Notice sur S. Jean Higoumène du monastère de Kathara - article ; n°1 ; vol.28, pg 111-127
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Notice sur S. Jean Higoumène du monastère de Kathara - article ; n°1 ; vol.28, pg 111-127

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Description

Revue des études byzantines - Année 1970 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 111-127
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Daniel Stiernon
Notice sur S. Jean Higoumène du monastère de Kathara
In: Revue des études byzantines, tome 28, 1970. pp. 111-127.
Citer ce document / Cite this document :
Stiernon Daniel. Notice sur S. Jean Higoumène du monastère de Kathara. In: Revue des études byzantines, tome 28, 1970. pp.
111-127.
doi : 10.3406/rebyz.1970.1430
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1970_num_28_1_1430NOTICE SUR S. JEAN HIGOUMÈNE
DU MONASTÈRE DE KATHARA
Daniel STIERNON
Le P. Charles Van de Vorst, bollandiste de 1909 à 1917 (f 3 novembre 1955) et connu
par ses études sur S. Théodore Studite, avait rédigé une notice inédite sur « Jean de Ca
thares ». Sachant que je m'intéressais au même personnage1, le R.P. François Halkin
a eu l'amabilité de me la confier : elle devait entrer dans les Mélanges Venance Grume l.
Cependant, après révision, il est apparu que les notes dépasseraient largement la longueur
du texte primitif et qu'il était peu commode de distinguer les additions par la typographie.
Nous tenons donc à attester que cette révision conserve tout ce qui était acquis dès
la première rédaction. Si cet article avait paru en son temps dans les Analecta Bollan-
diana, Jean de Kathara n'eût pas été sans doute inséré parmi les saints de Constantinople
dans une notice plus récente2, qui ne tient pas compte d'ailleurs d'un chapitre consacré
à l'higoumène de Kathara par un auteur peu méthodique mais qui connaissait bien les
lieux3. Afin d'écarter toute confusion possible, nous adopterons la transcription Kathara
(non de Cathares, ou des Cathares).
D.S.
Le Synaxaire grec renferme une notice développée sur S. Jean de Kathara ;
l'édition du P. Delehaye4 repose uniquement sur le Coislin. 223 daté de
1301, mais la notice se trouve aussi au même jour (27 avril) dans le syna
xaire de Chifflet5, ou Trecensis (Troyes) 1204, remontant au XIVe siècle
environ et appartenant à la même famille que le Coislin. ; elle existe égale
ment dans le synaxaire d'Oxford6, Bodl. gr. lit. d. 6. Elle est d'autant plus
précieuse que la Vie de Jean d'où elle est extraite n'a pas été signalée jus
qu'ici. Les Bollandistes ont déjà utilisé cette source dans le tome III d'avril
1. Bibliotheca Sanctorum VI, Rome 1965, col. 657.
2. Germaine Da Costa-Louillet, Saints de Constantinople aux VIIIe, IXe et Xe
siècles, Byz 24, 1954 (paru en 1955), p. 241-244.
3. B. Menthon, A.A., VOlympe de Bithynie, Paris 1935, p. 191-193.
4. AASS, Propylaeum Novembris. Synaxarium Ecclesiae Constantinopolitanae (cité
dans la suite Syn. CP), Bruxelles 1902, col. 63241-63446.
5. F. Halkin, Distiques et notices propres au synaxaire de Chifflet, An. Boll. 66, 1948,
p. 6.
6. F. Halkin, Un nouveau synaxaire byzantin, Annuaire de Γ Institut de philologie et
d'histoire orientales (Mélanges Henri Grégoire) 10, 1950, p. 317. REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES 112
et en ont publié la traduction latine7. En fait, pour établir sa traduction,
Henschenius recourut au texte imprimé dans les Menées, qui présente
des traces d'altération par rapport à celui des manuscrits cités ; après
la parution du synaxaire plus ancien on attachera moins d'importance
à des questions de détail, comme la graphie Rhénopolis (pour Irènopolis)8,
soulevés uniquement au sujet de la traduction latine et de son modèle.
La connaissance de nouvelles sources va nous permettre d'ajouter certains
compléments au commentaire paru autrefois dans AASS.
Naissance et éducation monastique. Jean était né en Isaurie à Irènopolis,
une des villes de la Décapole. Bien que le synaxaire ne précise pas la Décapole
en question, il faut localiser cette ville d'Irénopolis en Isaurie, comme l'avait
noté Henschenius9, non en Syrie, comme l'a cru Nicodème l'Hagiorite, qui
nomme les principales villes mentionnées dans les Évangiles10. Les parents
chrétiens et pieux, se nommaient Théodôros et Grégoria11 ; ils confièrent
l'enfant à un monastère dès l'âge de neuf ans. L'âge minimum requis était
de dix ans12. Toutefois les documents hagiographiques présentent des cas
exceptionnels d'entrée encore plus précoce dans la retraite monastique :
par exemple Syméon Stylite le Jeune fut reçu dès l'âge de six ans13. Avant
de donner l'habit à ces enfants, on s'occupait naturellement de leur éducat
ion. Nous lisons dans la Vie de Nicolas Studite que le Stoudios tenait
une sorte d'école pour l'instruction des enfants qui se destinaient à la vie
religieuse14. Mais dans les petits monastères de province, comme celui où
entra Jean, les relations entre élève et maître (didaskalos, kathègètès)
7. AASS Aprilis III, éd. Anvers 1675, p. 495-496 ; éd. Paris-Rome 1866, p. 501-502.
Le P.G. H(enschenius) ou Henskens travailla en collaboration avec le P.D. P(apebrochius),
ibid., lunii I, éd. Paris, p. 748 C et F.
8. Germaine Da Costa-Louillet, art. cit., p. 241. Une telle erreur ne se rencontre pas
dans tous les synaxaires ; voir Nicodème l'Hagiorite, Συναξαριστής των δώδεκα μηνών Π,
Venise 1819, p. 309 (cité dans la suite Synaxaristès).
9. AASS Aprilis III, éd. Anvers, p. 496 E.
10. Synaxaristès, p. 309-311. Il est suivi par K. Doukakès, Mégas Synaxaristès,
Aprilios, Athènes 1892, p. 420 ; S. Eustratiadès, Άγιολόγιον της ορθοδόξου 'Εκκλησίας,
Athènes s.d., p. 191 ; Β. Μεντηον, L'Olympe de Bithynie, p. 191.
11. Syn. CP, col. 63 143.
12. J. Pargoire, Histoire de l'Eglise byzantine de 527 à 8473, Paris 1923, p. 211 ; il
renvoie au can. 40 du concile In Trullo. PI. De Meesier, De monachico statu juxta disci
plinant byzantinam, Cité du Vatican 1942, p. 353.
13. P. Van den Ven, La vie ancienne de S. Syméon Stylite le Jeune, 512-592, Bruxelles
1962, p. 11 (ch. 123), p. 13 (eh. 152"3).
14. PG 105, 869. Sur les écoles monastiques de l'Orient byzantin, voir De Meester,
op. cit., p. 172-173 ; celle du Stoudios se présente comme une école primaire : J. Leroy,
La vie quotidienne du moine Studite, Irénikon 27, 1954, p. 42-43. STIERNON : NOTICE SUR S. JEAN DE KATHARA 1 1 3 D.
ne se réduisaient pas au temps de l'âge scolaire ; le synaxaire, en déclarant
que l'élève conserva l'affection de son maître après qu'il fut devenu moine,
insinue qu'il s'agit d'un maître de noviciat autant que d'un maître d'école.
Les menées imprimés omettent une partie de la phrase qui parle de l'entrée
au couvent et inspirent la traduction de Henschenius : novennis operam
sedulam dédit litteris15, la mention de l'étude des lettres étant commandée
par celle du didaskalos. En cet endroit le synaxaire ne fournit certainement
aucune précision sur la durée des études, ni sur le nombre d'années que le
saint passa au monastère avant son départ pour le concile de Nicée16.
Au concile de Nicée (787). Lorsque, vers 787, le maître de Jean se rendit
au concile de Nicée, il prit avec lui le jeune moine. La date n'est pas fournie
par le document, mais se déduit du fait que, convoqué avant le 7 août 786,
le septième concile œcuménique put se réunir enfin en septembre de l'année
suivante. Cette présence de Jean au second concile de Nicée, qu'il n'y a pas
lieu de mettre en doute pour raison d'âge17, pourrait être à l'origine d'une
« mémoire de notre saint père Jean, celui d'Irénopolis, l'un des saints pères
de Nicée », inscrite en quatrième place au synaxaire de Sirmond et dans le
Paris. 1582 (XIVe s.) le 4 février18 ; les menées imprimés ont retenu cette
commémoraison le même jour. En s'orientant vers le premier concile de
Nicée et en prenant la mention de la ville comme celle d'un siège episcopal
de Jean, on aboutit à une impasse. Le P. Bolland avait déjà remarqué
qu'il ne peut s'agir de l'évêque d'Irénopolis présent au premier concile de
Nicée : aussi se livrait-il à d'ingénieuses hypothèses19. Depuis, Eustra-
tiadès a cru pouvoir compléter grâce à cette mémoire une liste des Pères
de Nicée I établie par Callinique de Cyzique20. Mais la consultation de
la liste classique21 bien connue aurait été nécessaire : d'après ces listes le
siège d'Irénopolis d'Isaurie était occupé en 325 par Narcisse. En fa

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