L anguille de Shohei Imamura
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Publié le 23 décembre 2011
Nombre de lectures 139
Langue Français

Extrait

LÕanguille Unagi de Shohei Imamura FICHE FILM Fiche technique
Japon - 1997 - 1h57 Couleur
RÈalisateur : Shohei Imamura
ScÈnario : Motofumi Tomikawa, Daisuke Tenganet Shohei ImamuradÕaprËs le roman dÕAkira Yoshimura, Scintillant dans lÕombre
Musique : Shinichiro Ikebe
InterprËtes : Koji Yakusho (Takuro Yamashita) Misa Shimizu (Keiko Hattori) Fujio Tsuneta (Jiro Nakajima) Mitsuko Baisho (Misako Nakajima) Akira Emoto (Tamotsu Takasaki) Sho Aikawa (Yuji Nosawa)
L E
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avait avalÈe lors dÕun repas probabl ment aussi savoureux que celui de marins. Mais, dans le cas prÈsent, pourquoi un anguille ? ´Parce quÕelle Ècoute quan je lui parle et quÕelle ne dit rien de trop explique le hÈros. Film sur le silence LÕanguilleest aussi, bien s˚r, un fil sur lÕimpuissance. LÕex-dÈtenu qui retrouvÈ Takuro par hasard ne le lui envoie pas dire : sÕil a tuÈ sa femm cÕest parce quÕil nÕa pas supportÈ d voir jouir. Peut-Ítre a-t-il provoquÈ l meurtre par les ravages de sa jalousie Peut-Ítre mÍme que la lettre anonym nÕa jamais existÈ... Comme si cela ne suffisait pas, un autre forme dÕimpuissance - social celle-l‡ - pËse sur le malheureux Takur : sa libertÈ conditionnelle lui interdit curieusement, dÕagir sur la vie de autres. LorsquÕil trouve, par exempl non loin de son salon de coiffure, Keiko une femme inanimÈe qui a tentÈ de s suicider, il ne peut, mÍme sÕil le (l dÈsire, lui porter secours. Et lorsqu celle-ci, devenue son assistante par l force des choses, se blesse ‡ la main, il la conduit comme un fou sur son vÈlo au risque de les tuer tous deux, jusquÕ un dispensaire o˘ un autre (nÕimport qui, mais pas lui) soigne ce petit bobo. Imamura filme donc lÕhistoire dÕ homme rÈduit ‡ rien. Dans un pay rÈduit ‡ pas grand-chose, o˘ rËgnen lÕargent (celui que possËde Keiko, sou ce de troubles tragi-comiques) et lÕhyp crisie (IÕex-taulard, ennemi jurÈ d Takuro, qui aimerait le rendre aussi tar tufe que lui). Un pays o˘ les vieille dames, saisies de folie douce, jouent le Carmen dÕopÈrette et o˘ les adolescen bricolent des pistes dÕatterrissage po des extraterrestres attendus comme de messies. CÕest le vide qui est au cÏur de ce fil Mais un vide constamment cernÈ pa lÕabsurde. Et menacÈ par le profon dÈsir des hommes ‡ lui rÈsister, co˚t que co˚te, mÍme ‡ leur corps dÈfen dant. ´Le monde est cruel quand il ch
geª, disait un des personnages d Pourquoi pas ?(1980). Le problËme cÕest quÕil ne peut que chang LÕanguille, cÕest donc, aussi, IÕhisto dÕun renouveau : un homme qui vivr une histoire dÕamour diffÈrente avec un femme presque pareille ‡ celle quÕ aura tuÈe... Pierre Mura TÈlÈrama n∞2490 - 1er octobre 199
DansLÕanguill,eil y a tout de mÍme u sujet et, sous ses airs de ne pas y tou cher, il est fondamental. Ce sujet, o peut le rÈsumer en une seule phrase e forme dÕadage interrogateur : comme faire partie de lÕhumanitÈ ? Mine d rien,LÕanguilletrace le chemin dÕu pari. A travers le double meurtre quÕ commet pendant lÕÈblouissante ouvert re du film, Takuro Yamashita fait lÕexp rience radicale de lÕinhumanitÈ. Quand sort de prison, il est comme un fantÙm ou plus exactement un automate pro grammÈ pour faire certains gestes. Il perdu toute puissance de dÈcision, tout capacitÈ de choix. Tout juste est-il capable dÕÍtre traversÈ par quelque idÈes fixes qui le poussent tout d mÍme ‡ agir. Au terme dÕune sÈrie d coups de force dont le plus touchant es la rencontre fortuite avec la jeune Keiko il sera amenÈ, lors dÕune bagarre mÈm rable tout ‡ la fois Èmouvante et bouf fonne, ‡ faire enfin ce pari (dont je m refuse ‡ dÈflorer la teneur) qui lui per mettra de rÈintÈgrer la communaut humaine. En ce sens,LÔanguillenÕe pas du tout lÕhistoire dÕun deuil rÈus ce qui serait encore trop simple et tro univoque, mais le rÈcit captivant jalonn dÕÈchappÈes irrationnelles dÕune aven re Èthique dont on ne tirera dÕailleur aucune leÁon rÈconciliatrice Subtilement mais rÈsolument matÈrialis te, Imamura tend sans cesse des piËge transcendants ‡ son personnage, mai
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
et autres rituels de priËre ÈvoquÈs par lÕancien compagnon de prison, ou nette-ment plus profanes comme cette machi-ne foutraque installÈe en plein champ et destinÈe ‡ communiquer avec les extra-terrestres, ils ne fonctionnent jamais que comme des leurres assez gro-tesques destinÈs aux idiots ou aux impuissants quÕon regarde avec cette distance humoristique et inquiÈtante propre ‡ celui qui sait quÕil nÕy a rien ‡ attendre des dieux. Ce qui est beau dans LÕanguill,e cÕestla tension ironique et poÈtique dont est chargÈ le parcours sinueux de Takuro et, en derniËre ins-tance, le doute qui subsiste ‡ la fin, un peu comme dans un film de BuÒuel, quant ‡ sa capacitÈ ‡ faire face aux consÈquences de sa dÈcision. Est-il dÈfi-nitivement dÈbarrassÈ de ses dÈmons ? Est-il redevenu un homme ? La dÈcision nÕest-elle pas un dÈguisement ultime de sa folie propre ? Rien ne peut le dire avec certitude et cÕest ce doute mÍme qui fait prÈcisÈment de ce pari un vÈri-table choix Èthique, car rien dÕautre nÕest s˚r que le choix lui-mÍme et sur-tout pas son contenu. On imagine bien quÕen dÈpit de ce tracÈ faussement linÈaire,LÕanguillenÕa rien de la rigiditÈ dÕun film ‡ thËse. On dira mÍme que cÕest avant tout un film qui a du charme. Le charme trËs particulier de ces Ïuvres tardives dÈbarrassÈes de toute prÈtention ‡ plaire ou dÈplaire, profondÈment indiffÈrentes ‡ lÕostenta-tion formelle. Tout juste prÈoccupÈes de scÈnographies, de lignes, de gestes, de directions non psychologiques. Il nÕy a pas mÍme chez Imamura dÕexhibition de cette souverainetÈ du grand maÓtre quÕil nÕa dÕailleurs jamais voulu Ítre. Seuls comptent ici le dessin, le trait, la cou-leur, le cadre et ce qui sÕy produit. Certains reprocheront sans doute ‡ LÕanguilleson manque de splendeur formelle apparent et son caractËre dÈsinvolte et domestique qui ne rechigne pas devant la trivialitÈ. Mais cÕest prÈcisÈment ce qui fait le charme t
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vieillot) de ces petites maisons, de cettgularitÈ de lÕart de Shohei Imamura.premiËre adaptation, a changÈ le nom, riviËre, de ces personnages sagemenThierry Joussqui devenu Takuroha. Ce qui me plaisait, fous. LÕinstallation dÕun monde avec sCahiers du cinÈma n∞517 - octobre 199cÕest quÕil sÕintÈressait ‡ la vie des propres lois, sorte de village un peu absanguilles, et notamment au long voyage trait, petit thÈ‚tre ÈpurÈ et pourtant truquÕelles entreprennent. Je savais moi-culent des passions humaines. Il y amÍme que ces anguilles que lÕon voit dans la description anti anecdotique ddans la vase vont trËs loin. Et aprËs ce cette petite communautÈ, quelque chosgrand voyage, au lieu de revenir comme Entretien qui fait deLÕanguillede grands gÈnÈraux victorieux qui ontun Èquivalen japonais de certains des films de Forfranchi des milliers de kilomËtres et ont les plus lÈgers, au hasardLe soleilgagnÈ des batailles, elles sÕenterrent EntrePluie noireetLÕanguille, hui brille pour tout le mondeouLdans la vase, et vivent dans lÕobscuritÈ. annÈes se sont ÈcoulÈes, cÕest le temp taverne de lÕlrlandai,ssurcroÓt dJe peux imaginer quÕelles ont dans cette le que le personnage deLÕanguillepass vitalitÈ en moins, IÕÈtrangetÈ en plus.vase une vie trËs solitaire et trËs triste. en prison. Est-ce que lÕinactivitÈ est l lÕimage de sa musique,LÕanguilles CelamÕa toujours intÈressÈ. Ce rÈcit prison ? construit par grappes de scËnes qui sonparlait de Áa. Je lÕai fait dÈvelopper CÕest pareil, exceptÈ quÕen prison on autant de ritournelles stravinskiennesdans ce sens-l‡. Le charpentier se pose fait que ce quÕon a le droit de faire ou c un peu grinÁantes, souvent bouffonnesdes questions, et gr‚ce ‡ ses questions, que lÕon vous dit de faire. Mais mo toujours drÙles mÍme dans les momenton apprend ce qui mÕintÈressait, le des-chaque jour, je fais plus que ce quÕo de basculement. Le comique ne naÓt patin des anguilles. me dit de faire : jÕÈtudie, je prÈpare, j ici dÕune volontÈ un peu laborieuse d rÈflÈchis ‡ ce que je vais faire aprËs. Je faire rire mais il provient du gÈniEtes-vous fascinÈ par les Ítres soli-mÕoccupe de mon Ècole de cinÈm propre des scËnes elles-mÍmes, de leutaires ? Vos personnages sÕenferment JÕÈcris des projets. Pour cela, je m caractËre rigoureusement imprÈvisibldans une obsession, qui est lÕexpression documente, je fais des recherches, je et de leur tonalitÈ inqualifiable, jamaidÕune solitude... cherche des lieux. MÍme si les projet explicitement dÈvolues ‡ lÕhumour. LeOui, cÕest vrai. nÕaboutissent pas. rÍves ou les flashes-back - par exemple les danses gitanes de la mËre de KeikMais peu ‡ peu le personnage sÕouvre Ce film sÕest-il Ècrit vite ? QuÕavez-vo qui se prend pour Carmen ou encore cau dialogue ? Est-ce la prison qui lÕa ajoutÈ ‡ lÕÏuvre prÈexistante ? cauchemar dans lequel Takuro se voitrendu taciturne ? Il mÕa fallu un peu moins dÕune ann lÕintÈrieur de lÕaquarium - ont tout parCe nÕest pas vraiment son caractËre Je suis parti dÕune nouvelle. La plupa culiËrement cette puissance dÕirruptiodÕÍtre taciturne. CÕÈtait un employÈ de des personnages qui sont autour du pro irrationnelle qui force le rire ou, tout abureau ordinaire, un ´salary manª clas-tagoniste nÕexistaient pas dans le rÈci moins le sourire, tant on ne sait pasique du japon. Il devait sans doute Le personnage de la femme est trË comment recevoir ces moments purebavarder beaucoup avec ses collËgues, rÈduit dans lÕÏuvre dÕorigine : cÕest s ment saugrenus. Ils ne font pas excepbien que parlant peu avec sa femme. plement une femme qui lui apporte so tion dansLÕanguille, ils sont le substraCÕest comme Áa que IÕon est au Japon. casse-cro˚te et qui aimerait beaucou et la vÈritÈ mÍme dÕun film animÈ dEt la prison lÕa rendu encore plus tacitur-attirer son attention et lÕÈpouser. Ell pulsions grotesques et dÕinstants fugne. nÕÈtait pas dÈveloppÈe comme je lÕ cement dÈcalÈs. En dÈfinitive, ce qui fait. Et lÕanguille prend beaucoup plu rend le dernier film dÕlmamura tout ‡ lLÕhomme sÕouvre au dialogue et tout de place. fois drÙle, intriguant et finalement trËdevient plus conflictuel. Ce qui aboutit ‡ attachant, cÕest cette contradiction entrdes scËnes Ètonnantes comme lÕagres-QuÕest-ce qui vous a donnÈ envi le maximum de contraintes dans lequelsion des petits mafieux. Comment ce dÕadapter cette nouvelle ? se meuvent les personnages et la libertdÈveloppement dÕÈclatement et dÕexa-Le hÈros du rÈcit sÕappelle Shohe quÕils acquiËrent ‡ lÕintÈrieur de chaqcerbation sÕest-il opÈrÈ dans lÕÈcriture comme moi. Il est un peu particulier car plan. En dÕautres termes, la collisiodu scÈnario et dans la rÈalisation du il sÕintÈresse aux anguilles, mais il le entre lÕordre et le dÈsordre, le tÈlescfilm ? tue de maniËre diffÈrente et il les page entre la raison et la dÈraison, lIl y avait une espËce de nÈcessitÈ : ces mange. Je voulais changer son nom e mariage de la maÓtrise et du l‚chezhommes qui tournaient autour de cette son personnage car je ne voulais pas tout... Tout ce qui fait la persistante ss
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devaient se prÈcipiter ‡ cause de cette femme. Il y a une logique ‡ partir du per-sonnage fÈminin qui se rejoignait avec lÕhistoire du personnage masculin. Le hÈros Èvoluent parallËlement et se rejoi-gnent. A propos de la bagarre, IÕÈquipe pensa quÕil Ètait mieux pour le personnag principal de ne pas participer, de se retenir jusquÕ‡ la fin, et cÕÈtait ai jusquÕ‡ la quatriËme version du scÈn rio. Et puis je trouvais que cela manquait dÕhumour et devait Ítre plus cocasse. fallait que les femmes interviennent. LÕhumour est trËs important. JÕai vo introduire des rebondissements pour quÕil y ait de lÕhumour dans cette scËn
soupÁon. Je ne pense Il y a un au sÏur cadett hÈros. LÕam nÕest pas nous avons parlÈ entre n lettres. No dans le scÈ clair. Il est v au Japon absence dÕ (É)
Les scËnes sont toujours poussÈes un peu plus loin que ce que lÕon attend. au-del‡ de la limite, on trouve le cocas-se, le grotesque... Le rÈali CÕest mon habitude, cÕest mon dÈfaut.
Ce nÕest pas un dÈfaut ! CÕest une tr grand qualitÈ ! A propos de la jalousie qui anime le personnage, au dÈbut du film, on ne sait rien sur lÕauteur de lettres anonymes. A aucun moment le protagoniste ne semble chercher ‡ savoir qui est lÕauteur des lettre Pensez-vous que ce nÕest pas importan parce que la jalousie, cÕest profond ment subjectif. Le fait de la dÈnoncia-tion est anecdotique, secondaire. LÕimportant est ce que projette le sonnage. Ce nÕest pas trËs important de sa Cela fait partie de lÕÍtre humain. C dÕailleurs suggÈrÈ par le personnag lÕex-dÈtenu qui lui dit: ´CÕest toi q tout imaginÈ. CÕest toi qui es profo ment malade.ª CÕest une des pis Mais on ne sait pas si ces lettres vraiment ÈtÈ Ècrites. Lui-mÍme ne s plus. La jalousie, cÕest un des se ments violents, extrÍmes, de lÕÍ humain.
Le personnage serait lÕauteur de ce motive sa jalousie... il est lÕauteur
Cochons et vision et le teur : des recueillir le servies ‡ bo utiliser pour joli titre il dÈchÈance f te. On trouv pour lÕento
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Filmographie
Nusumareta yokujo1958 Le dÈsir volÈ Nishi-Ginza eki mae Au quartier de Ginza Hateshimaki yokubo Le dÈsir inassouvi Nyan-Chan1959 Les enfants du charbonnage Buta to gunkan1961 Cochons et cuirassÈs Nippon konchu-ki1963 La femme insecte Akai satsui1964 DÈsir meurtrier Inruigaku nyumon1966 Ningen Johatsu1967 Kamigani no fukaki yokubo1968 Kuragejima Nippon Sengashi1970 Histoire du Japon dÕaprËs-guerre racon-tÈe par une hÙtesse de bar Karayuki San1975 Fukushu suru wa ware ni ari1979 La vengeance qui mÕappartient Eljanaika1981 Narayama Bushiko1983 Zegen1987 LÕempereur des bordels Kuroi Ame1989 Pluie noire Unagi1997
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