Heaven de Tykwer Tom
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Heaven
de Tom Tykwer FICHE FILM Fiche technique
USA/Allemagne - 2002 -1h35
RÈalisateur : Tom Tykwer
ScÈnario : Krysztof Kieslowski Krysztof Piesiewicz
InterprËtes : Cate Blanchett (Philippa) Giovanni Ribisi (Filippo) Remo Girone (le pËre)
RÈsumÈ Critique Cate Blanchett dÈpose une bombe dans unTom Tykwer (rÈvÈlÈ parCours, Lola, immeuble de bureaux de Turin, pour secours !, qui a cassÈ la baraque un peu venger d'un trafiquant de drogue qui apartout sauf en France) filme avec talent "tuÈ" son mari. Quatre innocents meurentles scËnes d'action. L'ouverture, brillam-dans l'explosion. Quand elle l'apprend, parment chorÈgraphiÈe, est prometteuse. les policiers qui viennent de l'arrÍter, elleMais, dans cette adaptation posthume d'un s'effondre. Belle scËne: elle joue superbe-scÈnario de Kieslowski, le rÈalisateur alle-ment le remords d'une conscience torturÈe.mand bute rapidement sur l'essentiel: la Puis un jeune carabinier, captivÈ par cettemise en images d'une quÍte qui sera femme lumineuse et dÈsespÈrÈe, l'aide ‡d'abord spirituelle. Pour dire que le Bien s'Èvader. Ils partent en cavaleÉpeut naÓtre du Mal et rÈciproquement, il use et abuse de symboles maousses. Sorti des rails du thriller annoncÈ, le film est comme mis entre guillemets, truffÈ de gros mots tels que responsabilitÈ, humanitÈ, culpabilitÈ. Cate Blanchett traverse les Èpreuves avec une gr‚ce anxieuse qui illu-mine plus d'une scËne "impossible" - jus-
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qu'‡ Èclipser son partenaire. Mais elle n'a pas le pouvoir d'empÍcher cette cavale longuette de virer ‡ la parabole poussive. Jean-Claude Loiseau TÈlÈrama n∞ 2758 - 23 novembre 2002
(É) Il y a ce moment insolite dans Heaveno˘ Cate Blanchett apparaÓt le cr‚ne rasÈ. Rien ne le justifie vraiment dans l'action, sauf l'idÈe qu'elle s'est faite de son personnage. Il s'agissait d'"un symbole fort" pour Philippa, cette femme qui a tuÈ des innocents en croyant Èliminer une ordure et qui, taraudÈe par le remords, est "prÍte ‡ payer pour son crime, mais est aussi en quÍte de puretÈ". Cate Blanchett se demande aussi ‡ haute voix, si "ce geste n'a pas ‡ voir avec ce qui [lui] est arrivÈ au cours des quatre derniËres annÈes". Allusion ‡ cette spirale du vedettariat "qui contraint l'actrice ‡ se poser des questions sur son image et sur l'attente qu'elle suscite. Plus vous Ítes dans la lumiËre, plus vous rencontrez de gens qui vous dÈconseillent de prendre des risques." Le risque Ètait limitÈ, car ce look minimaliste lui va Ètonnamment bienÉ Le tournage deHeavenest loin. On retrouve l'image intacte. Les cheveux blonds mi-longs, le regard bleu trËs clair, le teint diaphane, la silhouette ÈlancÈe et, surtout, cette impression troublante qu'elle est capable de porter ‡ un inhabituel degrÈ de fusion la dou-ceur et l'autoritÈ, le concret et l'impal-pable. Exactement ce qui l'a imposÈe ‡ l'Ècran, en une douzaine de films enchaÓ-nÈs sans souffler. En 1998, elle est encore une Australienne inconnue de 29 ans. DiplÙmÈe du National Institute of dra-matic art en 1992, elle a ÈtÈ sacrÈe meilleure actrice et meilleur espoir fÈmi-nin de l'annÈe par les critiques de thÈ‚tre de Sydney pour sa prestation dansOleanna, de David Mamet. Au
cinÈma, c'est une autre histoire : "J'allais de casting en casting, mais les gens ne savaient vraiment pas quoi me faire jouer." Quand elle dÈcroche en 1996 le rÙle-titre d'Oscar et Lucinda, au cÙtÈ de Ralph Fiennes, on dÈcouvre une actrice peu conventionnelle, dont la prÈsence magnÈtique semble nÈe d'une Ènigmatique tension intÈrieure. Ce sera son atout dÈcisif dansElizabeth, un film britannique en costumes sur la "reine vierge" rÈalisÈ par un dÈnommÈ Shekhar Kapur. Le rÙle est ‡ double dÈtente :‡ la sÈduction chatoyante de la princesse promise au trÙne succËde l'implacable dÈtermination de la souve-raine seule contre tous. La performance de Cate Blanchett est si intense, si tran-chante, que les critiques, ‡ l'unanimitÈ, dÈcrËtent que "le film lui appartient". Les mÍmes trouveront presque injuste que l'Oscar lui ait ÈchappÈ sur le fil, au profit de Gwyneth Paltrow (pour Shakespeare in love). C'est pÈrilleux, un triomphe au dÈbut d'une carriËre: soit vous confirmez, soit on vous oublie. Cate Blanchett est une exception qui confirme la rËgle. Bien s˚r, dans la foulÈe, elle reÁoit son lot de scÈnarios o˘ "seuls changeaient les cos-tumes"É Elle n'a qu'une boussole: n'avoir aucune idÈe prÈconÁue. Aujourd'hui, elle n'a guËre ‡ son actif que des demi-Èchecs (Intuitions, de Sam Raimi) et des ratages patents (Shipping News, de Lasse Hallstrˆm), sans parler de films encore inÈdits chez nous (Charlotte Gray) et qui, selon des indices concordants, gagneraient ‡ le rester. Mais elle s'est toujours sortie indemne des carambolages de box-offi-ce. Mieux: si les films sont oubliables, ils portent tous sa trace. "Le thÈ‚tre, dit-elle, m'a fourni mon architecture, les bases, jouer avec la voix et le corps. Le resteÉ" Le reste, c'est cette phosphorescence si particuliËre, cette lumiËre que le visage diffuse et que le regard absorbe, cette singularitÈ qui change la face de chacun de ses personnages. La bourgeoise pro-
vinciale soudain excitÈe par l'aventure du hold-up (Bandits, de Barry Levinson), la pÈtasse mal embouchÈe, surma-quillÈe et cynique (Shipping News), ou la stricte Èpouse britannique taillÈe sur le modËle victorien (Un mari idÈal, d'Oliver Parker). "Il y a des acteurs exhi-bitionnistes qui ne vivent que pour Ítre le centre de l'attention. Moi, Áa me demande un effort de me lever et de me placer devant la camÈra. Mais je puise mon Ènergie dans des situations qui me dÈpassent." Elle a celle aussi de se battre pour imposer sa vision du rÙle. Elle s'est "battue tous les jours" avec le rÈalisateur pour Ítre une Elizabeth "moins romantique" ou une Philippa "plus complexe" dansHeaven. Anthony Minghella, qui l'a dirigÈe dans Le Talentueux Monsieur Ripleydit : "DËs que la camÈra tourne, Cate semble vous inviter ‡ partager ses secrets." Jean-Claude Loiseau TÈlÈrama n∞ 2758 - 23 novembre 2002
Heavencommence mal, avec une connasse terroriste (plÈonasme) ; et puis non, pas tout ‡ fait. C'est une passion qui se joue, l'embrigadement rouge n'Ètait qu'un fond d'Èpoque, le meurtre aveugle un prÈtexte. Un engourdisse-ment maniÈriste gagne le film, de prÈlu-de en prÈgÈnÈrique : pilotage montueux d'hÈlico virtuel sur voix off somnambu-lique (´Jusqu'o˘ puis-je monter trop haut ?ª), coma, puis mini-thriller compte ‡ rebours (tic-tac-tic-tac), coma, et intrigue proprement dite, recueillie. Film allemand turinois parlant italien et anglais d'aprËs script de Kieslowski mort,HeavendÈbute, comme bien des livres, au sommeil, pour y revenir. ´J'ai h‚te d'en Ítre ‡ la finª, languira bientÙt l'hÈroÔne lasse, OphÈlie froide vague-ment batracienne, plus symboliste que raphaÈlite, dans une chapelle paysanne, en rÈponse ‡ un ´Je t'aimeª Èvidem-
L EF R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 2 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
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ment impossible. C'est qu'elle a ´renon-cÈ ‡ croire, aux choses. A la vieª. Au dÈtour de cette sÈquence, les visages filmÈs sont ‡ peindre. Tout en extases titiennes nimbÈes d'Albicocco. Une main fait Ètude. Silence vaut Ètrein-te (le hÈros, juvÈnile ‡ pisser au lit, enregistre et traduit). Du reste, un lava-ge de draps ‡ l'Èvier, aprËs miction noc-turne, sert de cilice lustral au retable. Cate Blanchett, remarquable pasionaria ‡ lascivitÈ frigide de cette grand-meaul-nerie flirtant avec la psychiatrie incen-diaire, Èvoque notre Florence Delay (annÈes Censier). Quand la prof Philippa se rase la tÍte, le compte y est : Jeanne d'Arc. Sans b˚cher mais avec simili-cal-vaire et transfiguration zonarde. Son partenaire Giovanni Ribisi est un ange-lot. (É) LibÈration - 27 Novembre 2002
idÈes. Je me sens, par exemple, trËs Entretien avec le rÈalisateur proche de sa faÁon dÕaborder lÕamour. Il ne le dÈcrit pas simplement comme un Contrairement ‡ vos cinq premiers longs sentiment qui vous tombe dessus, mais mÈtrages, vous nÕavez pas Ècrit le scÈ-comme un concept auquel on peut nario original de ce film. Comment sÕaccrocher, une zone dans laquelle on lÕavez-vous abordÈ ? entre, o˘ lÕon peut trouver la rÈdemp-CÕest important de sÕapproprier le scÈna-tion, et o˘ mÍme les ‚mes perdues se rio, de travailler dessus comme si on libËrent. lÕavait soi-mÍme Ècrit. Sinon, on se perd. Il ne faut pas chercher ‡ imiter, En parlant dÕamour, votre film montre mais trouver son propre langage, sa que ce sentiment est plus fort que vision personnelle du sujet. JÕai rencon-toutÉ trÈ deux fois Krysztof Piesiewicz, qui a LÕamour est tout simplement la seule coÈcritHeavenavec Kieslowski. Nous entitÈ spirituelle existante. CÕest Ètions dÕaccord sur les grandes lignes du quelque chose de trËs puissant qui nous film, sur les idÈes principales que je aide ‡ survivre et ‡ lutter contre lÕÈter-devais y dÈvelopper. On savait tous les nelle solitude dont nous sommes sou-deux ce quÕil fallait absolument mettre vent prisonniers. Nous avons tous dans le film. Il ne restait plus, ensuite, besoin de surpasser la solitude de lÕexis-quÕ‡ y rajouter mes propres idÈes. tence. LÕexpÈrience de lÕamour joue en Comme il y a beaucoup adhÈrÈ, jÕai pu ceci un rÙle plus que fondamental. Mais laisser libre cours ‡ mon imagination. Le je ne saurais pas dire si lÕamour incondi-scÈnario original a beaucoup ÈvoluÈ, car tionnel existe, cÕest une chose sur il a ÈtÈ Ècrit en polonais puis traduit en laquelle jÕenquÍte. Beaucoup de gens franÁais pour les producteurs franÁais, passent leur vie ‡ chercher ce type en anglais pour les AmÈricains, et moi je d'amour parfait. lÕai transposÈ en allemand pour me lÕapproprier davantage. JÕai dÕailleurs Que ce soit dansCours Lola, coursou tout tapÈ moi-mÍme, et Áa mÕa beau-Heaven, vous semblez accorder une coup aidÈ. Du coup, cÕÈtait un peu grande importance aux rÈactions en comme si je lÕavais Ècrit personnelle-chaÓne. Est-ce un procÈdÈ qui vous intÈ-ment. «a mÕa permis de rentrer complË-resse particuliËrement ? tement dans ce monde. Je crois que ces rÈactions en chaÓne nous hantent durant toute notre vie. Avant dÕadapterHeaven, Ètiez-vous Nous sommes conscients que des tas de rÈceptif au cinÈma de Kieslowski ? choses nous arrivent souvent par pure Je ne connais pas grand-chose dans la coÔncidence. Combien de fois, dans une vie, mais sÕil y a un domaine que je vie, rencontre-t-on une personne simple-pense avoir bien en tÍte, cÕest le cinÈ-ment par chance ? Beaucoup dÕÈvÈne-ma. JÕai vu des tas de films, je nÕai fait ments importants nÕarrivent que par que Áa, toute ma vie. Je crois que jÕai vu hasard. Pourtant, on a aussi tous ten-tous les films de Kieslowski, sauf peut-dance ‡ se retourner sur nos vies et ‡ Ítre deux ou trois. Ils ont toujours ÈtÈ essayer de leur donner un sens, de les importants pour moi. Je me sens vrai-inscrire dans un moule parfait, que quel-ment influencÈ par lui, mÍme si ce nÕest quÕun aurait faÁonnÈ ‡ la main. Je pense pas conscient. DÕailleurs, beaucoup de que ces deux approches sont valables. Il gens me disent que mes films sont ins-nÕy a pas de destin sans coÔncidences. pirÈs par son cinÈma. Quand je regarde En tout cas ces rÈactions en chaÓne, ce que jÕai fait, et lÕÏuvre immense qu'il cÕest un sujet trËs cinÈmatographique, a rÈalisÈe, je trouve, en effet, pas mal qui fonctionne trËs bien dans les films. de similitudes, notamment dans les
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Je trouve Áa magnifique. Le rÈalisateurFilmographie Est-ce plus facile de rÈaliser une petite Pour ses cinq premiers longs mÈtrages, production commeLes rÍveursou le rÈalisateur allemand Tom TykwerLes rÍveurs1996 Cours Lola, cours, ou bien un film avait pris lÕhabitude de sÕÈcrire lui-commeHeaven? mÍme les scÈnarios. Cette fois, cÕest enCours Lola, cours !1998 Pour moi, peu importe le budget du film, fouillant dans la pile de scripts de Áa nÕa pas vraiment dÕimpact sur la diffi-Miramax quÕil a trouvÈHeaven. EcriteHeaven2001 cultÈ de le rÈaliser. Bien s˚r, les condi-par feu Krzysztof Kieslowski, cette his-tions de tournage changent du tout au toire est le premier volet dÕune trilogieThe princess and the warrior2001 tout, mais ce qui fait la diffÈrence cÕest que le rÈalisateur polonais avait com-la profondeur de la connexion que lÕon mencÈ ‡ Ècrire avant sa mort. Il souhai-peut avoir avec son sujet. Quand on est tait en confier la rÈalisation ‡ trois proche de son histoire, tout devient plus jeunes rÈalisateurs europÈens. MÍme facile. Ensuite, il ne reste plus que la sÕil nÕa pas eu le temps dÕÈcrirHeellet camÈra, les acteurs, le plateau et vous. Purgatory, sa volontÈ aura ÈtÈ respec-CÕest au rÈalisateur de coordonner tout tÈe. Voici le jeune Allemand Tykwer aux Áa et de faire que Áa fonctionne. Mais commandes dÕHeaven. quÕil y ait cinq cents personnes sur le www.mcinema.fr film ou dix ne change pas grand-chose. Il faut juste Ítre concentrÈ sur le moment clÈ pendant lequel on doit cap-ter lÕÈmotion. Ceci nÕa rien ‡ voir avec les questions de budgets, de produc-tions. En revanche, jÕai tenu ‡ retra-vailler avec mon directeur photo, Frank Griebe, et ma monteuse, Mathilde Bonnefoy, car cÕest fondamental pour moi dÕÈvoluer avec les gens que je connais bien. Le film, cÕest aussi leur langage, leurs mots. Et sans eux, je me sens sans voix. Propos recueillis par Hugo de Saint Phalle www.mcinema.fr
Documents disponibles au France
Revue de presse CinÈLive n∞63 Positif n∞502
Pour plus de renseignements : tÈl : 04 77 32 61 26 g.castellino@abc-lefrance.com
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