Faut-il aimer Mathilde ? de Baily Edwin

Centre De Documentation Du Cinéma[S] Le France

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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
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• Langue: Français

Extrait

FICHE FILM

Fautil aimer Mathilde ?

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D O C U M E N T

lÕidÈe que l'on peut nombreuses nourries re. Parce que le fi rÈflexion sur la mÈm papy, lÕaccident de dont les cheveux se f machine, les trafics tout faire marginal et autant de notations dans un cadre Ècon des flous artistique Cette mÈmoire est d dans les carnets q Mathilde et que c dÕouvrir dËs que les seront un peu dÕairÉ Mais si le social est que l'arriËre-plan, sa sement autobiograp constituÈ l'ordinaire centre du film n'en cette femme ‡ la f hÈsitante et dÈtermi cassante quÕest M par une Dominique La comÈdienne fait r toutes les inflexions l'humeur et des senti qui tour ‡ tour no touche. Il est vrai q est prise dans un im elle prend brutalem moment du mariage et de son accident d tion de la fuite du te ligner l'Ètat de friche les plus profondes. D ses racines, une faÁ s'accrocher ‡ la terre incapacitÈ ‡ arrÍter aux hommes qui l'ent se de Charly, le vend la casse qui la cour appuyÈe et adolesc nÕen conÁoive pas u Mano, l'Ènigmatiq lequel elle reconnaÓt gations ; ou de Jea parti un beau jour par que Mathilde nÕa cessÈ dÕidÈaliser. (É

Cette conception naturaliste du cinÈm trouve son Èquivalent chez Ken Loac autant que dans une tradition rÈgionalis te du cinÈma franÁais qui, deLa petit amie dÕAntonioauxArcandiers, e passant parNord, forme l'un des cou rants les plus rÈvÈlateurs du moment Alors, pour rÈpondre ‡ la question qu pose le cinÈaste, sans hÈsitation : oui, il faut aimer Mathilde. Et il faut aimer c trËs joli premier film d'un cinÈaste ave lequel il faudra dÈsormais compter. Yves Alio Mensuel du CinÈma n∞12 DÈcembre 9

Entretien avec Dominiqu Blanc

Comment avez-vous rencontr Mathilde ? A travers une lecture publique de pre miers scÈnarios au festival dÕAnger J'ai eu un coup de foudre pour celui-ci parce que je l'ai trouvÈ remarquable ment bien Ècrit et le rÙle Ètait fantas tique. Cela durait trois heures et demie Quand j'ai rencontrÈ Edwin Baily, je lui ai dit que cela posait un problËme. Il n voulait pas changer un mot parce qu'u premier film, j'imagine que c'est comm un premier bÈbÈ. On l'a donc fait comm Áa. Peu de temps aprËs, Edwin a voul me revoir et il m'a dit : ÒJ'aimerai beaucoup que vous jouiez MathildeÉÓ

Vous vous Ítes sentie proche de cett femme ? Par certains cÙtÈs oui. Le fait qu'elle soi cyclothymique, quÕelle ait mauvai caractËre, quÕelle boude avec son gran pËre. J'aimais le fait quÕelle se batt aprËs son accident pour enquÍter, pou aller jusqu'au bout d'elle-mÍme, quÕell refasse tout ce parcours amoureux Mais ce n'est jamais Áa. Comme elle une trËs haute exigence, elle dÈcide d conquÈrir sa libertÈ et de s'aimer elle mÍme. Edwin me disait : ´Tu sais, quan

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tier c'Ètait la plus belle, tout le monde la regardait et quand elle s'est mariÈe, tous les mecs Ètaient tristes parce qu'ils voulaient tous l'Èpouser.ª Donc c'est quelqu'un dont la vie a toujours ÈtÈ assez facile, mÍme si c'est dans le Nord, mÍme si elle est ouvriËre dans le textile.

Comment avez-vous apprÈhendÈ et construit Mathilde ? Edwin a Ècrit d'une faÁon incroyable un personnage de femme comme s'il Ètait une femme. Je me suis rendue compte que parce quÕil l'avait Ècrit d'une maniË- re trËs rÈflÈchie, il fallait que j'aie une approche trËs animale et instinctive. C'est ce que j'ai fait par rapport ‡ toutes les scËnes, je me suis jetÈe dedans. Mathilde, j'ai essayÈ de l'apprivoiser et aprËs les choses venaient en m'imprÈ- gnant le plus possible des femmes qui travaillaient avec moi, que je voyais par- tout.

Il y a quelque chose qui m'intrigue beau- coup dans ce personnage, c'est sa rÈac- tion aprËs l'accident. On a l'impression que c'est d'abord quelque chose qui la retranche en elle-mÍme. Puis qu'elle renaÓt plus dure, plus minÈraleÉ Elle renaÓt plus aiguÎ parce que c'est quelqu'un qui n'a pas dÈcidÈ ce qui lui est arrivÈ avant. Elle n'a jamais eu le temps de se poser de question sur quoi que ce soit. Quand la vie la frappe, elle sombre dans un dÈsespoir profond, et puis aprËs, elle a une ‚pretÈ pour essayer de comprendre et de vivre diffÈ- remment. Si elle n'Ètait pas mËre, elle se foutrait peut-Ítre en l'air. Elle a beau- coup grappillÈ, et l‡ elle dÈcide de vivre pour elle-mÍme. (É) Propos recueillis par Didier-Roth-Bettoni ∞ -

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Caison CinÈmatographique 1993 ∞