Les peintures murales de six églises du haut Moyen Âge en Cappadoce - article ; n°3 ; vol.114, pg 444-480
38 pages
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1970 - Volume 114 - Numéro 3 - Pages 444-480
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 100
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Madame Nicole Thierry
Les peintures murales de six églises du haut Moyen Âge en
Cappadoce
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 114e année, N. 3, 1970. pp. 444-
480.
Citer ce document / Cite this document :
Thierry Nicole. Les peintures murales de six églises du haut Moyen Âge en Cappadoce. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 114e année, N. 3, 1970. pp. 444-480.
doi : 10.3406/crai.1970.12541
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1970_num_114_3_12541COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 444
COMMUNICATION
LES PEINTURES MURALES DE SIX ÉGLISES
DU HAUT MOYEN ÂGE EN CAPPADOCE, PAR Mme NICOLE THIERRY.
Cette communication est destinée à attirer l'attention sur un
groupe de monuments cappadociens qui apportent d'importants
matériaux pour l'histoire de l'art du haut Moyen Âge. En effet, ils
comblent un vide de la série évolutive des peintures murales byzant
ines. D'autre part, ils offrent diverses analogies avec les arts contem
porains du bassin- méditerranéen, et par cela ils confirment l'existence
au vne et au vme siècle d'une unité des civilisations issues du monde
romain et protobyzantin, unité que ne contredit pas la réelle origi
nalité de chacune d'elles.
Depuis la publication du grand ouvrage du P. G. de Jerphanion1,
de nombreuses églises rupestres ont été découvertes2 et nos connais
sances en histoire de l'art ont été très enrichies par le développement
international des études médiévales. Ainsi, certains décors cappa
dociens que jadis on aurait eu quelque peine à fixer dans le temps
peuvent actuellement être définis avec une certaine précision3. C'est
le cas des six monuments évoqués ici, monuments qui constituent
un groupe homogène, l'un d'entre eux, l'église Saint-Basile de Sinasos
(Hagios Basilios), étant de la première crise iconoclaste (726-787).
Ces monuments du haut Moyen Âge ne sont pas datés, mais le décor
iconoclaste leur sert de terminus ante quem. En effet, d'une part on
voit à Hagios Basilios que le vocabulaire décoratif s'appauvrit et
s'adultère par rapport à ceux des cinq autres églises, d'autre part,
les éléments distinctifs de ce groupe ne se retrouvent pas à l'époque
directement post-iconoclaste (deuxième moitié du ixe et xe siècles),
époque bien connue en Cappadoce grâce aux nombreux décors
conservés dont trois sont datés (l'un de ces programmes « archaïques »,
daté de 913-920, à Saint- Jean de Giïlli dere, recouvre un premier
décor du type même que nous décrivons ici)4. Dans la seconde moitié
1. G. de Jerphanion, Une nouvelle province de l'art byzantin, Les églises rupestres de
Cappadoce, Paris, 1925-1942. Le mot « provincial » a été retenu ultérieurement sous sa
forme péjorative ; en réalité, à côté d' œuvres plus ou moins populaires, on trouve
quelques peintures de grande valeur.
2. Bibliographie à jour pour 1968 dans N. Thierry, Notes critiques à propos des pein
tures rupestres de Cappadoce, dans Revue des Études byzantines, XXVI (1968), p. 337-366.
3. Nous remercions ici M. A. Grabar qui nous a communiqué certains documents
personnels et nous a aidé de son expérience.
4. N. et M. Thierry, Ayvali kilise ou Pigeonnier de Gûlli dere (Saint-Jean de Gûlli
dere), dans Cahiers archéologiques, XV (1965), p. 97-154 ; Tavfanli kilise de 913-920,
dans Jerphanion, op. cit., II, p. 78-99 ; de Çavu/in (église de Nicéphore
Phocas), de 964-965, dans Jerphanion, op. cit., I, p. 520-550. PEINTURES MURALES DE CAPPADOCE 445
du ixe et au xe siècle, exception faite de quelques survivances
isolées, on ne retrouve rien du programme iconographique, de
l'abondance des ornements et de leur répertoire, de la palette des
peintres ; si l'on reconnaît des modèles anciens, c'est à un art chrétien
antérieur au haut Moyen Âge qu'on doit se référer, à l'art du ive au
vie siècle1.
Description abrégée des six églises.
Église Saint-Basile de Sinasos (Hagios Basilios)2. Église à deux
nefs dont seule est peinte celle du Sud (fig. 1). Décor iconoclaste
défini par l'inscription marquée près d'une croix de la paroi sud : « Le
Christ ainsi figuré ne subit pas de dommage car on ne saurait le
représenter par V image » (fig. 8, a). Dans la conque absidale, trois
croix portent le nom des prophètes qu'elles représentent : Isaac,
Jacob, Abraham (fig. 13) ; au-dessous, autres croix, dont l'une est
accostée par un poisson. Dans la nef, les parois sont couvertes d'orne
ments divers et de croix ; au plafond, une grande croix gemmée se
détache sur un fond de caissons grossiers, quadrillages et cercles
entrecroisés. Sur les piédroits absidaux, deux évêques doivent être
considérés comme des portraits historiques (de Basile le Grand et Gré
goire de Nazianze vraisemblablement). L'omophorion des évêques est
placé différemment ; sur celui de gauche, cette étole blanche traverse
les épaules et tombe latéralement suivant la coutume du vne siècle
illustrée à Saint-Démètre de Salonique par exemple ; sur l'évêque de
droite, l'omophorion descend en triangle sur la poitrine, le pan
terminal étant médian, ce qui est d'usage au vme siècle ; la coexis
tence de ces deux modalités fait penser que l'église a été peinte lors
de la première crise iconoclaste (726-787), ce que l'on pouvait déjà
conclure d'après la vigueur de la pensée iconoclaste exprimée plus
haut. Les couleurs sont le rouge brique, l'ocre, le vert, le violet, le
noir, sur fond blanc.
Église Saint-Étienne de Cemil (Hagios Stephanos)3. Église à une
nef dont le programme figuré est sans organisation et les champs
d'ornements très vastes (fig. 2). Dans la conque absidale, une croix
gemmée est peinte dans un cercle étoile ; au-dessous, diverses figures
très abîmées, dont la Vierge trônant, Jean Baptiste, les bustes de la
1. Cf. une analyse semblable dans A. Grabar, Byzance, Paris, 1963, p. 132-136.
2. Jerphanion, op. cit., II, p. 105-111 ; bonne étude, quelques manques, les inscriptions
transcrites par l'auteur nous ont été traduites par le R.P. V. Laurent que nous remercions
ici.
3. Jerphanion, op. cit., II, p. 146-155 ; l'étude des décors et du programme,. erronée
et incomplète, ne peut être utilisée que pour les inscriptions. A paraître dans notre livre
en préparation : Les églises du centre de Çavufin.
1970 29 ■MO COMI'TKS HKXIHS 1)1-: I, ACADKMIK DES INSCHM'ÏIONS
lune et du soleil. Les trois niches sont dilTéremment décorées, on voit
une croix dans la niche centrale, des imbrications de plumes de paon
au Xord C f i 14 . 12, n° 5, /;), une grande rosace à seize branches au Sud
((ii>. 1 1, a). Le plafond de la nef est divisé en trois champs décoratifs ;
prés du sanctuaire se trouve une croix gemmée sur fond de rinceaux
de cornes d'abondance d'où jaillissent grappes et grenades ; plus
loin, un champ de caissons et un autre d'entrelacs. Sur la paroi
I-'ig. 1. Ha^ios Hasilios, vue générale. Ml'HALKS I)K CAPPA DOCK 11/ I'KINTrBKS
orientale, près de l'arc absidal, on voit au Sud un buisson de feuilles
de lierre entre deux colombes affrontées et, au Xord, une vierge
orante dont une inscription précise que les » mains tendues vers le
Seiijneur » sont « les portes de Dieu ». Sur la paroi nord, on reconnaît
un Baptême du Christ peint sur un fond d'éléments végétaux tri
foliés, le voyage à Bethléem sur un fond de rinceaux frustes, une
croix votive à pendeloques dressées entre deux buissons de feuilles
Hugios Slepliaiios, plafond de la nef. 448 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
de lierre (fig. 3). Au Sud se suivent des icônes de mains différentes,
image du Christ piétinant le lion et le serpent, Vision de saint Eus-
tache poursuivant le cerf crucigère, le Christ parmi les apôtres
donnant la croix à saint Pierre. Les couleurs sont le rouge brique,
le rosé, l'ocre, le violet, le noir, sur fond blanc.
Fig. 3. — Hagios Stephanos, croix votive et croix de sainte Euphémie
(schéma).
Église du stylite Nic

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