Le Samouraï de Melville Jean-Pierre

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Extrait

FICHE FILM

Le SamouraÔ

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Alain Delon dansLe SamouraÔ

D O C U M E N T

Pourtant, il inspire compassion et intÈrÍt. Jean-Pierre Melville parvient ‡ plonger le spectateur dans un univers troublant : le poli- cier est cruel et ambigu ; le criminel ‡ la fois sympathique et admirable, tant sa logique implacable impressionne. Reposant plus sur un jeu cÈrÈbral que sur un rÈel engagement physique et sur des personnages plus roman- tiques que rÈels - comme dansle Doulosou le DeuxiËme Souffle-,le SamouraÔ constitue le point dÕÈquilibre le plus parfai de la carriËre d'un cinÈaste dÈcidÈment bien inspirÈ par le cinÈma amÈricain. Arte Magazine - 5 - 11 mai 2001

En tÍte du film, une citation japonaise : ÒIl nÕy a pas de plus profonde solitude que cell du samouraÔ, sinon peut-Ítre celle du tigre dans la jungle ...Ó. CÕest dÈfinir le personn ge de Delon, une bÍte fauve, mais douÈe dÕune impassibilitÈ de machine. Il est impi toyable parce que sans aucun sentiment humain apparent. Comme le tigre dont il a la souplesse inquiÈtante, il est traquÈ, mais il connaÓt la ville et en use comme le tigre doit user de la jungle. Le populaire- 14 novembre 1967

Ce film, Jean-Pierre Melville lÕa tirÈ - de loin dÕun roman amÈricain de Goan Mac Leod The ronin. Le samouraÔ (comme le Òronin moins connu chez nous) Ètait un mercenaire japonais qui louait ses services. Un tueur ‡ gages, en quelque sorte, mais reconnu offi- ciellement par la sociÈtÈ. Toutefois, lorsquÕi se trouvait sans employeur, le ronin nÕavai plus quÕ‡ mourir. TÈlÈrama n∞ 930

SÕil y a quelque chose de japonais dans c film en dehors de son titre et dÕune citatio en exergue tirÈe du Bushido, ce nÕest pa dans lÕintrigue quÕil faut le chercher, ma dans la mise en scËne de Jean-Pierre Melville, sËche et nette comme un dessin ‡ la plume, et dans lÕinterprÈtation hiÈratiqu dÕAlain Delon. Le Monde

Ce que le SamouraÔ contient de vraimen Le rÈalisateur spectaculaire, relËve du second degrÈ, de l recherche plastique, de la beautÈ pure, d Jean-Pierre Grumbach, juif alsacien naÓt ‡ lÕart japonais. Paris le 20 ocotbre 1917. Henri Chapier - 2 novembre 196 Le personnage, dËs le premier plan, se profi- le et sÕimpose : avec son visage indÈchif- frable, ses Èternelles lunettes noires et le Melville est un remarquable technicien, cha Stetson ‡ larges bords qui ne le quitte pas, cun lÕadmet, mais aussi lÕhomme dÕun th Melville a par trop lÕair dÕÈmerger ... dÕun majeur : celui de la solitude, dont il nous film de Melville. Solitaire, secret, arrogant, montrÈ obstinÈment les multiples visages peu mondain, en dÈfinitvie pudique ‡ lÕexcËs, solitude du conquÈrant (Le silence de l il fait sienne lÕexergue duSamouraÔ: ÒIl nÕy mer), solitude du prÍtre (LÈon Morin a pire solitude que celle du tigre dans la prÍtre), solitude du vieillard (LÕaÓnÈ de jungle.Ó Cette solitude, Jean-Pierre Melville Ferchaux), solitude de lÕÈvadÈ (Gu). Aucun lÕa payÈe dÕun statut ‡ peu prËs unique dans pourtant nÕÈtait aussi profonde, aussi acce le cinÈma franÁais : car ce ÒfrimeurÓ en tÈe, aussi dÈfinitive que celle de Jef apparence est un inquiet, un perfectionniste Costello : tigre ÈgarÈ parmi les loups, l incessant qui attendra 25 ans pour rÈaliser SamouraÔ est seul comme un gibier habile e LÕarmÈe des ombresexactement comme il orgueilleux qui dÈjoue les piËges et sËme l le souhaitait ; comme ses personnages favo- meute, puis provoque lÕhallali et organise s ris, un professionnel efficace et froid allant propre mort, seul comme les gun men d avec maÓtrise jsuquÕau bout de son propos. lÕouest auxquels il emprunte maints traits d Ce propos, ce mÈtier : construire des ÒpiËges caractËre : laisser lÕadversaire dÈgainer l ‡ spectateursÓ. Son avant dernier film,Le premier, enfiler ses gants avant de tue cercle rouge, battra, en 1970, tous les (comme Palance dansShane), se suicide records dÕaffluence. rituellement (comme Newman dansLe gau Le 2 ao˚t 1973, Jean-Pierre Melville meurt cher). dÕune crise cardiaque, aprËs avoir Ècrit les Ce thËme de la singularitÈ du hÈros (quÕil so deux cents premiers plans deContre-enquÍte hÈros pour le meilleur et pour le pire) et d quÕil devait tourner avec Yves Montand. sa solitude, court ‡ travers toute lÕoeuvre d Melville. Mais jamais sans doute le rÈalisa teur du SamouraÔ ne lÕavait traitÈ avec cett rigueur et cette intransigeance. Jamais il Filmographie nÕavait situÈ un homme si totalement e marge des autres hommes. LÕamitiÈ ‡ laque 24 heures de la vie dÕun clown1946 le pourtant Melville fait dÕordinaire confianc (c.m.) est absente du film.(...) Le silence de la mer1947 Pour exprimer le monde abstrait et glacial Les enfants terribles1949 dans lequel Èvolue le SamouraÔ, Melville (avec Jean Cocteau) trouvÈ sans peine le style qui convenait Quand tu liras cette lettre1953 extrÍme dÈpouillement de la mise en scËne Bob le flambeur1955 raretÈ des dialogues (les silences jouent u Deux hommes dans Manhattan1958 rÙle capital dans ce film), prÈcision de LÈon Morin, prÍtre1961 dÈtails ‡ la maniËre de Becker ou d Le doulos1962 Bresson, emploi raffinÈ de la couleur ... souci LÕaÓnÈ des Ferchaux constant de lÕimage qui frappe et du trait q Le deuxiËme souffle1966 fait mouche. Un heureux mÈlange dÕefficac Le SamouraÔ1967 tÈ amÈricaine et dÕesprit de finesse dans l LÕarmÈe des ombres1969 tradition franÁaise. Le cercle rouge1970 Le Mond Un flic1972

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