La Traversée de Lifshitz Sebastien
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
La traversÈe
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
gr‚ce dont bÈnÈficieLa TraversÈe; l film peut Ítre un documentaire rÈalist ou une fiction, StÈphane peut retrouve ou pas ce pËre sans visage, celui qu'il rencontre peut dire ou non la vÈritÈ su le passÈ, SÈbastien Lifshitz peut ou n peut pas Ítre en train de filmer en tell et telle circonstance, des ÈvÈnement importants peuvent se passer hor champ. PortÈ par une Ètrange urgenc sans h‚te, le film rebondit, sinue, reflËt d'autres lumiËres. Perceptible, l'angois se du personnage devant la perspectiv souvent diffÈrÈe de rencontrer ce pËr imaginÈ aurait logiquement d˚ Ítr aggravÈe par l'incertitude sur le statu des images montrÈes, le refus de tout joliesse et de tout effet dramatique pou crÈer une forte impression de malaise. Il arrive le contraire, par le seul effet de affinitÈs entre la maniËre de filmer e l'histoire racontÈe. Et cette rencontr transformeLa TraversÈeen un vÈri table rÈcit d'aventures, o˘ il faut Ítr courageux, faire des choix, dÈfinir s place dans l'espace et le temps. Ave les plus simples des moyens, c'est fina lement d'un film mythologique qu'il s'agit, et il est parfaitement rÈussi. Jean-Michel Frodo Le Monde datÈ du mercredi 16 mai 200
La rÈvÈlation de l'intimitÈ est devenu un spectacle terriblement galvaudÈ, qui joue sur l'effet d'abandon ultime offert une conscience collective censÈe Ítr revenue de tout. Quiconque se sen dÈsormais lÈgitimement requis d'expo ser ‡ la vue du plus grand nombre se troubles, ses fantasmes, ses bÈances Comment tracer dËs lors une ligne d partage entre la satisfaction cynique e mercantile d'un voyeurisme aussi vieu que le monde et une Ïuvre qui fait de l'intimitÈ le principal ressort d'une sin gularitÈ artistique ?La TraversÈe deuxiËme long mÈtrage du jeune cinÈas te franÁais SÈbastien Lifshitz (aprË Presque rien, rÈalisÈ en 2000), consti tue une excellente et admirable rÈpons ‡ cette question. Il suffit de le comparer Ð ne serait-c qu'au niveau de leurs titres respectifs au cas le plus en vue du moment, l'Èmis sion "Loft Story", sur M6, pour concevoi la diffÈrence fondamentale qui les oppo se. L‡ o˘ le programme tÈlÈvisuel ren voie symboliquement, par un mauvai jeu de mots, ‡ un espace unique soumi ‡ un regard omnipotent,TraversÈe rÈcit d'un voyage aux Etats-Unis ‡ l recherche d'un pËre inconnu, Èvoque l traversÈe des apparences, processu lent, complexe, retors, menÈ dans l'opa citÈ du monde et de soi-mÍme. MÍme quand elles paraissent se donner mÍme soumises ‡ la transparence d regard, les choses ne sont jamais c qu'elles semblent Ítre. L'image a tou jours partie liÈe avec quelque chose qui n'est pas elle et qui la dÈpasse. E termes techniques, il est convenu d'ap peler cela le hors-champ ; en termes spi rituels, le mystËre. Voil‡ pourquoi Lof Story est nÈcessairement dans le men songe etLa TraversÈe, sinon dans l '
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
des plus bouleversants qu'on ait vus depuis longtemps. Voici de quoi il retourne. StÈphane Bouquet, critique auxCahiers du cinÈma, participe ‡ l'Ècriture des films de SÈbastien Lifshitz depuis le dÈbut de sa carriËre. Les deux hommes ont dÈcidÈ d'Èprouver les liens professionnels et amicaux qui les unissent en filmant le voyage aux Etats-Unis de StÈphane Bouquet, dont le pËre, soldat amÈricain basÈ en France, est reparti sans que sa compagne franÁaise ne lui avoue qu'elle attendait un enfant de lui. Toute la pre-miËre partie du film est prise en charge par Bouquet, personnage principal ‡ l'Ècran et narrateur dont la voix off guide le rÈcit. C'est un garÁon peu enclin ‡ l'expression de ses sentiments, pudique et laconique au point de paraÓtre froid, mais qui n'en dit pas moins de trËs belles choses sur l'absen-ce du pËre et les raisons de son voyage. Lifshitz reste dans l'ombre, encore que sa faÁon de filmer Bouquet, dont la beautÈ mÈlancolique Èclate dans ce film, tÈmoigne du sentiment qu'il lui porte. Puis, ‡ mesure que les deux hommes s'approchent de leur but, le film bascule insensiblement. Lifshitz sort de sa rÈser-ve et tenaille Bouquet, qui n'est plus trËs s˚r de vouloir Ítre filmÈ. L'a-t-il jamais ÈtÈ ? Toute la gr‚ce du film tient justement dans cette rÈticence, dans le fait que filmer quelqu'un, c'est aussi bien filmer avec que contre lui. Presque rien ne sera montrÈ de la rencontre entre Bouquet et son pËre ‡ Surgoinsville, dans le Tennessee ; presque rien ne sera dit de la maniËre dont celle-ci a possiblement bouleversÈ sa vie.(É) Jacques Mandelbaum
D O C U M E N T
Dans la premiËre partie, la voix-offes moins une maniËre de se construire u monde (‡ la faÁon de Vincent Dieutr dansLeÁons de tÈnËbres) que de s protÈger, de se lover dans le littÈrair pour Èchapper au doute de ses origine (StÈphane dira qu'il est un ´brouillardª) constituer un ouvrage rÈflÈchi, une cita delle rationnelle et raisonnante de l relation avec sa mËre, afin de prÈpare le terrain d'une possible rencontr paternelle. La voix-offest une instanc de contrÙle, supÈrieure au rÈel, supÈ rieure aux images de Lifshitz qui, e dÈpit de leur beautÈ, accompagnent c parcours avec modestie (mais leur forc rÈside dans ce retrait au profit d'un voix). A travers ses dires en voix-off StÈphane Bouquet cherche moins de rÈponses, lance moins des interro tions qu'il ne circonscrit un espace m tal limpide, dÈbarrassÈ de toute zo inexpliquÈe. Quelque chose ici tient de la mise ‡ contrÙlÈe, le film devenant cette mati o˘ il livre son ‚me dÈcortiquÈe et pl seulement son Ítre brut et indÈch frable devant la camÈra. Il y a l‡ u forme d'exhibitionnisme assumÈ, loin d'Ítre un narcissisme mal placÈ un ´appelª, une faÁon de dire ´j'exis quand le rÈel voudrait vous en faire d ter. Point d'Èpanchement pourtan cette voix littÈraire, en un sens, f Ècran, approche le dandysme pudiq renvoie ‡ un quant-‡-soi qui se lais peu parasiter par l'extÈrieur. Car ce farouche volontÈ d'existence, curieu ment, se passe du monde : pas questi de dÈcouvrir l'AmÈrique, sa culture, s folklore, ses habitants. Celle-ci re engoncÈe, lointaine, quasi morte, quÍte d'un pËre n'Ètant pas le prÈte dÕune ouverture au monde, plutÙt ligne obsessionnelle et solitaire, l'AmÈrique n'est vue qu'‡ travers l vitres de la voiture les conduisant d le Tennessee. La camÈra ne fixe souvent que les t jets (routes, trains, ponts), les mais abandonnÈes, les rues dÈsertes, les
man's land ruraux, peu prompte ‡ enre gistrer les manifestations humaines d la rÈalitÈ amÈricaine. MÍme les plan de GI qui surgissent soudainement a cÏur du film apparaissent moins pour ce qu'ils sont (des archives documentaires) que pour ce qu'ils suggËrent (des images mentales de StÈphane Bouquet). Le film avance vers cette dÈsertification (exceptÈ dans cette scËne o˘ StÈphan apprend le maniement d'une voitur automatique sous l'Ïil amusÈ du loueur : ici un autre regard fait relais), ne desserrant jamais l'intÈrÍt qu'il port ‡ son sujet tout en lui l‚chant la bride (les moments cruciaux de la quÍte, StÈphane Bouquet les vivra seul, hors champ). C'est la limite du film qui, en vertu de l'amitiÈ qui unit Bouquet et
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le. Un peu avant, il nous avait dit, de sa voix-off, vouloir ´faire un film pour mettre fin au cinÈma en[lui]et vivre dans le temps d'aujourd'huiª. Il semble-rait que le film de Lifshitz ait pris au pied de la lettre cette injonction en lais-sant s'estomper la voix-off, le littÈraire, l'intÈrioritÈ, la maÓtrise, pour accÈder aux incertitudes et rÈvÈlations du prÈ-sent. C'est cela qui Èmeut, le dÈtache-ment de ce qui tenait jusqu'ici de la pro-jection (on comprendra au cours du film que ce qu'on avait entendu comme ´Douglas Rayª, ce fantasme cinÈphi-lique, s'Ècrit en rÈalitÈ ´Rheaª),pour une immersion, encore fragile mais rÈelle, dans la vie qui, comme on dit recouvrer la vue, a recouvrÈ ses origines. Jean-SÈbastien Chauvin
D O C U M E N T
Propo
StÈphane son pËre ÈtonnÈ qu partir ‡ sa nement, que cÕÈtai cette abs StÈphane, je devina simple. St et moi au terrain-l‡. du pËre cÏur. StÈphane pËre abse seul, il n dÈsir Ètai curiositÈ, port ‡ cet mËre san StÈphane sÕen est amorcer l qui lui ai sÕest fait toujours ai lÕautobio lÕidÈe dÕ "tiens, il n elle-mÍm prendre la Au dÈpart, de trente On savait j naire du T bien pu Í trouver to aussi tout reliÈ StÈp tir, on a comme pri sages obli il fallait al avait ima avec son partir de c gressive recherche.
Tout au long du projet, StÈphane a toumentaire : on nÕallait pas prendre le pËre jours ÈtÈ dans lÕambivalence. Onen otage. «Õaurait ÈtÈ abject de notre dÈcouvert l‡-bas une AmÈrique profondpart de dÈbarquer devant sa porte avec et banale, qui nÕest ni celle des ghettoune camÈra, et de dÈtruire ce moment ni celle du rÍve amÈricain, et on avaiqui nÕappartient quÕ‡ StÈphane et ‡ son lÕimpression dÕavancer dans du rien.pËre. En mÍme temps, ce refus de filmer le terrifiait. Moi, jÕÈtais lÕaide, le garce moment-l‡ donne une place active au fou, lÕentraÓneur. StÈphane aime beaspectateur, ce qui est le rÙle du cinÈma. coup Ítre invisible, observer les autresLe spectateur peut imaginer ce qui est il aime le recueillement et la solitudeoff, ce qui ne doit pas Ítre montrÈ. Le L‡, Ítre entourÈ en permanence dplan lointain o˘ StÈphane et son pËre se quatre personnes nÕÈtait pas facile podisent au revoir, le seul o˘ on voit le lui. A des moments, il acceptait cettpËre, jÕai failli ne pas le filmer. JÕai donne, ‡ dÕautres, elle lÕinsupportait.demandÈ lÕautorisation au pËre. Mon Le film nÕest pas seulement sur lrÙle Ètait de garder un respect vis-‡-vis recherche du pËre, il est aussi axÈ sur lde StÈphane et vis-‡-vis du film, de ne dÈcouverte dÕun territoire, sur le procepas cÈder au sensationnel. On a dÈcidÈ sus de filmer lÕintime. Car mÍme si lde ne pas les accompagner et de rester mise en scËne est fictionnelle, la matiËloin. (É) re brute est absolument documentaireSerge Kaganski Le dÈbut du film est trËs dÈcoupÈLes Inrockuptible du 13 juin 2001 comme une fiction, et plus on avance plus le film sÕest ÈpurÈ et a intÈgrÈ l rÈalitÈ, plus on abandonne la voix of pour inclure les dialogues directsÉ Filmographie Pendant le tournage, StÈphane tenait u journal et me le lisait. Il y avait un repli Courts mÈtrages : absolu de sa part, il refusait de voir cIl faut que je lÕaime1995 que la rÈalitÈ nous proposait, une damLes corps ouverts1998 qui passeÉ Dans le film, il nÕy a pas d rencontres, lÕAmÈrique est tenue ‡ diDocumentaire : tance. StÈphane ne voulait pas du touClaire Denis, la vagabonde1996 la conquÈrir et parfois, Áa me mettait e colËre. Je crois que cÕest parce que noTÈlÈfilm arrivions sur les terres du pËre. Le vidLes terres froides1999 du midwest et lÕapproche du pËre l nouaient et le fermaient ‡ la rÈalitÈLongs mÈtrages : Mon rÙle Ètait de le maintenir ouverPresque rien2000 face ‡ la rÈalitÈ et de lui dire ÒRegarde Vis ce voyage !". CÕÈtait un acte de rÈsistance (toutes pr portions gardÈes) que de ne pas cÈder la tentation de filmer la rencontre d Documents disponibles au France StÈphane et de son pËre. On serai tombÈ dans le voyeurisme spectaculaire Les Inrockuptible - 13 juin 2001 Dans le fond, le sujet de ce film est trË Le Monde d - mercredi 16 mai 2001 banal, cÕestPerdu de vue. Ce genr Positif n∞484 dÕÈmission montre des moments intim Cahiers du CinÈma n∞558 qui ne devraient appartenir quÕaux pe
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