Bronx-Barbès de de Latour Eliane
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Bronx-BarbËs
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
Critique
Ce sont des jeunes comme on en trouv sur toute la planËte, qui portent leur casquettes de base-ball devant-derriËre qui vivent dans le ghetto. Mais dan cette ville-l‡, Abidjan, dans ce pays-l‡, l CÙte d'Ivoire, le ghetto ne finit jamais, ni dans le temps ni dans l'espace. Il occup tout l'espace urbain, ne laissant au riches que des Ólots, dÈfendus par le armes ; quand on dÈtruit un bidonville, il repousse un peu plus loin. C'est l‡ qu vivent les cousins africains deshome boysamÈricains, de la ´cailleraª franÁai se. Leurs parents cultivaient le mil o l'igname au village. Ils se sont rebaptisÈ Tyson ou Tarek Aziz. Venue du documentaire, la rÈalisatric franÁaise Eliane de Latour a plongÈ dan leur monde pour en Èmerger avec un fil de fiction. De l'enfer urbain d'Afrique, o ne sait que ce que racontent les actuali tÈs - quand les enfants soldats envahis sent Freetown ou Monrovia - ou le documentaires (comme le terrible e magnifiqueUn crime ‡ Abidjan, d Mosco). Mais il n'y a pas que l'enchaÓne ment sinistre des misËres qui se tramen dans les cours, dans les ruelles qui son aussi des Ègouts ‡ ciel ouvert. Il y a d vraies vies, qui ont besoin d'Ítre mise en scËne. Pour imaginer la vie de jeunes homme dans une mÈgalopole d'Afrique, Elian de Latour s'est essentiellement appuyÈ sur le langage. Dans les immenses fau bourgs d'Abidjan est nÈe une expressio qui n'est plus tout ‡ fait un argot, pa encore une langue ‡ part entiËre, le nou chi, fait d'appropriations d'expression franÁaises dÈtournÈes de leur sens origi nel, d'intÈgration de tournures ou d mots puisÈs dans toutes les langue d'Afrique de l'Ouest. C'est le seul bie propre de ces dÈpossÈdÈs, et ils en fon un usage immodÈrÈ, qu'Eliane de Latou capte avec fascination. Parfois, la dÈcla mation prend le pas sur le cinÈma, et l film y perd de sa vigueur. Ces dÈtours mis ‡ part,Bronx-Barb
montre sans ciller le parcours-catas trophe de Toussaint et Nixon, chÙmeur devenus braqueurs, qui naviguent entr un quartier surnommÈ le Bronx et la por tion de voie ferrÈe qui traverse la lagun ‡ l'ombre du pont routier, logiquemen rebaptisÈe BarbËs, en hommage au via duc du mÈtro aÈrien parisien. La violence y rÈgit tous les rapport humains. La manifestation la plus saisis sante en est l'idylle entre Toussaint e Mariam, qui commence par un viol Parce que les corps de ces damnÈs de l terre n'ont aucune valeur - mÍme pa marchande, puisque personne ne veut d leur travail -, ils les mettent en dange de toutes les maniËres imaginables Bronx-BarbËsest un film fait pou explorer ce mystËre terrible de la misËr absolue. Dans sa quÍte, Eliane de Latour fai preuve d'une saine curiositÈ. Jamais ell ne recourt ‡ la mÈtaphore, ‡ l'ellipse elle montre tout, et ce n'est pas joli. Ell y met sans doute un peu trop d'esprit d systËme, aux dÈpens de la fluiditÈ d film. Mais cette luciditÈ extrÍme finit pa toucher au but : sous ce regard Ècar quillÈ, les personnages prennent un vraie vie, de souffrance mais aussi d'amour, de gloire et de joie. Bronx-BarbËsse situe dans la descen dance des films de Jean Rouch. L'un de personnages secondaires du fil d'Eliane de Latour s'est rebaptisÈ AI Capone, parce que le hÈros deMoi u Noiravait pris pour nom Edward G Robinson, qui interprÈta dansLittl Caesar, un personnage inspirÈ dÕ Capone. Il faut un peu de toupet pour s rÈclamer aussi ouvertement du vieu maÓtre, quand on filme sur ses trace (Moi un Noirse dÈroule ‡ Treichville, l plus ancien des grands faubourg d'Abidjan). Du toupet, mais aussi d l'honnÍtetÈ et de la gÈnÈrositÈ, qui ÈlË ventBronx-BarbËsau-dessus d voyeurisme et de la commisÈration pou en faire un film terriblement humain. T. S -
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Ce n'est pas l'AmÈrique, ce n'est pas la France, maisÉ Comme toutes les grandes villes du monde ont dÈsormais leurs magasins Gap et leurs MacDo, elles ont aussi leurs ghettos et leurs gangs de rue, animÈs par les mÍmes fantasmes de fortune express, enclins ‡ la mÍme barbarie organisÈe. En Afrique aussi nous apprend Eliane de Latour, anthropologue et cinÈaste, qui signe sa premiËre fiction, aprËs quelques documentaires consacrÈs ‡ diffÈrents lieux d'exclusion sociale. Cette fois, la rÈalisatrice sÕest longue-ment immergÈe dans les quartiers br˚-lants dÕAbidjan et de San Pedro, en CÙte d'Ivoire, avant d'Ècrire ce rÈcit d'appren-tissage, situÈ dans une ville d'Afrique noire, sans plus de prÈcision. Les personnages principaux, deux gar-Áons appelÈs Toussaint et Nixon, sortent de l'adolescence et du bidonville o˘ ils ont grandi. Responsables d'un meurtre accidentel, ils se rÈfugient au ghetto du "Bronx", o˘ rËgne une dÈlirante vitalitÈ dÈlinquante et criminelle, tout imprÈ-gnÈe de rÈfÈrences occidentales, fran-Áaises ou amÈricaines, rÈelles ou fic-tives. On s'y donne du Chirac, du Tyson ou du AI Capone, on sÕy habille avec des marques, on y parle une langue furieu-sement composite, de ÒTÕes trop freeÓ en ÒOn a startÈ ensembleÓ. Comme dans toutes les mafias du monde, de Òvieux pËresÓ initient des ÒfistonsÓ ‡ leurs ÒsciencesÓ. HappÈs par cette dynamique de la gagne facile, Toussaint et Nixon deviennent "Solo du grand B" et ÒScarfaceÓ. Les trajectoires divergentes des deux apprentis, l'un obÈissant aux rËgles du milieu, l'autre croyant pouvoir les court-circuiter, donnent la charpente narrative deBronx-BarbËs, assez proche d'un film noir classique. Mais l'apport d'Eliane de Latour se loge plutÙt dans sa facilitÈ ‡ rÈformer l'image de l'Afrique, ‡ en dresser un tableau o˘ le sempiternel conflit entre tradition et modernitÈ n'est plus la grande affaire. Dans ce Bronx-l‡ et ce BarbËs-l‡ (autre ˘ ''
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pas plus de griots et de sorciers qu' L.A. ou ‡ Paris. La seule religion es celle de l'argent, et les dieux s'appellen Jean-Claude Van Damme, Bill Clinton o Ayrton Senna. La cinÈaste ne suggËre certes pas qu'il sÕagit-l‡ d'un progrËs, mais que cÕ ainsi, et qu'il faut le savoir. Son film ser ‡ cela, mais pas seulement. Malgr quelques lenteurs et irrÈgularitÈs de l'in terprÈtation, il est souvent accrocheur sÈduisant. Eliane de Latour rÈussit d surprenantes scËnes d'amour, parmi le plus sensuelles qu'on ait vu derniËre ment sur un Ècran. Surtout, son atten tion sans faille aux mots et ‡ la maniËr de parler de ses personnages port indÈniablement ses fruits. Cette logor rhÈe cosmopolite, ‡ la fois inventive e menaÁante, fait sentir concrËtement quel point le langage faÁonne la pensÈ et les conduites, y compris les plu extrÍmes. Louis Guichar TÈlÈrama - 23 Novembre 200
Bronx-BarbËsest une sorte de fictio naÔve (au sens noble), qui dÈcrit le quoti-dien de jeunes dÈlinquants d'un ghetto, quelque part en Afrique. Ce qui n convainc pas dans le film, c'est l'allÈ-geance faite ‡ un rÈcit trËs Ècrit, qui cohabite mal avec l'aspectpris sur le vi de son filmage.Bronx-BarbËsa tou de ces fictionspleinesqui, se voulan rÈalistes dans leur mise en images, dÈbordent de pÈripÈties, de mouve ments. La fiction est le grand thËme d film. Les personnages se construisen leur propre fiction, au travers de sur-noms Èvocateurs que chacun se choisi (Nixon, Scarface, AI Capone, Chirac, Solo du grand B), comme s'ils Ètaient e lutte contre une rÈalitÈ qui ne voulai pas d'eux et qu'il fallait donc bien s'in-venter une autre vie dans le ghetto dans un clan, avec ce quÕelle suppose d fantasmes et d'aveuglement. De mÍme Eliane de Latour ne cherche jamais ‡ Èvacuer la maladresse de ses comÈ-diens, des amateurs recrutÈs sur place ‡ qui elle demande dejoueret non plu d'Ítre, ‡ la diffÈrence de ces fiction vÈristes qui sÈvissent un peu partout. Par ce redoublement du jeu (des person nages, des acteurs),Bronx-BarbË atteint parfois une forme de vÈritÈ. Dommage alors qu'Eliane de Latour ai choisi une imagerie rÈaliste, suivant les personnages d'une camÈra portÈe san excËs ni distance critique, optant pou une voie mÈdiane un peu terne. Quant la critique, elle est la plupart du temps dÈvolue ‡ des dialogues trop explicatif pour emporter l'adhÈsion. J.-S. C Cahiers du CinÈma - DÈcembre 200
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Entretien avec la rÈalisa trice et Geuz alia Armand, Òvieux-pËre dÕAbidjan
(É) DansSi bleu, si calmeles prison niers de la SantÈ ont Ècrit les texte avec lesquels tu as travaillÈ ; l‡, ton scÈ nario a ÈtÈ avalisÈ par les Òvieux pËres Eliane de Latour - Ils ont corrigÈ de choses mais la rÈalitÈ est qu'il y a e une osmose. Tout le monde s'est retrou vÈ dans cette histoire parce que j'ai fai des dizaines et des dizaines d'entretien et que le scÈnario renvoyait ‡ la vie d chacun.
Armand : Tu as parlÈ de tous les pro blËmes qui touchent la jeunesse d faÁon gÈnÈrale : le chÙmage, l'impossi bilitÈ de sortir du ghetto, la violence, l sida, le dÈcalage entre la culture du vil lage et la nouvelle culture de la ville sans jamais surcharger, donner de leÁons ‡ qui que ce soit, sans expliquer c'est un regard nouveau que tu donnes notre conscience. Comment as-tu fait ?!
Eliane de Latour -. Je ne voulais pa rÈduire Áa ‡ une histoire de gangsters J'ai pris du temps pour travailler : j'ai fait entrer des gens dans ce temps et j suis moi-mÍme entrÈe dans le leur. Il fallait rendre la complexitÈ de ces per sonnes, comment ils fabriquent une uto pie, un rÍve, pour faire entrer dans l ghetto le monde auquel ils aspirent. J voulais montrer comment le ghett transforme leur rÍve en contrainte, e blessure, mais aussi le lynchage par l population, les tortures policiËres, etc. etc. Et comment ils sont tout le temp dans un jeu d'Èquilibre entre cette avan cÈe qui apparaÓt comme une libertÈ et l rapport ‡ la famille, et le fait d'Ítr esclave moderne sur le marchÈ du t vail, etc. Comment cette notion de be vie, trouver l'argent et tout flamber d un "maquis", se croise avec la sale vi
des "fistons" meurent ‡ cÙtÈ de toi e jour tu y passerasÉ C'est cette fragil que j'ai voulu montrer dans le film.
Mais c'est Ètonnant que ce soit blanche qui fasse ce film. Qu'en pen tu, Armand ? Armand : En gÈnÈral je suis trËs criti sur les dÈmarches de blancs par rap ‡ la culture africaine mais la rÈussit ce film c'est une personne qui es mÍme temps dedans et deh Rarement des cinÈastes ont pu dire choses comme Áa en ce qui conc l'Afrique. Les cinÈastes ivoiriens souvent dans le clichÈ, ici c'est ‡ p caricatural - pour les besoins de la tion mais c'est tellement vrai - il y a lement de gens qui se reconnaÓtr dedans ! Pour des choses toutes bÍ la recherche de travail, le vol clopsÉ
Dans la calebasse d'Eliane, il y a p Ítre son regard d'anthropologue do par petites touches sur la tenue v mentaire, des vÍtements sales du bi ville ‡ la mode afro-amÈricaine d ville, sur la religion, sur le langage demment qui est au centre du filmÉ Eliane de Latour : C'est effective ma formation anthropologique don mÈthode est l'enquÍte de terrain. C une immersion dans le milieu qui per de capter les choses de faÁon sensi Car l'anthropologue fabrique ses nÈes ‡ partir de la relation qu'il inst et qu'il crÈe. Ce mÈtier consist essayer de comprendre une commu tÈ aussi bien par la magie, par la gion, que par le geste, par la langue
Armand : Je veux revenir sur la viol de la fiction. Mais je vais te poser question de l'intÈrieur : comm arrives-tu ‡ parler des braqueurs tout le monde dÈteste ‡ Abidjan ?
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Eliane de Latour : C'Ètait important de traduire ce que je ressentais. C'est des gens pour qui j'ai une extrÍme sympa-thie, une vraie affection, et en mÍme temps je sais qu'ils sont capables dans l'instant d'aprËs de choses atroces. Au fond, j'aimerais que Áa puisse Ítre perÁu comme nous tous ‡ des degrÈs divers. On sait que l'on ne va pas passer ‡ l'ac-te, tuer quelqu'un ou violer une fille, mais ‡ tout moment on peut basculer. (É) Site fluctuat.net
Filmographie
Documentaire Si bleu, si calme
1998
Long mÈtrage Conte et compte de la Tour1993 Bronx-BrabËs2000
Mention SpÈciale du Jury Festival de
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