Le Petit homme de Foster Jodie
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Le petit homme
de Jodie FosterF
FICHE FILM
fiche technique
US A - 1991 - 1h40
Réalisateur :
Jodie Foster
Scénario :
Scott Frank
Musique :
Mark Isham
Résumé Critique
Interprètes :
Jodie Foster Le petit homme. Ça commence par unDede Tate, serveuse dans un cabaret, vit
(Dede Tate) accouchement, celui qui ouvre le film etseule avec son fils Fred. A sept ans,
celui du film à la fois. Autrement dit, Dedecelui-ci est un pianiste, un peintre et unDiane Wiest
Tate accouche d’un fils en même tempsmathématicien de génie, mais ses dons
(Jane Grierson) que Jodie Foster accouche d’un film. Voilàl’isolent et l’enferment dans la solitude.
Adam Hann-Byrd qui s’annonce d’autant mieux que c’estDede adore son fils et veut le garder près
Jodie Foster qui interprète la mère... Und’elle ; puis elle comprend qu’elle ne peut(Fred Tate)
peu cousu de fil blanc, me direz-vous. Ouipas l’empêcher d’exprimer ses qualités et
Harry Connick Junior et non. Oui, parce que la première qualitéle confie à Jane Grierson, directrice d’une
(Eddie) de cet excellent film réside précisémentécole pour surdoués. Un lien très fort se
dans cette couture blanche (vierge commenoue entre Fred et Jane. Après un voyageDavid Piere
une première fois) qui lui donne sa mesure,avec le groupe des élèves, Jane prend Fred
(Garth) dans cette évidence de la naissance et dechez elle pour lui permettre de suivre des
Debie Mazar l’enfance - de I’art - que la réalisatrice necours d’été à l’université. L’intelligence de
cherche pas à esquiver mais marque aul’enfant la passionne mais elle est un très(Gina)
contraire d’une pierre tout aussi blanche.mauvais substitut maternel. Fred cherche
P.J Ochlan Non, parce que la voix off qui se souvientailleurs la chaleur qui lui manque, croit la
(Damon Wells) de la scène n’est pas celle de la mère maistrouver chez un étudiant qui s’intéresse à
celle de l’enfant, c’est lui qui se raconte,lui, puis le décevra à son tour. Il s’enfuit etGeorge Plimpton
lui qui se "met au monde". Il y a en faitrevient chez sa mère, où, cette fois, il trou-
(Winston F Buckner) dans ce premier plan, trois instances devera l’équilibre qui lui manquait.
discours : d’abord la maman, la voix de
l’enfant, enfin la caméra. L’actrice, Ie récit,
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le regard ; I’émotion, I’intelligence, l'ob- à découper le film de Jodie Foster en Sondra Locke), bref il est une chose qui
jectif. On pourrait décliner à l’infini. Ce quatre parties successives. Tour à tour à mes yeux fait toute la valeur de la
qui importe simplement est de voir com- elles mettent au premier plan chacun mise en scène de Jodie Foster : son
ment Jodie Foster (elle joue, elle a colla- des personnages. La première se honnêteté, ou si l’on veut sa franchise.
boré au scénario, elle l’a "réalisé") par- recentre tout particulièrement autour du Ça se résume à peu de mots et c’est
vient tout au Iong du film à faire co-exis- petit homme Fred qui, en voix off, se l’essentiel : la plus petite information
ter ces trois niveaux en un parfait équi- confie, pendant que les images dérou- donnée est vérifiable à l’image.
libre, signe d'une maîtrise rare pour un lent sa prime enfance, partie qui fait Exemples : un personnage demande
début, et, non contente d’être douée, référence à Woody Allen (I’aspect déjà l’heure, I’autre la lui donne, et derrière
brille par son originalité : au contraire adulte de l’enfant différent de tous les lui on voit une horloge qui la vérifie. Lors
de la plupart des acteurs qui, quand ils autres, tourmenté par les atrocités du d’un calcul mental de haute volée, Fred
se mettent en scène, ont plutôt tendan- monde à un tel point qu’il développe un trouve comme par magie la réponse
ce à orienter leur regard en fonction de ulcère...). La deuxième s’attache au per- exacte : le travail de son esprit est
celui du personnage qu’eux-mêmes sonnage de sa mère, serveuse de bar, et visualisé, effet de truquage, en chiffres
interprètent, à se donner le beau rôle à la relation exclusive de copinage aériens qui flottent autour de son visa-
(c’est-à-dire que leur rôle d’acteur est qu’elle entretient avec son fils. C’est ge. Le meilleur est celui où, tout au
d’objectiver leur regard derrière la vraiment à ce moment-là que la mise en début du film, le petit homme désigne
caméra, qu’ils sont leur propre intermé- scène s’affirme, s’affermit, et qu’il ne son assiette en prononçant un mot sans
diaire - de même quant aux cinéastes fait plus aucun doute qu’on assiste à la signification apparente. Sa mère décou-
qui jouent dans leurs films), Jodie Foster naissance d’une cinéaste. La troisième vrira ensuite qu’il s’agit de l’inscription
réalisatrice ne s’appuie pas sur Jodie partie introduit la deuxième mère, Jane au dos de la "dite" assiette et par la
Foster actrice pour relayer son point de Grierson, responsable d’un centre pour même occasion que son fils sait déjà
vue, elle accompagne à égalité chacun petits génies, qui embarque Fred dans lire...
de ses personnages dans l’itinéraire son "Odyssée de l’esprit", une sorte de Cette façon de faire la preuve par
qu’elle leur a fixé, élargissant ainsi son marathon intellectuel où les enfants l’image est exemplaire au moment où le
horizon. C’est peut-être ça qui attire irré- rivalisent d’intelligence. Quant à la qua- gros du cinéma (sans oublier tout
sistiblement le cinéma vers l’enfance, trième, elle est en quelque sorte la l’audiovisuel), quand il n’est pas vide,
cette propension à pouvoir se mettre à somme des précédentes et permet à nos éprouve la tentation de tabler sur le
la place de l’autre, à l’imiter en lui ren- trois protagonistes de vivre en bonne mensonge ou, bien pire, sur de fausses
voyant son image, et donc à le révéler. intelligence. vérités. Là, on est plutôt du côté d’un
Au-delà du thème profond de LittleEn classe, Fred Tate se met à se balan- Lang (excusez du peu), avec une
Man Tate, sur lequel il y aurait beau-cer sur sa chaise comme le petit cama- construction logique des scènes qui se
coup à dire (quelques pistes tout derade à côté de lui : le mouvement entier répondent les unes les autres - un acci-
même : I’aspect "singe savant" du gossedu film peut se résumer là. Dans cette dent annonce un autre accident qui
par rapport à ce qu’implique le fait dehistoire d’enfant surdoué pris entre deux introduit un personnage qui... etc. - et
faire jouer un enfant devant une caméra,mères, celle qui l’a mis au monde (Jodie une résolution qui est la synthèse idéa-
et notamment aux Etats-Unis, se joint àFoster) et celle qui l’ouvre au monde le, dans le sens où elle met un point
la vie d’actrice de Jodie Foster, qui fit sa(Dianne Wiest), les personnages ont par final à la belle phrase que constitue le
première apparition à l’écran lorsqu’elleconséquent le loisir d’exister pleine- film.
avait trois ans ; la question de la mater-ment, et c’est tout à l’honneur de la réa- Jodie Foster, dont on connaissait le réel
nité, naturelle et culturelle ; surtout lalisatrice de ne pas jouer contre Dianne tempérament d’actrice, affirme aujourd’hui
société du spectacle - I’existence auxWiest - c’était trop facile, d’éviter de la son tempérament de cinéaste en nous
autres passant nécessairement parréduire à une espèce de "forte en présentant un univers qui fait preuve
le "challenge" vue par un enfant, quithème". Il faut dire que Dianne Wiest, d’une étonnante cohérence. Little Man
donne au film l’une de ses plus bellesavec ce visage incroyable qui semble Tate est le premier enfant d’une famille
scènes : le passage à la télé, etc.),n’en jamais finir de s’éveiller, encore en qu’on espère nombreuse.
au-delà de ces thèmes ouverts à laplein sommeil, est une actrice qui rayon- Camille Nevers
réflexion de chacun, de la possibilité dene d’une telle humanité, égale d’une Cahiers du Cinéma n°451
comparer le film avec d’autres films deDeborah Kerr ou d’une Celeste Holm,
femmes (il présente plus d’une similitu-qu’elle n’a aucun mal à séduire malgré
de avec Rat Boy, grande réussite deelle, malgré son rôle. On peut s’amuser
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
Jodie Foster réalisatrice Jodie F

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