Les Passagers de la nuit de Daves Elmer
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Les passagers de la nuit Dark passage de Delmer Daves FICHE FILM Fiche technique
USA - 1947 - 1h46 N. & B.
RÈalisation et scÈnario : Delmer Daves inspirÈ du roman de David Goodis
Musique : Franz Waxman
InterprËtes : Humphrey Bogart (Vincent Parry) Lauren Bacall (Irene Jansen) Bruce Bennett (Bob) Agnes Moorehead (Madge Rapf) Tom dÕAndrea (Sam, le chauffeur de taxi) Clifton Young (Baker) Douglas Kennedy (le dÈtective) Rory Mallinson (George Fellsinger)
L E
D O C U M E N T
Critique
Film noirdont lÕoriginalitÈ confine a paradoxe, dont la mise en scËne fait preuve dÕune invention (camÈra subject ve, utilisation des extÈrieurs rÈels) et dÕune dÈlicatesse constante qui efface les aspÈritÈs dÕun script parfois peu vra semblable. Contre toute attente et contre toutes les rËgles habituelles, Daves se sert de lÕunivers nocturne et dÈsolÈ d film noirpour suggÈrer avec lyrisme, ‡ travers la ville, lÕexistence de rÈseau dÕentraide efficaces et secrets pour fair Èchapper ses personnages ‡ la solitude et ‡ lÕinfluence exorbitante de la sociÈt sur lÕindividu. Un happy end solaire, ino bliable - et tout ‡ fait unique dans lefilm noir- permettra mÍme au couple princi-pal de triompher de lÕobscuritÈ, de l malchance et de lÕinjustice des homme Stylistiquement, le film dÈbute par un long morceau de bravoure o˘ lÕempl magistral de la camÈra subjective, parfai-tement justifiÈ par le scÈnario, aboutit ‡ rendre attachant au spectateur un per-sonnage dont il ne connaÓt mÍme pas les traits. Le couple Bogart-Bacall avait ÈtÈ crÈÈ par Hawks (To have and have not, 1945,The big sleep, 1946) dans une atmosphËre dÕironie et de complicit Seule demeure ici la complicitÈ, que Daves a totalement annexÈe ‡ son propre univers o˘ elle devient tendresse et solidaritÈ dans les pÈrils. Elle conduit les personnages, dont lÕobstination et l bonne volontÈ sont souvent pathÈtiques, sur le chemin de leur libÈration. Elle les entraÓne ‡ une certaine distance - ‡ une distance certaine - de la sociÈtÈ, de ses rËgles et de son ordre artificiels. CÕest lÕintÈrieur du rousseauisme de Daves l part de lÕanarchie et de lÕidÈalisme. Jacques Lourcelles Dictionnaire du CinÈma
Les passagers de la nuitest un film qui va jusquÕau bout de ses partis-pri stylistiques. LÕemploi exclusif d
camÈra subjective au service dÕun narr teur ‡ la premiËre personne est original mais a pour dÈsavantage de priver long temps le protagoniste de toute prÈsenc physique. Il faut trente minutes pou entrapercevoir lÕombre de la silhouett de Bogart (dans le rÙle de Vincent) e soixante deux minutes avant que so nouveau visage nÕapparaisse sur lÕÈcr Mais la camÈra subjective est un procÈ dÈ toujours intÈressant, plus adaptÈ e tout cas auxPassagers de la nuitquÕ La dame du lacqui y avait eu recour un an auparavant. Le script fut augmen tÈ de trente-deux pages de notes de pro duction, destinÈes ‡ rÈsoudre les pro blËmes spÈcifiques posÈs par ce parti pris ; comment faire passer des effet ´naturelsª du point de vue dÕune narr tion ‡ la premiËre personne lorsque l personnage marche, est assis ou cou chÈ. On y trouve Ègalement des sugges tions concernant les dÈcors et les tech niques de prises de vue (par exemple o proposa dÕemployer un cache s lÕobjectif qui rendrait les jeux de cill ments de paupiËres mais cette idÈe fu finalement abandonnÈe). Le procÈdÈ a l vertu dÕimpliquer immÈdiatement l spectateur et dÕentraÓner son identific tion avec Vincent dËs les premiËre minutes ; mais son impact sÕaffaiblit a fur et ‡ mesure que sa nouveaut sÕÈmousse ; en outre la voix dÕHumphr Bogart trËs reconnaissable, diminu lÕeffet de surprise puisque le spectate sait dËs les premiers mots ‡ quoi le pro tagoniste va ressembler. Un acteu moins connu ou dont la voix Ètait moin identifiable aurait peut-Ítre mieux servi le projet de ce point de vue du moins Les Èclairages sombres et des image toujours noyÈes dans le brouillard et l pluie de San Francisco renforcen lÕatmosphËre sombre donnÈe par l camÈra subjective. PourtantLes passa gers de la nuitnÕest pas vÈritableme marquÈ par le style noir. Vincent est u innocent traquÈ par une ´femme-arai gnÈeª dÈtestable, par Baker le ´vautour
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
hÈros noirs habituels qui sont dÕautant plus menacÈs que leurs erreurs dÕapprÈ-ciation ou leur entÍtement les attachent aux dangers qui les cernent, Vincent se bat contre des pÈrils purement extÈ-rieurs. Ces contraintes externes sont en outre adoucies dans le film par le per-sonnage dÕlrene qui, gÈnÈreusement fournit ‡ Vincent les moyens de sÕen tirer. Le bonheur de leur union finale dans une ville dÕAmÈrique du sud a dÕailleurs un aspect immoral puisque Vincent a ÈtÈ le catalyseur sinon la cause de la mort de Madge, de Baker et du meurtre de George. DÕordinaire, les hÈros payent bien plus durement leurs peurs et leurs culpabilitÈs et doivent subir le ch‚timent de la loi. MalgrÈ son exploitation des conventions noiresLes passagers de la nuitnÕest pas habitÈ par la vision fataliste des faiblesses humaines qui structure fondamentale-ment le film noir. Eileen Mc Garry
EncyclopÈdie du film noir par Alain Silver et Elizabeth Ward
AvecLe port de I ÔangoisseetLe grand sommeil, cÕest lÕun des grands sommets du couple Bogart/Bacall. Avant tout parce quÕil sÕagit dÕune histoire dÕamour ‡ laquelle, dans un plan final jugÈ ‡ lÕÈpoque de convention, Daves donne le prolongement du rÍve absolu. Les passagers de la nuitest le film dÕun couple contre le monde menaÁant qui lÕentoure, IÕhistoire dÕune union sacrÈe, le rÈcit de la lente sortie dÕun cauchemar, la traversÈe de la nuit, comme lÕexplique justement le titre. A revoir ce film aujourdÕhui, on mesure mieux ce qui manquait aux rÈcentes adaptations franÁaises de Goodis : le Iyrisme.Rue barbaresÕintÈressait plus ‡ une peinture un peu folklo dÕune rue de banlieue repeinte aux couleurs de lÕhyperrÈalisme ;Descente aux enfers sÕenlisait dans les conventions dÕun drame bourgeois ; seul Beineix avait t
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une quÍte dÕabsolu, mais il sÕÈt quelque peu perdu ‡ vouloir rÈconcilie dans le mÍme plan la lune et le cani veau, figeant dans des dÈcors trop subli mÈs toute tentative Iyrique.Les passa-gers de la nuitne manque pas no plus de parti pris stylistique, comme l camÈra subjective de la premiËre demi heure ou le fait de ne voir apparaÓtre I visage de Bogart quÕau bout dÕu heure. Mais ces partis pris renforcen lÕatmosphËre dÕinquiÈtude, dÈj‡ dÈclin par les Èclairages sombres, les image de brouillard et de pluie. Tout concourt renforcer les personnages et ‡ rendr leur pÈriple Èmouvant. Dans ce sens, il est le plus goodisien de tous les film car il rejoint Ie cÈlËbre propos de lÕÈcr vain ‡ Helen Scott : ´Je nÕÈcris pas de romans policiers, mais des mÈlodrame o˘ il y a de lÕactionª. FranÁois GuÈri Revue du CinÈma n∞445 - Janvier 198
Au sixiËme ou septiËme plan dÕun dÈb rapide, trËs ´Warnerª des annÈes 30-40 un tonneau tombe intentionnellemen dÕun camion (nous avons vu les main agrippÈes au rebord pour le secouer) s coince ‡ lÕentrÈe dÕun court Ègout, da lÕherbe dÕun contrebas de route. homme en sort en titubant et se parlan ‡ soi-mÍme. LÕimage et le texte ‡ la pr miËre personne nous ordonnent de nou identifier ‡ lui. Nous, cÕest-‡-dire l spectateur masculin. Identification exemplaire. Tout film es une ´Èvasionª et celui-ci nous propos dÕÍtre un ÈvadÈ. Le texte fait appel, d maniËre flatteuse, ‡ notre prÈsenc dÕesprit. Le promeneur qui nous prend son bord apparaÓt rapidement suspect tÍte antipathique, excËs dÕassuranc quant ‡ soi-mÍme, soupÁons... A moment o˘ nous allions lÕassomm pour de bon surgit pour nous en dissua der et nous sauver un Ítre de rÍve : un jeune femme ´artisteª (donc dÈsintÈres sÈe), riche, libre, elle aussi pleine dÕ propos, dÕhumeur ÈquilibrÈe et sensi
visiblement disposÈe ‡ lÕamour et fo susceptible de le provoquer. Le principe artificiel de la ´camÈra sub-jectiveª est donc minÈ de lÕintÈrieur p une nÈcessitÈ plus pressante. CÕest te lement le cas que, contrairement ‡ ce quÕon affirme parfois, il nÕest mÍme p respectÈ intÈgralement.(La ´sÈquenceª ne dure sans doute pas les vingt minutes quÕon lui attribue souvent.) A moment o˘ Vincent va achever Baker, u plan ´objectifª nous montre la route e une voiture doublant la voiture abandon nÈe (cÕest Irene qui reviendra en arriËr par une intuition sans Ègale !). De mÍme, quand Vincent a pris le premie taxi, on lÕaperÁoit dans lÕombre : IÕa sant monologue sur ´IÕhomme aux poi sons rougesª et les remarques plus sub tiles qui sÕensuivent exigeaient le visag de lÕacteur (Tom dÕAndrea). Mais, p del‡ son artificialitÈ, IÕemploi de l ´camÈra subjectiveª (en lÕoccurrenc une Arriflex, et probablement quelques trucages) confËre ‡ lÕempathie initial un climat onirique qui va imprÈgner tou le film. Nous subissons dÕabord ave Vincent la protection dÕIrene, nous pa tageons le premier danger (la palpatio du flic parmi les toiles peintes) et le pre-mier Èmoi amoureux. Les coups d thÈ‚tre les plus arbitraires (Vincen reconnaissant la voix de Madge derriËr la porte, et l‡ encore la nÈcessitÈ ico-nique de la narration lÕemporte, so visage nous est prÈsentÈ) sÕadressent une mÈmoire quÕon veut nous confÈre On lÕaura devinÈ : le rÈcit est celui duÕn mise au monde.(É) SymÈtriquement ‡ la dÈcouverte d lÕhomme par la femme, il y a une dÈco verte de la femme par lÕhomme. Elle e essentiellement douceur et contente-ment. Le coup de foudre (manifeste) nÕ rien de dramatique. CÕest la ´particip tionª mÍme d'Irene au passÈ prÈcarcÈral de Vincent (passÈ incarnÈ par Madge qui lÕempÍche de le retenir dÕembl purement et simplement. On a frÙlÈ le conte de fÈes ou la lÈgende de MoÔse :
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quand Lauren Bacall, plus gamine que nature, lance son coup dÕÏil (avec haus-sement lÈger dÕune Èpaule) pour dire: ´La voie est libreª - comme elle pourrait le dire pareillement en un tout autre sens. Curieusement, mais toujours en fonction de la charge onirique de base, les comparses qui devraient faire obs-tacle ‡ lÕunion du couple la favorisent. LÕÈpisode du dÈtective (Bogart sÕy paro-die lui-mÍme) est, en creux, IÕemblËme de cette situation, avec le gag du veilleur de nuit cardiaque qui dit ‡ un policier dÕaller chercher la police. Ainsi, Irene se libËre de son propre passÈ en manipulant la crÈdulitÈ de son ancien soupirant. Seuls restent aux deux extrÈ-mitÈs de la chaÓne le chirurgien (qui dis-tribue les identitÈs) et Madge, dont Irene dit que ´ connaissant tout le monde, elle ne pense quÕ‡ nuire ‡ tout le monde ª, mais qui, par son suicide, oblige Vincent ‡ assumer totalement une identitÈ neuve, inconnaissable. Quant ‡ Baker, le maÓtre-chanteur, cÕest lui qui, non seulement rÈvËle ‡ Vincent lÕidentitÈ de lÕassassin, mais lui enseigne, par ses fanfaronnades, IÕitinÈ-raire sinueux qui mËnera le hÈros du Mexique au PÈrou. (De mÍme, dansThe last wagon, 1956, cÕest la roue o˘ Richard Widmark est ligotÈ qui le sauve de la mort et sert ‡ le remonter du canyon o˘ il a ÈtÈ prÈcipitÈ.) Dialectique rudimentaire qui, plus encore quÕune imagerie dÕÈpoque, montre un ´contact ª entre Daves et le Fritz Lang des annÈes 40, dans une entiËre discordance de prÈ-occupations et de style. Imagerie, quÕest-ce ‡ dire ? Je songe moins aux brefs plans expressionnistes du cauchemar quÕ‡ ce cadrage frontal du restaurant de nuit qui se rÈfËre aux toiles contemporaines dÕEdward Hopper, et surtout, mais ici cÕest de la ´patteª personnelle de Daves quÕil sÕagit, ‡ cer-tains emplois de la grue, ‡ certains plans amorcÈs de loin (le tramway pivo-tant sur lui-mÍme pour masquer Bogart et le rendre ‡ la lumiËre) qui prolifÈre-
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plus tard. Pour le reste, IÕunitÈ iconiqu du film est plutÙt assurÈe par de mul tiples allusions aux barreaux dÕune ce lule de prison (que nous nÕaurons jamai aperÁue) : rayures des housses de Bake (qui, pour le spectateur franÁais a moins, suggËrent aussi un costume d bagnard) ; stores baissÈs et ouverts contrejour; angles en zigzag des esca liers que parcourt Vincent titubant d fatigue ; voire chapeaux et robes d Madge, et jusquÕ‡ la boÓte de bonbo que Vincent lui offre. A propos de c dÈmoniaque personnage, dont la sÈduc tion reste inexplicable, IÕirrationn triomphe, comme parfois dans le cinÈm noir et blanc, par une allusion ‡ la cou leur.(É) GÈrard Legran
Positif n∞341/342 - Juil./Ao˚t 198
Le rÈalisateur
Originaire de San Francisco, il fait se Ètudes de droit ‡ Stanford University. Il dÈbute au cinÈma comme assistant d Cruze pourThe covered wagon, il jou quelques petits rÙles mais se fait sur tout remarquer comme scÈnariste (Th petrified forest, de Mayo,Love affai de McCarey...). Il sera dÕailleurs le sc nariste de la plupart de ses films. So Ïuvre est marquÈe par plusieurs som-mets : IÕadmirableDark Passag dÕaprËs Goodis, histoire dÕun homme t quÈ qui se fait refaire le visage pou Èchapper ‡ la police (les vingt premiËre minutes sont en camÈra subjective), IÕu des premiers westerns ‡ rÈhabilite Cochise et les Indiens,La flËche bri sÈe, un autre western,3 heures 1 pour Yumao˘ il renouvelait le thËm duTrain sifflera trois fois. CÕest da le western quÕil est le plus a lÕa western historique (LÕaigle solitai rÈaliste sur la vie quotidienne et l mÏurs du Far West (Cow-boy), para
le sur la violen ne) ou weste (Jubal,The colline des p dentes qualitÈs chant au sent faute de Mari dans une Ïuvr Marines, dra aveugle ‡ la g de Daves confi pour le mÈlodr voir la raison p de critiques co nombreuses on faire entrer Da lisateurs. Dic
Filmograp
Destination T Destination Tok
The very thou Hollyvood ca
Pride of the m LÕorgueil des
The red hous La maison roug Dark passage Les passagers
To the Victor Ombres sur Pari
A kiss in the Task force Horizons en fla
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Bird of paradise LÕoiseau du Paradis
1951
Return of the texan1952 Treasure of the golden condor1953 Le trÈsor du Guatemala Never let me go Ne me quitte pas
Demetrius and the gladiators1954 Les gladiateurs Drum beat LÕaigle solitaire
Jubal LÕhomme de nulle part The last wagon La derniËre caravane
3:10 to Yuma 3 heures 10 pour Yuma
Cow-boy Cow-boy Kings go forth Les diables au soleil The Badlanders LÕor du hollandais
The hanging tree La colline des potences
A summer place lls nÕont que vingt ans
Parrish La soif de jeunesse Susan Slade
1956
1957
1958
1959
1960
1961
Rome adventure1962 SpencerÕs mountain1963 La montagne des neuf Spencer Youngblood hawke1964
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