La trop discrète Harmonie de François Jouffroy sur la façade de l Opéra (1869) - article ; n°1 ; vol.12, pg 43-57
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La trop discrète Harmonie de François Jouffroy sur la façade de l'Opéra (1869) - article ; n°1 ; vol.12, pg 43-57

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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2006 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 43-57
The most unobtrusive Harmony by François Jouffroy on the façade of Paris Opera (1869), by Ofélie Ferlier. Awarded at the Paris Salon, elected a member of the Institut de France, an officier of the Legion of Honour, appointed professor at the Ecole des Beaux-arts, Jouffroy is highly regarded as a sculptor in his lifetime, with numerous public commissions. One of the most prestigious is the Harmony, a sculptural group decorating the façade of the new Paris Opera by Charles Gamier, along with sculptures by Jean-Joseph Perraud, Eugène Guillaume and above all the Dance by Jean-Baptiste Carpeaux. To some extent, the indifference displayed by the public and the critic towards Jouffroy's group is certainly due to the nearness of the Dance which focuses everyone's attention. Nonetheless, Jouffroy conforms much more to Garnier's requirements than Carpeaux does : his group is delivered on time ; above all, he respects the overall pattern desired by the architect and makes his group of classicizing allegories fit die façade of the Opera. Him taking into account the context, die whole building, makes it an example of symbiosis between architecture and sculpture.
« Die allzu unauffällige Harmonie Francis Jouffrovs an der Fassade der Pariser Oper (1869) », von Ophélie Ferlier Der Bildhauer Jouffroy, in den Salons prämiert, Mitglied des Institut, Offizier der Légion d'Honneur, Lehrer an der École des Beaux-arts war zu seinen Lebzeiten sehr anerkannt und bekam mehrmals öffentliche Aufträge. Zu den berühmtesten gehort das Gruppenbild l'Harmonie, welches die Fassade der Oper von Charles Gamier schmückt, neben Werken von Jean-Joseph Perraud, Eugène Guillaume, und insbesondere neben demTanz von Jean-Baptiste Carpeaux. Die Gleichgültigkeit des Publikums und der Kritik gegenuber dem Gruppenbild Jouffroys lässt sich zweifellos dadurch erklären, dass es einfach zu nahe an dem Tanz von Carpeaux steht, welcher die allgemeine Aufmerksamkeit auf sich konzentriert. Dennoch hait sich Jouffroy viel mehr als Carpeaux an Garniers Anforderungen : er liefert sein Werk rechtzeitig, respektiert vor allem das Gesamtschema des Architekten und integriert seine Gruppe klassizistischer Allegorien in die Fassadenordnung der Oper. Dieses Werk, das Rücksicht auf die Umgebung und den Gesamtbau nimmt, bietet ein interessantes Beispiel der Symbiose zwischen Architektur und Skulptur.
« La trop discrète Harmonie de François Jouffroy sur la façade de l'Opéra (1869) », par Ophélie Ferlier. Primé aux Salons, membre de l'Institut, officier de la Légion d'honneur, professeur à l'École des beaux-arts, Jouffroy est un sculpteur reconnu de son vivant, bénéficiant de nombreuses commandes officielles et monumentales. L'une des plus prestigieuses en est l'Harmonie, groupe sculpté ornant la façade de l'Opéra de Charles Garnier, aux côtés de sculptures de Jean-Joseph Perraud, d'Eugène Guillaume, et surtout de La Danse de Jean-Baptiste Carpeaux. Une large part de l'indifférence affichée par le public et les critiques à l'encontre du groupe de Jouffroy est sans doute due à cette proximité avec La Danse, centre de toutes les attentions. Néanmoins, Jouffroy se conforme bien plus que Carpeaux aux exigences de Garnier : il livre son groupe dans les temps impartis, mais surtout respecte le schéma général de l'architecte et insère son groupe d'allégories dassicisantes dans la façade de l'Opéra. Cette prise en compte de l'environnement, de l'ensemble du bâtiment, en font un exemple de symbiose entre architecture et sculpture.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 119
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ophélie Ferlier
La trop discrète Harmonie de François Jouffroy sur la façade de
l'Opéra (1869)
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°12, 2e semestre 2006. pp. 43-57.
Citer ce document / Cite this document :
Ferlier Ophélie. La trop discrète Harmonie de François Jouffroy sur la façade de l'Opéra (1869). In: Livraisons d'histoire de
l'architecture. n°12, 2e semestre 2006. pp. 43-57.
doi : 10.3406/lha.2006.1048
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2006_num_12_1_1048Abstract
"The most unobtrusive Harmony by François Jouffroy on the façade of Paris Opera (1869)", by Ofélie
Ferlier. Awarded at the Paris Salon, elected a member of the Institut de France, an officier of the Legion
of Honour, appointed professor at the Ecole des Beaux-arts, Jouffroy is highly regarded as a sculptor in
his lifetime, with numerous public commissions. One of the most prestigious is the Harmony, a
sculptural group decorating the façade of the new Paris Opera by Charles Gamier, along with sculptures
by Jean-Joseph Perraud, Eugène Guillaume and above all the Dance by Jean-Baptiste Carpeaux. To
some extent, the indifference displayed by the public and the critic towards Jouffroy's group is certainly
due to the nearness of the Dance which focuses everyone's attention. Nonetheless, Jouffroy conforms
much more to Garnier's requirements than Carpeaux does : his group is delivered on time ; above all,
he respects the overall pattern desired by the architect and makes his group of classicizing allegories fit
die façade of the Opera. Him taking into account the context, die whole building, makes it an example of
symbiosis between architecture and sculpture.
Zusammenfassung
« Die allzu unauffällige Harmonie Francis Jouffrovs an der Fassade der Pariser Oper (1869) », von
Ophélie Ferlier Der Bildhauer Jouffroy, in den Salons prämiert, Mitglied des Institut, Offizier der Légion
d'Honneur, Lehrer an der École des Beaux-arts war zu seinen Lebzeiten sehr anerkannt und bekam
mehrmals öffentliche Aufträge. Zu den berühmtesten gehort das Gruppenbild l'Harmonie, welches die
Fassade der Oper von Charles Gamier schmückt, neben Werken von Jean-Joseph Perraud, Eugène
Guillaume, und insbesondere neben demTanz von Jean-Baptiste Carpeaux. Die Gleichgültigkeit des
Publikums und der Kritik gegenuber dem Gruppenbild Jouffroys lässt sich zweifellos dadurch erklären,
dass es einfach zu nahe an dem Tanz von Carpeaux steht, welcher die allgemeine Aufmerksamkeit auf
sich konzentriert. Dennoch hait sich Jouffroy viel mehr als Carpeaux an Garniers Anforderungen : er
liefert sein Werk rechtzeitig, respektiert vor allem das Gesamtschema des Architekten und integriert
seine Gruppe klassizistischer Allegorien in die Fassadenordnung der Oper. Dieses Werk, das Rücksicht
auf die Umgebung und den Gesamtbau nimmt, bietet ein interessantes Beispiel der Symbiose zwischen
Architektur und Skulptur.
Résumé
« La trop discrète Harmonie de François Jouffroy sur la façade de l'Opéra (1869) », par Ophélie Ferlier.
Primé aux Salons, membre de l'Institut, officier de la Légion d'honneur, professeur à l'École des beaux-
arts, Jouffroy est un sculpteur reconnu de son vivant, bénéficiant de nombreuses commandes officielles
et monumentales. L'une des plus prestigieuses en est l'Harmonie, groupe sculpté ornant la façade de
l'Opéra de Charles Garnier, aux côtés de sculptures de Jean-Joseph Perraud, d'Eugène Guillaume, et
surtout de La Danse de Jean-Baptiste Carpeaux. Une large part de l'indifférence affichée par le public
et les critiques à l'encontre du groupe de Jouffroy est sans doute due à cette proximité avec La Danse,
centre de toutes les attentions. Néanmoins, Jouffroy se conforme bien plus que Carpeaux aux
exigences de Garnier : il livre son groupe dans les temps impartis, mais surtout respecte le schéma
général de l'architecte et insère son groupe d'allégories dassicisantes dans la façade de l'Opéra. Cette
prise en compte de l'environnement, de l'ensemble du bâtiment, en font un exemple de symbiose entre
architecture et sculpture.Par Ophélie Ferlier
LA TROP DISCRÈTE HARMONIE DE FRANÇOIS JOUFFROY
SUR LA FAÇADE DE L'OPÉRA (1869) 1
François Jouffroy (Dijon, 1er février 1806-Laval, 25 juin 1882) est représentatif
des sculpteurs officiels du XIXe siècle tombés dans un mépris collectif : si le Premier
secret confié à Vénus, exposé au musée du Louvre, trouve aujourd'hui grâce aux
yeux des historiens de l'art, c'est comme parangon du néo-classicisme tardif, alors
que les sculptures conservées dans sa ville natale, Dijon, sont le plus souvent
cachées au regard du visiteur. Son œuvre n'a fait l'objet d'aucun travail monogra
phique à ce jour, pour des raisons simples : à l'heure du romantisme, du réalisme,
de la sculpture nouvelle, Jouffroy reste fidèle à un classicisme éthéré souvent consi
déré à tort comme un manque d'imagination ou de talent. Pour n'être pas un
sculpteur avant-gardiste ou surdoué, Jouffroy tient dignement sa place dans l'his
toire de la sculpture : large fut son rayonnement, de par les nombreuses commandes
officielles qu'il reçut, mais surtout grâce au nombre impressionnant de ses élèves
formés entre 1847 et 18822. Il importe donc désormais de reconsidérer son œuvre.
Sa commande la plus prestigieuse est sans conteste le groupe sculpté de
Y Harmonie (ill. 1), prenant place sur la façade de l'Opéra de Charles Garnier, à
côté des sculptures d'Eugène Guillaume, de Jean-Joseph Perraud, mais surtout de
la Danse de Carpeaux. Quelle est l'histoire de cette sculpture éclipsée par celle du
maître de Valenciennes ? Pour le comprendre, il importe d'abord de retracer brièv
ement la carrière de Jouffroy.
Une commande couronnant une carrière officielle
François Jouffroy naît à Dijon le 1er février 1806. Il fréquente à partir de 1817
l'école de dessin de sa ville natale, dirigée par Anatole Devosge, et a pour maître
le sculpteur Nicolas Bornier. Il se rend à Paris après avoir gagné en 1823 un prix
accordé par le conseil général de la Côte-d'Or3, et devient dans la capitale l'élève
d'Etienne Ramey, avant d'être admis à l'École royale des beaux-arts le 10 avril
1. Nous tenons à remercier Catherine Chevillot pour son aide apportée lors de nos recherches sur
François Jouffroy, ainsi que Laure de Margerie, à la documentation du musée d'Orsay, et Anne
Pingeot.
2. Voir à ce sujet Ophélie Ferlier, Un Atelier de sculpture dans la ? moitié du XDC siècle : le sculpteur
François Jouffroy et ses élèves, maîtrise d'histoire de l'art, Éric Darragon dir., université de Paris I,
2005, exemplaire dactylographié.
3. Sylvain Laveissière, Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de Bourgogne, tome I, 1980, p. 283.
Lwraiâotu d'b'utoire de l'architecture n° 12 :
OPIIÚ.IF FFRIIFR
1 François Jouffroy, L'Harmonie, 1869, pierre, Paris, façade de l'Opéra. Cl. de l'auteur.
1824. Il remporte le premier grand prix en 1832, sur le sujet Capanée j
les murs de Thèbes. Après son séjour à la villa Médicis, il revient à Paris et expose
régulièrement au Salon entre 1835 et 1853. Son envoi de Rome de cinquième
année, Caïn après la malédiction1, lui vaut une médaille de seconde classe au Salon
de 1838.
4. Caïn après la malédiction, marbre, 1836-183", Salon de 1838, Compiègne, musée national du
I.u'rm,tiVhi à'buttoire de iarchiledure n' 12 TROP DISCRÈTE HARMONIE DE FRANÇOIS JOUFFROY SUR LA FAÇADE DE L'OPÉRA 45 LA
Illustration non autorisée à la diffusion
111. 2 : François Jouffroy, Premier secret confié à Vénus, 1839, Salon de 1839, marbre, Paris, musée du
Louvre. Cl. de l'auteur.
Son plus grand succès correspond aussi à sa meilleure récompense au Salon : il
remporte en 1839 une médaille d'or grâce au Premier secret confié à Vénus (ill. 2),
acquis par le roi Louis-Philippe dès le 4 janvier 1 840, et placé au musée du Luxemb
ourg. Ce charmant sujet séduit les contemporains, qui admirent le mélange subtil
de l'esthétique antique et du sentiment de la vie. Le critique Malitourne définit
ainsi les sculptures de Jouffroy : « Une grâce délicate et souvent un accent de
mélancolie donnent à ses productions un ca

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