Le Moulin de Daudet de Pavel Samy
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Le moulin de Daudet
de Samy PavelF
FICHE FILM
fiche technique
France - 1994 - 1h45
Réalisateur :
Samy Pavel
Scénario :
Samy Pavel d'après Les
lettres de mon moulin
d'Alphonse Daudet
Musique :
Klaus Schulze
Interprètes :
Jean-Pierre Lorit
(Alphonse Daudet)
Irène Jacob
(Madame Daudet)
L’installation des minoteries l’avait renduRésumés
Louis Lalanne comme fou. Pendant huit jours, on le vit
courir par le village, ameutant tout le(Maître Cornille) Le petit chose
monde autour de lui et criant de toutes sesRobert Ripa Mon père avait, aux portes de la ville, une
forces qu’on voulait empoisonner la
grande fabrique dans un pan de laquelle il(Curé de Cucugnan) Provence avec la farine des minotiers.
s’était taillé une habitation commode, tout
“N’allez pas là-bas, disait-il ; ces brigands-là,Jean Toscan ombragée de platanes, et séparée des
pour faire le pain, se servent de la vapeur,(Dom Balaguère) ateliers par un vaste jardin. C’est là que je
qui est une invention du diable, tandis que
suis venu au monde et que j’ai passé lesFrançois Delaroyère moi je travaille avec le mistral et la tra-
premières, les seules bonnes années de
montane, qui sont la respiration du bon(Monsieur Daudet) ma vie. Aussi ma mémoire reconnaissante
Dieu.Maurice Lamy a-t-elle gardé du jardin, de la fabrique et
des platanes un impérissable souvenir, et(Carrigou) Le Curé de Cucugnan
lorsque à la ruine de mes parents, il m’a
“Je suais à grosses gouttes, et pourtantAndrée Damant fallu me séparer de ces choses, je les ai
j'étais transi, j‘avais le frisson. Mes che-(Annou) positivement regrettées comme des êtres.
veux se dressaient. Je sentais le brûlé, la
Candide Sanchez chair rôtie, quelque chose comme l’odeur
Le secret de maître Cornille
qui se répand dans notre Cucugnan quand(Frère Abbé) Maître Cornille était un vieux meunier,
Eloy, le maréchal, brûle pour la ferrer la
vivant depuis soixante ans dans la farine et
botte d’un vieil âne. Je perdais haleine
enragé pour son état...
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
dans cet air puant et embrasé ! J’enten- nous du pêché de gourmandise, surtout l’envie de l’acheter ; et l’on pourrait
dais une clameur horrible, des gémisse- la nuit de la Nativité... Va bien vite allu- trouver chez le notaire de Fonvieille un
ments, des hurlements et des jurements. mer les cierges et sonner le premier acte de vente resté à l‘état de projet,
“- Eh bien ! entres-tu ou n’entres-tu pas, coup de la messe ; car voilà que minuit mais dont je me suis servi pour faire
toi ?” me fait, en me piquant de sa est proche, et il ne faut pas nous mettre l’avant-propos de mon livre. Mon moulin
fourche un démon cornu”. en retard...” ne m’appartient jamais. Ce qui ne
m’empêchait pas d’y passer de longues
Les Vieux journées de rêves, de souvenirs, jusqu ‘àL’histoire du Moulin, ori-
Tu entreras sans frapper - la porte est l‘heure où le soleil hivernal descendait
gine des Lettres
toujours ouverte - et, en entrant tu crie- entre les petites collines rases dont il
ras blen fort: “Bonjour, braves gens ! Je emplissait les creux comme d‘un métal
Une ruine, ce moulin ; un débris croulantsuis l’ami de Maurice...” Alors, tu verras en fusion, d ‘une coulée d‘or toute
de pierres de fer et de vieilles planches,deux petits vieux, oh ! mais vieux, vieux, fumante...
qu’on n’avait pas mis au vent depuis desarchivieux, te tendre les bras du fond de Comme c‘était bon (...) de revenir au
années et qui gisait, les membres rom-leurs grands fauteuils, et tu les embras- moulin se reposer sur l‘herbe de la
pus, inutile comme un poète, tandis queseras de ma part, avec tout ton cœur, plate-forme, songer au livre que j’écri-
tout autour sur la côte la meunerie pros-comme s’ils étaient à toi. Puis vous cau- rais plus tard avec tout cela, un livre où
pérait et virait à toutes ailes. D‘étrangesserez ; ils te parleront de moi, rien que je mettrais le bourdonnement qui me
affinités existent de nous aux choses.de moi ; ils te raconteront mille folies restait aux oreilles de ces chants, de ces
Dès le premier jour, ce déclassé m’avaitque tu écouteras sans rire... Tu ne riras rires clairs, de ces féériques légendes,
été cher ; je l’aimais pour sa détresse,pas, hein ? Ce sont mes grands-parents, un reflet aussi de ce soleil vibrant, le
son chemin perdu sous les herbes, cesdeux êtres dont je suis toute la vie et qui parfum de ces collines brûlées, et que je
petites herbes de montagnes grisâtresne m’ont pas vu depuis dix ans... daterais de ma ruine aux ailes mortes.
et parfumées avec lesquelles le père Les premières Lettres de mon Moulin
Gaucher composait son élixir, pour saLa mort du Dauphin ont paru vers 1866 dans un journal pari-
plate-forme effritée où il fait bon s’aca-Le petit Dauphin ne dort pas... il se sien où ces chroniques provençales,
gnardir à l‘abri du vent, pendant qu’unretourne vers sa mère, et voyant qu'elle signées d‘abord d‘un double pseudony-
lapin détalait ou qu’une longue cou-pleure, il lui dit : “Madame la Reine, me emprunté à Balzac “Marie-Gaston”
leuvre aux détours froissants et sournoispourquoi pleurez-vous ? Est-ce que vous détonnait avec un goût d’étrangeté...
venait chasser les mulots dont la masu-croyez bonnement que je m’en vais mou- ... Et c’est au retour de ce voyage que,
re fourmillait. Avec son craquement derir ? ”. La Reine veut répondre. Les san- repris par ma Provence, je commençai
vieille batisse secouée par la tramonta-glots l’empêchent de parler. “Ne pleurez au Figaro une nouvelle série des Lettres
ne, le bruit d’agrès de ses ailes endonc pas, madame la Reine ; vous de mon Moulin, les Vieux, la Mule
loques, le moulin remuait dans maoubliez que je suis le Dauphin, et que du pape, l’Elixir du père Gaucher,
pauvre tête inquiète et voyageuse, desles Dauphins ne peuvent pas mourir etc..., écrites à Champrosay, dans cet
souvenirs de courses en mer, de haltesainsi...” atelier d ‘Eugène Delacroix dont j’ai déjà
dans des phares, des îles lointaines; et parlé pour l‘histoire de Jack et de Robert
la houle frémissante tout autour complé-Le curé de Cucugnan Helmont. Le volume parut chez Hetzel en
tait cette illusion. Je ne sais d’où m’est-Deux dindes truffées, Carrigou ? 1869, se vendit péniblement à deux
venu ce goût de désert et de sauvagerie,- Oui, mon révérend, deux dindes magni- mille exemplaires attendant, comme les
en moi depuis l’enfance, et qui semblefiques bourrées de truffes. J’en sais autres œuvres de mon début, que la
aller si peu à l’exubérance de ma nature,quelque chose, puisque c’est moi qui ai vogue des romans leur fit un regain de
à moins qu’il ne soit en même temps leaidé à les remplir. On aurait dit que leur vente et de publicité. N’importe ! c’est
besoin physique de réparer dans unpeau allait craquer en rôtissant, telle- encore là mon livre préféré, non pas du
jeûne de paroles, dans une abstinencement elle était tendue... point de vue littéraire, mais parce qu’il
de cris et de gestes, I‘effroyable dépen-- Jésus Maria ! moi qui aime tant les me rappelle les plus belles heures de
se que fait le Méridional de tout sontruffes ! Donne-moi vite mon surplis, ma jeunesse, rires fous, ivresse sans
être. En tout cas, je dois beaucoup à cesGarrigou... Et avec les dindes, qu’est-ce remords, des visages et des aspects
retraites spirituelles ; et nulle ne me futque tu as encore aperçu à la cuisine ?... amis que je ne reverrai plus jamais...
plus salutaire que ce vieux moulin de- Oh, toutes sortes de bonnes choses (...) Alphonse Daudet
Provence. J’eus même un moment Les lettres de mon Moulin- Allons, allons, mon enfant.. Gardons
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
C’est Vincent Van Gogh qui m’a fait por- dans son enfance, pour donner au film n’être qu’une illustration studieuse
ter un regard différent sur l’œuvre un fil conducteur, une unité qui permette mais sans âme des Lettres de mon
d’Alphonse Daudet.. de mêler dans un même récit Moulin sur fond de Provence à la Berri.
quelques-unes des plus célèbres nou- L'intérêt essentiel du Moulin de
En travaillant sur la correspondance du velles des Lettres de mon moulin, Les Daudet reste donc la réédition conjoin-
peintre avec son frère Théo, j’ai remar- Trois messes basses, Le Curé de te des Lettres de mon moulin dans Le
qué de nombreuses références à Cucugnan ou Le Secret de Maître livre de poche et chez Ramsay cinéma.
l’hum

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