L’esprit du vent de Liddle Ralph

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• Langue: Français

Extrait

LÕesprit du vent The spirit of the wind de Ralph Liddle FICHE FILM Fiche technique

USA - 1978 - 2h07

RÈalisateur : Ralph Liddle

ScÈnario : Ralph Liddle, John Logue dÕaprËs la nouvelle de George Attla

Image : John Logue

Musique : Buffy Sainte Marie

InterprËtes : Pius Savage (George Attla) George Clutesi (le pËre) Chief Dan George (Moses Paul) Rose Attla Ambrose (la mËre) Eileen Newman (Marie enfant) Louis Ambrose (Robert enfant) Phyllis Attla (Marie) Curtis Erhart (Robert)

Au cÏur de l'Alaska sauvage, George Attla et sa famille vivent, au rythme des saisons, du troc, de la chasse, de la pÍche et du piÈ- geage. AgÈ de douze ans, George apprend, comme tant d'autres enfants avant lui, les rudiments des techniques qui lui permet- tront, ‡ son tour, de vivre. Mais un beau jour, George ressent une violente douleur au genou. Se dÈcidant enfin ‡ en parler ‡ son pËre, celui-ci le conduit en traÓneau ‡ l'hÙpital de Tanana, distant de 1 500 kmÉ Les mÈdecins diagnostiquent une tubercu- lose osseuse qui va rendre nÈcessaire un

 Huslia, guÈri, mais il est cependant marquÈ ‡ vie comme l'atteste son boitement. ConfrontÈ ‡ une autre culture, au monde "civilisÈ", il Èprouve quelques difficultÈs ‡ se rÈadapter. RÈsolu ‡ surmonter son infir- mitÈ, il se passionne pour les courses de traÓneaux, et monte un attelage ‡ partir de Jarvi, un chien de tÍte un peu fou que lui a vendu le vieux Moses. MalgrÈ les premiers Èchecs, George persÈvËre. Avec l'aide de son pËre, et l'appui matÈriel de Obie, l'Èpi- cier du village, il s'inscrit au Championnat du monde d'AnchorageÉ

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D O C U M E N T S

Critique

Voici ‡ l'Ïuvre le mÍme type de sÈduc- tion que dansl'Etalon noir: une conquÍte sans complexe de tout specta- teur ayant une enfance quelque peu boy-scout, des lectures deCroc Blancou de CurwoodÉ Dans cet Alaska glacÈ, un Indien au genou raide devient, quand mÍme, champion de course en traÓneau : prÈtexte ‡ paysages magnifiques, riviËres en dÈb‚cle glaciaire, et des chiens, et des chiensÉ Comme disait ‡ peu prËs un personnage deHair{le film}, je ne suis pas zoophile, mais si c'Ètait ce grand blond aux yeux bleusÉ Bien s˚r, n'y cherchez surtout pas une Ètude sociologique sur le choc des civili- sations dans le Grand Nord, c'est prati- quement, sur ce plan, un Èquivalent d'Epinal. {É) Paul-Louis Thirard

Positif n∞243

La vie de George Attla, Indien trappeur et pÍcheur du nord de l'Alaska, devenu champion du monde de courses de traÓ- neaux ‡ chiens. De son initiation, par son pËre, ‡ la vie du Nord, ‡ la pÍche et ‡ la trappe, jusqu'‡ sa premiËre victoire ‡ Anchorage,L'esprit du ventretrace son trajet. (É) Le moindre mÈrite du film n'est d'ailleurs pas de, simplement, donner ‡ voir cette vie apparemment hors du temps, ces gens pour lesquels rien, ou presque, ne semble avoir changÈ depuis James Olivier Curwood. Au risque de cÈder au clichÈ, on est tentÈ d'Ècrire que l'Alaska est bien le personnage central du film, et sans doute n'est-il en ce sens pas fortuit que le chef opÈrateur ait col- laborÈ au scÈnario. DÈterminants Ègale- ment dans l'impression ressentie tout au long du film, les visages inconnus, authentiques, des interprËtes. Quant ‡ Chief Dan George, qui fut notamment le ÒOld Lodge SkinsÓ deLittle Big Man, et au vieux routier Slim Pickens (Obie, le

propriÈtaire du comptoir), ils s'intËgrent parfaitement, en total accord avec leurs partenaires. La rÈussite plastique que constitue le film ne serait par ailleurs pas complËte sans les chansons de Buffy Sainte-Marie, remarquablement utilisÈes. Une telle unitÈ permet de faire passer au second plan la relative minceur du scÈnario. Le film se perd un peu, ‡ l'ima- ge du personnage, lorsque celui-ci, plon- geur dans un restaurant chinois, essaye de s'adapter ‡ la ville, et sans doute n'est-ce pas entiËrement un hasard si la partie a priori la plus spectaculaire, la course de traÓneaux, s'avËre en dÈfiniti- ve la moins rÈussie. Le film est certes aussi dans cette vic- toire que remporte George Attla sur la maladie et sur lui-mÍme, mais ce n'est pas forcÈment ce qu'on retiendra de lui. L'esprit du vent Èquivaut ‡ une plongÈe dans un univers rare, ‡ un temps de res- piration. Ce ne sont sans doute pas l‡ des arguments dÈcisifs, susceptibles de permettre au film de s'imposer rÈelle- ment auprËs d'un public ayant certaine- ment un peu perdu le go˚t de tels spec- tacles, et il est s˚r qu'il a fallu au distri- buteur une bonne dose de courage pour se lancer dans l'aventure. Mais le film existe.

Pascal MÈrigeau Revue du cinÈma n∞363

Les courses de traÓneau - frissons au pays des neiges -

En montrant que la passion et le coura- ge pouvaient permettre de triompher, George Attla a donnÈ ses lettres de noblesse ‡ la course de traÓneau. Cette discipline nÕen est pas pour autant nou- velle. Au siËcle dernier, les hommes tra- versaient dÈj‡ les immensitÈs nei- geuses : cÕÈtaitpour pister le gibier ou pour dÈplacer leur communautÈ.

AujourdÕhui, le traÓneau et son attelage ne sont plus guËre utilisÈs que pour le plaisir du sport ; un sport difficile qui se pratique dans des conditions clima- tiques particuliËrement Èprouvantes, mais qui fait la joie des amoureux du frisson et de lÕaventure ! Dans un article du Figaro Magazine paru en mars 1981, Jean-NoÎl Poisson dÈcrypte les us et coutumes de cette discipline, ‡ une Èpoque o˘ elle sÕest mise ‡ envahir le monde : face ‡ certaines courses dÈpas- sant les cinq cents kilomËtres sur les neiges dÕAlaska, des pays comme la Suisse et lÕAllemagne se sont pris de passion pour des compÈtitions plus modestes, souvent ÈtalÈes sur trois jour- nÈes, et au cours desquelles les partici- pants emmËnent entre trois et douze chiens, selon la catÈgorie dans laquelle ils concourent.

diffÈrents types de chiens de traÓ- neau

´Les races utilisÈes pour les courses sont assez diverses, mais la plus rÈpan- due demeure malgrÈ tout celle des hus- kies : des bÍtes inquiÈtantes avec leur tÍte triangulaire, leurs yeux trËs clairs au sein dÕun masque de poils noirs. Ce sont de vÈritables fauves, drapÈs dans une Èpaisse fourrure, la queue en panache. Originaire de SibÈrie, le husky aurait dÕailleurs du sang de loup dans les veines. Il a ÈtÈ domestiquÈ, il y a deux mille ans, par les Esquimaux du nord de la SibÈrie. CÕest sans aucun doute le plus rapide des chiens de traÓ- neau. Il y a aussi des groÎnlandais, dont la ressemblance avec le husky est assez frappante. Il est nÈanmoins plus massif et sa rÈsistance ‡ lÕeffort en a fait un excellent chien de traÓneau. Il fut le compagnon dÕaventure de lÕexplorateur Paul Emile Victor qui lÕintroduisit, en France, en 1936. LÕalaskan malamute est aussi une race de chiens particuliËre- ment recherchÈe pour ces courses. On le reconnaÓt surtout ‡ son masque aux des-

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D O C U M E N T S

sins symÈtriques. Puissant, rÈsistant, il peut courir entre quinze et vingt mille kilomËtres par hiver. En revanche, il demeure un peu lent en course. Le samoyËde, pour sa part, est le chien qui sÕintËgre le mieux aux dÈcors enneigÈs : sa robe blanche semble parfaitement assortie ‡ la neige quÕil affectionne par- ticuliËrement. La race la plus rare enfin - mais pourtant pas la plus convoitÈe - est celle du laÔka, un excellent coureur ! Originaire de SibÈrie, il nÕen existe en Europe de lÕOuest que trois exemplaires ! Il ressemble lui aussi au husky, mais son pelage est beaucoup plus foncÈ.ª

une Èpreuve de vitesse, mais pas seulementÉ

Il nÕest pas rare que les participants par- tent en reconnaissance avant la course afin de mieux apprivoiser les spÈcificitÈs de chaque parcours et de pouvoir y faire face avec plus de rapiditÈ et de finesse. En effet, pentes, cÙtes, tournants et obs- tacles en tous genres doivent se nÈgo- cier avec un talent particulier. De mÍme lÕÈtat de la neige, poudreuse, gelÈe ou autre, constitue-t-il une information ‡ connaÓtre. Car une course rÈussie nÕest pas uniquement une question de vites- se : il faut aussi gÈrer lÕÈquilibre de son attelage (les chutes ne sont pas rares), organiser son Ènergie en mÈnageant des pauses. Si certaines compÈtitions lais- sent les concurrents courir en pleine nature pendant des centaines de kilo- mËtres et dÈsignent le vainqueur comme Ètant le premier ‡ franchir la ligne dÕarri- vÈe, dÕautres se jouent contre la montre, sur une dizaine de kilomËtres, avec dÈparts toutes les trois minutes.

1,2,3... Go !

´Les fauves sont l‚chÈs et, dans un tour- billon de neige, le traÓneau semble dÈcoller et les tout premiers kilomËtres sont parcourus ‡ une vitesse dÈpassant bien souvent les 40 km/h ! Au bout de quelques minutes, nÈanmoins, la fougue des chiens retombe quelque peu et lÕattelage atteint alors sa vitesse de croisiËre (30 km/h, environ). CÕest ‡ par- tir de ce moment que le muscher [terme spÈcialisÈ pour dÈsigner le conducteur du traÓneau] doit faire preuve de tout son savoir et son expÈrience pour tirer le meilleur parti de ses chiens. Debout sur les patins du traÓneau, il accompagne les accidents de la piste, ployant sur ses jambes comme un skieur. Il doit sans cesse hurler ses ordres ‡ lÕattelage : ´Chi ! Chi !ª pour virer ‡ gauche, ´R‚‚ ! R‚‚ !ª pour aller ‡ droite, ´HÙÙ ! HÙÙ !ª pour sÕarrÍter et ´Go !ª pour aller en avant. En fait, les ordres sÕadressent principalement au chien de tÍte. CÕest lui qui guide vÈritablement lÕattelage, les autres nÕÈtant l‡ que pour tirer.ª

un spectacle riche en Èmotions

La bÍte noire de tout conducteur de traÓ- neau en pleine course ? LÕaccident, bien Èvidemment. Dans ce cas l‡, le muscher est ÈjectÈ et les cordes qui le relient ‡ lÕattelage sÕemmÍlent. Le danger est que les chiens continuent sur leur lan- cÈe. CÕest pourquoi une ancre est prÈvue afin que le meneur puisse la lancer dans la glace afin de stopper son Èquipage. Si un chien se blesse, le rËglement stipule que le conducteur le charge sur le traÓ- neau afin de reprendre sa course. Ce genre dÕincident nÕarrive pas tous les jours, heureusement ; et les courses de traÓneau tirÈes par des chiens demeu- rent bel et bien ce spectacle au grand air qui fait frÈmir aux quatre coins du monde des centaines de spectateurs passionnÈs. Dossier de presse

Le rÈalisateur

Spirit of winda ÈtÈ prÈsentÈ dans la SÈlection "Un certain regard" au Festival de Cannes 1979. AprËs avoir rÈalisÈ plu- sieurs courts mÈtrages, documentaires ou de fiction, Ralph Liddle conÁoit le projet d'un film sur la vie de George Attla au dÈbut de 1977. Se basant sur le rÈcit autobiographique du plus grand champion de courses de traÓneaux ‡ chiens, il obtient le soutien financier de la Doyon, une compagnie de production totalement indienne, et tourne sur les lieux mÍme de l'histoire, en Alaska. A l'image de Dennis Hopper, Buffy Sainte Marie, qui a composÈ la musique et les chansons deLÕesprit du ven,t s'est toujours efforcÈe de dÈfendre et de perpÈtuer la culture indienne. Pour le cinÈma, elle a Ècrit les musiques de Performance, avec Mick Jagger, de Soldat bleu, de Ralph Nelson, et a mÍme jouÈ un petit rÙle pour Stuart Hagman dansDes fraises et du sang. Dans le rÙle de George Attla, Pius Savage Jr. qui continue de vivre en Alaska, dans la plus pure tradition indienne. AvecL'esprit du vent, il effectue ses grands dÈbuts au cinÈma et dans le monde du spectacle! Cette fiche est issue de la sÈrie n∞104 de la collection des fiches de monsieur CinÈma (104/04) www.mcinema.fr

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