Le Nuage de Solanas Fernando E.
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Le nuage La nube de Fernando E. Solanas FICHE FILM Fiche technique
Argentine - 1999 - 1h50 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Fernando E. Solanas
Photo : Juan Diego Solanas
Montage : Cesar DÕAngiolillo
Musique : Gerardo Gandini
InterprËtes : Eduardo Pavlovsky (Max) Angela Correa (Fulo) Franklin Caicedo (Enrique) Carlos Paez (Cachito) Christophe Malavoy (Cholo) Bernard Le Coq (Eduardo) Leonor Manso (Sonia)
L E
D O C U M E N T
seulement dÈpassÈ par les compromis sions du ´rÈalisme Èconomiqueª. Le gens et les voitures y vont ‡ reculons (a sens propre), les salamalecs institution nels sÕy chantent, en plein dram comme des opÈrettes (au sens propre) et lÕespoir de toute rÈvolution sÕy diss sous une pluie incessante. Au sen propre. DansLa nube(Le nuage), l ciel est bas, bouchÈ par des nuÈes indis sipables. Ce cinÈma ´noir et blanc e couleursª, comme lÕa voulu son auteu irradie pourtant une esthÈtique exigean te et lyrique, dÕune libertÈ et dÕune Èn gie formelles euphorisantes. Ange-Dominique Bouze LibÈratio
Depuis quÕun nuage stationne au-dessus la ville, il ne cesse de pleuvoir sur Buenos Aires. Plus proche de lÕhumiditÈ bleutÈe d films dÕAngelopoulos que de lÕunivers Tsai Ming-liang, le nouveau film de Solana est un opus vieillot teintÈ dÕun rÈalisme-po tique surannÈ ‡ la charge symbolique Ècra sante. Le siËcle sÕachËve, le mercantilisme gagnÈ, les droits de lÕhomme sont bafouÈ la tÈlÈvision reprÈsente lÕabsolue compr mission, et la culture sÕÈteindrait dÈfinitiv ment si une troupe de thÈ‚tre ne rÈsistai pas. Car sous le ciel lourd de menaces, dan ce monde qui marche ‡ lÕenvers (les acteu avancent ‡ reculons), quelques passionnÈ persistent ‡ jouer chaque soir devant d rares spectateurs. Comment ne pas voi dans la figure du metteur en scËne en colËr le double de Solanas et, partant, commen ne pas Ítre accablÈ devant son apologi dÕun cinÈma poussiÈreux ‡ lÕimage de piËce reprÈsentÈe ? Martelant un discour dont tous les bons arguments disparaissen sous lÕaigreur, Solanas fait ici sa professi de foi de cinÈaste dÈpassÈ qui rejette l monde en bloc et qui refuse de croire ‡ so inventivitÈ. Gabrielle Hachar
Cahiers du CinÈma n∞532 - FÈvrier 1
LÕArgentin Fernando Solanas conjugu depuis ses dÈbuts (LÕheure des brasier 1969), engagement politique et cinÈma. I boucle la boucle en reprÈsentant une poi gnÈe dÕartistes engagÈs, cinÈastes, dram turges et comÈdiens. Leur croisade est juste : empÍcher la dÈmoli tion dÕun thÈ‚tre de Buenos Aires. Leu ennemis mÈritent dÕÍtre combattu puisquÕils sÕappellent bÍtise, inculture et tature de lÕargent. HÈlas, les bonnes caus ne font pas forcÈment les bons films EmportÈ par la lÈgitimitÈ de son message Solanas enfonce tranquillement des porte ouvertes quand il dÈnonce les ravages d lÕultra-libÈralisme et le culte de la rentabilit ou quand il accuse la tÈlÈ dÕavoir phagocy toute autre forme de crÈation. Plus f‚cheux, le patchwork stylistique auque il a recours - ‡ base de comÈdie musicale, d chronique surrÈaliste et de drame psycholo gique - sÕavËre dÕune insistante balourdi Que faut-il penser dÕun film qui, pour sugg rer lÕabsurditÈ du monde moderne, recycl indÈfiniment la mÍme image, celle de piÈ tons et de voitures circulant en marche arriË re dans les rues de Buenos Aires ? Louis Guichar TÈlÈrama n∞2560 - 3 FÈvrier 199
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Entretien avec le rÈalisateur
DepuisLÕheure des brasiersjusquÕ‡ aujourdÕhui, vos films ont rencontrÈ leur public, chacun le sien, et ce nÕest pas toujours le mÍme.Tangos, lÕexil de GardelouLe Sudsont sortis en salle dans un contexte o˘ le public attendait encore de voir comment le cinÈma argentin allait montrer cette rÈalitÈ res-tÈe dans le non-dit sous la dictature. Mais la pÈriode dÕattente dÕun tÈmoi-gnage est rÈvolue. Il me semble quÕactuellement un film argentin a plus de mal ‡ se singulariser par rapport aux autres et rencontrer ainsi son public. CÕest vrai, tous les dix ans les compo-santes du public changent, lÕimaginaire aussi. LÕArgentine dÕaujourdÕhui nÕest pas celle dÕil y a dix ans et encore moins celle dÕil y a vingt ans. Par exemple, le syndicat argentin du cinÈma, SICA, a rÈalisÈ une Ètude qui montre que sur les cent derniers films produits en Argentine seulement huit ont franchi le cap des 200 000 entrÈes, et sur les huit, deux seulement - cÕest ‡ dire 2% de la totalitÈ - Ètaient des productions dont les grands groupes de tÈlÈvision Ètaient exclus. De nos jours, nÕimporte quel film qui aspire ‡ atteindre un plancher de 200 000 spectateurs, pour reprendre ce chiffre, devra Ítre projetÈ au moins dans vingt salles lors de la sortie. En plus, il lui faut un minimum dÕinvestissement publicitaire. CÕest une situation trËs grave pour le cinÈma indÈpendant. Personnellement, jÕai d˚ produire presque tous mes films, ce que je regrette parce que cela mÕa beaucoup fatiguÈ et brouillÈ avec le cinÈma. JÕai consacrÈ 90 % de mon activitÈ ‡ produi-re, car en gÈnÈral, mon pays nÕa pas trouvÈ mes projets intÈressants. JÕai actuellement quatre ou cinq projets, et jÕai envie de tourner, mais aussi de ne pas tout prendre en charge. JusquÕ‡ prÈ-sent je nÕai pas pu obtenir le partenariat .
D O C U M E N T
Votre dernier film est un peu le reflet d cette amertume dont vous parlez ‡ pro pos de la production dÕune Ïuvre artis tique dans notre pays. JÕai lÕimpressi que cÕest un film qui exprime une grand colËre, pas uniquement - ou dans un moindre mesure - contre le pays ou l peuple argentin, mais plutÙt contre un culture en tant quÕinstitution : les org nismes culturels, les fonctionnaires d la cultureÉ Je pense queLe nuageest un fil ouvertement critique, ce nÕest pas u film contemplatif, ni inoffensif. Nou vivons dans une Argentine qui a fait d cynisme et de lÕhypocrisie une idÈologi CÕest un pays o˘ le budget des mÈnage se monte ‡ 1 000 pesos (environ 1 00 dollars), et o˘ 60% des travailleur gagnent moins de 450 pesos ; en plus, il nÕy a pas dÕallocations chÙmage. Ce s des problËmes dont le cinÈma argenti actuel ne dÈbat pas, et ce sont pourtan ceux dont la plupart des gens souffren au quotidien. (É)
Le nuagereprÈsente, avecLe voyage, dÕune part une certaine rupture dan votre cinÈma, comme si vous aviez dÈci dÈ de prendre un virage vers le pathÈ tique en tant que catÈgorie esthÈtique, mais, dÕautre part, il Èvoque une cont nuitÈ, parce quÕil reflËte votre prÈfÈre ce pour les plans gÈnÈraux, les grand espaces vides, les interprÈtations glo bales de lÕhistoire argentine, en terme dÕinvasion et de rÈsistance, les portrait gÈants dÕartistes et intellectuels, bie quÕil nÕy ait pas dÕÓapparitionÓ de fi historiques dans le cadre de la fiction. Le nuageetLe voyagerÈpondent a concept de lagrothÈtique, mÈlange d grotesque et pathÈtique. Moi je trouv que derniËrement le cinÈma se rÈtrÈci peu ‡ peu. Non seulement le cinÈm argentin, mais aussi le cinÈma en gÈnÈ ral. Comme si le petit Ècran donnait l ton : des cadrages fermÈs, de petit plans, un manque dÕimage, des perso nages qui jouent sur toile de fond, parc que tout est Ègal et quÕon ne reconna
plus les codes de lÕÈcriture cinÈmatogr phique : tout est si industriel, si profes-sionnel, quÕon ne sait plus qui e lÕauteur du film.Le nuagesÕinscr grandement en faux contre tout Áa. J veux dire par l‡ quÕon souffre de tout Á depuis de longues annÈes, et quÕon e ‡ la recherche dÕune rÈaction. CÕest retour au cinÈma de la grande image lÕhommage au plan large gÈnÈra JÕessaie aussi dÕy construire la narrati diffÈremment, pas ‡ cheval entre l cause et lÕeffet dÕune intrigue qui no mËne par le bout du nez. CÕest l‡ que j vais choquer les habituÈs de la tradition de ce cinÈma qui propose un regard uni directionnel ou un rapport de non parti cipation, parce que tout est dit et fait lÕÈcran. DansLe nuage, chacun doi reconstituer le film. On se laisse porter par le jeu que propose le film. Les gen sont anxieux, ils disent ÒQuÕest-ce q ces mannequins viennent faire dans Tangos?É Et pourquoi cette fumÈe ?É Et pourquoi ces papiers ? Et cette fois-ci, ils vont dire : reculent-ils ?Ó. Or le mÈtaphores visuelles, de mÍme que le mÈtaphores poÈtiques, nÕont pas besoi dÕexplication. Ce qui mÕintÈresse, cÕ quÕil nÕy ait pas dÕexplication concr pour ces mÈtaphores, parce que ce qu je recherche, cÕest quÕelles rebondiss dans lÕimaginaire du spectateur. Moi j le vis de cette maniËre-ci, et vous l vivrez certainement dÕune maniËre q vous est propre. Interview de Silvia Schwarzbˆc Dossier distributeu
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Le rÈalisateur
Fernando Solanas est nÈ en Argentine en 1936. Il Ètudie le droit, le thÈ‚tre, la composition musicale et tourne deux courts mÈtragesSeguir andando (1962) etReflexion ciudadana(1963). CÕest dans la seconde moitiÈ des annÈes 60 que son action et sa personnalitÈ deviennent influentes, en Argentine et ailleurs. Il fonde, en effet, en 1966, avec Octavio Getino, le groupe indÈpendant de production et de diffusion de films Cine Liberacion, initiateur dÕune sÈrie dÕorganismes similaires qui se mettent alors en place dans divers milieux artis-tiques argentins. Au sein de ce groupe, il entreprend avec la collaboration dÕOctavio Getino, la rÈa-lisation deLÕheure des brasiers(La hora de los hornos, 1966-68), un essai de 4 heures 15 minutes qui nÈcessite plus de deux ans de prÈparation. Il sÕagit dÕun film manifeste, le premier du genre en Argentine et mÍme sur le continent, appelant ‡ une prise de conscience nationale, dÈnonÁant le nÈocolonialisme Èconomique et prÙnant la libÈration populaire sous toutes ses formes. MÍlant des ÈlÈments de diverses sources (actualitÈs, intertitres, reproduc-tion dÕoeuvres graphiques, interviews et citations diverses), cette Ïuvre sÕavËre novatrice au niveau formel par lÕemploi dialectique et rythmique qui est fait du montage. Pour complÈter leur action, Fernando Solanas et Octavio Getino donnent une assise thÈorique ‡ leur dÈmarche sous la forme dÕun texte dÕune quarantaine de pages :Vers un troisiË-me cinÈma(Hacia un tercer cine, 1969), traduit depuis, en plus de dix langues. CÕest le premier essai tiers-mondiste ‡ exercer une influence internationale. Les auteurs distinguent, en gros, trois genres de cinÈma : le cinÈma commer-cial de type hollywoodien, le film dÕauteur, et ce fameux troisiËme cinÈma qui se veut anti-impÈrialiste et vise ‡ .
D O C U M E N T
Fernando Solanas conÁoit ensuite, ave Filmo les membres de Cine Liberacion, deu longs mÈtrages documentaires :L revolution justicialista(1971) e courts m Actualizacion politica et doctrinari (inÈdit), sur la base dÕentretiens donn Seguir par Juan Peron ‡ Madrid. En 1972, il prÈpareLes fils de Fierr Reflexi (Los hijos de Fierro), inspirÈ du poËm Èpique de JosÈ Hernandez,Martin Fierr (1872). Cette Ïuvre constitue une piËce Docume maÓtresse du patrimoine national : ell en reflËte lÕidentitÈ et les sentiment La revol spÈcifiques, dans une pÈriode de rÈpres sions et de spoliations multiples (1955 Actuali 1973). Le style est toujours aussi lyriqu et touffu qui mÈlange langage en vers interviews et fictions. Le coup dÕÈt Longs m militaire de mars 1976 empÍche alor Fernando Solanas de terminer son film La hora quÕil nÕachËve quÕen 1978, en France LÕheure il sÕÈtablit. Il tourne en 1980,Le regard de Los hijo autres, qui brosse en leur donnant l Les fils d parole le portrait dÕhandicapÈs d diverses sortes. La dÈmocratisatio Le rega intervenue en 1983 dans son pays per met au cinÈaste de tournerTangos Tangos, lÕexil de Gardel(1985), une coproduc tion franco-argentine, o˘ lÕauteur mÍl Sur avec habiletÈ le baroque, le tragique, l Le Sud comÈdie, la satire, la couleur de lumiËres et celle de la musique en bro El viaje dant des variations sur le thËme gÈnÈral Le voyag de lÕÓabsenceÓ puiLse sud(Sur, 1988) une rÍverie mythico-politique sur la fra La nube gilitÈ de lÕespoir, le fantastique quot Le nuag dien, lÕamertume du souvenir. En 1991, tourneLe voyageavec Dominiqu Sanda, un envo˚tant parcours initiatiqu traversÈ de lueurs poÈtiques, de magni fiques scËnes oscillant entre onirisme e rÈalitÈ. AprËs sÕÍtre ÈloignÈ pendant si ans du cinÈma, Fernando Solana revient avecLe nuage. Dossier distributeur.
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