L argent de la vieille de Luigi Comencini
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Description

Fiche technique du film " L'argent de la vieille " -
Produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Informations

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Nombre de lectures 157
Langue Français

Extrait

FICHE TECHNIQUE
ITALIE - 1972 - 1h58
Réalisateur : Luigi Comencini
Scénario : Rodolfo Sonego
Musique : Piero Piccioni
Interprètes : Alberto Sordi (Peppino) Silvana Mangano (Antonia) Bette Davis (La vieille américaine) Joseph Cotten (George) Domenico Modugno (Richetto) Mario Carotenuto (Le "professore") Antonella Demaggi (Cleopatra)
L’ARGENT DE LA VIEILLE Lo Scopone scientifico DELUIGICOMENCINI
Rome, dans les années 70. Comme chaque année au prin-temps, une vieille milliardaire s’installe dans une somp-tueuse villa proche d’un bidonville. Aussitôt c’est l’effer-vescence chez ses voisins. Comme à chaque voyage, elle va entreprendre de longues parties de cartes avec Peppino et Antonia, habitants du bidonville, qui depuis huit ans espèrent la plumer et gagner ainsi les millions qui leur perrmettront de sortir de la misère. Les autres habitants en ont fait leurs champions dans une lutte qu’ils consi-dèrent comme une revanche sociale et les soutiennent moralement. On comprend aisément que cette intrigue est une parabole.
1
niquement à des traditionslent tous en même temps, et CRITIQUEpopulaires toujours vivantes; leurcriaillerie s’embarrasse Lo scopone scientificoest un non pas le soi-disant vécu desdans la contradiction entre film de fiction, et la fiction masses, mais les modes deleurs aspirations et les adages est le point fort du cinéma de représentation, les conventionschrétiens ou marxistes que leur Comencini ; il ne crée pas la de jeu qui leur sont propres.suggère un curé ou un profes-fiction, il l’impose: en cinq Le cinéma reste de la sorte laseur, et qu’ils ne parviennent minutes, en quelques plans, il méditation et la prolongationni à rejeter ni à assimiler. (…) donne le cadre, le lieu, les per-du théâtre comique populaire.Cette opposition d’un espace sonnages, I’enjeu (…). (…) videavec un monde trouble Serge Toubiana Daniele Dubrouxest confirmée par la confusion Cahiers du cinéma - n°272 Cahiers du Cinémaqui plane sur la géographie du bidonville et de ses cabanes. (…) Les règles sont en apparen-(…) C’est aussi le jeu de la(...) Par deux types différents ce les mêmes pour tous, qu'il vitalité désespérée, de l’astu-de mouvements d’appareil, s’agisse du "scopone scienti-ce et de la persévérance con-la forme cinématographique fico" ou du comportement géné-tre la Mort. Car cette vieilleamplifie l’antithèse : à l’inté-ral des individus. En réalité il effrayante, qui, d’un pays àrieur de la villa, ce sont des en va tout autrement. (…) Parce l’autre ne dépouille que lesmouvements suivis, harmo-qu’on a inculqué [au proléta-pauvres (elle écume tout spé-nieux, prévisibles, qui abou-riat] des règles morales, ils cialement le tiers monde) ettissent logiquement à un objet sont tous victimes d’un code qui frise l’infarctus à chaquequ’ils n’ont jamais eu besoin de donné comme celui de l’honnê-fois qu’elle perd une lire, c’estchercher ; rien ne s’égare. teté qui s’exprime dans l'obser-un peu, imbattable, la CamardeAttention au contraire de ne vance de règles économiques rusée dont on sait qu’elle aimerien perdre de vue dans le (le jeu) ou sociales (l’affecti-(voyezLe septième sceau) jouerbidonville ! On risquerait de vité) que la classe dominante avec les humains à «qui perdne plus le revoir. La caméra se impose pour gouverner, mais gagne». déplaceradonc d’une manière ne respecte pas. Ce que le pro-Robert Benayounplus heurtée et plus brutale. létariat ne comprend pas, c'est Le PointIci c’est un grouillement impré-que les règles apparentes ne visible. Partout des obstacles sont pas les vraies, que tout La facilité de l’univers deset des foules qui surgissent, est truqué. riches manifeste leur pouvoir.entourant avec ténacité ce François Chevassu C’est un monde transparent quiqu’on voulait voir. Fiche Ufoleis s’ouvre devant eux. (...) Point deAlain Masson frottement ni de labyrinthes :Positif n°203 Lo Scopone Scientificoun est les grillages et les sentiers, les grand film populaire, et pour-pentes et les allées indiquent tant je ne pense pas que Luigi la position centrale du siège du ENTRETIEN AVEC LUIGI Comencini ait été faire une pouvoir d’où les ordres attei-COMENCINI enquête sur le terrain pour gnent directement leur but, enregistrer la faconde des fau-mais qu’on ne saurait aborderNe peut-on pas dire que bourgs (...) Ce qu’il fait entrer que par un mouvement circu-L’Argent de la vieilleest un film dans son film ce sont les élé-laire et montant.plus politique que beaucoup de ments de spectacle liés orga-(...) Et puis les miséreux par-films qui parlent directement 2
de politique?Sordi revient après sa tentativeveau la vie, c’est parce que les Selon moi, oui. C’est une allégo-de suicide dans le bidonville,enfants représentent la volonté rie sur le pouvoir, ladifférence oùtout le mondese bagarre,de vivre, la confiance en une de classes sociales,la lutte, lase dispute, car la folie du jeuréalité qui existe et que l’on façon de conduire la lutte oua détruit toute solidarité entrepeut modifier, la conscience de ne pas la conduire pour leeux. quela lutte c’est la vie, et ne sous-prolétariat. Car c’est duplus lutter c’est ne plus vivre. sous-prolétariat qu’il s’agit, pasLa vieille aussi a le sens desJe dois avouer que j’ai fait ce du proléariat. Il y a une scèneréalités ?film parce que j’aimais la posi-très révélatrice de la positionTrès précis. C’est une rencontretion de la petite fille. d’Alberto Sordi : c’est aprèsentre le grand capitalisme etFiche Ufoleis que la vieille ait subi une ten-le sous-prolétariat. Le servi-tative de vol : il court à la villalisme est aussi un idéalisme. en craignant qu’elle soit morteElle s’amuse avec les sous-pro-BIOGRAPHIE et que son espoir de devenirlétaires comme le chat avec la Architecte de formation, Luigi riche soit fini. Elle a une atti-souris. Comencini s’intéresse tout d’abord tude très noble envers les deux au patrimoine du cinéma italien, pauvres types qui ont tenté leComment avez-vous utilisé la participant à un programme de cambriolage avec une grandemusique ? conservation des films (dont il maladresse. Sordi se solidariseIl y a deux thèmes. Il y a un est par ailleurs un grand collec-avec elle et dit que ce sont desmotif populaire romain qui tionneur), avant de devenir scéna-ignorants qui ne savent pas ceaccompagne les états d'âmes riste (pour Lattuada et Germi) et qu’ils font. Il se place tout dede l’enfant et les moments de assistant réalisateur. Il s’essaie suite du côté de la riche con-la vie dans le bidonville. Par ensuite à la réalisation avec quel-tre ses camarades du bidon-rapport à la situation politi-ques courts métrages. En 1948, il ville. Il croit être plus malin queque italienne il est intéressant met en scène son premier long, les autres et pouvoir se tirer deque vous montriez que seuls une fiction intituléeDes nouveaux la misère. Il vit de cette fausseles enfants ont une vision juste hommes sont nés. Après quelques sympathie que la vieille damedu combat à mener pour sortir drames (La traite des blanches) lui accorde.de la misère. et une version d’Heïdi réalisée C’est une attitude personnel-en Suisse, le cinéaste connaît son L’enfant, qui est la nouvellele que j’ai envers l’enfance. premier succès avecPain, amour génération, est la seule qui soitJe me suis rendu compte que et fantaisie(1953). (…) assez terroriste pour tuer, etc’est une attitude constante Si le cinéaste se plaît dans la c’est ce qui est passionnant. quej’ai envers l’enfance et que comédie de mœurs (La belle de Terroriste, c’est peut-être tropl’on retrouve par exemple dans Rome avecAlberto Sordi, l’un de fort, mais elle a un sens précisPinocchio. L’enfant c’est le réel, ses comédiens fétiches), il se de la réalité, elle voit les cho-le concret tandis que son père montre tout aussi pertinent dans ses comme elles sont, elle neGepetto c’est le rêve, l’illusion. le drame historique (La Grande vit pas dans la même illusionJustement j’avais écrit dans les Pagaille…). Après avoir sacrifié que safamille et tout le tissuquelques lignes que l’on m’avait à la mode des films à sketches social du bidonville dans lequeldemandées pour la brochure de et réalisé l’ultime volet de la elle se trouve illusion qui lespresse : si l’enfant exige de son saga DonCamillo (Don Camillo en porte tous à la folie, comme àpère qu’il sorte du ventre de Russie), Comencini s’impose défi-la fin. Il y a une scène quandla baleine et affronte de nou-3
Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France, qui produit cette fiche, est ouvert au public du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30 et le vendredi de 9h à 11h45 et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com Contact: Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26 g.castellino@abc-lefrance.com nitivement comme un grand duDe nouveaux hommes sont nésCasanova, un adolescent à Venise cinéma italien avecL’IncomprisL’imperatore di Capri 1949Le aventure di Pinocchio1972(1966), un mélodrame bouleversantPersiane chiuse 1951Les aventures de Pinocchio sur les souffrances de l’enfan-Volets closLo scopone scientifico ce. Quelques comédies plus tardLa tratta delle biancheL’argent de la vieille 1952 (…), il met en scène un somptueuxLa traite des blanchesDelitto d’amore 1974 Casanovaet une audacieu- (1969)La tvaligia dei sogni 1953Un vrai crime d’amour se et rugueuse adaptation de LesMio Dio, come sono caduta inPane, amore e fantasia Aventures de Pinocchio (àamour et fantaisiemille Pain,basso !lieues de la joliesse de Disney),Pane, amore et gelosia 1954Mon Dieu, comment suis-je tom-réalisée pour la télévision puisPain, amour et jalousiebée si bas ? exploitée au cinéma dans une ver-La bella di Roma 1955La donna della domenica 1975 sion raccourcie. Une nouvelle fois,La belle de RomeLa femme du dimanche l’enfance est au cœur du film.La finestra sul luna park 1956Signore e signori, buonanotte1976 Comencini creusera ce thème quiTu es mon filsMesdames et Messieurs, bonsoir lui est cher avecEugenio(1980) etMariti in città 1957Basta che non sisappia in giro ! Un enfant de Calabre(1987).Mogli pericoloseépisode L’equivoco 1958 En 1972, Comencini livre un modè-Und das am Montag morgen 1959Quelle strane occasioni le de comédie satirique,sorpresse de l’amoreL’Argent Lefiancée de l’évêque La de la vieille, une charge du rareTutti a casaépisode L’ascensore 1960 virulence contre les injustices deLa grande pagailleIl gatto 1977 classes(…). A la fin des années 70,A cavallo della tigreQui a tué le chat ? 1961 le cinéaste, en pleine possessionA cheval sur le tigreL'ingorgo, una storia impossibile1979 de ses moyens, signe quelques-Il commissario 1962Le grand embouteillage uns de ses plus grands films. SaLa ragaza di Bube 1963Voltati Eugenio 1980 filmographie s’enrichit alors deLa ragazzaEugenio drames sociaux acerbes (Tre notti d’amoreUn Vrai 1964Cercasi Gesu 1982 crime d’amourEpisode Fatebenefratelli) à l’humour grin-L’imposteur çant (La Femme du dimanche),La mia signoraCuore 1983 mais également de comédies d’an-Episode EritreaLa Storia 1985 thologie (le choralLe bamboleGrand embou-Un ragazzo di Calabri 1987 teillage). (…)Les poupéesUn enfant de Calabre www.festivalcineitalien.com/2008/Episode il trattato di EugeneticaLa bohème lo-scopone-scientifico.htmlIl compagno Don Camillo 1965Buon Natale, Buon Anno 1989 Don Camillo en RussieJoyeux Noël, Bonne Année La bugiardaMarcellino 1992 `Le partage de Catherine Incompreso 1967 FILMOGRAPHIE Documents disponibles au France L’incompris courts métrages : Italian Secret Service 1968 Revue de presse importante La Novelletta 1937 Les Russes ne boiront pas de coca Positif n°203 Bambini in Città 1946 cola Cahiers du cinémma n°272 Senza sapere niente di lei 1969 Mensuel du cinéma n°11 Longs métrages : Imfanzia, vocazioneeprime esperien-Proibito rubare 1948 ze di Giacomo Casanova veneziano 4
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