Les anges déchus den wong Kar-wai

Centre De Documentation Du Cinéma[S] Le France

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
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Sujets

• Cinéma
• Wong Kar-wai
• Fiches du cinéma

Informations

• Publié par: cinemavectoi
• Publié le: 23 décembre 2011
• Nombre de lectures: 106
• Langue: Français

Extrait

Les anges dÈchus Fallen Angels de Wong Karwai FICHE FILM Fiche technique

Hong-Kong - 1996 - 1h36 Couleur

RÈalisation et scÈnario : Wong Kar-wai

DÈcors et montage : William Chang

Musique : Frankie Chan Roel A. Garcia

InterprËtes : Leon Lai Ming (le tueur) Takeshi Kaneshiro (Ho) Charlie Young (Cherry) Michele Reis (LÕagent) Karen Mok (Punkie)

L E

D O C U M E N T

dans une frÈnÈsie de la dÈrision (Punki et le tueur). Terriblement solitaires sexuellement insatisfaits (la masturba tion de lÕimpresario, IÕhystÈrie de Punki ces paumÈs de la nuit hong-kongais semblent provenir dÕautres films d Wong Kar-wai, traverser un mond claustrophobique et meurtrier, mais tou aussi ludique quÕils sont irrÈalisteme sanguinaires. LÕinvraisemblable tueri finale est ‡ lÕÈvidence la signature dÕ personnage qui choisit de lÕexÈcut parce quÕelle le mËne obligatoirement la destruction. Ne lui restent, dans se derniËres minutes dÕagonie bouleve santes, que les images vidÈo enregis trÈes en amateur de son pËre en train d cuisiner. Dans une ville frÈnÈtique o˘ l nuit semble laisser le monde en suspens Wong Kar-wai et le plus audacieux de chefs opÈrateurs, Christopher Doyle, tri turent lÕimage, manipulent lÕespace, di tent le temps, pour que sÕaffrontent l plus simples des Èmotions dans un laby rinthe o˘ tous se cherchent. FidËle au obsessions du cinÈaste,Les ange dÈchusest le dernier opus dÕun Ècorch inventif jusquÕau maniÈrisme. Hubert Niogre Positif n∞435 - Mai 199

Hong-Kong est une ville pleinement phy sique, o˘ surtout il est question dÕÈne gie, de flux, de circulation, dÕÈchange, d combustion, dÕÈpuisement, de fatigue, d recharge, de dÈpart et de re-dÈpart. Che Wong Kar-wai, comme ailleurs : mai chez lui, avec plus de gr‚ce, de puissan ce, dÕaudace, car Wong Kar-wai est to simplement lÕun des plus grand cinÈastes contemporains. Ses person nages, ses anges donc, il les saisit l plus souvent en mouvement, en plein dÈpense. Les pauses ne sont que pou mieux recommencer, une mise ‡ lÕÈca momentanÈe. [...] La structure du film cÕest Èvident, nÕa pas prÈexistÈ au m tage. Seules les exigences du bel effet

du bon rythme justifient quÕon passe dÕ personnage ‡ un autre, dÕun plan ‡ u autre, dÕune sÈquence ‡ une autre. E cela, le film est trËs sÈducteur, comm lÕÈtait dÈj‡Chunking Express. Mais l sÈduction est un des sujets prÈfÈrÈs d cinÈaste. TÈmoins, les anges. Car u ange, au fond, pour Wong Kar-wai, cÕe uniquement cela : la BeautÈ. [...] La beau tÈ ne rÈside plus dans la contemplatio des formes, mais dans la constructio dÕune image. Comme le cinÈma de Won Kar-wai ne vise pas le plan, la composi tion du cadre, la structuration des ligne (tout bouge trop vite), mais sÕessaie construire un espace-temps contempo rain, o˘ tout ne serait mesurÈ quÕ‡ lÕau de la vitesse, du pur mouvement. D coup, se retrouve dansLes ange dÈchus, IÕessentiel de lÕesthÈtique c qui travaille, mais autrement, sur l mÍme contemporanÈitÈ : montage systÈ matiquementcut, camÈra qui zËbr lÕespace en grandes embardÈes ultr rapides, cadre instable comme si le chef opÈrateur Ètait en permanence montÈ su patins, ralentis, dÈconstruction de lÕesp ce qui devient lieu abstrait, irreprÈsen table, utilisation abondante de musiqu pop qui nourrit lÕimaginaire des perso nages et fournit, parfois, un rythme a film. Bref, tout ce quÕon dÈteste, cultur de lÕimagerie et de lÕÈpate, et qui acquiert une toute autre ampleur, un force saisissante. Car cette esthÈtique, admirablemen maÓtrisÈe, plus folle encore, plus extrÍ me, que dansChunking Express, a u sens autre que commercial, esthÈtiqu philosophique, sensualiste, qui nÕexplic te pas mais fait Èprouver physiquemen ce que signifie exister dans une vill technologique, vouÈe ‡ la communica tion, dÈmocentrÈe (comme pourrait dir Paul Virilio), et les transformations d lÕÍtre qui en viendront, nÈcessairemen les nouveaux rapports au monde qui dÈcouleront. Cette modification d lÕespace-temps contemporain a dÈj‡ d consÈquences sur lÕexistence des ange -

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pessimiste. DÕabord, tous les person- nages sont presque totalement isolÈs, seul ‡ seul avec leurs sentiments, enfer- mÈs, enfoncÈs, dans leur monologue intÈrieur, dans la rÈpÈtition, obligÈs ‡ la masturbation - scËne magnifique. [...] La rencontre amoureuse est de lÕordre de lÕimpossible, ou de lÕexceptionnel, parce que les vitesses humaines ne concordent pas, ou rarement, et que lÕÍtre nÕest plus que Áa - vitesse, accÈlÈration et ralentis- sement. [...] DÕautres aiment puis oublient, emportÈs ailleurs. CÕest que les Ítres perdent la maÓtrise du temps et de leur mÈmoire (la mÈmoire, ses failles et sa rÈsurrection, grand thËme wongien). SÕils datent tous aussi prÈcisÈment, aussi maniaquement, les grands ÈvÈnements de leur vie (par exemple :le 27 ao˚t 1995, ‡ 18h30, je suis tombÈ amoureux pour la premiËre fois), cÕest quÕils luttent contre la confusion, quÕils se rÈinventent une chronologie, une temporalitÈ intime, il est ‡ craindre, ‡ voirLes anges dÈchus, quÕil soit un peu trop tard. La confusion, dÈsormais, est mentale. Rarement on aura vu, sinon dans le bur- lesque, des personnages faire autant volontiers nÕimporte quoi, ne plus se contrÙler, ce qui donne au film une heu- reuse dimension comique. DÈcidÈment, Wong Kar-wai est un cinÈaste total. StÈphane Bouquet Cahiers du CinÈma n∞511 - Avril 1997

«a y est, on est ‡ jour avec Wong Kar- wai, fer de lance du jeune cinÈma made in Hongkong. Chronologiquement, ce vrai nouveau film vient juste aprËs le pas- sionnantChungking Express. Et si, entretemps, on a pu dÈcouvrirNos annÈes sauvages(avec plaisir) etLes cendres du temps(avec rÈserve), tout indique une filiation, dÕailleurs revendi- quÈe par lÕauteur, avecChungking autour dÕun personnage : le Tueur. Ce tueur est un jeune homme branchÈ,

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lunettes noires. Il occupe un gourbi zÈbr de nÈons criards, vibrant au passage d mÈtro aÈrien. Pendant quÕil vaque ‡ se affaires, une jeune fille prend possessio des lieux. En voil‡ deux qui se croisent e ne se voient pas : air connu chez Won Kar-wai. Puis il y a un autre garÁon genre de zigoto muet et blagueur, e deux filles, dont lÕune veut se venger d lÕautre (une punkette peroxydÈe). Tout cela compose un ballet citadin noc turne aux images crÈpitant comme de flashes, une fantasmagorie dÈsenchan tÈe o˘ les trajets solitaires fusent et n se mÍlent pas. QuÕest-ce qui sÈduisa dansChungking Expresset qui cloch ici ? Comme grisÈ par son style, le cinÈast en fait un systËme. A part quelques rare traits comiques, sa belle mÈcanique tour ne ‡ vide. A force de filtrer, triturer le Èclats de vie de ses personnages, il le rÈduit ‡ des figurines en plastique È rÈes dans un manËge Ètourdissant. commentaires, parfois lucides, que c cun dÕeux dit en voix off nÕen parai que plus dÈcalÈs. FranÁois Go TÈlÈrama n∞2460 - 5Mars 19

Propos du rÈa

Le scÈnario Quand jÕai ÈcritChu film avait trois parti perruque blonde, la s Tueur. Mais le film JÕai donc supprimÈ l mais son histoire me CÕest ainsi quÕest n

Le casting Je choisis des gens d mon imagination. J eux, je fais en sorte harmonie avec leur leur demande pas de eux-mÍmesÉ

Le tournage On a tournÈ de nuit, c ‡ Hong-Kong, car la

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LÕaction JÕai insistÈ pour que les coups de feu fassent un bruit de feux dÕartifice. Pour moi, le Tueur n`est pas un hÈros et je voulais pouvoir me moquer de lui. JÕai tournÈ ces scËnes de telle sorte que le spectateur se dise :il nous fait un plan ‡ la John Woo mais tout de suite aprËs une scËne de fusillade, jÕenchaÓne par exemple avec la scËne dans l`autobus, qui casse totalement l`ambiance, et les attentes du spectateurÉ

Le temps Le rythme de vie ‡ Hong-Kong est incroyablement effrÈnÈ. Alors j`ai sou- vent envie de ralentir les choses, dÕaller ‡ ma vitesse, de choisir mon propre temps. CÕest un vrai luxe de sÕarrÍter, puis de revenir dans la course. C`est un des privilËges du metteur en scËne. Il a le pouvoir de jouer sur le tempsÉ

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Le rÈalisateur

Filmographie

NÈ ‡ ShangaÔ en 1958, il Èmigre ‡ Hong As tears go by198 Kong ‡ lÕ‚ge de cinq ans. Il suit de Ètudes de conception graphiqu Days of being wild199 jusquÕen 1980. Nos annÈes sauvages PassionnÈ depuis son plus jeune ‚ge pa le cinÈma, il intËgre alors la Productio Dong xie xi du199 Training Course de la chaÓne tÈlÈvisÈ Les cendres du temps TVB, compagnie possÈdÈe par les frËre Shaw, qui furent les plus important Chongquin senlin199 producteurs de la colonie britanniqu Chungking express entre 1960 et 1970. Cette Ècole de trË bon niveau lui permet de rapidemen Fallen angels199 devenir assistant de production sur de Les anges dÈchus sÈriestournÈes ‡ un rythme effrÈnÈ e diffusÈes dans tout le Sud-Est asiatique. Happy together199 En 1982, il quitte la chaÓne et devien scÈnariste. Il fait alors le dur apprentis sage de lÕindustrie cinÈmatographiqu de Hong-Kong, et doit se plier au dikta des genres alors en vigueur, mÍme sÕ dÈbute dans une pÈriode propice o˘ le auteurs connaissent encore une certain libertÈ. Des dix scripts quÕil Ècrivit entre 82 87, on retiendraOnce upon rainbow,Chase a fortune, et surtou The final victory, seul scÈnario d cette Èpoque dont il soit rÈellemen satisfait, un objet Ètrange rÈalisÈ pa Patrick Tam, et qui montre lÕerrance dÕ groupe de personnages dÈcalÈs, en tÍt desquels on retrouve le rÈalisateur Tsui Hark, en malfrat veule et inquiÈtant. Cette rencontre avec Patrick Tam ser dÈterminante. RÈalisateur atypique Tam, souvent considÈrÈ comme u ´David Lynchª de Hong-Kong, pouss Wong Kar-way. CÕest en 1988 que Wong passe ‡ la rÈ lisation avecAs tears go by, un polar Le film sera prÈsentÈ ‡ Cannes en 1989 ‡ la Semaine de la Critique, ce qui nÕÈtait pas arrivÈ ‡ un cinÈaste de Hon Kong depuis la rÈvÈlation de Ann Hui, e 1983, avecBoat people. Fiche du GNC

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