Les Moissons du ciel de Malick Terrence
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Les moissons du ciel
Days of Heaven
de Terrence MalickF
FICHE FILM
fiche technique
USA 1978 1h33
Réalisateur :
Terrence Malick
Scénario :
Terrence Malick
Musique :
Ennio Morricone
Les moissons du ciel
Résumé Critique
Interprètes :
Ouvrier à Chicago en 1916, Bill, L’intérêt de ce film est de nous offrir unRichard Gere (Bill)
accompagné de sa sœur Linda ainsi tableau des grandes fermes du Texas
que d’Abby son amie, va s’établir au au début du siècle : on y évoque, avecBrooke Adams
Texas dans un grand domaine où il est un souci documentaire scrupuleux,
(Abby) employé pour la moisson. Le jeune I’arrivée du machinisme dans l’agri-
fermier, Chuck, s’éprend d’Abby qui, culture, les problèmes de main-
Sam Shepard (Chuck) poussée par Bill, accepte de l’épou- d'oeuvre, les fléaux naturels... Mais
ser. Mais Chuck découvre la vérité et l'oeuvre bénéficie également d'unLinda Manz (Linda)
veut tuer Bill. Une invasion de saute- souffle lyrique qui lui permet d'échap-
relles menace la moisson qui doit être per au didactisme et à l'ennui. On se
incendiée. A la faveur de cet incident, laisse émouvoir par le tragique destin
Chuck tente de se débarrasser de Bill, de Bill et de ses deux compagnes. La
mais c’est lui qui reçoit un coup de comparaison avec les raisins de la
tournevis dans le cœur. Bill, Abby et colère s'impose, et le film de Malick
Linda doivent fuir. Bill est abattu, n'est pas indigne de son modèle.
Linda placée dans une institution,
quand à Abby, elle deviendra fille à
soldats. Guide des films
Le film n’est pas sans ambiguïté dans
sa thématique. D’un côté, il met en
relief les contradictions de la societé
américaine à la veille de l’entrée en
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
guerre des USA ; de l’autre, il plaide bruissement du vent, ou le bruit sauterelles, un feu qui tient de l’apo-
avec éloquence, dans ses images, assourdissant de la fournaise des calypse, une mort violente.
pour un "autrefois" placé sous le aciéries qui vous donne à ressentir
signe des rapports hommes - nature votre asservissement à la civilisation Un sens religieux, plus encore qu’un
"innocents" et harmonieux. Nostalgie industrielle des grandes villes. sentiment de foi religieuse au sens
et humanisme : Malick met l’accent traditionnel du mot, traverse, par-
sur le machinisme—qui détruit Et lorsque vos trois personnages court, et sous-tend le film. Sens de
l’équilibre—, non sur les rapports quittent la ville pour la terre, immen- l’infini des champs de blé, service
de classe. Son film s’inscrit ainsi se sentiment de soulagement, une religieux au milieu des champs -
dans la lignée du cinéma américain sorte de respiration. Et vous décou- s’ouvrant sur un fermier écrasant un
traditionnel tourné vers les valeurs vrez que ce film, à prendre (et qui épi de blé entre ses doigts. Religion
du passé, plaidant pour les paradis vous prend) par tous vos sens a presque primitive, avec cette
perdus, exaltant les grands espaces, pour cœur l’Amérique elle-même — dimension du constant renouvelle-
plaçant l’homme dans la dépendan- et le rêve americain. Juste avant ment des choses de la nature.
ce de quelque mystérieux destin... qu’il explose ou qu’on en prenne la Brooke Adams, Richard Gere et
Les personnages, eux aussi, en rap- véritable mesure — aussi l’action du Linda Manz ont trouvé leur coin de
pellent d’autres (The grapes of film est-elle située en 1916 et Paradis.
wrath, They live by night...), excep- s’achève-t-elle juste avant l’enga-
tion faite de la secrète Linda dont la gement américain dans la Première Mais à ces "jours de paradis" (le titre
voix rauque, déchirée, "éclaire" le Guerre mondiale. original de ce film entièrement
film en le commentant. Rêve américain, celui qui anime un raconté par celle qui fut la petite
jeune ouvrier (Richard Gere), sa Linda Manz), correspondent les
La Saison Cinématographique 1979 compagne (Brooke Adams) et la "jours d’enfer". Tout est enfer et
petite sœur de l’ouvrier (Linda paradis à la fois. Ces grands
Manz). Gere est un violent et après espaces muets, apparemmentIl y a longtemps qu’on n’avait vu au
une violente dispute avec son sereins, sont à la fois liberté et soli-cinéma imagerie aussi somptueuse.
contremaître, il fuit l’aciérie de tude, désolation. (Impression accen-Un train qui se profile en silhouette
Chicago, prend le train, arrive—à tuée par la largeur de l’écran). La viecontre un ciel presque aveuglant ;
trois—au fin fond du Texas. est aussi dure dans les champs queune sauterelle qui, en très gros
Ils travaillent dans les champs pour dans les aciéries. L’équilibre fragile,plan, dévore avec une précision cli-
le compte d’un jeune et riche fer- temps d’accalmie avant la tempête.nique un épi de blé ; les gerbes
mier, Sam Shepard, atteint, nous Fatalité, et aussi ce côté noir et des-d’étincelles qui jaillissent du cœur
l’apprenons très vite, d’une maladie tructeur de la nature humaine.d’un haut fourneau ; la procession
grave, il n’a plus qu’un an à vivre. Ce Encore une fois, pour les person-des vieilles machines de ferme, trac-
qui ne l’empêche pas de tomber nages, pour la terre, pourteurs avant la lettre, encore
amoureux de Brooke Adams. Et l’Amérique, 1916, ce sont les der-proches de l’énergie animale ou
germe alors dans l’esprit de niers jours du paradis.humaine. Champs de blé, immenses,
Richard Gere l’idée de laissersilencieux des bruits de la vie ani-
Brooke Adams épouser Sam Pessimiste, Terrence Malick ? Sansmale et végetale et de la mélopée du
Shepard : dans un an, ils hériteraient doute. Mais pas uniquement.vent agitant, brassant tel une cheve-
de la ferrne, des terres et de sa for- Comme dans son précédent film, Lalure (admirable partition d’Ennio
tune. Pendant un an, I’essentiel est ballade sauvage, coexistent l'im-Morricone - sa meilleure composi-
de se faire passer pour frère et pression d'étouffement d'une vietion depuis des années - Iyrique,
sœur. Allez savoir pourquoi, vous ordinaire et la sécurité que procureélégiaque, romantique, pastorale),
ressentez ce geste comme une un monde "normal". Il constate aussiseconde après seconde, vous avez
faute, un crime au sens biblique du cette extraordinaire impulsion del’impression de voir un film pour la
terme. Peut-être parce que, lorsque tout homme à vouloir se détacherpremière fois.
survient l’imprévu - Brooke Adams du lot, quitter le troupeau. A aucun
tombe amoureuse de Sam Shepard - moment, Terrence Malick ne juge. IlVoir et entendre. Ce n’est pas pour
la crise se dénoue (?) en une sorte regarde, et tire de ses acteurs unerien que le film est présenté en
de cataclysme : invasion par les performance qui est un modèleécran large et en son Dolby. Le
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2
77.32.76.96D O C U M E N T S
d’équilibre. Aucune scène mélodra- Le réalisateur
matique (morceaux juteux pour un
comédien). Il les tient à une certai-
ne distance, en faisant des éléments Badlands : Des débuts prometteurs
du paysage au même titre qu’une avec l’un de ces films-poursuites dont
ferme, un épi de blé, un tracteur, les Américains ont le secret. Les mois-
tout en leur accordant identité plei- sons du ciel : Ici le décor avait un rôle
ne et entière, laissant — pudeur ? important : des terres de désolation
— leurs zones d’ ombres. Certains accentuaient encore le caractère tra-
pourront reprocher cette retenue, gique de l’équipée des deux héros.
déduire que Terrence Malick ne Days of heaven, autre image de la
s’intéresse ni aux acteurs ni à ses réalité américaine, apparut comme une
personnages. Ce serait une erreur, œuvre plus apaisée.
car le film, loin de se courber vers Jean Tulard
vous avec la servilité habituelle, Dictionnaire des réalisateurs
vous élève à sa hauteur.
Mais c’est une erreur concevable,
car l’image, signée Nestor
Almendros (photo additionnelle de
Filmographie
Haskell Wexler - les scènes de
neige — qui s'est plié au style
Almendros : lumières naturelles,
Badlands 1974absence totale de filtres), est littéra-
La balade sauvagelement magique . Au point, sans
doute, que certains feront vite de
Days of heaven 1978dire que Days of heaven est un film
Les moissons du cielde directeur de photo plus que de
met

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