Laissez-passer de Tavernier Bertrand
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Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Laissezpasser
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
Critique
Bertrand Tavernier aime le cinÈma fran Áais, l'Histoire et les histoires. Toute s carriËre de rÈalisateur autant que se innombrables dÈclarations publiques e attestent. En situant son nouveau fil dans les milieux de la production et d la rÈalisation ‡ l'Èpoque de l'Occupation il s'est donnÈ les moyens de faire u film entiËrement consacrÈ ‡ ce qui l passionne. Et, tout naturellement, il installÈ au cÏur de son rÈcit deux hommes qu'il a beaucoup aimÈs, le scÈ nariste Jean Aurenche et le rÈalisateu Jean-Devaivre. Il est extraordinairement troublant, e bientÙt parfaitement embarrassant, d voir comment cette affection, doublÈ de l'habituelle Èrudition du rÈalisateur s'en va Ètouffer les objets de son affec tion. Pour commencer, cet envahissan amour empËse la maniËre de mettre e train le rÈcit, d'une maniËre aussi sym pathique que maladroite. D'abord e jouant ‡ reproduire la faÁon dont le cinÈ ma d'il y a soixante ans aurait filmÈ u bombardement, ‡ grand renfort de car ton-p‚te et de figurants arpentant u dÈcor en prenant l'air trËs effrayÈ : ce hommage aux vieux artifices appellerai ensuite une stylisation dont on cherche ra en vain la trace. Ensuite, par la faÁo dont le film aborde les interrogation d'une poignÈe de personnages dont l nom ne dit pas grand-chose ‡ gran monde, confrontÈs ‡ des interrogation dont on n'aura jamais que la plus super ficielle formulation. Au lieu d'essayer de comprendre com ment une pÈriode aussi dramatique ÈtÈ aussi l'une des plus fÈcondes d l'histoire du cinÈma franÁais,Laissez passerprÈfËre aligner un nombre dÈrai sonnable d'anecdotes, dont la vocatio illustrative Èteint toute vie sur l'Ècran Sur les plateaux, dans la vie quotidienn ou du fait des ÈvÈnements liÈs ‡ la guer re, ces anecdotes sont organisÈe autour des deux personnages princi paux, selon un curieux schÈma narratif
Celui-ci, qui devrait donner au film s dynamique, s'avËre un piËge absurd que les concepteurs du film, Bertran Tavernier et son co-scÈnariste Jea Cosmos, se seraient tendu ‡ eux mÍmes. Ce schÈma est construit su l'idÈe d'un rendez-vous manquÈ entr les deux protagonistes. Encore une bell idÈe affectueuse - on comprend bie que Tavernier aurait aimÈ que ces deu hommes qu'il admire se rencontrent, e mÍme travaillent ensemble - qui s retourne contre ses intentions. Ainsi Jean Aurenche, scÈnariste qui e compagnie de son compËre Pierre Bos deviendra ‡ la LibÈration un des pilier de cette "qualitÈ franÁaise" don FranÁois Truffaut pourfendra l'acadÈmis me, et qui Ècrivit les scripts des pre miers films de Tavernier : il est camp en une sÈrie de croquis pittoresques sans aucun doute inspirÈs de la rÈalitÈ mais qui apparaissent comme autant d pauses. Ses tribulations de bordels ami caux en chambres de maÓtresses, assor ties de rÈpliques ciselÈes et de posture outrÈes, sonnent uniformÈment faux Quant ‡ Jean-Devaivre, qui deviendra l rÈalisateur deLa Dame d'onz heures, en 1947 et deLa Ferme de sept pÈchÈs, en 1948, (film qu Bertrand Tavernier fera, bien plus tard dÈcouvrir aux cinÈphiles), il est astrein par le scÈnario ‡ une sorte de frÈnÈsi qui, en lui faisant assumer trop de situa tions, ne lui laisse guËre le temp d'exister. Entre ce postiche et ce ludion le spectateur n'a, lui, aucune raison d souhaiter une rencontre. Du coup, les passages de scËnes cen trÈes sur l'un ‡ des sÈquences consa crÈes ‡ l'autre apparaissent comme d'in utiles ruptures, Èloignant encore ce figurines de toute relation qu'on pourrai nouer avec elles. Autant que vitesse e prÈcipitation, le scÈnario confond riches se et accumulation, confinant, ‡ force d citations de personnages rÈels, de situa tions historiques et de films de cett pÈriode, ‡ un bien plÈthorique jeu d Trivial Pursuit. La stratÈgie complexe d
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 DOC : 04.77.32.61.26 Fax : 04.77.32.07.09
Greven, le patron de la sociÈtÈ alleman-de Continental, l'histoire extraordinaire de Jean-Paul Le Chanois, rÈsistant juif et communiste travaillant "pour les Allemands", celles de Charles Spaak ou de Harry Baur, appelaient pourtant une Èvocation autrement vivante. AssignÈ ‡ sa constante mobilitÈ, Jean-Devaivre Èchappe par instants ‡ cet embaumement gÈnÈralisÈ. Quand bien mÍme on voit trop ‡ quelle fonction rÈpond la sÈquence, et quand bien mÍme celle-ci est filmÈe comme une publicitÈ pour les fromages de France, le moment o˘, contre toute logique - pro-fessionnelle, militante, sentimentale - il traverse ‡ vÈlo et ‡ fond de train la moi-tiÈ de la France pour rendre visite ‡ sa femme, s'effondrer de fatigue puis repartir dans l'autre sens, entrebaille un instant de folie, de non-sens, qui fait l'effet d'une brise dans un film si confi-nÈ. La belle Ènergie que met Jacques Gamblin ‡ dÈfendre son personnage, courant, pÈdalant, dirigeant un tourna-ge, posant des bombes, photographiant des documents de la Gestapo, sautant par les fenÍtres et en parachute avec le mÍme entrain, y est aussi pour beau-coup. Le triste paradoxe est que ce tonus, loin d'insuffler de la vie ‡ cette Ïuvre pie, en souligne encore plus par contraste le caractËre amidonnÈ. La malÈdiction dont souffreLaissez-passerest peut-Ítre cachÈe dans la phrase qui lui sert de slogan, "il n'y a rien de plus beau que les histoires vraies". Cela ne veut rien dire, une "histoire vraie", s'il ne s'agit pas de sa vÈritÈ en tant qu'histoire. C'est-‡-dire, ici, comme mise en scËne de cinÈma.(É) Jean-Michel Frodon Le Monde Interactif - 9 Janvier 2002
D O C U M E N T
On connaÓt la fabuleuse cinÈphilie d Bertrand Tavernier. On n'ignore plus rie de la passion intransigeante qu'il me dans ses engagements. Il a rÍvÈ un fil o˘ il mÍlerait les deux, o˘ il serait tou entier. Il l'a rÈalisÈ : c'est Laissez-pas ser, une chronique de prËs de troi heures dont le centre de gravitÈ s dÈplace sans cesse, entre la leÁon d'his toire - de l'Occupation et du cinÈma - e la fresque romanesque ÈbouriffÈe. Printemps 1942. Un homme jeune e virevoltant a rendez-vous avec une joli actrice dans un hÙtel o˘ d'Èvidence il ses habitudes, mais rien ne se pass comme prÈvuÉ Au mÍme moment, les bombes tombent sur l'usine Renault d Billancourt, et, dans la panique gÈnÈra le, un autre homme jeune, et angoissÈ celui-l‡, fonce retrouver ‡ la maternit du coin son fils nouveau-nÈ. La comÈdie le drame. Tavernier donne le ton, d'em blÈe. Singulier. Comme sont singuliers les deux hÈros - rÈels - qu'il s'est choi sis. Jean Aurenche, alors scÈnariste e pleine ascension, et Jean-Devaivre assistant de cinÈma trËs apprÈciÈ. Pourquoi eux ? Parce que le cinÈaste le a connus, et qu'ils l'ont fascinÈ. Il a sorti Aurenche de l'oubli en lui faisant Ècrir son premier film,L'Horloger de Saint-Paul.Il a fait connaÓtre le second e tirant du nÈant les deux meilleurs film qu'il ait rÈalisÈs aprËs la guerre. A prio ri, cela ne suffisait pas ‡ en faire de hÈros de cinÈma. Sauf que ces deux-l vont incarner ‡ merveille les dilemme que tout un chacun pouvait affronter e ces annÈes noires... L'un, Jean-Devaivre, trace sa route, sai d'instinct qu'il faut agir : faire circule les tracts sur les plateaux, saboter un loco la nuit. Ou encore voler des docu ments confidentiels sous le nez de Allemands. Cet Èpisode le conduira jus qu'en Angleterre, le temps d'un ahuris sant aller-retourqui devient, ‡ l'Ècran un pur moment burlesque trop absurd pour ne pas Ítre vraiÉ L'autre, Jean Aurenche, improvise sa vie au jour l jour, d'une insouciance qui semble mal
"coller" ‡ l'air du temps. Le franc-tireur instinctif (Jacques Gamblin, idÈalement aÈrien) et le dissi-dent funambule (Denis PodalydËs, d'un abattage Èpatant) sont amenÈs ‡ frÈ quenter les pontes de la Continental, l toute-puissante firme de cinÈma alle-mande installÈe ‡ Paris. Travailler ou non sous la coupe des Allemands Situation piÈgÈe. L'un, l'assistant, s'y risque parce que c'est encore la meilleu-re couverture qu'il ait trouvÈe pou continuer ses activitÈs clandestines. L'autre, le scÈnariste, se dÈfile sans cesse et contourne les offres de collabo ration (ce mot pËse lourdÉ). Ne pas transiger, c'est pour l'un et l'autre un art de l'esquive. Et tout le film tient en Èqui-libre sur ce fil. Sur cette idÈe que les apparences de l'engagement sont vola tiles, qu'il ne se dÈcrËte pas forcÈment ‡ travers les cas de conscience et les grands principes, mais qu'il se vit aussi dans la perplexitÈ. Au cinÈma, il n'y a pas de pÈriode plus travestie, plus dÈfigurÈe par les poncifs que l'Occupation. C'est contre cela aussi que Tavernier se bat avec brio : contre les trop faciles raccourcis rÈtrospectifs. Dans le grouillement des personnage plus ou moins secondaires, tel techni-cien de cinÈma, une patronne de maiso close, une maÓtresse d'Aurenche, le beau-frËre de Jean-Devaivre, c'est l'Èta d'esprit d'une sociÈtÈ dÈboussolÈe que le cinÈaste ausculte. L'obsession de la nourriture, par exemple, traverse le fil de part en part, jusqu'‡ l'une des plus belles sÈquences de ce rÈcit fleuve. Le scÈnariste Charles Spaak, arrÍtÈ par le Allemands, est extrait de sa cellule pour Ècrire en direct, sur le plateau, surveillÈ par les flics, les scËnes ‡ tourner des Caves du Majestic. Les machinos, en un clin d'Ïil, raflent tout ce qui peut se manger et se boire (y compris une pinc de homard qui "joue" dans le film) pou nourrir le prisonnier affamÈ... C'est parce qu'il foisonne d'idÈes de c genre queLaissez-passerest plu qu'un film "sur" le cinÈma franÁais d
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 DOC : 04.77.32.61.26 Fax : 04.77.32.07.09
l'Occupation. Dans un Ètonnant apartÈ, Tavernier filme longuement Jean-Devaivre traversant la France ‡ vÈlo pour rejoindre sa femme et son enfant repliÈs ‡ la campagne. Et c'est soudain, dans ces plans sereins, comme si le bonheur s'Ètait infiltrÈ ‡ l'improviste dans un monde plombÈ par le malheur. Chaque scËne deLaissez-passerest en rÈsonance Ètroite avec le drame que vit le pays sans qu'aucun "effet" drama-tique ne vienne surligner l'action. Mieux : la gravitÈ de la situation gagne ‡ Ítre frottÈe aux ÈchappÈes de comÈ-die. C'est dans la fantaisie enjouÈe de Jean-Devaivre que l'on mesure les risques terribles qu'il prend ; et dans la dÈsinvolture de Jean Aurenche que l'on Èvalue son authentique rÈsistance pas-sive. Tavernier et son coscÈnariste, Jean Cosmos, ne s'installent pas dans la reconstitution. Ils suivent les person-nages, ‡ leur rythme, rapide, vif. Ainsi, Laissez-passer"avance" et grappille gloutonnement des noms, des titres de films, des citations, des bons mots, des silhouettes, frÙlant parfois la saturation. Mais sans entraver jamais le mouve-ment.Laissez-passera l'allant de ses figures de proue, il paraÓt m˚ par leur Ènergie propre. Et puis, Tavernier restitue la vie quoti-dienne des gens de cinÈma, comme s'il Ètait au milieu d'eux, avec eux, en com-plËte connivence. C'est sa maniËre de rendre hommage ‡ ceux qui, dans les pires difficultÈs, ont contribuÈ ‡ un para-doxal ‚ge d'or du cinÈma franÁais. Hommage aussi, ‡ une forme de cinÈma, la fameuse "qualitÈ France", qui allait Ítre honnie par le jeune Truffaut et la Nouvelle Vague. La revanche est belle : il lui suffit de montrer une scËne de Douce (coupÈe par la censure), un film rÈalisÈ par Claude Autant-Lara en 1943. C'est un Ètincelant Èchantillon de l'art du scÈnariste dialoguiste Aurenche, de son "mauvais esprit" frondeur. Tavernier a fait un film manifeste, en somme, des-tinÈ ‡ faire aimer et admirer les person-
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nages qu'il fait revivre. Mission accomrique.La vie et rien dÕautreest avaLÕapp‚t1995 plie : libres, gÈnÈreux, ouverts, ils fontout une rÈflexion sur la guerre.Dadd Capitaine Conan1994 de trËs sÈduisants hÈros de cinÈmaÉNostalgie, plus personnel, se veut u Jean-Claude Loiseahommage au pËre. De lÕautre cÙtÈ du pÈriph1996 TÈlÈrama - 9 Janvier 200Jean Tular Guide des rÈalisateur «a commence aujourdÕhui1999 Histoires de vies brisÈes : les Òdouble-peineÓ de Lyon2001 Le rÈalisateur -Filmographie Il fut un admirable critique cinÈmatogra phique, dÈfenseur inlassable, dans le revues et au Nickel Odeon, de la sÈrieLa chance et lÕamour196 (Sketch) amÈricaine.VingtpuisTrente ans d cinÈma amÈricainont ÈtÈ les bibles d Les baisers196 nombreux cinÈphiles. PassÈ ‡ la rÈalisa (Sketch) tion, aprËs avoir ÈtÈ attachÈ de presse Tavernier confirma quÕun bon critiqu LÕhorloger de Saint-Paul197 peut Ítre aussi un bon metteur e scËne. Non seulement il rÈvÈla un Que la fÍte commence197 incontestable maÓtrise, mais il surpri par la diversitÈ des genres aborbÈs, dLe juge et lÕassassin197 Simenon (LÕhorloger de Saint-Pau)lla science fiction (La mort en direct)Des enfants g‚tÈs197 brillant surtout dans le film historique La mort en direct198 reconstituant avec bonheur lÕÈpoque d la RÈgence (Que la fÍte commence Une semaine de vacances198 ou une affaire criminelle cÈlËbre (L juge et lÕassassi)n. Il a su adapte Coup de torchon avec succËs un romancier ´noirª comm Jim Thompson dansCoup de torchon Un dimanche ‡ la campagne198 Lui reprochera-t-on de finirQue la fÍt commencepar une rÈvolte paysanne eMississipi Blues Le juge et lÕassassinpar une grËve ? Il sÕagit moins de dÈmagogie que de gÈnAutour de minuit198 rositÈ. GÈnÈrositÈ que lÕon retrouve lor La passion BÈatrice198 quÕil aborde des sujets contemporains le logement, la mÈdecine, le temps d La vie et rien dÕautre198 travail. Mais il fut jamais aussi admi rable que dans le nostalgiqueU Daddy Nostalgie199 dimanche ‡ la campagne. Efficace e Documents disponibles au France engagÈ, Tavernier a su retenir la leÁo La guerre sans nom199 du grand cinÈma amÈricain. Il rend aussi Fiches du CinÈma n∞1635/1636 hommage au jazz, son autre passioVoie publique Positif n∞491 dansAutour de minuit. AvecLa pas RepÈrages n∞25 sion BÈatricea-t-il tentÈ de se renouL. 627 Revue de presse veler ? Cette belle histoire mÈdiÈval La fille de dÕArtagnan199 nÕa pas ÈtÈ comprise, fermant proviso rement ‡ Tavernier la voie du film histo
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