Les bureaux de Dieu de Simon Claire
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Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

fi che fi lm
SYNOPSIS
Djamila aimerait prendre la pilule parce que maintenant
avec son copain c’est devenu sérieux, la mère de Zoé lui
donne des préservatifs mais elle la traite de pute, Nedjma
cache ses pilules au-dehors car sa mère fouille dans
son sac, Hélène se trouve trop féconde, Clémence a peur,
Adeline aurait aimé le garder, Margot aussi. Maria Angela
aimerait savoir de qui elle est enceinte, Ana Maria a
choisi l’amour et la liberté. Anne, Denise, Marta, Yasmine,
Milena sont les conseillères qui reçoivent, écoutent cha-
cune se demander comment la liberté sexuelle est pos-
sible. Dans
Les bureaux de Dieu
on rit, on pleure, on est
débordées. On y danse, on y fume sur le balcon, on y vient,
incognito, dire son histoire ordinaire ou hallucinante.
CE QU’EN DIT LA PRESSE
L’Humanité - Dominique Widemann
Un film d’une intensité magistrale où réalité documentaire
et recomposition fictionnelle conjuguent leurs forces. (...)
Un film essentiel.
FICHE TECHNIQUE
FRANCE - 2007 - 1h28
Rréalisatrice, scénariste &
cadreuse :
Claire Simon
Co-scénaristes Et Dialoguistes :
Natalia Rodriguez & Nadège
Trebal
Image :
Philippe Van Leuw
Montage :
Julien Lacheray
Musique :
Arthur Simon
Interprètes :
Anne Alvaro
(Dr Marianne)
Nathalie Baye
(Anne)
Michel Boujenah
(Dr Lambert)
Rachida Brakni
(Yasmine)
Isabelle Carré
(Marta)
Lolita Chammah
(Emmanuelle)
Béatrice Dalle
(Milena)
LES BUREAUX DE DIEU
DE
C
LAIRE
S
IMON
1
Positif - Vincent Thabourey
Ce matériau issu de la vie réelle
trouve paradoxalement sa justes-
se et sa vérité dans le jeu de ces
acteurs et actrices expérimentés,
avec une sincérité d’apprêt.
Positif n°569/570 – E. Derobert
Simon creuse le sillon d’un ciné-
ma frontal, en explorant dans une
nouvelle micro-société.
Libération - Gérard Lefort
(...) Haute qualité des rapports
mis en scènes.
Les bureaux de
Dieu
est un film vital.
Journal du Dimanche - J.-L. Bertet
La réalisatrice (...) signe une for-
midable mise en scène. Le film
entre faux documentaire et vraie
fiction est une ode à la vie.
Télérama - Cécile Mury
(...) Juste quelques traits précis,
pour compléter ce beau portrait
de groupe, cet hommage à la paro-
le à la fois triviale et magique
qui vient fleurir dans ces bureaux
fertiles.
Nouvel Observateur n°2295
- Pascal Mérigeau
En refusant systématiquement
tout ce qui sortait de la bana-
lité de la vie quotidienne pour se
consacrer aux seuls problèmes
que tout le monde croit résolus
depuis longtemps,
Les bureaux de
Dieu
fait à chaque minute naître
l’extraordinaire. (...) Le résultat
est sidérant, l’expérimentation
ouvre sur une succession de pré-
cipités de vie, bruts, inouïs, ines-
timables.
Le Figaroscope - La Rédaction
Claire Simon s’appuie sur une dis-
tribution remarquable et, grâce à
une réalisation fluide, échappe au
risque du documentaire à sketchs.
Le Monde - Jean-Luc Douin
La vie dans les bureaux du
Planning, elle, est recréée sans
effet démonstratif, rendant aux
militantes leur fragilité d’être,
hors des heures de travail. On rit,
on pleure, on va fumer sur le bal-
con. Mais le film recèle un autre
but : que les hommes sachent.
20 Minutes - La Rédaction
Si certaines saynètes sonnent
faux, l’ensemble touche en fai-
sant se rencontrer des stars (...)
et des acteurs non professionnels
brillamment dirigés.
Le Parisien - Pierre Vavasseur
Les bureaux de Dieu
est un film
sur l’écoute, la société, les modes
de vie et de culture, les tabous,
les peurs... C’est passionnant,
vrai, vivant. Jamais ennuyeux.
Inrocks n°675 - Emily Barnett
Dans
Les bureaux de Dieu
, il n’y a
pas un seul dieu, mais plusieurs,
et c’est à chacune de trouver le
sien. (...) La condition actuelle des
femmes vue d’un planning fami-
lial, grâce à un habile dispositif
croisant documentaire et recons-
titution avec stars.
Brazil n°12 - Véronique Kientzy
Un peu long peut-être,
Les
bureaux de Dieu
(...) donne une
image intéressante de notre
société par le biais de sujets qui
touchent à l’intime, mais sont uni-
versels, et c’est ce qui est bougre-
ment intéressant.
PROCESSUS DE FABRICATION
Comme tout un(e) chacun(e) je
croyais connaître le Planning
familial, lorsque j’ai été en con-
tact avec le centre de Grenoble
il y a maintenant 9 ans. À ce
moment-là j’y ai passé quelques
jours et tout ce que je croyais
connaître s’est éclipsé devant ce
que j’y ai vu. Voilà ce que je leur
écrivais à l’époque : «En venant
vous voir j’ai découvert un lieu
extraordinaire et actuel de la
transmission entre femmes. Alors
que je suis plutôt du genre à
redouter les confinements entre
femmes, j’étais fascinée de voir
différentes générations de fem-
mes se parler, s’écouter, s’interro-
ger dans le secret de ce lieu que
vous avez inventé petit à petit, et
qui n’est pas tout à fait une insti-
tution, ni seulement une associa-
tion. Ici, loin de la famille et des
amis, on parle de sa vie privée, on
essaye de comprendre et de faire
face à ce corps par où passent
nos destinées, on s’occupe de ce
qu’il y a de plus intime et de plus
public dans nos propres vies. (...)
J’ai envie de peindre toutes les
femmes que j’ai vues au Planning,
leurs visages, leurs gestes, leurs
silences et pas seulement leurs
paroles, les jeunes et les moins
jeunes, celles qui passent, et cel-
les qui les reçoivent, la lassitude
2
Photos : Laurent Thurin Nal
et l’enthousiasme, le café sans
sucre, l’envie de parler d’autre
chose et les fils que les conseillè-
res tirent avec douceur.»
Et ce que j’écrivais à mon pro-
ducteur : «Je suis donc allée à
Grenoble, 30 bd Gambetta au cin-
quième étage. Très discrètement,
une petite plaque à l’extérieur du
bâtiment signale à celles (ou ceux)
qui cherchent ce lieu qu’ils sont
sur la bonne voie. Ensuite il y a
cinq étages à franchir pour arri-
ver là où on essaie de comprendre
et de vivre avec ce qui ne se voit
pas, ce qui ne se dit pas au grand
jour, ce qui est mystérieux aux
femmes elles-mêmes : la vie avec
leur corps. Beaucoup de femmes
ou de jeunes filles arrivent là en
cachette de leur famille, de leurs
amis ou amies, ou même de leur
médecin en ville. Elles viennent
car elles sont devant des choses
difficiles à vivre, à dire ou à pen-
ser en privé et en société, elles
viennent voir d’autres femmes,
du même genre, du même sexe.
Comme si chacune venait là pour y
trouver une, des femmes capables
d’entendre sans s’évanouir ce que
la mère, la fille, le frère, le père,
le mari, l’amant, la copine, le prof,
la police, le médecin, l’État préfè-
rent ignorer. Et très souvent elles
ne savent pas cela distinctement
C’est une fois là, en plein entre-
tien, qu’elles disent une chose
à laquelle elles ne s’attendaient
pas du tout, qu’elles ne savaient
même pas qu’elles pensaient.
Comme chez le psy ? Non. Car ce
qui se dit est à la fois politique et
amoureux, et les questions qui se
posent conjuguent la petite his-
toire privée et la grande Histoire
publique.» Donc à partir de ce
premier choc je me suis trouvée
devant la difficulté du projet. Que
le Planning soit un tel lieu, j’avais
l’impression que personne ne s’en
rendait compte. Et qu’au contraire
les mots «planning», «familial»,
«IVG», «contraception», «HIV»
fonctionnaient comme des para-
vents qui empêchaient de prendre
la mesure humaine, légendaire de
ce lieu. Dans ces bureaux en haut
des immeubles, on pensait que
des filles et des femmes s’occu-
paient avec ces mots. On se disait
: affaire classée. Ça roule… La con-
traception, l’IVG, c’est simple…
Ou bien on disait aussi «ces fem-
mes-là»… Comme si au Planning
ne venaient que les cas sociaux,
comme si la question d’avoir un
enfant ou pas, de faire l’amour
ou pas ne se posait que dans les
milieux «défavorisés». Comme si
séparer la sexualité de la procréa-
tion ne nous concernait pas…
Donc peu à peu j’ai imaginé un
système filmique pour raconter le
Planning. J’ai enregistré avec un
magnétophone, et aussi un petit
carnet, la vie, les entretiens, les
conversations dans plusieurs cen-
tres du Planning familial. Nous en
avons tiré un scénario en respec-
tant les mots dits, la langue de
chacun(e). Et puis lentement j’ai
imaginé le système d’interpréta-
tion : les conseillères, les méde-
cins, les stagiaires, bref les pro-
fessionnelles du Planning seraient
jouées par de très grandes actri-
ces immédiatement reconnaissa-
bles, des «stars», c’est-à-dire des
icônes, plus encore, des modèles.
Les conseillères pour celles qui
viennent les consulter seraient
donc à la fois distantes comme
des professionnelles et impres-
sionnantes en tant que modèles
de femmes libres : Nathalie Baye,
Nicole Garcia, etc. Je voulais mon-
trer comment on écoute. Et je
pensais que ce jeu-là, de l’écoute,
était très difficile à réussir, et
que ça valait la peine de le propo-
ser à des stars.
Et puis enfin la présence de gran-
des actrices permettait au spec-
tateur de comprendre qu’il s’agis-
sait d’une fiction et de toutes les
femmes. Et bien sûr cela rappe-
lait le fameux manifeste des 343
«salopes», les femmes célèbres
de l’époque, qui avaient décla-
ré qu’elles avaient eu recours à
l’avortement clandestin. Quant
aux consultantes c’est parmi les
inconnues de la vie de la rue que
j’ai décidé de chercher les filles,
les femmes, qui ressembleraient
celles des entretiens que j’avais
enregistrés (au son). J’avais des
souvenirs très précis de chacune
et nous les avons cherchées un
peu partout, selon chaque per-
sonnage. Elles ne savaient pas
jouer, elles savaient ce que c’était
d’être une femme, simplement.
Elles ne cherchaient pas à jouer,
à convaincre, elles étaient tra-
versées par le texte d’une autre
inconnue dont elles devenaient le
porte-parole. Au fil du casting et
de la préparation il m’est apparu
nécessaire de retrouver les con-
ditions des entretiens réels d’une
manière ou d’une autre, pour arri-
ver à quelque chose qui ressem-
ble à une vraie rencontre. C’est
3
Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France
,
qui produit cette fi che, est ouvert au public
du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30
et le vendredi de 9h à 11h45
et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com
Contact
: Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26
g.castellino@abc-lefrance.com
pour cela que personne avant la
première prise ne connaissait sa
partenaire, la rencontre avait lieu
devant la caméra avec le texte su,
mais avec l’émotion de cette ren-
contre directement «en fiction».
Les entretiens étaient tournés
d’une seule traite en privilégiant
l’écoute, ce qui permettait aux
actrices (connues et inconnues)
de vivre grandeur nature cette
remise en scène, pour en être le
théâtre plutôt que l’interprète.
Pourquoi ?
J’aimerais qu’on se souvienne
comment chaque petit mot, cha-
que silence s’impriment sur le
visage de celle qui écoute, les
yeux ouverts, tendus vers l’his-
toire de celle qui parle . J’ai eu
l’impression en tournant le film
que tout ce qui était dit là, était
caché depuis longtemps , même
si les lois existent en France. Que
ce silence allait bien au-delà du
légal, du politique.
Et peut-être qu’on ne pourrait
jamais sortir du silence… Lorsque
j’ai filmé Nathalie Baye le spécu-
lum à la main expliquant aux col-
légiennes l’examen gynécologique,
je voyais non seulement l’actrice
mais aussi la femme, qui s’enga-
geait soudain en révélant à tous
la dimension secrète, mystérieu-
se et fatale de la représentation
que chacune se fait de son corps.
«Vous savez un peu comment vous
êtes faites ?» demande-t-elle… Les
jeunes filles rient, se voilent la
face et écoutent. Ce film est un
tableau de notre vie : l’ambiva-
lence, la difficulté de choisir, le
peu d’habitude que nous avons de
choisir, la différence que ce choix
implique dans nos rapports avec
les hommes, et la permanence de
ce choix.
NB : J’ai enregistré de temps à
autre entre 2000 et 2007. Certains
entretiens sont donc antérieurs
aux modifications de la loi quand
l’entretien préalable à l’IVG était
obligatoire et que le délai légal
de l’IVG était à 12 semaines. J’ai
choisi de les maintenir car il me
semblait qu’ils n’avaient rien de
dépassé.
Dossier de presse
BIOGRAPHIE
Claire Simon apprend le cinéma
par le biais du montage, et tourne
parallèlement des courts-métra-
ges de manière totalement indé-
pendante. Parmi ses films les plus
remarqués, on se souvient de
La
Police
en 1988 ou de
Scènes de
ménage
avec Miou-Miou, en 1991.
Elle découvre la pratique du ciné-
ma direct aux Ateliers Varan et
réalise plusieurs films documen-
taires :
Les Patients, Récréations
et Coûte que coûte
, qui seront pri-
més dans de nombreux festivals.
Ces deux derniers films sortiront
en salle, signes d’une nouvelle
école documentaire dans le ciné-
ma français. En 1997, elle présen-
te à la Quinzaine des réalisateurs
son premier long-métrage de
fiction,
Sinon oui
, histoire d’une
femme qui simule une grosses-
se et vole un enfant. Elle réalise
pour Arte un film avec les élèves
du TNS au Parlement européen,
Ça c’est vraiment toi
, mi-fiction
mi-documentaire, qui recevra au
Festival de Belfort les grands prix
du documentaire et de la fiction.
Après une expérience théâtrale,
elle renoue avec le documentaire
en tournant
800 km de différen-
ce/romance
et
Mimi
(Festival de
Berlin 2003), tous deux sortis en
salle. Son deuxième long-métrage
de fiction,
Ça brûle
, a été présenté
à la Quinzaine des réalisateurs en
2006.
SACD
FILMOGRAPHIE
Courts métrages & documentaires :
Tandis que j’agonise
1980
La Police
1988
Les patients
1989
Scènes de ménage
1991
Récréations
1992
Artiste peintre
Comment acheter une arme
1993
Histoire de Marie
Coûte que coûte
1995
Sinon oui
Est-ce qu’on a gagné ou est-ce
qu’on a encore perdu ?
2004
Longs métrages :
Sinon oui
1997
Ça c’est vraiment toi
1999
800 km de différence/romance
2001
Mimi
2003
Ça brûle
2006
Les bureaux de Dieu
2008
Documents disponibles au France
Revue de presse importante
Positif n°569/570, 573
Fiches du cinéma n°1907/1908
4
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