L’Esclave de l’amour de Mikhalkov Nikita
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

L'esclave de l'amour
F de Nikita Mikhalkov
FICHE FILM
Fiche technique
URSS - 1976 - 1h35
Réalisateur :
Nikita Mikhalkov
Scénario :
Andreï Mikhalkov-
Konchalovski
Friedrich Gorenstein
Musique :
Edouard Artemiev
L'esclave de l'amour
de l’acteur-vedette Maxakov, avoir rejointRésumé
Interprètes : le clan des "rouges ". Un jour, même, il lui
confie une bobine de pellicule, pourElena Solovei Chassé de Moscou par l’avancée de la
qu’elle la cache. Ce film contient des(Olga Nikolaievna Voznissenskaia) révolution bolchévique, c’est sous la dou-
images de massacres perpetrés contre le
ceur du ciel de Crimée que, en 1917, conti-
peuple, et à leur vue Olga découvre uneAlexandre Kaliaguine nue de fleurir le cinéma muet de l’époque
autre vision du monde, de son monde. Un
tsariste, avec son cortège de produits sen-(Le réalisateur)
jour, elle tire sur le policier du contre-
timentalo-orientalistes parfaitement insi-
espionnage... avec une balle à blanc !Rodion Nakhapetov pides. Bien sûr, de temps en temps, des
Pototsi est tué par ce dernier, en pleine
nouvelles alarmantes parviennent de la(Pototsi, le photographe) place publique, dans l’indifférence totale.
capitale ou d’ailleurs, et un ami affolé
Seule sur un tramway qui avanœ dans une
débarque parfois du train, tout heureux
course folle, Olga prend conscience d’un
d’avoir pu récupérer quelques milliers de
abîme... Des cavaliers la poursuivent, ce
mètres de pellicule. Mais cela n’empèche
sont des "blancs"…
pas Olga Vozniessenskaia, jeune femme
adulée et choyée, d’être la vedette-idole
Critiquede ces films, dont le tournage est perturbé
seulement par la venue, épisodique, d’un
officier de police en mal de révolution- Bien sûr, un certain manichéisme est enco-
naires à arrêter. L’amour entre dans la vie re de mise ici; il y a les "bons" révolution-
d’Olga en la personne d’un jeune opéra- naires, et il y a les autres, les "mauvais",
teur, Pototsi. Celui-ci se révèle à l’instar sinon mauvais du moins dérisoires. Entre
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les deux: Olga, petite âme perdue, éga- Malgré un titre diablement prometteur, Solovei (Olga). Mais s’il excelle dans le
rée, dans un tourbillon qui la surpasse et L’esclave de l’amour ou un drame gros plan et l’approche intimiste de ses
la dévore. Un être fragile, représentation poignant du cinématographe n’est personnages, N. Mikhalkov semble
idéale de la petite star, idole des foules. pas une parodie, c’est au contraire un impuissant quand il tente de restituer le
du bon peuple, avant que le cinéma mélodrame très sérieux. climat général d’un tournage de cinéma
russe ne devienne le vivier de chefs- Nikita Mikhalkov (le frère d’Andrei au début du siècle. Toutes les scènes
d’œuvre que désormais l’on connaît Mikhalkov Kontchalovski, scénariste de d’ensemble sont malhabiles, sans vie,
dans le monde entier. Personnage tche- ce film, et, on s’en souvient, réalisateur très artificielles. Pour créer un semblant
kovien, tout comme l’ensemble du film en 1966 d’un très beau film Le premier d’animation on se borne le plus souvent
qui, au-delà de cette demarcation idéo- maître) signe ici son second long métra- à faire traverser le champ par des com-
logique, est aussi et surtout une très ge parses à qui l’on a dû dire de paraître
belle pièce cinématographique, remar- 1917 en Crimée. Une équipe de cinéma affaires. Tout cela manque de direction,
quablement écrite par Andreï Mikhalkov tourne sans passion un mélodrame bour- de métier, donne une impression pénible
Konchalovski lui-même cinéaste très geois conventionnel. A la même époque, de remplissage.
apprécié et frère du réalisateur Nikita la révolution embrase Moscou. Olga On reste en somme très partagé à
Mikhalkov. C’est avec une très grande Voenesskaïa, la vedette du film, une l’issue de la projection, I’ensemble res-
sensibilité que ces auteurs retracent les étoile du cinéma muet, est confrontée à tant peu convaincant. Pourtant l’oeuvre
tourments de la Russie en 1917, la force la réalité de la lutte révolutionnaire. n’est pas indigne ni négligeable et il
du film résidant dans les contrastes C’est par amour, plus que par une véri- existe des moments très forts, des
entre une apparence de douceur de table prise de conscience politique séquences prenantes... Il paraît que le
vivre, ensoleillée et insouciante, et un qu’elle aidera l’opérateur Potoski, un réalisateur a connu des problèmes pour
arrière-plan dramatique jamais appuyé militant révolutionnaire, à cacher les ce tournage, qu’il est venu travailler sur
mais omniprésent. bobines tournées clandestinement et le film qui avait été très mal démarré
Olga est ainsi l’élément parfait de tran- révélatrices des forfaits perpétres par par un autre, qu’il a dû tout reprendre à
sition entre deux situations historiques, les troupes tzaristes. zéro alors que le budget avait été pour
sa fragilité la rend quotidienne, touchan- Potoski est découvert puis abattu. Les moitié dépensé. Cela explique peut-être
te et convaincante. C’est par elle que communistes le vengeront en exécutant certaines faiblesses étonnantes, par
tout est vu, senti, vécu. Par cette subjec- le responsable local de la répression. exemple une scène tournée en noir et
tivité est éludé tout aspect documentai- Olga, dénoncée par un conducteur de blanc (je ne parle pas des plans sensés
re; il serait vain de vouloir trouver dans tramway, restée seule dans un wagon représenter des actualités et où le noir
ces images un témoignage ou une livré à lui même et dévalant les rails, est et blanc se justifie), celle de l’attaque du
reconstitution fidèles dans un discours prise en chasse par une escouade de studio par les révolutionnaires et de
direct. Ironiquement intitulé comme cavaliers cosaques. l’exécution du sbire tzariste. S’il y avait
aurait pu l’être un des produits de cette Sur ce scénario, qui en vaut un autre, N. là une intention d’auteur, j’avoue être
époque, L’esclave de l’amour est un Mikhalkov a construit un film ambitieux passé complètement à côté de sa signi-
film sur l'illusion, sur l’apparence. Plus mais très inégal dont le principal mérite, fication.
qu’une description critique du cinéma en outre un effort d’esthétisme souvent Christian Bosséno
tant que tel. Rôle de l’image, tantôt ma- gratuit (la scène finale, pourtant chargée
chine à rêves abêtissants, tantôt outil de de réminiscences cinématographiques, On n’en finit pas, au sein de la cinéma-
lutte (la bobine de Pototsi). Tragique sauve le maniérisme appliqué de tographie soviétique, de célébrer direc-
ironie: c’est avec une balle à blanc, l’image très, on excusera la comparai- tement ou non, la Révolution d’Octobre.
comme dans les films, qu’Olga croit son, à la David Hamilton et le film Seule change, avec le temps, la nature
tuer le policier. Jusqu’a l’assassinat de s’achève sur un morceau de bravoure), des approches, et surtout le choix des
Pototsi qui se déroule comme une reste le portrait psychologique des prin- situations évoquées. Il importe moins,
scène de tournage, mais là la balle (les cipaux protagonistes (la "star" éthérée, aujourd’hui, de célébrer un événemen-
balles) est (sont) réelle(s). vulnérable mais pathétique et avide de tiel d’ordre historique, assez bien connu
Voilà une œuvre aussi réussie que dis- comprendre et surtout le réalisateur lu- et magnifié, que de ressusciter les
crète, signe d’un heureux renouveau cide mais velléitaire). ondes de choc d’une révolution restant,
dans le cinéma soviétique. Deux comédiens de talent servent admi- à bien des égards, exemplaire.
Gilles Colpart rablement le discours du film: Alexandre C’est le propos de ce film de Nikita
Saison Cinématographique 1979 Kaliaguine (le réalisateur) et Elena Mikhalkov, qui ajuste sa vision déli-
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
bérément en marge de l’habitude et la mort du caméraman, I’intrusion des Exercice ou insignifiance du style
carrément au-delà de l’épicentre de la révolutionnaires sur le plat

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