B&F 109 Mai-Juin 2011
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B&F 109 Mai-Juin 2011

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Langue Français

Extrait

86
BANQUE&FINANCE
N°109
MAI/JUIN 2011
(
Coup de cœur, coup de griffe
URSS, JAPON, CHINE
Les travers de l’Histoire
ratées de ces dernières décennies.
Les premières craquelures dans
l’économie chinoise se font déjà jour.
Les employés, sous-payés, exigent
des salaires corrects, les manifesta-
tions pour davantage de liberté se
multiplient, le régime fait face aux
préoccupations occidentales… avec
quarante ans de retard. La voie du
socialisme à la chinoise continue
pourtant d’étonner les analystes.
Malgré le prochain écroulement de
cette économie, ou du moins le coup
de frein sec à sa croissance déme-
surée dont les chiffres éveillent les
soupçons des économistes les plus
pointilleux, le modèle survit tant
bien que mal. Gordon Chang, un
avocat américain d’origine chinoise
qui a travaillé vingt ans en Chine, a
déjà prédit la fi
n de la réussite éclair
chinoise et son écroulement dans un
laps de temps inférieur à cinq ans. Si
ses prévisions devaient se vérifi
er, ce
sont les économies mondiales qui en
pâtiraient. Avec l’effet domino que l’on
a pu connaître grâce aux subprimes,
voir la Chine sombrer dans une
dépression profonde et durable n’est
souhaitable pour personne. Surévaluer
les performances du régime de Pékin
ne l’est pas non plus. A moins que
l’on ne souhaite cacher les dettes
publiques, les emplois biffés et les
performances catastrophiques des
économies occidentales. Et du coup,
le prétexte chinois est tout trouvé.
FB
A
chaque période de
l’Histoire, on nous refait
le même coup. L’URSS
devait forcément être la
puissance économique de demain.
Puis, ce fut le tour du Japon qui, au vu
des analyses pointues des spécialistes,
allait largement dépasser les Etats-
Unis. Aujourd’hui, c’est au tour de la
Chine de lorgner sur la première place
mondiale. Et là, le refrain déjà entendu
mille fois se reproduit à l’identique.
Les médias tombent dans le panneau
et l’empire du Milieu s’en retrouve
du coup surévalué: «Faut-il avoir peur
de la Chine?», «Pourquoi la Chine va
dominer le monde», etc.
Pris dans le feu de l’actualité, on en
oublierait presque les prédictions
M
arc Fiorentino se
présente comme
un spécialiste des
marchés fi
nanciers.
Davantage occupé dans l’édition
que dans l’analyse boursière, il vient
de publier un nouveau livre baptisé
«Sauvez votre argent, mon régime
santé pour vos économies». En un
peu plus de cent pages, l’auteur
français agite comme un fl
ambeau
la peur pour retenir son lecteur. Il
se présente comme le sauveur et
fait preuve d’une modestie à toute
épreuve. Ce qui débute par un livre
mal écrit se poursuit en un sketch
non assumé. «Dès aujourd’hui, vous
pouvez jeter à la poubelle tous les
guides classiques de placements (…).
Etre à votre service et vous protéger,
c’est la devise de la police américaine.
Ce sera la mienne dans ce manuel»,
confi
e l’auteur.
Et le fantasme du complot mondial de
la fi
nance sur les pauvres épargnants
enfl
e encore lorsqu’il s’agit de
caractériser les conseillers fi
nanciers:
«Ils veulent tous vous prendre le fruit
de votre travail ou l’argent transmis
par vos ascendants. Je vais essayer
de vous aider à le sauver avant qu’il
ne soit trop tard (…)», annonce-t-il.
Quels sont les conseils du sauveur
autoproclamé Fiorentino? Placer
son argent dans les paradis fi
scaux,
ne faire confi
ance à personne, vivre
avec la peur permanente de tout
perdre, c’est fi
nalement davantage
à une psychothérapie de groupe
que l’auteur invite. D’autant que ce
dernier joue les traders convertis,
alors qu’il est encore actif dans le
domaine de la fi
nance. On l’accuserait
uniquement de cracher dans la
soupe si le livre était au moins bien
écrit. Le problème, c’est qu’au fi
nal,
on n’y apprend rien. Acheter de l’or
(quel scoop), maîtriser les risques
de l’investissement (deuxième
découverte) et ne pas mettre tous ses
œufs dans le même panier (la base de
toute stratégie), les conseils tombent
sous le sens. Le seul mauvais
investissement dont l’auteur ne parle
pas est de débourser vingt-cinq
francs pour un livre inutile.
FB
LIVRE
Mauvais investissement
à vingt-cinq francs
PAR fabio bonavita
Journaliste
f.bonavita@banque-fi
nance.ch
@
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