Feuille sur un oreiller de Nugroho Garin
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Feuille sur un oreiller Daum di atas banta de Garin Nugroho FICHE FILM Fiche technique IndonÈsie - 1998 - 1h23 Couleur
RÈalisateur : Garin Nugroho
ScÈnario : Garin Nugroho Armantono
Montage : Sentot Sahid
Musique : Djaduk Ferianto
InterprËtes : Kancil Sugeng Heru Christine Hakim
L E
D O C U M E N T
Critique
Le titre est le seul euphÈmisme de c film sans atours ni dÈtours sur lÕenfanc meurtrie en IndonÈsie. LÕoreiller dÈsign le carrÈ de contreplaquÈ mal rembourr que Kancil trimbale dans les rues d Djakarta. Un doudou de moleskine lacÈ rÈe qui lui tient lieu de mËre, de pËre, d maison. Et la feuille symbolise la tÍt dÈcapitÈe du mÍme Kancil, mort ‡ 1 ans sur le toit dÕun train o˘ il fanfaro nait sans prÍter attention aux tunnel sanguinaires. ´Une feuille morte, tom bÈe par terre, sans valeur Un morcea de vie qui sÕenvole, auquel personne n prÍte attentionª, prÈcise le rÈalisateu indonÈsien Garin Nugroho, enfin autori sÈ ‡ venir en France, aprËs les ´empÍ chementsª du dernier festival de Canne liÈs aux Èmeutes de Djakarta et ‡ l chute du prÈsident Suharto. MÍme sÕil portait dans la vie un autr prÈnom, le vagabond fauchÈ trop tÙt rÈellement existÈ. Garin Nugroho lÕ filmÈ, en 1995, pour son Documentair sur les gosses des rues, avec dÕautr compagnons de misËre. LÕIndonÈsi fÍtait alors le cinquantiËme anniversair de son indÈpendance, et le cinÈaste n supportait plus lÕhypocrisie nationale ´JÕai voulu montrer que lÕhumanisme Ètait censÈ fonder notre nation nÕexista pas. La preuve Ètait dans nos rues o croupissaient des Ítres humains jugÈ intouchables, alors que le systËme d castes a ÈtÈ aboli depuis longtemps.ª lÕÈpoque, de son propre aveu, le rÈalis teur commence par mal sÕy prendre. enquÍte ´maladroitementª sur le pass de ces enfants abandonnÈs et se lanc avec eux sur la trace de leurs familles. Il rencontre ainsi les parents adoptifs d Kancil, qui le trouvËrent bÈbÈ au bor dÕune riviËre, avant de sÕen lasser et le rendre ‡ sa solitude originelle. QuÕ parle avec un oncle, une mËre ou u grand-pËre, chaque fois il se heurte a dÈtachement fatiguÈ de familles qui on baissÈ les bras depuis longtemps : ´
me suis rendu compte quÕau lieu dÕai ces enfants je ne faisais que les enfon-cer Les confronter ‡ lÕindiffÈrence de leurs, cÕÈtait raviver leurs blessures leur mÈfiance envers moi.ª AprËs le tournage de ce documentaire, finalement respectueux et pudique, Garin Nugroho apprend la mort acciden-telle de lÕun des petits participants. L rumeur parle de tÍte coupÈe sur un train. Le cinÈaste nÕobtient pas plus d dÈtails, mais il rÈussit ‡ rÈunir les copains du disparu sur un beau projet dÕhommage : un film de fiction raconta son histoire, en partie interprÈtÈe par ceux qui lÕont connu et tournÈe sur se lieux dÕerrance. Voil‡ la genËse deFeuille sur un oreiller, une oraison funËbre dÕune ma trise visuelle foudroyante. Puisque les mots semblent avoir perdu leur pouvoir, Garin Nugroho fait parler la matiËre. Se-melles de crasse collÈe sous les pieds nus des gamins. Epais jeans poisseux trop chauds pour la saison, recyclant la chaleur de lÕÈtÈ en chaleur humain Epingles ‡ nourrice accrochÈes aux lËvres. Les enfants des rues affichent leur uniforme qui dÈfie celui des mili-taires paradant au milieu des chaus-sÈes, ou celui des journalistes de la tÈlÈ dÕEtat, pas gÍnÈs dÕenfiler leur smoki pour filmer la misËre des bas quar-tiersÉ DiscrËtement vindicatif, Garin Nugroho dÈnonce aussi lÕimpassibilitÈ des to ristes dont lÕhÙtel jouxte le cloaque de sans-famille et qui glissent ‡ cÙtÈ dÕeu sans les voir, tels des patineurs de Holiday on ice, nonchalants, en apesan-teur. Mais la plus belle idÈe du film reste le personnage dÕAsih, crÈÈ de toute piËces par Garin Nugroho, interprÈtÈ par la charismatique Christine Hakim. AbandonnÈe par son mari, qui ne surgit que pour la rouer de coups, Asih est la seule adulte ÈchouÈe parmi les gosses des rues. MËre globale, maÓtresse hypo-thÈtique, employeuse occasionnelle,
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
dÕune sorciËre. Jamais exaltÈe, souvent lasse, elle prodigue une aide impassible, imperceptible, ‡ ceux qui le veulent bien. Comme dans la vie : lÕactrice, qui a produit le film, a recueilli les petits Kancil et Sugeng chez elle. Pourtant trËs attachÈs ‡ elle, les enfants ont fini par prendre la fuite pour retour-ner dans la rue. Garin Nugroho analyse cette cavale comme une ´passion viscÈ-rale pour la libertÈ. Ces enfants ne sup-portent pas la moindre contrainte, le moindre interdit. Le cinÈma nÕa pas entachÈ leur seul souci : Ítre livrÈs ‡ eux-mÍmes parce quÕils ne font confian-ce ‡ personne dÕautreª Marine Landrot TÈlÈrama n∞2562 - 17 FÈvrier 1999
Voil‡ que surgit un chef dÕoeuvre qui nous rÈconcilie avec la sÈlection ÒUn Certain regardÓ, dont la vocation pre-miËre est de faire dÈcouvrir les nou-veaux auteurs du monde entier. La Feuille sur lÕoreillerest une appari-tion magnifique qui nous a nettoyÈ les yeux. [É] Le film est une succession de plans sublimes, une rÈussite parfaite entre la vÈritÈ documentaire et la composition artistique. Les gamins ne sont pas des acteurs pro-fessionnels, ils sont filmÈs tels des anges des rues aux visages et aux lËvres percÈes dÕÈpingles ‡ nourrice, dÈfoncÈs ‡ la colle. Presque toutes les scËnes sont inou-bliables pas de mouvements de camÈra inutiles, trËs peu de musique. Le film nous donne ‡ voir de la poÈsie sans la pose, ‡ ressentir de la cruautÈ sans le moindre racolage. Par contre, la prise de risque dÕun tel film est optima-le, tant du point de vue artistique (faire surgir la beautÈ dans les plans sans employer les moyens de la stylisation ou de lÕesthÈtisme), moral ( filmer non seu-
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mort dÕenfants, dans des condition extrÍmement difficiles, un des jeune hÈros du film ayant depuis ÈtÈ assassin de la mÍme faÁon que son personnage et politique : le film, dont lÕaction s dÈroule en 1997, soutient la rÈbellio contre Suharto et se transforme vers l fin en attaque frontale de la corruptio du rÈgime et des institutions du pays qui entretiennent la misËre du peupleÉ Ce film nous a fait chialer en beautÈ. Les Inrockuptibles - 27 Mai 199
Un film inattendu et dÕun actualitÈ br˚lante. Il arrive que les liens du cinÈma avec l monde sÕexpriment avec une telle imm diatetÈ, une telle force et une tell urgence quÕon en ressort chavirÈ. CÕ le cas avec le film de lÕindonÈsien Gari Nugroho, prÈsentÈ au festival de Canne au moment o˘ la crise social Ècono mique et politique qui embrase depui quelques mois lÕarchipel vient d contraindre le prÈsident Suharto ‡ l dÈmission. Et voici tout ‡ coup que cette Ïuv lointaine - que sait-on du cinÈma in nÈsien ?, que ressent-on des affres dÈchirent la population de ce pays nous rassemble, par la gr‚ce du cinÈ au plus prËs de nous-mÍmes et part au plus prËs dÕautrui. Feuille sur lÕoreillerest un film ad rable sur lÕinjustice et la dÈliquesce sociales, sur la misËre qui ravale l Ítres humains ‡ lÕÈtat de dÈchets, s plus intolÈrable des sacrifices auq une sociÈtÈ, et ‡ fortiori une mËre, pu se consentir : celui de ses enfants. LÕ toire, inspirÈe dÕun fait rÈel, est inter tÈe par des proches des victimes ; e Èvoque ni plus ni moins que la mort trois jeunes garÁons des rues, tr frËres successivement, inÈluctableme stupidement enlevÈs ‡ lÕamour de l mËre. Comment une telle histoire peut-elle
montrer ? Y a-t-il des mots, des images, des plans ou des combinaisons de tout cela suffisamment adÈquats ? Comment aussi en restituer la monstruositÈ sans verser dans le voyeurisme, et comment concilier ce par quoi elle confine ‡ la fois ‡ lÕobscÈnitÈ (qui se soustrait ‡ l reprÈsentation) et ‡ la tragÈdie (forme antique et noble de la reprÈsentation) ? Garin Nugroho rÈpond prÈcisÈment ‡ ces questions par sa mise en scËne, qui se caractÈrise essentiellement par le refus du sensationnalisme et par une adÈquation trËs fine entre lÕenregistr ment documentaire et la stylisation du rÈel. Le point de vue documentÈ qui en rÈsulte procËde dÕune vÈritable idÈe d cinÈma, fondÈe en lÕoccurrence sur l diffÈrence dÕesthÈtique entre les int rieurs et les extÈrieurs. StylisÈes par lÕimmobilitÈ de la camÈr la composition du cadre, la profondeur de champ, les postures et les dÈplace-ments des personnages, les scËnes dÕintÈrieur dÈlimitent une sorte dÕespa thÈ‚tral de lÕintimitÈ, du refuge, de c qui peut encore Ítre transmis gr‚ce ‡ la survivance des sentiments, espÈrÈ en
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recherchÈ lÕimage-choc ni cultivÈ une rhÈtorique simpliste. La souffrance et lÕaccablement de la jeune mËre, Asih, sont dÕune grande dignitÈ. Le malheur des enfants les frappe dans cette part dÕinsouciance quÕils ont su miraculeuse-ment conserver. Les nippes rapiÈcÈes avec les Èpingles ‡ nourrice de leur mËre les dÈsignent ‡ leur tour comme des piËces rapportÈes. La beautÈ du monde ne leur est plus accessible quÕen sniffant de la colle et en mettant lÕoeil au trou de la serrure des toilettes o˘ une fille splendide a coutume de se changer. Dans ce monde l‡, les enfants sont devenus des ordures quÕon emballe dans les sacs-poubelle et qui ne trouvent mÍme plus de sÈpulture. Le film aura donc commencÈ et se sera clos par un acte de nomination - celui de la mËre appelant ses trois fils -, leur passage de la vie ‡ trÈpas confÈrant au dernier plan une rare puissance dÕÈvocation : celle du dÈnuement absolu dÕune mËre et dÕune humanitÈ qui a perdu son nom. Telle Rachel dans la Bible, Asih peut enfin pleurer. Jacques Mandelbaum -
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Propos du rÈalisateur
Le destin des gosses de rue mÕa toujou concernÈ. Mais jÕai plus particuliËr ment pris conscience de la dimension d ce problËme en rÈalisant sur ce sujet u documentaire pour la NHK. De nombreuses histoires ne sont jamai dites, enfouies sous la banalitÈ de la vi quotidienne, des histoires qui illustren les limites et la pauvretÈ de la vie dan les rues. Ce sont aussi bien des histoires roman tiques que des tragÈdies, des rÍves, de espoirs tous au-del‡ de lÕimaginable. le point commun chez tous ces enfant est la perte en mÍme temps que lÕatte te dÕune image maternelle. La plupart de ces enfants se retrouven dans les rues parce quÕils ont ÈtÈ aba donnÈs. Aussi, dans le drame, la colËr et toujours avec espoir, recherchent-il tous leur mËre. Passant leur vie dans la rue, la vill devient leur foyer physique et Èmotion nel. Ils dÈpendent totalement dÕelle q seule connaÓt leur histoire. DansFeuille sur un oreiller Yogyakarta devient pour ces enfants un mËre. Fiche distributeu
Le rÈalisateu
Garin Nugroho e Yogyakarta. AprËs d des Arts de Djakart un documentaireT 1991,Cinta Dan Se premiËre fiction.
Filmographie
Documentaire Tepuk Tangan Air Dan Romi Bulam Tertusuk Il Moon in the tall gras Dongen Kan Kemerdekaan Documentaire sur l Avec une partie de c Nugroho et dÕautre un documentaire en seribu pulau(Enf qui fut diffusÈ par l nÈsiennes.
Longs mÈtrages de fi Cinta dan sepoton Surat Untuk bidad Lettre ‡ un ange Daun Di Atas Bant Feuille sur un oreiller
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