Calle Mayor / Grand’rue de Bardem Juan Antonio
4 pages
Français

Calle Mayor / Grand’rue de Bardem Juan Antonio

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 48
Langue Français

Extrait

GrandÕrue Calle mayor FICHE FILM
www.abc-lefrance.com
1
D O C U M E N T
GrandÕrueconte la triste histoir d'Isabelle. Elle a passÈ la trentaine e nÕest pas encore mariÈe, ce qui pour un demoiselle de sa classe (fille dÕoffici supÈrieur) vivant dans une petite vill espagnole o˘ les structures sociale actuelles relËvent plus du XVIllË que d XXË siËcle, passe rapidement pour un tare. Cette sorte de maladie, ell lÕÈprouve assez durement ainsi que so entourage, mais, elle, avec une sorte d mÈlancolie souriante et rÈsignÈe, un sorte de dignitÈ pudique, qui font d personnage une hÈroÔne vraiment pa comme les autres. Dans cette ville il y aussi des hommes et, dans les milieu bourgeois, nageant dans une atmosphË re de semi-libertÈ et de sommeil intel lectuel qui rappelle les tristes annÈes d Vichy, ils s'ennuient. Et pour se distraire, comme de grand gamins vieillis et bÍtement cruels, il font des farces. L'un d'eux fera croire Isabelle qu'il l'aime et quÕil veut l'Èpo ser. Celle-ci en est complËtement trans figurÈe. Le farceur va se trouver dans d beaux draps ; touchÈ par la joi d'Isabelle, mais l‚che de nature, il nÕa l force ni de lÕÈpouser, ni de lui avouer l vÈritÈ. Un ami indignÈ par la superche rie, se chargera de rÈvÈler le stratagË me. Les beaux rÍves d'Isabelle s'effon drent. Elle pourrait quitter cette vill cruelle, aller ‡ Madrid vivre dans un sociÈtÈ moins mÈchante parce que plu anonyme, mais elle ne partira pas, ell est de cette ville : elle y restera pou subir passivement sa morose destinÈe. J. Doniol Valcroz er France-Observateur - 1Novembre 195
Bardem rÈvËle par ce personnage dont il tire les notes les plus dÈchirantes, le plus belles de sa carriËre, le lent dessË chement des forces de vie tel quÕil e assurÈ dans le contexte social espagnol Le personnage d'Isabelle traduit lÕens blement dans la durÈe qui est dÈtourn
de son sens puisquÕau lieu de fÈcond les choses, de les porter vers les germi nations, elle les conduit au vieillisse ment, ‡ la mort (remarquer la permanen ce de ce thËme chez les crÈateurs espa gnols : chez Lorca, par exemple). Ph. Duran Image et Son n∞20
Un prÈambule fait remarquer que cett histoire pourrait se passer partou ailleurs. De fait, il y a nombre de petite villes franÁaises o˘ cette anecdot serait plausible. Pourtant, il s'agit bie d'une citÈ espagnole sous le rÈgime d Franco et sa peinture est d'une cruell vÈritÈ. On comprend cependant qu Bardem se soit tenu ‡ une certaine pru dence (É) TrËs aimÈ dans les milieux Ètudiants o˘ il symbolise le dÈsir de l jeunesse vers la dÈmocratie et le libÈra lisme, Bardem est dans la dÈlicate posi tion de rÈpondre dans ses films au espoirs placÈs en lui, mais de faÁo assez subtile pour quÕil puisse continu ‡ avoir la libertÈ de pratiquer son mÈtie de cinÈaste. J. Doniol Valcroz er France-Observateur - 1Novembre 195
Grand'Rue, qui rÈunit autour de l'amÈ ricaine Betsy Blair une distribution fran co-espagnole ne pouvait Ítre doubl qu'en espagnol. Contrairement ‡ ce qu j'ai entendu dire, en effet, le sujet traitÈ ne saurait Ítre valable aussi bien Bordeaux ou ailleurs que l‡ o˘ il s situe. Il ne tend pas ‡ l'universel. Il s limite typiquement, par ses structure sociales, ‡ la province espagnole. Jacques Siclie Cahiers du CinÈma n∞65 - DÈcembre 5
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
C'est Bardem lui-mÍme qui a qualifiÈ Grand'Rued'Ïuvre ÒrÈaliste et cri-tiqueÓ. Le rÈalisme de Bardem s'appa-rente beaucoup au nÈo-rÈalisme italien qui lÕa manifestement influencÈ. Il dÈcrit la vie d'une petite ville en observant des faits rÈels, vraisemblables. Il Ètudie sans pitiÈ la faÁon de vivre des habi-tants, dÈcrit leur comportement, analyse avec une luciditÈ cruelle leur psycholo-gie. En mÍme temps, il juge et sa cri-tique est fÈroce : Bardem est moraliste et n'assiste pas aux ÈvÈnements comme un tÈmoin impassible. Radio-CinÈma - 7 Avril 1957
Le film est intÈressant parce qu'il se construit autour d'un seul personnage et devient une sorte de monologue. DËs que la mystification est mise en route, tout n'existe plus qu'en fonction d'Isabelle. Isabelle, rendue ‡ l'espoir, parle sans arrÍt, et quelques brËves phrases de Juan viennent seules, de temps en temps, rompre ce monologue d'un Ítre dÈcouvrant soudain la possibi-litÈ d'une autre existence. La tension dramatique naissant du fait que le point de vue dÕIsabelle sur lÕunivers qui lÕentoure est faux pour le spectateur qui sait. Jacques Siclier Cahiers du CinÈma n∞65 - DÈcembre 56
Bardem s'est inspirÈ deLa SeÒorita de Trevelezune comÈdie de Carlos Armiches. Une fois de plus, les critiques ont dÈtectÈ les multiples influences d'Ïuvres que, pour la plupart, Bardem n'a pas vues : lesVitellonide Federico Fellini,Martyde Delbert Mann (il est certain que si Bardem a choisi Betsy Blair, c'est parce que l'annÈe prÈcÈden-te, ‡ Cannes, il l'avait dÈcouverte dans
D O C U M E N T
RenÈ Clair,BrËve rencontrede Davi Lean, etc. On pourrait comparer cett Grand'Rue‡ laMain streetd Sinclair Lewis, comparer Bardem Orson Welles pour l'esthÈtique, Michelangelo Antonioni pour la nobles se, lÕ‚pretÈ du cri (Les vaincus,Le Cri LÕaventur)e. Ph. Duran
Image et Son n∞20
DansMort d'un cycliste, son monta ge, par exemple, ne comportait aucu fondu. Les sÈquences s'enchaÓnaien brutalement par une sÈrie de choc visuels. Souvent, il terminait une scËn sur un plan et passait ‡ la scËne suivan te par un autre gros plan. Pendan quelques secondes, le spectateur croyai voir aprËs le champ, le contrechamp. Il lui fallait quelques secondes pou prendre conscience du saut, dans l'espa ce ou dans le temps, imposÈ par le nar rateur. Ce ÒtrucÓ de style existe encor dansGrand'Rue, mais on le soupÁonn ‡ peine car il n'est jamais plus systÈma tique. Il semble beaucoup plus efficac parce que moins choquant. Par ailleurs, Bardem poursuit se recherches de cadrage et dÕenchaÓn ments (association des images pa contraste ou par similitude). Il recour frÈquemment ‡ l'ellipse et se sert de effets de profondeur de champ (pa exemple, dans la grande scËne de l salle de bal, immense et vide, o˘ Isabelle apprend la vÈritÈ, tandis qu'u accordeur indiffÈrent fait vibrer le cordes du piano). Radio-CinÈma - 7 Avril 195
Le monologue dÕIsabelle sÕachËve s les notes dÕun piano qu'on accorde a moment o˘ Federico commence ‡ parler. Isabelle ne dira plus un mot. Juan ad
paru. JusquÕ‡ la fin. Federico chercher en vain ‡ se faire entendre. Le change ment de voix donne un caractËre tra gique ‡ la minable aventure. A la fauss rÈalitÈ succËde la vraie. Progressivement le regard dÕIsabelle o sÕÈtait concentrÈ tout ce quÕelle avait beautÈ sÕÈteint. Jacques Siclie Cahiers du CinÈma n∞65 - DÈcembre 5
(É) Il convient de signaler la rencontre dans l'Èglise qui, en plus d'une para doxale audace de montage, a une sÈdui sante rÈsonance ÒstendhalienneÓ, l conversation entre le jeu madrilËne e philosophe avec, au-del‡ des fenÍtres, le groupe des amis faisant les singes dans la cour et lÕentretien entre Isabell et Juan assis sur le bord d'un quai dans la gare, pendant que manÏuvre derriËre eux un convoi de marchandises. J. Doniol Valcroz er France-Observateur - 1Novembre 195
LÕÈcriture deGrandÕRuedate, ‡ pe prËs de 1936. Notre hÈroÔne sÕassie ÈcrasÈe par la rÈvÈlation qui vient de lui Ítre faite. Elle regarde lentement la salle de bal encore dÈserte Lent panora mique, contre-plongÈe Ècrasante : rie n'y manque. Et ensuite, elle s'enfuit, envahie par une sorte de dÈsespoi dÈment. Alors le montage se fait sacca dÈ, les plans rapprochÈs se multiplient. Nous revenons aux beaux jours du cinÈ ma muet. Mais c'est dans l'ultim sÈquence que Bardem donne sa mesure. Trois centres d'intÈrÍt : Isabelle qui semble paralysÈe, le garÁon qui lÕatten sur le quai, la locomotive qui siffle. Festival de gros plans, montage synco-pÈ, suspense multipliÈ par le choc des
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
au temps o˘ Eisenstein pensait ‡ Potemkine. Mais, depuis, il y a eu les Ïuvres de Renoir, de Rossellini, de Fellini, de Tati. Henri Agel
La voix des Parents
La bande-son est, comme toujours chez Bardem, trËs prÈcise. Effets de dia-logues : dans la grandÕrue, la conversa-tion continuellement hachÈe de Òbon-jourÒ soit par Juan soit par Isabelle ; en contraste avec le mutisme et la gÍne de Juan, le long "tunnel" que dÈbite Isabelle, avec la phrase qui revient comme un refrain : "Comment, Isabelle, tu n'as pas encore de mari ?Ó, etc. Ph. Durand Image et Son n∞205
Trop de choses sont mises dans le seul dialogue et une photographie d'Hitler entrevue dans une vitrine de librairie reprÈsente un clin d'Ïil un peu trop complaisant. J'aime mieux la procession "rÈservÈe aux femmes" et la promenade en rangs de trois des sÈminaristes. Jacques Siclier Cahiers du CinÈma n∞65 - dÈcembre 56
Isabelle, c'est Betsy Blair rÈvÈlÈe par Martydans un rÙle qui ressemblait un peu ‡ celui-l‡, mais en apparence seule-ment. L'hÈroÔne deMartyÈtait typique-ment amÈricaine, celle deGrand'Rue est profondÈment europÈenne avec son romantisme retenu, sa philosophie lati-ne, sa dignitÈ espagnole. Betsy Blair, jolie, laideÉ mais surtout jolieÉ s'est Ètonnamment mise dans la peau de cette tendre IbÈrique que la solitude
D O C U M E N T
dans la scËne o˘, comme une folle, ell rÈpËte sans se lasser : "Je t'aime, j t'aimeÉÓ J. Doniol-Valcroz er France-Observateur - 1Novembre 198
Aussi vraisemblable soit-il, sans doute Òsur le papierÓ, le rÈcit de Bardem pÍc toutefois de crÈdibilitÈ qui est d˚ ‡ un opposition flagrante entre Isabelle thÈo rique qu'on nous dit laide, fanÈe, un pe ridicule, et la sÈduisante, dÈlicate e touchante Isabelle qu'incarne Bets Blair. Il s'agit l‡, en somme , dÕune rel tive erreur physique de distribution exactement comme dansMartyBetsy Blair jouait un rÙle similaire. Radio-CinÈma - 7 Avril 195
Elle est si admirable quÕelle fait oubli l'invraisemblance du scÈnario et la fai blesse des dialogues, si Èvidente pour tant, que la version franÁaise m'a par nettement moins heureuse que la ver sion espagnole par le simple fait qu j'en comprenais les dialogues. C'est l un grave dÈfaut que la technique pa ailleurs excellente de Bardem, notam ment son admirable montage, ne com pense pas. Heureusement, la musiqu impressionniste de Kosma est d'un qualitÈ supÈrieure ‡ ce dialogue, et le acteurs, trËs bien dirigÈs, combatten ces insuffisances par un jeu trËs s˚r e trËs efficace. Jacqueline Michel er Le Parisien - 1Novembre 198
Le rÈalisateur
Bien qu'issu d'un mÈnage d'acteurs, il semblait devoir s'orienter vers une car riËre d'ingÈnieur dans lÕagricultur lorsque son dÈpartement ministÈriel lui proposa de dÈvelopper le service cinÈ matographique. Il suivit alors les cour de l'Instituto de Investigaciones cinema tograficas mais ne fut jamais diplÙmÈ Mordu dÈsormais par le cinÈma, il s tourne vers la carriËre de critique pui de scÈnariste, Ècrivant avec Berlang Bienvenido,Mr. Marshall. C'est ave le mÍme rÈalisateur quÕil signe ses pr miers films avant de faire cavalier seul pourComicos.Mort d'un cycliste une Ïuvre fÈroce sur la sociÈtÈ fran-quiste, le fait remarquer. Il est l'idol d'une Èlite intellectuelle mais se fai arrÍter par la police avant d'avoir p acheverCalle Mayor. LibÈrÈ, il doit s rÈsigner ‡ laisser amputer par la censu re son film suivant,La vengeance, qui du coup, dÈÁoit ses partisans. Nouveau ennuis pour divers projets et suppres sion de sa revueObjetivo. Barde devient encore plus suspect lorsqu'il produitViridianade BuÒuel, dont l censure n'avait pas immÈdiatemen compris le caractËre subversif Nullement dÈcouragÈ, il continue : ´U artiste ne peut se dÈracinerª, affirme-t il. Il accepte pourtant quelques travau de commande, dont une adaptation d Jules Verne. Il semble dÈpassÈ. Il revient pourtant, en 1979, au premie plan, avec un film politiquement engag racontant l'attentat de trois jeunes pha langistes contre le siËge du collectif de avocats du peuple. ÒJe ne puis, rÈpËte-t il, parler que de ce que je connais bien l'Espagne.ª Jean Tular Dictionnaire du CinÈm
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Filmographie
Paseo sobre una guerra antigua1949 avec Berlanga Esa pareja feliz1951 avec Berlanga Comicos1953 Felices Pascuas1954 Muerte de un ciclista1955 Mort d'un cycliste Calle Mayor1956 GrandÕrue La venganza1957 La vengeance Sonatas1959 A las cinco de la tarde1960 A cinq heures de l'aprËs-midi Los inocentes1962 Nunca pasa nada1963 Los pianos mecanicos1965 Les pianos mÈcaniques El ultimo dia de la guerra1968 VariÈtÈs1970 La corrupciÛn de Chris Miller1973 L'Óle mystÈrieuse avec Colpi El poder del deseo1976 El Puente1977 Siete dias de enero1979 Sept jours de janvier La advertencia1982 '
Documents disponibles au France
Fiche UFOLEIS
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents