Blade runner de Ridley Scott
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Description

Fiche technique du film " Blade runner "
Produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Blade runner de Ridley Sc FICHE FILM Fiche technique
USA - 1982 - 1h56 Couleur
RÈalisateur : Ridley Scott
ScÈnario : Hampton Fancher David PeopledÕaprËs le roman dePhilip K. DickDo Androids Dream of Electric Sheep ?
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
Pour beaucoup de prophËtes qui s'expri ment par la science-fiction, lÕavenir nÕ rien d'autre que le prÈsent en pire Blade Runner, anticipation ‡ brËv ÈchÈance (millÈsime : 2019), est un mor ceau du grand opÈra de la malÈdictio imminente. Le hÈros n'est pas un hÈros. C'est u ´blade runnerª, c'est-‡-dire un policie chasseur de tÍtes qui, ÈcÏurÈ, a quittÈ son uniforme et les servitudes dÕu mÈtier qui n'avait plus rien de commu avec celui de justicier. Cet homme fatiguÈ, jeune encore mai marquÈ, prÈfËre vivre dans l'indiffÈrenc et le nÈant. Il se satisfait du pauvr confort d'une existence mÈdiocre e paresseuse, stagnante. Il traÓne dans le rues surpeuplÈes de la ville, enfoui dan l'ombre. Ainsi commence le dernier film d Ridley Scott, l'auteur deAlien. Sur un musique dÈrangeante et belle d Vangelis Papathanassiou, la citÈ de Lo Angeles dresse dans la nuit de mena Áantes et gigantesques structure obliques. Des avions-taxis croisent au dessus des lumiËres p‚les de la vill devant d'Ènormes panneaux publici taires qui s'obstinent ‡ vanter la joie d vivre et les vertus des boisson gazeuses. Cette citÈ du futur est un sou lugubre. Il y fait triste et humide. L technologie de pointe y voisine avec un dÈcoration immobiliaire et mobiliËre d style baroco-nÈo-gothique. Plastiquement,Blade runnerest un rÈussite totale. C'est une reprÈsentatio convaincante de la dÈcadence sociale poussiËre et tÈnËbres, ordures mÈna gËres, espaces trËs vides ou trËs encom brÈs, portails monumentaux rongÈs pa la lËpre. Cet univers essentiellemen citadin, moisi et dÈlabrÈ, ne renvoie rien, sinon ‡ une remarquable inutilitÈ C'est la dÈsespÈrante rhapsodie de l'´ quoi bonª. S'y greffe une Ètrange et per nicieuse histoire de robots humains, tro humains. Si le ´blade runnerª (tradui sez : dÈtective-tueur) a repris du service quasiment malgrÈ lui, c'est pour ext
miner un quarteron de ´rÈpliquantsª. Le rÈpliquants sont des produits trËs Èlabo rÈs, issus de la robotique et de la gÈnÈ tique, des travailleurs de force ultra-per formants, des Ítres de synthËse, de enfants damnÈs de Frankenstein e d'Asimov. On aura compris qu'un rÈpli quant ne se diffÈrencie pas, physique ment, des autres vivants. La planËte l plus sophistiquÈe (dite modËle Nexus VI a mÍme ÈtÈ dotÈe de mÈmoire, don chargÈe de sensibilitÈ et d'affectivitÈ Alors, le rÈpliquant a-t-il un cÏur, a-t-il une ‚me ? C'est toute la question e c'est l'enjeu mÈtaphysique du film. Le rÈcit d'aventures classique (la chass aux ÈlÈments parasites et dÈlÈtËres renouvelÈe du western et du polar) dÈra pe du cÙtÈ des interrogations majeure et des grands mythes, celui d PromÈthÈe et de Pygmalion revus pa l'ordinateur. C'est le laboratoire indus triel d'un holding capitaliste qui, ici, crÈ les monstres. Ceux-ci, ayant pris go˚t la vie, se retourneront naturellemen contre leur manipulateur-crÈateur. Le pittoresque de la description, atou maÓtre de la mise en scËne, n'est pa toujours en rapport avec l'ambition d propos. Certaines articulations grincent Si l'on peut Ítre attendri par la poignan te rÈaction sentimentale d'une bell poupÈe de chair (la sensualitÈ peut s'in troduire dans la robotique), il est plu difficile d'admettre le cabotinage intel lo-mystico-symbolique dÕun Ítre hybrid aux yeux trop clairs et aux cheveux tro blonds qui se sent pousser des aile d'ange non pas exterminateur, mai rÈdempteur. Il y a dans cette Èdifiant conversion ‡ des valeurs sacrÈe quelque chose de dÈrisoire et de pom peux qui dÈtonne et Ètonne de la par d'un conteur aussi esthËte et subtil qu Ridley Scott. (É) Gilbert Salacha TÈlÈrama n∞1706 - 22 Septembre 198
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Blade runneretThe thing, chacun ‡ sa maniËre, reprÈsentent des tendances devenues majeures dans le film de science-fiction depuis que de gros bud-gets les soutiennent: importance du dÈcor, pour le premier, emploi de l'hor-reur pour le second, et pour ces deux, prÈpondÈrance des effets spÈciaux. L'adaptation du roman de Philip K. Dick, Do Androids Dream of Electric Sheep ?, telle quÕelle a ÈtÈ faite dansBlade run-ner, montre que ni le sujet, ramenÈ ‡ une simple intrigue dramatique, ni ses implications, ab‚tardies en une philoso-phie de roman-photo (la pÈrennitÈ des sentiments), et de plus, exprimÈe mal-adroitement, ni sujet, ni implications donc, n'ont intÈressÈ Ridley Scott. Le recours au film noir fournit une sorte d'Ètoffement : Deckard est un avatar du ÒprivÈÓ ; il en a les tenues, les habi-tudes, le langage, la moralitÈ ; mÍme son arme rappelle le colt 45. PÈripÈties (poursuite dans la foule, tabassage, ren-contre d'une femme chez lui, duel final), personnages et lieux (il ne manque pas mÍme le Òstrip jointÓ !) sont autant de motifs posÈs et non dÈveloppÈs. MalgrÈ la teinture sentimentale, les sentiments, ceux du hÈros surtout, le spectateur les partage peu. (Mettons ‡ part une fin niaise, et imposÈe). L'Èmotion, quand elle existe, provient du sentiment de l'Ètrange, non sans rappe-ler Fellini. Le plus touchant des person-nages est aussi le plus Ètonnant : Pris, sorte de poupÈe au visage bariolÈ, qui cabriole de joie, mais aussi pour tuer, et dont la mort accuse la ressemblance avec un pantin, un jour dotÈ de pensÈes. Bref, tout ce qui relËve du dÈcor au sens le plus large a ÈtÈ le vÈritable objet des soins de Scott. Los Angeles en 2019, d'abord. En dÈguisant des immeubles rÈels, en en b‚tissant d'autres en maquette, Lawrence G. Paull a ÈdifiÈ une mÈtropole futuriste qui se signale par son gigantisme, son caractËre mÍlÈ et son atmosphËre de brumes et de fumÈes. Des plans gÈnÈraux en dÈcou-
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angles rÈvËlent ses dÈtails. Entre le uns et les autres, aucun heurt, une trË grande vraisemblance. C'est l‡ u aspect de la science-fiction que le cinÈ ma, faute de moyens sans doute, n' guËre exploitÈ, au contraire de la littÈra ture, malgrÈ les exemples d Metropoliset deThings to come Cette citÈ hypertrophiÈe suscite bie plus d'inquiÈtude que l'action d Deckard. La ville existe aussi par son animation D'une part les vÈhicules remplissent so espace par leurs dÈplacements horizon taux et verticaux ; ils accusent sa vrai semblance par leur insertion naturell dans le cadre. D'autre part, la foul offre, ‡ l'image des b‚timents, u mÈlange extravagant de races et d mÏurs, un va-et-vient ‡ peine futuriste pour qui connaÓt la CitÈ des Anges. Lor de la poursuite de Zhora, fusionnen complËtement, le film noir et le film d science-fiction, en un morceau de bra voure savamment mis en scËne, et o˘ Scott trahit son penchant pour les mort spectaculaires. L‡ est son talent : la situation Ètablie, l dÈcor posÈ, il joue avec brio du dÈcou page, des angles, du montage.Alienl rÈvÈlait bien, sur un sujet qui exigeait c style. DansBlade runner, le talen rÈapparaÓt quand Scott retrouve le mÍmes conditions, Ainsi, dans l'apparte ment abandonnÈ de la fin : la topogra phie labyrinthique, I'abondance de objets que leur ‚ge et leur nombre fon confondre, crÈent une atmosphËr sinistre : la peur suinte, toute horreu devient possible. De plus, s'exhale alors un parfum d morbiditÈ. Scott se complaÓt ‡ montre les blessures de Deckard, sa faibless croissante, ‡ retarder la venue de l mort que l'on sait certaine. Il est plu sensible ‡ la pourriture et ‡ la morbiditÈ. Voil‡ qui explique en partie et la rÈussi te d'Alienet les faiblesses deBlad runner. (É) Alain Garsaul
Positif n∞261 - Novembre 19
Entretien avec le rÈalisateur
(É) Vous Ítes-vous dÈlibÈrÈment efforcÈ d'obtenir une atmosphËre de film noir ? Oui, en quelque sorte ; je voyais en Deckard une sorte d'Humphrey Bogart. Enfin, tout Áa vient sans doute du fait qu'‡ l'origine j'avais considÈrÈ le film comme une sorte de bande dessinÈe. C'Ètait mon ÒeurÈka!Ó ; quand j'ai lu l scÈnario, j'ai senti aussitÙt que je savais comment le faire. C'Ètait l'une des Èner gies qui m'ont fait m'y attaquer : je pen-sais que nous en ferions trËs certaine-ment une sorte de bande dessinÈe. Mais en cours de route, le film est deve-nu beaucoup plus sÈrieux que ce qu j'avais imaginÈ ; alors le sÈrieux de cer-tains aspects du film a ÈmergÈ I'empÍchant en quelque sorte de deveni une pure bande dessinÈeÉ
Pourquoi avoir si peu exploitÈ le person nage de Rachel ? Elle Ètait l‡ ‡ l'origine pour mettre en Èvidence le funeste destin qui attend l personnage central, censÈ pourchasse des rÈpliques gÈnÈtiques et qui finit pa tomber amoureux de l'une d'entre elles. A l'origine, nous avions Ècrit d'autres scËnes mais nous ne les avons jamai tournÈes. Parce que le sens fondamental du film ne nous amenait tout simple ment pas dans cette direction. Il fau bien dÈcider de ce qu'est le film qu'on fait : au dÈbut il Ètait trËs tiraillÈ entre l'histoire d'amour et l'aventure. Et mÍm maintenant, je trouve trËs bons certain aspects de l'histoire d'amour, mais, de quelque faÁon qu'on les considËre, ces moments-l‡ ralentissent le film. Je ne crois vraiment pas que j'aurais pu e faire plus. C'aurait ÈtÈ aller contre l sens du film, Á'aurait ÈtÈ faire un autr genre de film.
PrÈfÈrez-vous travailler en studio, ou e dÈcors naturels ? «a m'est Ègal. J'ai fait les deux.
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dÈcors naturels. C'est une simple affaire de logistique. C'est la logique qui com-mande, suivant ce que l'on recherche pour tourner une scËne.
CÕÈtait votre premier film pour Hollywood ; pourriez-vous nous dire quelles diffÈrences cela fait pour vous, de travailler ici ou en Angleterre ? C'est trËs diffÈrent, oui. Maintenant, j'aimerais bien vivre ici ! (Rire). Je crois que la mise en scËne, telle que je l'ai pratiquÈe jusqu'‡ prÈsent, m'a donnÈ plus de libertÈ que je n'en ai obtenu ‡ Hollywood. J'ai donc d˚ apprendre ‡ construire un film selon de nouvelles rËgles. A la base, par exemple, je suis opÈrateur, mais je ne pouvais pas exer-cer mes talents ici ; alors il a bien fallu que je me contente d'obtenir des images par l'intermÈdiaire de chefs opÈrateurs, qui Ètaient trËs bons. «a s'est bien passÈ, mais c'Ètait entiËrement nouveau pour moi. Les hiÈrarchies sont diffÈrentes, mais plus importantes. Pour finir, je me suis progressivement installÈ dans le systË-me des studios, et j'y ai vraiment pris beaucoup de plaisir. J'ai adorÈ les stu-dios de Burbank, que je trouve formi-dables. J'ai dÈcouvert Áa tout seul, rien qu'en comparant avec certains des pauvres vieux studios mangÈs aux mites que nous avons en Angleterre. Il n'y a pas de comparaison, mÍme si les possi-bilitÈs offertes sont plus ou moins les mÍmes. Autrement, il y a des cÙtÈs positifs et des cÙtÈs nÈgatifs. Vous savez, il y a de bonnes et de mauvaises Èquipes par-tout. Tout dÈpend du mode de sÈlection, et de vos capacitÈs ‡ embaucher du bon personnel.
Ne pensez~vous pas que dans le cas dÕun film commeBlade runner, les effets spÈciaux ÈlaborÈs, les dÈcors, etc. aient tendance ‡ Èclipser un peu le reste du film ? Non. Je crois que j'ai su garder chaque
D O C U M E N T
pense y Ítre arrivÈ dansAlien, aussi. Il me semble que les effets spÈciaux exis tent pour qu'on ne s'en passe pas ! Surtout si on fait un film qui se passe une autre Èpoque que la nÙtre. Si on sai ce qu'on va faire, on peut prÈsenter so environnement d'une certaine maniËre aussi authentique que possible, en gar dant chaque chose ‡ sa place. Parce qu si Áa doit oblitÈrer le contenu rÈel d film et les personnages, alors Áa devien tout de suite un film de science-fictio pÈnible. Les films de science-fiction les plu rÈussis ‡ ce point de vue parviennent e gÈnÈral ‡ cet Èquilibre.
Pourquoi avoir ‡ la fin appelÈ Lo Angeles cette Ville anonyme ? Je suis personnellement convaincu qu nous aurions pu nous contenter d lÕappeler la Ville, mais cÕÈtait resse comme prÈtentieux. Je ne sais pas pour quoi. Une attitude dominait cependant les gens semblaient aimer quÕil so question de ÒLos AngelesÓ, probabl ment parce que Áa leur permettait de l rattacher ‡ quelque chose. (É) Entretien rÈalisÈ par Jean-Marc Lofficie LÕÈcran fantastique n∞26 - Septembre 8
Le rÈalisateur
Filmographie
Venu du cinÈma publicitaire, ScotThe duellists1977 sÕimpose dÕemblÈe par un incontestabLes duellistes chef-dÕÏuvre,Les duellistes, lÕun d meilleurs films tournÈs sur lÕÈpoquAlien1979 napolÈonienne. TirÈ dÕune nouvelle d Conrad, il racontait lÕhistoire de deuBlade runner1982 officiers de la Grande ArmÈe qui ne ces saient de se battre en duel, pour unLegend1985 cause bien vite oubliÈe, ‡ travers le champs de bataille de lÕEurope. Un seSomeone to watch over me1987 aigu de la couleur et de la lumiËre donTraquÈe nait naissance ‡ des images dÕune bea tÈ plastique ‡ couper le souffle. Ce senBlack rain1989 du dÈcor se retrouvait dansAlien, fil de science-fiction (É) et dansand LouiseBlad Telma1991 runner. DansTraquÈe, un flic dÕorigin modeste doit protÈger une riche jeunChristopher Colombus1992 femme. La tentation est forte mais le fli restera fidËle ‡ son milieu et ‡ sa famil le.Black rainest un remarquabl ÒpolarÓ situÈ au royaume des yakusa la mafia japonaise. Gros succËs enfi pourTelma et Louise, Òroad-movie fÈminin. Suit unChristophe Colomb reconstitution trËs soignÈe quÕinterprËt GÈrard Depardieu. Une Ïuvre placÈe sous le signe de la maÓtrise technique e de lÕintelligence. Jean Tular Dictionnaire des rÈalisateur
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Documents disponibles au France
LÕÈcran fantastique n∞26 - Septembre 82 Positif n∞261 - Novembre 1982 TÈlÈrama n∞1706 - 22 Septembre 1982 Cahiers du CinÈma n∞339 - Sept. 82 Revue du CinÈma n∞375 - Sept. 82 ∞ -
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