La mémoire des autres de Anguita-MacKay Pilar
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Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Nombre de lectures 91
Langue Français

Extrait

FICHE TECHNIQUE
SUISSE - 2006 - 1h27
Réalisation & scénario : Pilar Anguita-MacKay
Image : Acacio de Almeida Montage : Daniel Gibel, Jeanetta Ionesco
Musique : Mela Meierhans, Ada Mai
Interprètes : Marie-Josée Croze Julie Depardieu Nicolas Rossier Christophe Sermet Juan-Antonio Crespillo Silvia Barreiros Edmée Croset Aurelie Patriarca Candice Frischer Robin Torrent Achile Pidoux
LA MÉMOIRE DES AUTRES DEPILARANGUITA-MACKAY
Le film est une exploration de la relativité et de la subjec-tivité de la vérité. C’est l’histoire de la libération de trois frères et sœurs dont la vie a été marquée par la mort tragique de leur père. Trois jeunes adultes se retrouvent un week-end d’hiver dans leur maison d’enfance isolée dans les champs enneigés. Ils débattent si oui ou non ils doivent débrancher les machines qui maintiennent en vie leur mère gravement malade. Durant les discussions enflammées, la mort du père si longtemps occultée res-surgit. Contraints de se remémorer les circonstances de l’accident, les trois jeunes gens racontent chacun leur propre perception des faits. Présentant la mère coupable ou innocente de la disparition du père, les trois versions contradictoires et partielles dévoilent en fait la part de responsabilité que chacun des enfants croit avoir dans la disparition du père. Le dimanche soir, sans être parvenus à déterminer comment les choses se sont réellement pas-sées, les trois frères et sœurs acceptent la relativité de chacune de leur vérité. Libérés d’un sentiment de culpabi-lité qui les a oppressés durant 25 ans, ils sont alors prêts à libérer également leur mère de sa souffrance. 1
ENTRETIEN AVEC PILAR AN-GUITA-MACKAY PourLa mémoire des autres, est-ce que vous vous êtes inspirée de votre vie propre ? Oui, je m’inspire toujours des choses que j’ai vécues. Sinon je ne saurais pas de quoi je parle. Jeviens d’une famille de six enfants. Toutes ces histoires de famille où il se passe beaucoup de chose, ily a beaucoup de drames et il y a aussi des situations très gaies. Je suis chilienne, j’ai vécu sous la dictature de Pinochet et sous l’emprise de l’Eglise catholique. Il n’y avait qu’une seule vérité, une seule version... la version officiel-le. Ceci m’a beaucoup marqué. Et c’est une des raisons pour les-quelles j’ai quitté le Chili. J’ai voulu faire vivre des person-nages qui ont des points de vue différents et qui ont des visions des choses différentes et contra-dictoires. Et aucune n’est plus importante que l’autre. Elles sont toutes valables, parce qu’on les a vécues. Et c’est ça qui m’importe, le vécu de chacun est individuel et unique. Et je voudrais donner une place à ceci. Les trois frères et sœurs sont dans leur maison d’enfance pen-dant un week-end pour décider s’ils vont laisser mourir leur mère qui est attachée à une machine et n’a aucune possibilité de s’en sor-tir sans cette machine. Et ils se souviennent d’un événement qui
s’est passé 25 ans auparavant: la mort du père dans un accident. Le frère et une des sœurs pensent que la mère est coupable de cette mort. Et ils veulent la faire payer aujourd’hui. Donc ils se racontent l’accident. Et évidemment les troisversions sont différentes. En plus de ça, chacun d’eux en tant qu’en-fant était dans une pièce différen-te de la maison. Ils ont donc vu la dispute qui précédait l’accident d’un point de vue spatial et émo-tionnel différent. A la fin du film, ils se rendent compte qu’aucun des trois ne détient la vérité. Que La vérité n’existe pas et qu’ils ne sauront jamais ce qui s’est passé. Et qu’ils doivent accepter et apprendre à vivre avec cette rela-tivité du passé. (...) Ils compren-nent qu’ils ne vont pas savoir ce qui s’est passé et que peu importe en effet, car ce qui importe, c’est aujourd’hui. Vous avez réuni une solide équipe et un casting impressionnant. C’est le luxe que j’ai eu. J’ai choisi chacune des personnes qui est sur le plateau, tant les techni-ciens que les comédiens. Par exemple, Marie-Josée Croze, je la voulais vraiment. Donc je n’ai pas envoyé le scénario à trente comé-diens qui auraient pu jouer ce rôle-là. Je ne l’ai envoyé qu’à elle. Heureusement elle a lu le scéna-rio, parce que j’ai fait la démar-che que fait tout le monde. Je ne la connaissais pas du tout. Donc j’ai envoyé le scénario à l’agent qui m’a fait attendre des mois. Enfin Marie-Josée l’a lu et parce qu’elle a beaucoup aimé, tout est
allé très vite. Parallèlement je cherchais mon casting en Suisse. Je voulais absolument un comé-dien suisse pour un des rôles principaux. C’est le cas de Xavier joué par Nicolas Rossier à qui j’ai aussi envoyé le scénario. Et Julie Depardieu. Son person-nage est-il plus intérieur ? C’est un personnage très beau Elise. C’est le personnage le plus fragile des trois frères et sœurs. Et je voulais ce côté de Julie qui est un peu fou. Elle peut rigo-ler de tout. Mais afin de cacher ce qui lui fait vraiment mal : sa relation avec sa mère. Julie m’of-frait ça. Parce que le personnage d’Elise est un personnage très méchant. Et je voulais absolument qu’un comédien puisse rendre cela attendrissant. Sinon on allait détester le personnage. Et Julie fait ça. Elle le rend drôle. Tout en étant méchante, elle est sym-pathique. Et en même temps, elle est capable de dévoiler des côtés beaucoup plus intérieurs de ce personnage et qui sont très tou-chants. Pourquoi avez-vous choisi de tourner dans le Canton de Fribourg ?C’est une très belle région que je connais bien. Elle garde quelque chose de sauvage, si on ose dire ceci de la Suisse. Peut-être parce que le caractère rural n’a pas complètement disparu. D’autre part le producteur du film, Gilles Roulin, a trouvé cette magnifique maison à la Schürra où se passe 2
cette histoire. Vous savez, c’est une maison très spéciale, car il y a des ouvertures sur toutes les chambres. On peut donc voir tout de partout, ou presque et c’est de quoi il s’agit dans mon film. C’est une maison qui permet différents points de vue dans le même espa-ce. En plus de ça, c’est une très belle maison bourgeoise qui cor-respondait bien à la famille que je voulais représenter. Quant au train de la Gruyère, j’avais pris cette ligne plusieurs fois lors pro-menades en raquettes à neige. Le cadre est tout simplement super-be. Et je suis tombée amoureuse de la région que parcourt cette ligne. Propos recueillis parPhilippe Congiusti Couleur3 RSR www.columbusfilm.ch
BIOGRAPHIE Réalisatrice et scénariste de cinéma, née à Santiago du Chili, Pilar Anguita-MacKay a vécu en France et aux EtNats-Unis, elle réside actuellement en Suisse.Diplôme de réalisatrice audiovi-suelle à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (Suisse). Master of Fine Arts, avec distinction, en écriture de scénario à l’école de cinéma de l’University of Southern California, Los Angeles, USA. Ses films ont été présentés lors de divers fes-tivals. Son court-métrageL’heure de l’étoilea reçu le New York Film Academy Prize à la 51e édition du festival du film de Locarno, Suisse. En août 2002, son scénario La mémoire des autresa été primé
par la Société suisse des auteurs. Elle a terminé son premier long métrage fictionLa mémoire des autrestravaille actuellement à et la préproduction d’Une rose pour Maria, long métrage fiction dont le scénario a été récompensé par le Jack Nickolson Screenwriting Award. www.columbusfilm.ch
FILMOGRAPHIE Court métrage : Luz1994 Le rituelcourt métrage expérimental Auprès de moi1995 L’impairL’heure de l’étoile1998
Documentaires : Ich Spreche Deutsch1997 Voyages2002
Longs métrages : La mémoire des autres1993 Une rose pour Maria prochainement
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