chocs directs, coups d'épée ou crin de cheval, si l'on en croit les quelques représentations
utilisables (fig. 5) : deux se situent aux extrémités de la crête autres; il est surmonté d'une bande lisse, concave, qui
longitudinale, à environ 7 cm de la base du casque ; deux éloigne le métal du contact du crâne et indique certainement
la présence, sous le timbre, d'un épais rembourrage en autres sont regroupés en paire, près du sommet, avec un
matière organique, non conservé. Le sommet de cette bande entre-axe de 4,5 cm (fig. 4, a). Ce dernier dispositif doit
correspondre à un système de patte assurant le cimier en forme une carène au-dessus de laquelle le timbre se déve
loppe sans interruption. Au lieu d'être hémisphérique, position verticale. Comme il ne subsiste aucun élément
comme c'est le cas sur la plupart des autres modèles de métallique, on peut supposer que ce cimier était facilement
casques antiques, le timbre est marqué d'une carène longi amovible. Le fait que l'une de ces perforations, celle qui se
trouve du côté où la carène s'estompe avant de rejoindre la tudinale qui lui donne, de face, un profil ogival.
R.A.N. 27-28, 1994-1995, p. 1-7 © CNRS Éditions 1996 CASQUE ÉTRUSQUE DU Ve S. AV. NOTRE ÈRE TROUVÉ EN MER PRÈS D&