La cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet
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Description

Fiche technique du film " La cité des enfants perdus " -
Produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

La citÈ des enfants perdus FICHE FILM
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
cerveau du nabab, les siamoises d Freaks, le Dracula de lÈgende auquel Emilfork fait directement allusion) d'autres plus originaux comme les si clones de Dominique Pinon qui passen leur temps ‡ rechercher l'original e qu'un truquage hallucinant nous propos parfois dÈmultipliÈs dans le mÍme plan Car, bien entendu, pour ces maÓtres d l'effet spÈcial, tout est affaire de dÈcor Celui du film est parfaitement somp tueux, comme l'est une photo monochro me ÈclairÈe et cadrÈe au millimËtre voire une sÈrie de truquages qui nou chavirent, du grandiose (la proue colos sale d'un navire baptisÈ MÈliËs) a macroscopique (les puces tueuses tÈlÈ guidÈes et dotÈes d'un aiguillon artifi ciel). C'est peut-Ítre dans ce caphar na¸m d'idÈes brillantes mais Èparses e de procÈdÈs redondants (Emilfork systÈ matiquement filmÈ au grand angle) dans cette visite guidÈe d'un musÈ Tussaut moderne style o˘ le comÈdie est rÈduit ‡ l'Ètat de simple matiËr mallÈable que rÈsident les limites d'un sÈrie de tableaux sans vÈritable structu re dramatique. Plus encore que dan Delicatessen, nous sommes en fac d'un cinÈma thÈorique, synthÈtique dangereusement abstrait, aussi moder ne dans ses procÈdÈs visuels qu'il es primitif dans sa forme narrativeÉ Jacques Zimme La saison cinÈmatographique 199
Krank (en allemand, cela signifie Òmala deÓ), interprÈtÈ par Daniel Emilfork q sait, comme nul autre, objectiver l'Ètran getÈ de son visage ÈmaciÈ, Krank, es un handicapÈ mental sans imaginaire sans rÍves. La carence est si essentiell qu'elle le fait vieillir ‡ rythme accÈlÈrÈ Ogre de fantaisie, il ne dÈvore pas l chair de ses proies mais leurs songes En outre, pas trËs malin, il effraie telle ment ses victimes qu'elles n'ont que de cauchemars ! Quand on le dÈcouvre
hurle de terreur sur son siËge de dentis-te avec casque ‡ Èlectrodes pilleuses de fantasmes juvÈniles. Sa frayeur se com-munique ‡ ses serviteurs, tous iden-tiques, et tous prÈoccupÈs par le besoin de connaÓtre Òl'originalÓ. Leur Origina celui dont ils sont les clones. Le seul Dominique Pinon, proprement gÈnial dans la dÈmultiplication, les incarne tous. Des clones (pas des apÙtres), une mËre naine, aux yeux immenses et ‡ la mater-nitÈ toute thÈorique (c'est elle la pour-voyeuse d'enfants de Krank), telle est la faune peu biblique du lieu de l'horreur. Une autre prÈsence y rËgne avec Krank, c'est le cerveau Irvin. Il flotte dans les oligo-ÈlÈments d'un aquarium qui parle et qui voit. Dans le laboratoire de Krank, il est ‡ la place d'honneur, et, contraire-ment ‡ la convention du fantastique, il n'est pas malÈfique. Il envoie ‡ la mer une sorte de pneumatique rouillÈ conte-nant un message de reprÈsentations mentales baladeuses et explosives comme une traÓnÈe de poudre. Elles mettent les victimes en lutte contre l'ogre, sur sa piste. Tout de sarcasme et de raison, Irvin est un Ítre suprÍme tel que l'on aimerait que Voltaire l'ait ima-ginÈ. Rose, mou, palpitant comme un coeur, il estlÕintelligence. Une intelli-gence universelle qui ne saurait rester captive du mÈchant Krank. A l'instant de l'explosion finale, Irvin s'embarque avec les rescapÈs : il participe de leur destin. On est loin de la mystique chrÈtienne et de sa gr‚ce arbitraire.La citÈ des enfants perdusÈmane du cartÈsianis-me et d'une rationalitÈ aussi allËgre quÕamËne. Alors, pourquoi ce titre trompeur ? EvoquÈ lors de la sortie, en mai 1991, de Delicatessen, il a une histoire. C'est le titre du premier scÈnario (aprËs des courts mÈtrages notoires) de Jeunet et Caro. ScÈnario, ont-ils expliquÈ, plein de Òtrucs trop chersÓP(ositif n∞364 - juin 1991). Sages, nos plaisantins inspirÈs ont su alors battre en une retraite stra-
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Delicatessen. Leur rÈcompense pour le second film est un budget considÈrable, dont les effets heureux (des effets spÈ-ciaux en particulier, aussi impeccables que nÈcessaires) abondent dansLa citÈ des enfants perdus, formule qu'il e˚t ÈtÈ, aprËs un parcours si obstinÈ, trop ingrat de renier. L'univers premier (ÒoriginalÓ comme lÕoriginal barbu des clones) de Jeunet et Caro est celui des contes de Perrault, des visions de Jules Verne, de leurs illustrations - via Tardi peut-Ítre - par Gustave DorÈ ou Hetzel. LÕabsence est frappante, dansLa citÈ des enfants perdus, de connotations anglo-saxonnes de cimetiËres nocturnes, de ruines gothiques, de monstres buveurs de sang (ici, lorsque Krank se colle des canines de vampire, il fait pitiÈ). La plateforme de Krank sur ses hauts piliers plantÈs en mer se dÈtache sur l'Ènorme cercle lunaire : c'est une image qui invite ‡ la comparaison avec l'excel-lent film de Henry Selick,LÕÈtrange NoÎl de monsieur Jack. Les person-nages difformes de ce film d'animation, et un dÈsenchantement gÈnÈralisÈ, y suscitent un sentiment de dÈchirement, comme si ses univers - celui des dÈlices et celui de l'atroce - Ètaient irrÈmÈdia-blement sÈparÈs. Rien de tel chez Jeunet et Caro qui, certes, cultivent la cruautÈ, mais tempÈrÈe par l'humour. Leurs univers fantasmatiques et antago-nistes communiquent. Ils sont l'objet de transferts affectifs et de cheminements initiatiques. Le Petit Chaperon rouge rencontre le loup (ici deux mÈgËres sia-moises et meurtriËres qui vendent les enfants aux sbires de Krank), mais, aidÈ par des amis, il survit. A la maniËre du Petit Poucet, ou plus encore d'Ariane, Miette, la fillette qui explore l'antre de l'ogre, est reliÈe par un fil de laine ‡ l'adulte qui la protËge. Lorsqu'elle se risque aux expÈriences qui libÈreront le petit garÁon dont l'imaginaire est dÈtroussÈ par Krank, elle franchit tous les ‚ges de la vie en tentant d'atteindre '
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de dÈlivrance. Finalement, elle Òtire l chevillette, la bobinette cherraÓ, et le malÈfices cessent. Le manichÈism n'est pas de mise : dans le monde d mal, Irvin est le bien, dans celui de humains, les siamoises sont le mal. Le univers sont hÈtÈrogËnes, donc intrinsË quement mouvants et dÈbordant de l'u ‡ l'autre. DËs lors, aucun danger ne peu Ítre fatal. C'est une banalitÈ, mais Jeunet et Car nous la rappellent : le conte structure l personnalitÈ. Ils utilisent donc avec cir conspection la terreur qu'ils dÈsamor cent en la ponctuant de dÈtails triviau ou enjouÈs (une bouse de vache dans l foule des pËres NoÎl, le rot de l'enfan glouton, une puce et une larme gÈantes des dÈglutissements de mouettesÉ). La figure obligÈe de la chute dans la gueul de l'enfer est subvertie par le gag : le hÈros dÈgringolent par une trÈmie plein de charbon, et perturbent une assem blÈe de bourreaux confite en dÈvotio pour un f¸hrer gourou. Pourtant, Jeunet et Caro ne plaisanten pas avec la nÈcessitÈ de l'anxiÈtÈ. On s souvient que la contrebassiste d DelicatessenÈtait myope : manifeste ment tourmentÈs par la question de l vue, nos auteurs associÈs en rajouten dans l'emploi d'objectifs hypertro phiants, d'angles de prises de vue expressionnistes et de contre-plongÈe acrobatiques. Tout ce qui peut dÈstabiliser la percep tion classique des perspectives et d l'espace est mis en Ïuvre, au point d'Ítre intÈgrÈ au matÈriau narratif. C'es la raison d'Ítre des personnage d'aveugles, dont un oeil est dotÈ d'un grosse pustule optique. Ils enlËvent le enfants pour la naine de Krank. DansLa jetÈe,Chris. Marker avait dÈj pensÈ ‡ ce type d'homoÔdes impla cables, instruments du tragique de l condition humaine piÈgÈe par le temps. L'onirisme de Jeunet et Caro est indiffÈ rent ‡ l'inquiÈtude qu'inspire le temps avec leur objectif surajoutÈ, le aveugles ont une vision verd‚tre, ligneu
se et radiographique de la rÈalitÈ. HallucinÈ, leur guide suprÍme (admi rable Serge Merlin) la qualifie avec dÈdain du nom d'ÓapparenceÓ. Il prÍch la destruction de ces prothËses qui fon voir trop profond : jusqu'‡ la mort mÍme. A l'aise dans l'exubÈrance de leur visions, Jeunet et Caro Èprouvent de l'aversion pour ces malvoyants fascinÈs par le nÈant. Ils les empilent dans la cale Ètroite d'un grand navire, qui ren-voie ‡ celui dÕAmarcordet qui est aussi le lieu d'une fournaise infernale. Letimingprodigieusement calculÈ d film procure un plaisir intense. Une figu-re revient pÈriodiquement, celle d'un incident de hasard et de l'engrenage d mÈcanismes qui conduisent ‡ un rÈsul tat imprÈvisible. C'est ainsi que, sur le quai du port, le meurtre de la fillette es ÈvitÈ par un enchaÓnement extravagant d'abord, un accident de la circulation provoquÈ par la lumiËre dans une toil d'araignÈe entraÓne la crevaison d'un canalisation et une inondation (moins catastrophique que celle d Delicatessen) qui fait sortir les rats, lesquels font fuir les pensionnaires d'u bordel ; puis un court-circuit jette la ville dans l'obscuritÈ, ce qui fait tomber l'eau l'Ètrangleur. Plus drÙles encore sont les machines chËres ‡ Charly Bowers et ‡ Jean-Pierr Sentier, que la prÈsence de Rufus salu discrËtement. Impossible de rÈsister au rire que suscite celle qui taquine u molosse affamÈ. Elle est plus simple, mais plus comique que les machines ‡ suicide deDelicatessen: un vrai dis positif de maniaque abruti. Le film baigne dans une lumiËre d'en-trailles, la couleur des vieilles briques, de la tÙle rouillÈe, de l'eau Èpaissie par une marÈe noire permanente. Les dÈcor sont dÈrivÈs de l'Ëre industrielle du mÈtal lourd ‡ gros rivets, des charpentes en acier et des foules ‡ la mine dÈfaite des jours de dÈb‚cle. Le patrimoine ico-nographique de Jeunet et Caro dat d'avant l'‚ge de l'informatique et ses claviers aux touches molles. Leur seule
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faiblesse ‡ l'Ègard du contemporain-mode, c'est leur hÈros, une sorte de Forrest Gump de foire exhibÈ par un bonimenteur nommÈ Zampano. Ce crÈtin tendre n'a de singulier que son nom : One. Il est l'individu premier et primate auprËs de qui Miette fait son apprentissage des sentiments. La prÈ-sence de ce demeurÈ apparent sera tout de mÍme excusÈe parce qu'il a un fort accent d'Europe centrale. Qu'un Ètranger ‡ la prononciation incomprÈhensible soit le sauveur des enfants et de l'intelligen-ce de l'humanitÈ, voil‡ qui ne va pas dans le sens des pentes brunes qui atti-rent tant d'esprits haineux. Pour Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, les contes sont moraux et se racontent au prÈsent. FranÁoise AudÈ Positif n∞412 - juin 1995
Entretien avec le rÈalisateur
D'o˘ est nÈe l'idÈe du film? Au dÈpart, on avait envie de faire un film qui se dÈroule dans un port. Notre faÁon de procÈder, avec Caro, c'est de prendre une boÓte et de mettre des ingrÈdients dedans. Une petite fille avec un grand mec. Un port. Des appareils ‡ faire voir les aveugles. A la fin, on a une boÓte pleine de trucs et on se demande : ÒComment va-t-on redonner tout Áa ?Ó On construit l'histoire, Áa prend du temps.
Pourquoi ne pas lÕavoir tournÈ ‡ l'Èpoque ? Parce quÕen 82, on nÕavait pas les moyens de monter une production pareille. On a essayÈ, maisÉ Trop cher. Gaumont nous a ri au nez, par exemple. Deux ou trois producteurs plus tard, on s'est mis ‡ Ècrire un autre scÈnario.
Delicatessen? Non, un polar :110∞ en-dessous de zÈro. ' -
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ducteur a signÈ, puis a laissÈ tomber d jour au lendemain.
QuÕest devenu ce scÈnario? C'est devenu comme les avions sur le bases amÈricaines : on l'a dÈpecÈ. U ÈlÈment par-ci, un ÈlÈment par-l‡. On piquÈ des scËnes.
Quel est le budget deLa citÈ de enfants perdus? Environ 90 millions de franc Delicatessenen avait co˚tÈ 18.
Le plus gros dÈcor, c'est celui du portÉ On a cherchÈ un studio assez grand. Il fallu d'abord construire un bassin d 2000 mËtres carrÈs, et, il n'y avait que l studio de Babelsberg qui pouvait. Mai des raisons administratives nous en o empÍchÈ. On est allÈ ‡ Arpajon. On investi ce studio. On a construit des rue de 14 mËtres de hauteur, pas trË larges, et on a jetÈ des passerelles, de escaliers, des rabicoinsÉ On a rajoutÈ des pontons, des grues, des coques d navires gigantesquesÉ Et des machines ‡ vagues. Le dÈcorateur, Jea Rabas, a fait un boulot formidable.
Comment s'est rÈparti le travail, entr vous et Caro ? Aaaaaah ! La question ‡ 1 000 dollars CÕest assez simple, en fait. Les t‚ch sont assez sÈparÈes. JÕÈcris le scÈnar il sÕoccupe du visuel. Sur le plateau, partie direction artistique est plutÙt d son ressort. Le choix des couleurs, le dÈtails du castingÉ Chacun va vers ce quÕil sait mieux faire. Moi, les costum et les maquillages, cÕest moins m truc. Il est trËs vigilant sur les dÈtail Moi, je fais le dÈcoupage.
Des dÈsaccords ? ForcÈment un peu. L‡, on avait de l pression. Il y avait une garantie d bonne fin, donc pas le droit ‡ lÕerre On a eu un jour de retard sur cinq moi de tournage. CÕest un tour de force. Il y a beaucoup dÕeffets spÈciaux, au
Oui, cÕest Ènorme : il y a 150 plans tr quÈs et 17 minutes dÕeffets au total. L plus spectaculaires, cÕest les clones : il a un acteur qui joue cinq personnage identiques. Dans la mÍme image.
CÕest ce que faisait MÈliËs il y a 10 ans ! Exactement. CÕest merveilleux ! On n rien inventÈ ! Sauf que techniquement cÕest mieux. Il y a des puces en troi dimensions, crÈÈes par ordinateur comme les dinosaures deJurassi Park. Il y a des rÍves qui se matÈriali sentÉ Tout Áa, on lÕa fait en France. J vous assure que cÕest au moins aus fort quÕHollywood ? Les AmÈricains, j vous jure, vont Ítre ÈtonnÈs.(É) FranÁois Forestie AFCAE Avant-PremiËre - Mai 199
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Le rÈalisateur
1955 : il naÓt ‡ Roanne. 1973 : il a 18 ans lorsquÕil a le choc artistique qui va changer sa vie. Alors quÕil travaillait dans les PTT (il installait des centraux tÈlÈphoniques en provin-ce), un soir dans un bistrot des Vosges, il voit ‡ la tÈlÈvisionCÏurs de secoursde Piotr Kamler. Il commence par rÈaliser tout seul des courts mÈtrages dÕanimation. 1974 : aprËs sa rencontre avec Caro, il Ècrit en tant que critique dans Fantasmagorie(revue sur la bande des-sinÈe et lÕanimation dirigÈe par Caro), mais aussi dansCharlie Mensuelet Fluide Glacial. 1980 : il enchaÓne publicitÈs et clips. 1990 : il fait mÍme un peu de produc-tion. 1997 : Hollywood lui propose de rÈaliser Adams familymais il refuse. En revanche, il accepteraAliens IV.
Filmographie
Courts mÈtrages
LÕÈvasion1978 Le manËge1980 Le bunker de la derniËre rafale1981 Pas de repos pour Billy Brakko1984 Foutaises1989
Longs mÈtrages
Delicatessen1991 La citÈ des enfants perdus1995 Alien : la RÈsurrection1997 Le fabuleux destin dÕAmÈlie
Documents disponibles au France
Avant-PremiËre - Mai 1995 Positif n∞412 - juin 1995 La saison cinÈmatographique 1995
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