Les têtes de lions-déversoirs sur terrines Drag. 45 de l'Officine céramique de Terre-Franche (Vichy-Rive gauche) - article ; n°2 ; vol.4, pg 141-152

P. H.Mitard

Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1965 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 141-152
P.-H. MITARD,
Les têtes de lion-déversoirs sur terrines Drag. 45 de l'officine céramique de Terre-Fanche (Vichy, Rive gauche).

En ce qui concerne la forme Drag. 45, les fouilles de l'officine de Terre- Franche ont fourni 2 moules — incomplets — pour têtes de lion-déversoirs en relief d'applique, 40 reliefs-déversoirs et quelques fragments à décor complémentaire incisé. L'un des moules peut-être complété par référence à un moule de la Coll. Plicque au M.A.N. Les reliefs appartiennent à 6 types différents, dont deux sont étroitement apparentes entre eux et avec les moules, alors que trois autres, eux-mêmes apparentés entre-eux, sont issus de poinçons initiaux qui se retrouvent à Lezoux, l'un d'entre eux sur vases signés GEMINVS ; la distinction avec les productions de Lezoux reste cependant possible, grâce à certains détails. Ces productions paraissent pouvoir être datées de la fin du IIe siècle, malgré le caractère généralement maladroit de la mise en place des reliefs.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DU_CENTRE_DE_LA_FRANCE
• Publié le: 01 janvier 1965
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Pierre-Henri Mitard
Les têtes de lions-déversoirs sur terrines Drag. 45 de l'Officine
céramique de Terre-Franche (Vichy-Rive gauche)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 4, fascicule 2, 1965. pp. 141-152.
Résumé
P.-H. MITARD,
Les têtes de lion-déversoirs sur terrines Drag. 45 de l'officine céramique de Terre-Fanche (Vichy, Rive gauche).
En ce qui concerne la forme Drag. 45, les fouilles de l'officine de Terre- Franche ont fourni 2 moules — incomplets — pour têtes
de lion-déversoirs en relief d'applique, 40 reliefs-déversoirs et quelques fragments à décor complémentaire incisé. L'un des
moules peut-être complété par référence à un moule de la Coll. Plicque au M.A.N. Les reliefs appartiennent à 6 types différents,
dont deux sont étroitement apparentes entre eux et avec les moules, alors que trois autres, eux-mêmes apparentés entre-eux,
sont issus de poinçons initiaux qui se retrouvent à Lezoux, l'un d'entre eux sur vases signés GEMINVS ; la distinction avec les
productions de Lezoux reste cependant possible, grâce à certains détails. Ces productions paraissent pouvoir être datées de la
fin du IIe siècle, malgré le caractère généralement maladroit de la mise en place des reliefs.
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Mitard Pierre-Henri. Les têtes de lions-déversoirs sur terrines Drag. 45 de l'Officine céramique de Terre-Franche (Vichy-Rive
gauche). In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 4, fascicule 2, 1965. pp. 141-152.
doi : 10.3406/racf.1965.1217
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0035-0753_1965_num_4_2_121714-78 I
LES TETES DE LION-DEVERSOIRS SUR TERRINES
DRAG. 45 DE L'OFFICINE DE CERAMIQUE
DE TERRE FRANCHE (VICHY, RIVE GAUCHE)
par P.-H. MITARD
Un article paru il y a quelques mois dans les pages de cette
revue 1 a attiré l'attention sur un type de céramique sigillée assez
délaissé jusqu'à ce jour, celui constitué par les vases à déversoirs
à mufle de lion en relief d'applique (forme 45 de la classification de
Dragendorff).
Frappé par l'intérêt que présenterait une étude d'ensemble
approfondie de cette céramique et en particulier un répertoire des
types des reliefs-déversoirs, classés dans la mesure du possible par
atelier et par époque, nous avions personnellement entrepris, depuis
quelque temps déjà la réalisation de ce travail. Il s'agit là évidem
ment d'une tâche d'assez longue haleine, nécessitant l'examen sy
stématique du maximum de collections publiques et privées. Au point
de vue publication, nous avons d'ores et déjà pu aborder la ques
tion sous l'angle d'une collection de vases et tessons provenant d'un
site particulièrement riche dans ce domaine2 et sous celui d'une
importante collection de moules (16 exemplaires) réputée provenir
de Lezoux (Collection Plicque au Musée des Antiquités Nationales
à St-Germain-en-Laye, élude à paraître dans les Mélanges Piganiol).
Compte tenu de ce qui précède, nous avions naturellement
été très intéressé par l'annonce de la découverte de nombreux él
éments relevant de ce type de céramique dans les fouilles de l'off
icine de Terre-Franche 3 et avions aussitôt souhaité pouvoir en avoir
connaissance. L'accueil réservé à notre demande par notre col
lègue le Dr Vauthey fut parfait et empreint de l'esprit le plus
libéral ; c'est pour nous un agréable devoir de l'en remercier, de le
remercier également des facilités qu'il nous a données au mois de
juillet 1(J64, tant pour l'étude de sa collection que des éléments
conservés au Musée du Chastel-Franc à Vichy. Nous n'oublions pas
non plus la liaison qu'il a bien voulu établir pour nous avec le
1. Dr. A. Dollfus, « Le potier Geminvs et les vases à déversoirs à tête de
lion », in R.A.C., n° 12, T. III, fascl 4, oct.-déc. 1964.
2. Vertault (Côte-d'Or), cf. R. Joffroy et P.-H. Mitard, « Les vases à
déversoir à mufle de lion de Vejvtillum », Bulletin de la Société Archéologique
et Historique du Chatillonais, n° 4, 1963, pp. 127-132, 3 pi.
3. Dr. Vauthey et P. Vauthey, « L'officîne céramique de Terre Franche »,
in R.A.C., n° 8, T. II, fasc. 4, oct.-déc. 1963, p. 326. I». H. MITARI) 142
Dr Burnod, autre fouilleur de Terre-Franche, lequel nous a de son
côté reçu de la façon la plus aimable.
Pour être pleinement féconde, l'étude des types de reliefs
déversoirs nous paraît devoir être menée avec l'appui d'une docu
mentation illustrée très précise ; le dessin est insuffisant, la photo
graphie n'est pas toujours possible et présente souvent des incon
vénients : brillance, difficultés de lecture en raison d'inégalités de
coloration dues par exemple à la conservation irrégulière du vernis
ou autres ; de sorte qu'il paraît préférable de s'en remettre à une
technique éprouvée en numismatique : réalisation d'un moulage
en plâtre et photographie de celui-ci. Ceci bien entendu en ce qui
concerne les reliefs eux-mêmes ; lorsqu'il s'agit de moules, la plas-
tiline utilisée pour la prise d'empreintes est photographiée direc
tement.
La comparaison des reliefs de types proches — qui n'est sou
vent possible que grâce au rapprochement de moulages des pièces
originales conservées en des lieux fort éloignée les uns des autres —
permet d'aboutir à des identifications certaines, de reconnaître des
identités de poinçons-matrices souvent dissimulées par une exé
cution défectueuse ou une conservation insuffisante, ou — cas
plus intéressant — par des retouches successives, de suivre des
surmoulages, parfois doubles ou même triples, et de déceler ainsi
des filiations ou des parentés.
Ce sont ces méthodes que nous nous sommes efforcé d'appli
quer dans l'étude des documents recueillis à Terre-Franche, tant
par le Dr Vauthey que par le. Dr Burnod. Ces documents, pour ne
citer bien entendu ceux fournissant des éléments d'étude, à
l'exclusion des innombrables tessons qu'on ne manque jamais év
idemment de rencontrer sur un site d'atelier, sont au nombre d'une
quarantaine au total : 2 moules et 34 déversoirs chez le Dr Vaut
hey, 0 déversoirs chez le Dr Burnod, plus quelques autres frag
ments ornés. Nous avons donné aux uns et aux autres un numéro
d'identité précédé de la lettre V pour ceux de la première série, de
la lettre B pour ceux de la seconde (numéros reportés sur les pièces
de façon à permettre un éventuel retour ultérieur aux sources).
LES MOULES
Malheureusement incomplets, ils présentent cependant un inté
rêt tout particulier, puisque par leur présence ils attestent de façon
incontestable la production de ce type de céramique à l'atelier de
Terre-Franche.
Ces moules (Fig. I) en terre cuite de couleur saumon, sont du
même type que ceux provenant de la collection Plicque qui sont
conservés au Musée des Antiquités Nationales à St-Germain-en-
Laye et que signalait J. Déchelette dans ses Vases céramiques
ornés de la Gaule romaine (T. II, p. 321) 4. Ils ont été obtenus dans
4. Voir à ce sujet notre étude à paraître dans les Mélanges, A. Piganiol. DE L1ONS-DÉVEKSOIRS A TERRE-FRANCHE 143 TÈTES
Fig. I
Les moules» ; de g. à dr., n"" 1 et 2 (grandeur nature ainsi que toutes les autres
illustrations).
une boule d'argile coupée en deux dans laquelle a été imprimée un
poinçon matrice, vraisemblablement lui-même en argile cuite. Ils
portent, du moins en ce qui concerne le n° 2 mieux conservé, à
l'extérieur, une incision marquant le sommet de la tête du lion,
repère destiné à orienter le relief dans le bon sens au démoulage
et à la mise en place du relief sur le vase qu'il était destiné à orner.
Moule 1 (V. 17). L'empreinte issue de ce moule (Fig. II-1)
montre qu'il a été fabriqué à l'aide du même poinçon-matrice que
l'un des moules de la Collection Plicquc au M.A.N. (N° d'invent
aire 32.486) dont nous donnons ici l'empreinte (Fig. II-2). La
seule différence observable r&#