La coupe de bronze de l ancienne collection Tyszkiewicz (information) - article ; n°1 ; vol.144, pg 347-403
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 2000 - Volume 144 - Numéro 1 - Pages 347-403
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Monsieur Alain Pasquier
La coupe de bronze de l'ancienne collection Tyszkiewicz
(information)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 144e année, N. 1, 2000. pp. 347-
403.
Citer ce document / Cite this document :
Pasquier Alain. La coupe de bronze de l'ancienne collection Tyszkiewicz (information). In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 144e année, N. 1, 2000. pp. 347-403.
doi : 10.3406/crai.2000.16126
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2000_num_144_1_16126COMMUNICATION
LA COUPE DE BRONZE DE L'ANCIENNE COLLECTION TYSZKIEWICZ,
PAR M. ALAIN PASQUIER
Une heureuse collaboration entre le département des antiquités
grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre et le laborat
oire de recherche des Musées de France a permis de retrouver un
document archéologique de première importance, qui est cité et
utilisé par les chercheurs depuis le début du XXe siècle, sans que
jamais quiconque parmi eux ait pu en publier aucune photograp
hie, ni donner aucun renseignement sur l'endroit où il était
conservé1. Il s'agit d'une coupe en bronze, richement décorée à
l'intérieur de motifs gravés, qui faisait partie de la collection du
comte Michel Tyszkiewicz. Ainsi en atteste le grand album que l'on
doit à W. Frohner, édité à Munich en 1892, qui publie un « choix
de monuments antiques » appartenant au célèbre collectionneur,
où les illustrations sont accompagnées d'un texte explicatif: à la
planche XV, en effet, un dessin très soigneux (fig. 1) reproduit le
décor d'une coupe en bronze dont la courte vignette nous dit, à la
p. 13, qu'elle provient de Sovana, en Étrurie2.
C'est ce dessin qui a été inlassablement reproduit par tous les
savants qui ont voulu l'évoquer, depuis F. Poulsen en 1912, jusqu'à
H. Demisch en 1977\ Le plat appartenait donc encore au comte
1. Le présent article, dont le texte est resté longtemps inachevé, a été en grande partie
ébauché en 1981, juste après le passage de l'objet au laboratoire des Musées de France.
L'auteur de ces lignes avait informé plusieurs spécialistes de cette redécouverte, tels F. Hil-
ler, F. Canciani, B. Shefton, D. v. Bothmer, qui est le premier à avoir communiqué le Heu de
conservation de l'objet : c£ infra, n. 45.
2. W. Frohner, La Collection Tyszkiewicz, Munich, 1892, planche XV. Frohner signale
l'existence, à Olympie, d'un fragment de coupe identique à celle-ci : A. Furtwàngler, Olym
pia IV, Die Bronzen, Berlin, 1890, p. 142. Sur le grand collectionneur qu'était le comte Tysz
kiewicz, voir la série d'articles signés par lui sous le titre « Notes et souvenirs d'un vieux col
lectionneur » dans la Revue archéologique des années 1895, 1896 etl897.
3. F. Poulsen, Der Orient und die frùhgriechuche Kunst, Leipzig, 1912, p. 85, 87, fig. 86;
E. Pfuhl, Malerei und Zeichnung, Munich, 1923, fig. 134, 1 § 155 ;■ W. Lamb, Greek and Roman
Bronzes, Londres, 1929, p. 68 et pi. XVIII ; G. Q. Giglioli, Studi Etruschi 4, 1930, p. 1 13, fig. 6 ;
J. (]. Myres, « Hesiod's Shield of Herakles », Journal ofHellenic Studies 61, 1941, p. 25, fig. 4 ;
F. Matz, Geschichte der griechùscher Kunst, Francfort, 1950, fig. 30 (au § 424) ; C. Hopkins,
« Oriental Eléments in the Halstatt Culture », American Journal of Archaeology 61, 1957, pi. 99,
17 ; F. Hiller, Marburger Winckelmann-Programm, 1963, p. 27-37, fig. 1 (p. 28) ; E. Walter-Karydi,
Antike Kunst, Beiheft 7, 1970, p. 16, fig. 7 ; H. Demisch, Die Sphinx, Stuttgart, 1977, p. 81, fig. 227. COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 348
TYSZKIEWICZ
Coure XN EfcQKE
FlG. 1. — Dessin publié dans l'ouvrage de W. Frohner,
La collection Tyszkiewicz, Munich, 1892.
Tyszkiewicz en 1892. Lorsque la collection fut dispersée, en juin
1898, un catalogue de vente fut établi par le même Frohner: la
coupe en bronze figure dans la liste des objets, mais sans illustra
tion1. Depuis lors, il n'est aucune trace bibliographique, à notre
connaissance, qui localise l'objet.
4. W. Frohner, Collection d'Antiquités du comte Michel Tyszkiewicz^ Paris, Hôtel «les Com-
missaires-Priseiirs, 1898, 8 juin, Catalogue <le vente, \>. 52 n° 144. La notice donne le dia
mètre de la coupe, 24cm, et mentionne une « patine verte ». UNE COUPE DE BRONZE À LA VILLA KÉRYLOS 349
II se trouve qu'en 1981 Madeleine Hours, en tournée dans le Midi
de la France avec le « Labobus » du laboratoire des Musées de France
dont elle était alors la directrice, s'arrêta à Beaulieu-sur-Mer, dans la
résidence que Th. Reinach avait fait construire au début du siècle
sur ce site très grec de la côte d'Azur, afin d'y recréer sur une petite
presqu'île rocheuse appelée la pointe des Fourmis l'atmosphère des
maisons antiques de Délos. Cette demeure somptueuse, dont la
construction, sur les plans de l'architecte et archéologue E. Pontre-
moli, se fit au prix de dépenses considérables, fut baptisée « Villa
Kérylos », d'un autre nom que les Grecs utilisaient pour désigner
l'alcyon5. Après y avoir séjourné régulièrement, Th. Reinach lègue à
sa mort, en 1928, la nue-propriété de ce domaine à l'Institut de
France, domaine qui lui appartient maintenant entièrement, après
une convention passée avec les héritiers du grand helléniste6.
Th. Reinach et son ami Pontremoli n'avaient pas limité la reconst
itution de l'antique à la seule architecture du bâtiment. Le mobilier
et le décor témoignent de la même ferveur pour les modèles du
passé. Les objets modernes requis pour le confort ou le bien-être y
sont seulement dissimulés, avec habileté. Ainsi le piano, indispen
sable pour le grand musicologue qu'était Reinach, s'y cache sous
l'aspect d'un coffre à pédales escamotables, dont le clavier est bien
signé par Pleyel, mais à la manière et dans la langue d'un artiste grec,
Ho Pleyelos epoiesen. Et la longue fréquentation qu'E. Pontremoli
avait eue du musée de Naples lui fit trouver parmi les chefs-d'œuvre
qui y sont conservés l'inspiration pour la conception des différentes
composantes de l'aménagement intérieur7.
Parmi les objets posés sur les meubles, la plupart sont clair
ement identifiables comme des copies, en particulier des bronzes
acquis auprès de certaines fonderies niodernes établies à Naples et
spécialisées dans la reproduction d'antiques (flg. 2a et b)8. Mais
quelques œuvres authentiques, choisies avec clairvoyance, avaient
été placées çà et là par le propriétaire des lieux, collectionneur
discret. C'est ainsi que quatre vases qui se trouvent actuellement
dans la bibliothèque avaient été remarqués par notre collègue de
5. Sur la Villa Kérylos, voir R. Vian des Rives éd., La Villa Kérylos, Paris, 1997, avec la
bibliographie antérieure, p. 222 ; J. Marcadé, « De Délos à Beaulieu », Cahiers de la Villa
Kérylos VI, 1996, p. 43-53.
6. J. Leclant, « La fondation hellénique de l'Institut de France », dans R. Vian des Rives
éd., op. cit. (n. 7).
7. Sur E. Pontremoli, voir R. Vian des Rives, * La rencontre de deux passionnés », ibid.,
p. 30-37.
8. La firme De Angelis est fondée en 1840 : cf. De Angelis (père et fils), catalogue sans
titre de reproductions en bronze, Naples, 1900 ; J. Chiurazzi & Fils, R. Albergo de' Poveri,
Naples, qui s'associent à De Angelis pour constituer les « Fonderie Artistiche Riunite » en
1915 ; G. Sommer & Figlio, Fonderie Artistique en Bronze, Catalogue Général, N;.;>Ies, Palazzo
Sommer. Cf. F. Haskell etN. Penny, Taste and the Antique, New Haven- Londres, 1981, p. 124.
2000 23 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 350
b
fcr1
FlG. 2a et et la b. vignette — Fac-similé du catalogue d'un bronze de la antique fonderie conservé Sommer à & la Figlio. Villa Kéiylos,
Genève J. Chamay, lors d'une visite touristique de la villa : ce sont
deux amphores chalcidiennes à figures noires, et deux œuvres
attiques à figures rouges, un lécythe et une amphore à col. Die-
trich von Bothmer, dans une communication présentée ici même,
a jeté sur eux de savantes lueurs9.
9. Sur les vases grecs conservés à la Villa Kérylos, voir D. von Bothme

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