800 km de différence / Romance de Claire Simon
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Publié le 07 décembre 2011
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

800 km de diffÈrence / Romance
de Claire Simon FICHE FILM Fiche technique
France - 2001 - 1h18 -Couleur
Image - Montage : Claire Simon
Musique : Jean Mallet Florence Valay
InterprËtes : Manon Garcia GrÈgory Mutti Serge Mutti Joseph Mutti
RÈsumÈ Manon a 15 ans. En vacances, elle a ren-contrÈ Greg, 17 ans. Lui habite Claviers, petit village du Haut-Var, elle Paris. Greg et Manon sont amoureux. Portrait dÕun jeune homme dans le monde qui lÕentoure quand sa petite amie est l‡, quand leur his-toire existe et sÕaffronte ‡ lÕhistoire et ‡ la gÈographie.
L EF R A N C E www.abc-lefrance.com
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D O C U M E N T S
Critique
Les hÈrosde ce documentaire intime se nomment Manon et Greg. Elle a quinze ans, lui dix-sept, ils sont Èpris l'un de l'autre, envisagent de se marier, d'avoir des enfants, et tentent, en attendant, de surmonter la distance qui les sÈpare, entre le Var, o˘ Greg aide son pËre ‡ la boulangerie du village, et Paris, o˘ Manon est lycÈenne. Cette histoire, Claire Simon, qui est ‡ la fois la maman de Manon et une grande cinÈaste (Co˚te que co˚te, 1995;Sinon oui, 1997), a dÈcidÈ de la filmer. On sent que ce qui occupe la cinÈaste, c'est aussi bien la distance qui sÈpare leur rÍve de la rÈalitÈ que celle qu'il lui faut trouver entre sa camÈra et les protagonistes.(...) Jacques Mandelbaum Le Monde, 6 mars 2002
MylËne Farmer l'avait chantÈ :Maman a tort. Mais c'est quand mÍme elle qui dÈcide. Comme toutes les jeunes filles de 15 ans, Manon a ce problËme. Cette annÈe, maman a dit qu'elle ne partirait pas toute seule voir son petit copain Greg en vacances. Et a mÍme emmenÈ une camÈra. Le rÈsultat est ‡ voir au cinÈma ‡ partir du 6 mars. Huit cents bornes donc, pour un film qui, au contrai-re du jeu de cartes quasiment homony-me, n'est pas l'occasion d'une franche rigolade. O˘ laÒ diffÈrence Ò du titre n'est pas seulement gÈographique, mais de classe. Car Manon est une Parisienne enjouÈe, qui lit Flaubert, et Greg un pro-vincial apprenti boulanger, qui se pas-sionne pour un manuel prÈparatoire au permis de chasse. La cinÈaste mËne, elle, la conduite accompagnÈe. De nuit, dans la boulange-rie varoise du pËre de Greg, de jour dans le salon o˘ ils regardent, sans le mÍme intÈrÍt les rediffusions de rallyes auto-mobiles ‡ la tÈlÈ ; elle filme les amou-rettes mystÈrieuses de ces deux corps que rien n'apparente. Sa position de mËre lui autorisait deux choix : un Ïil distant un peu gÍnÈ de divaguer o˘ il s'est invitÈ, ou bien son intrusion folle dans ce qu'il voit sans le formuler - l'al-liance d'un beauf et d'une princesse. Claire Simon a choisi la premiËre solu-tion, le film en p‚tit. Prenant le prÈtexte d'un Ò cinÈma du rÈel Ò (montrer le travail et la vie de la communautÈ du village), il s'Ègare sur le chemin d'une grammaire convenue ‡ coup de plans Òrespira-toiresÓsur les paysages et d'un arpentage sans enjeu des mains et des visages. On aime l'apparrition d'un octogÈnaire qui Èvoque son Italie natale. C'est un beau sujet de film en soi. Mais il n'y remettra plus les pieds. Dommage. On aurait prÈ-fÈrÈ le retour du vieux ‡ celui de la mummy! Olivier Joyard Les Cahiers du CinÈma, mars 2002
Dans800 km de diffÈrence / romance, Claire Simon filme les amours de sa fille Manon, 15 ans (en vacances), et de Greg, 17 ans, un garÁon du village du Haut Var. Manon, puis Greg sont assis dans le TGV. Ils avancent en sens inverse, comme s'ils allaient se rencontrer. Claire Simon filme un choc (une rencontre, un mÈlange, une union), explosant lui-mÍme en d'autres chocs consubstantiels : choc culturel (la ville-la campagne ; la littÈra-ture -la chasse ; les vacances- le travail), choc de gÈnÈrations (le grand-pËre, le pËre), de gÈnÈalogies (l'immigration ita-lienne du cÙtÈ du garÁon). Mine de rien, cette multitude finit par former un feuilletÈ de significations, o˘ l'apparente littÈralitÈ du sujet (les amours adoles-centes) cache une complexitÈ de rapports qui Èpaissit peu ‡ peu le mouvement naturaliste de la vie. Ici l'amour ce n'est pas que l'amour mais aussi une infinitÈ d'autres choses, de complications, d'in-fluences. La distance, ladiffÈrencepour reprendre les propres termes de Manon, n'est pas uniquement celle, physique, des 800 kilomËtres, mais aussi la singu-laritÈ du bagage de chacun. La lÈgËretÈ de l'amour, ses Ètats de naÔvetÈ, ses secrets, son mystËre, tout cela domine aisÈment le poids des contingences, mais dÈj‡ celles-ci donnent au tableau une coloration particuliËre. Le travail (l'obligation pour Greg d'aider son pËre ‡ la boulangerie), Claire Simon le filme, non parce qu'elle veut Èlargir son propos, mais parce qu'au fond, cela fait aussi partie de leur relation. Ces Ò ‡-cÙtÈs Ò ouvrent un champ de possibles, enrichis-sent ce pur prÈsent documentaire de pro-babilitÈs, de craintes, d'espoir. Prendre en compte le passÈ, filmer le prÈsent, suggÈrer le futur, voil‡ bien une maniËre de faire le grand Ècart, de ne jamais en rester a une simple tautologie (je filme l'amour parce que c'est l'amour).(...) Jean-SÈbastien Chauvin Les Cahiers du CinÈma, septembre 2001
L EF R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 2 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
D O C U M E N T S
avec Manon, jÕavais une camÈra vidÈo Propos de la rÈalisatrice et jÕai filmÈ leur tablÈe dÕadolescents, narquois bruyants. Je voulais saisir un Manon a 15 ans et un peu plus. CÕest moment de vie sans plus, et en filmant ma fille. En vacances elle a rencontrÈ je dÈcouvrais chez Greg un dÈsir dÕÍtre Greg 17 ans. dans lÕimage, non pas pour sÕy mirer Greg habite ‡ Claviers, petit village du comme un narcisse, mais pour trouver haut Var, o˘ jÕai vÈcu jusquÕa lÕadoles-une scËne o˘ exister, o˘ Ítre vivant. cence. Pendant les vacances, il travaille Comme sÕil pensait quÕau travers de la avec son pËre qui est boulanger. La nuit. camÈra il allait dÈcouvrir quelque chose Ces nuits chaudes de lÕÈtÈ il en passe de lui-mÍme, inconnu. Et quÕil sÕagissait une grande partie ‡ faire le pain, le cou-dÕune expÈrience ‡ tenter dont il sorti-per, le faÁonner. Ce qui fait que lÕÈtÈ rait peut-Ítre transformÈ. Greg dort trËs peu. Le temps quÕil lui Les quelques minutes de cette tablÈe o˘ reste, il ne le perd pas ‡ dormir, mais ‡ Greg explosait dÕÈnergie, Manon ensuite vivre. Etvivre cet ÈtÈ cÕest surtout fon-les regardait sans cesse comme les cer en scooter retrouver Manon. traces de son trÈsor, et moi jÕÈtais intri-Manon est loin du village en pleine cam-guÈe par ce jeune homme qui appelait la pagne, elle lÕattend. Elle admire Greg et camÈra comme un vrai acteur. Et cÕest son somnambulisme, elle qui dort volon-ainsi que lÕidÈe du film se mit ‡ insister. tiers. La seule forme de travail quÕelle (...) Evidemment lÕennui dans tout Áa ait pratiquÈ jusquÕici cÕest lÕÈcole. Elle cÕest que jÕÈtais la mËre de Manon et rentre en premiËre S en septembre dans que dÈj‡ une histoire dÕamour semble-son lycÈe parisien et Greg, cette annÈe rait a priori faussÈe par un filmage docu-va passer son BEP de carrosserie au LEP mentaire mais dÕautant plus si lÕon ren-de Draguignan. trait dans lÕintimitÈ de lÕhistoire par la Un jour Manon mÕa dit : Òje te prÈsente mËre dÕun des jeunes amoureux. Pour Greg, cÕest lÕhomme de ma vie.Ó moi faire un film, cÕest avant tout JÕai souri et dit bonjour au jeune homme peindre, montrer dans ce que je vois, ce costaud et fier qui avait lÕair de trouver qui crie, ce que je ne veux pas voir, ce tout cela trËs normal. que je ne sais pas deviner et qui finale-Au fil des jours trËs comptÈs quÕils peu-ment se rÈvËle peu ‡ peu dËs que le vent passer ensemble ‡ Claviers, ils se tournage commence. jurent tout ce que lÕamour comporte Donc filmer cette histoire cÕest ne pas comme serments. sÕen mÍler, cÕest la peindre ‡ la bonne Ils disent : on se mariera cÕest s˚r. Il leur distance, cÕest-‡-dire la mienne, sans arrive mÍme de parler des enfants quÕils tricher, dans lÕespace trËs Ètroit et auront. Ces paroles dont personne ne inconfortable o˘ je peux Ítre cinÈaste et connaÓt le poids, ils les proclament mËre sans abuser de lÕune ou lÕautre comme dÈfi ‡ la rÈalitÈ de se plier ‡ leur position. Etre mËre dÈtruit la cinÈaste, histoire. Ítre cinÈaste dÈtruit la mËre, entre ces Manon doit toujours, trop vite, repartir deux pÙles, il y a un oeil comme dans un loin de Claviers et Greg doit toujours cyclone : un endroit pour filmer. Ce qui repartir travailler ‡ la ÒboulangeÓ. suppose de savoir attendre, hÈsiter, et Manon dit : ÒIl y en a qui ont 2 ans, 5 de ne pas jouer les intimes non plus. ans, 10 ans de diffÈrence, nous nous Ce fut donc le contraire dÕun tournage avons 800 km de diffÈrence. o˘ le cinÈaste chasse, traque les 800 km dÕobstacles pour arriver ‡ se scËnes. Je les ai convoquÈes, sur ren-retrouver, ‡ continuer ‡ se voir au del‡ dez-vous. A la boulangerie, dans le villa-des vacances, ‡ dÈcouvrir le monde de ge, chez le grand-pËre, ‡ la plage etc... lÕautre, lÕaccepter et sÕy glisser. Comme si le cÙtÈ expÈrimental du mode Lorsque jÕai recontrÈ Greg ‡ Claviers
documentaire dans ce film, cÕÈtait de mettre lÕhistoire face ‡ son dÈcor, alors quÕhabituellement ce que le documenta-riste cherche cÕest lÕhistoire elle mÍme. L‡ cÕest un peu comme si nous : Greg, Manon et moi, nous avions considÈrÈ sans nous le dire que lÕhistoire nous lÕavions, que nous la connaissions, que cÕÈtait lÕHistoire DÕAmour, mais que lÕinconnu cÕÈtait plutÙt comment elle revisitait le monde dans lequel elle avait lieu. QuÕelle le rÈvÈlait pour chacun comme une espËce de deuxiËme pre-miËre fois. Faire un film ‡ partir de ma fille, cÕÈtait plus simple, plus proche, plus joyeux, plus facile et plus difficile. «a posait dÕemblÈe un forÍt de barriËres ‡ ne pas franchir pour cause de gÈnÈration, dÕindÈpendance, de filiation, mais jÕavais envie de raconter lÕadolescence sans tricher avec mon regard dÕadulte de mËre. Non pas pour me mettre en avant, mais plutÙt en arriËre, pour dire qui est derriËre la camÈra. Et en mÍme temps jÕavais envie que le film ne soit pas encombrÈ par ma prÈsence, ni par mon histoire. Greg et Manon, Ètaient pris dans des contradictions dont ils prÈfÈraient igno-rer les enjeux. Et jÕavais envie de saisir comme toutes ces couches dÕhistoires qui les constituent les traversaient, et comment ils parvenaient, gr‚ce ‡ leur jeunesse, leur innocence, ‡ vivre leur amour en dÈfiant leurs propres prÈjugÈs sociaux. Alors que dansRomÈo et Juliettece sont les familles qui sÕoppo-saient sur le dos des jeunes amants, qui leur interdisaient lÕamour, lÕamour entre Greg et Manon ne sÕaffronte quÕau rÈel extÈrieur. Ce nÕest pas un interdit mais une contrainte extÈrieure qui a dÈj‡ forgÈ, ‡ lÕintÈrieur dÕeux-mÍmes, leur esprit, leurs sentiments, leurs go˚ts, leur vie. Et leur amour Ètait comme une utopie quÕils voulaient atteindre contre eux-mÍmes. RÍvant que tout leur est possible, que tout se transfigure et pren-ne la couleur de leur sentiment. Greg qui dÈcouvre que Paris, sa ville
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D O C U M E N T S
ennemie, a aujourdÕhui le visage de Manon et quÕ‡ sa grande surprise une autre vie lÕattend peut-Ítre l‡-bas... Et Manon pardonne ‡ Greg de la faire attendre tout un week-end o˘ elle a fait ces 800 kilomËtres pour le voir, car lÕamour quÕelle lui porte est ‡ ses yeux bien au-del‡ des reproches quÕelle pour-rait lui faire. En faisant un film documentaire jÕai lÕimpression de retourner ‡ lÕorigine de la fiction, je rÍve de saisir ce qui sÕÈlËve, comme un parfum, de la vie rÈelle et dont on fera peut-Ítre une lÈgende, plus tard. Une histoire arrive. Le vertige de ce moment nÕa parfois lÕair de rien, on y entend le silence nÈcessaire au cinÈma, le silence de lÕaction, le silence du phy-sique, des choses, le silence des paroles, le cÙtÈ prosaÔque, banal, bref, ÒlÕair de rienÓ, cÕest le thÈ‚tre dÕune his-toire quÕon nÕoubliera pas, tout simple-ment parce quÕaprËs la vie ne sera plus jamais tout ‡ fait la mÍme. JÕaime ce cÙtÈ ÒlÕair de rienÓ car il est lÕombre nÈcessaire aux ÈvËnements. Comme si les histoires avaient besoin de rentrer par la petite porte pour se nouer, de faire comme si elles nÕÈtaient pas importantes et quÕon avait le droit de les rejouer. On ne sait pas bien ce qui est en train dÕarriver et parce que cÕest un documentaire, on croit que la fin est ailleurs, plus tard, alors que la fin est la fin du film. Mais ce qui compte cÕest que, lÕair de rien, cÕest une image dÕun premier amour. Une image singuliËre comme chaque histoire. Dossier distributeur
Filmographie
La police1988 fiction Les patients1989 documentaire ScËnes de mÈnage1991 10 courts-mÈtrages avec Miou-Miou RÈcrÈations1992 documentaire Faits divers1993 soirÈe thÈmatique pour Arte Co˚te que co˚te1994/1995 documentaire Sinon, oui1996/1997 fiction «a cÕest vraiment toi1999 fiction 800km de diffÈrence/romance2001 La vie de Mimi long mÈtrage documentaire
Documents disponibles au France
Les Cahiers du cinÈma n∞560, n∞566 Fiches du cinÈma n∞1643 Les Inrockuptibles-mars 2002
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