Lucky Luciano de Rossi Francesco
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Lucky Luciano de Francesco FICHE FILM Fiche technique
Franco/italien - 1973 -1h55 Couleur
RÈalisateur : Francesco Rosi
ScÈnario : Francesco Rosiavec la collaboration deLino JanuzzietTonio Guerra
Musique : Pierro Piccioni
InterprËtes : Gian Maria Volonte (Lucky Luciano) Rod Steiger (Gene Giannini) Edmund OÕBrien (Harry Anslinger) Vincent Gardera (Col. Charles Poletti) Silverio Elasi (Cap. de la brigade des finances) Charles Cioffi (Vito Genovese)
L E
La mort de Gene Gianini (Rod Steiger)
D O C U M E N T
teurs. Disons quÕil est trËs inÈgacette tentative tourne court. Par rapportlÕapprÈhender que dans la logique - Èvi-Certains morceaux sont splendidesauParrainet autreCosa nostradente ou prÈsumÈe - de ses causes et de, ce que comme la mort de Volonte ou celle dele spectateur perdra en exotisme, il leses effets. Steiger mais lÕensemble donne ungagnera en vÈritÈ, mÍme si celle-ci est impression de dÈcousu assez inhabituelletrËs rÈduite.LA VIOLENCE dans une Ïuvre de Rosi. La meilleureJean Wagner preuve est le recours ‡ des maniÈrismesSaison cinÈmatographique 1974LÕune des scËnes dÕouverture du film ‡ la Peckinpah, ralentis, photo lÈchÈe,paraÓt fort rÈvÈlatrice de la maniËre dont etc... Rosientend liquider les Èpisodes de En fait, jÕai bien peur que Rosi nÕait pfusillade, tout ce pittoresque accablant ou nÕait pu dominer son sujet: sÕattaqA lÕexemple deSalvatore Giuliano, dedes films sur la pËgre. ‡ Giuliano ou ‡ Mattei, cÕÈtait Èclairer lMani sulla Citt‡et, plus encore, deExpulsÈ des Etats-Unis, Lucky Luciano destin dÕun homme. MalheureusemeLÕAffaire Matte,ile dernier film de RosifÍte, le 2 fÈvrier 1946, sur le cargo Lucky Luciano, sÕil a eu un destin excese prÈsente, de toute Èvidence, comme´Laura Keeneª son dÈpart imminent vers tionnel et mÍme sÕil Ètait un hommune enquÍte sur le pouvoir. A partir de lalÕItalie. Les principaux chefs de la Mafia exceptionnel. sÕest efforcÈ de donner dfigure Ènigmatique de Lucky Luciano,participent ‡ cette soirÈe dÕadieu. lui-mÍme une image en creux, celle dÕuchef prÈsumÈ de la Mafia, sÕÈbaucheEchangent-ils des consignes ? Rosi petit homme anonyme, repliÈ sur lui-les rapports, les influences, les pressionsreconstitue alors en flashback la rÈsis-mÍme et assez inoffensif. Et aprËs tout,qui sÕopËrent entre le pouvoir lÈgal et ltible ascension de Luciano. Il Èvoque si lÕon excepte le dernier qualificatipouvoir ´illÈgalª dÕune part, entre les dicette soirÈe dÕavril 31 o˘ fut abattu dans peut-Ítre Ètait-il effectivement un indivi-fÈrentes nations de lÕautre (AmÈriqueun restaurant Giuseppe Masseria, sur du anonyme, servi par son manqueItalie en particulier) et mÍme, au sein delÕinstigation vraisemblable de son lieute-dÕimagination, son univers se rÈduisantchaque pays, entre diffÈrents groupesnant Luciano. Il met en scËne cette nuit deux moteurs : IÕapp‚t du gain et lÕÈlidÕopinion (dÈmocrates et rÈpublicainde septembre 31 o˘ prËs de 40 chefs nation brutale de ses concurrents.aux USA, partis politiques en Italie...). Etmafiosi furent ÈliminÈs aux Etats-Unis, Luciano Ètait en quelque sorte unetoujours la Mafia impose sa prÈsence aulaissant alors tout le pouvoir aux mains exception nÈgative.De plus, pour Èclairercentre de chacune de ces luttes. Elle nedu mÍme Luciano. Le ralenti utilisÈ pour profondÈment la figure de Luciano, Rosiconstitue plus un pouvoir secret et hon-filmer les apparitions de ces corps qui se aurait vraisemblablement d˚ percer leteux mais, pour reprendre les propresconvulsionnent et sÕÈcroulent nÕa pas mur de la Mafia, t‚che comme chacuntermes de Rosi, une sous-classe bienpour but, comme chez Peckinpah ou chez sait, impossible. Il a d˚ se contenter desstructurÈe, un sous-pouvoir qui garantitPenn, de mieux surprendre, dans son hor-souvenirs de Siragusa, lequel, en dÈpitsa respectabilitÈ et qui est donc toujoursreur dÈcomposÈe, cette palpitation de sa haine et de sa conscience profes-et par dÈfinition du cÙtÈ de lÕordre. LsecrËte et spectaculaire de la mort. Tout sionnelle, semble, malgrÈ tout, nÕavoMafia nÕest plus hors-la-loi. Elle eau contraire, ce procÈdÈ dÈrÈalise lÕÈpi-pas su grand chose. AprËs tout, tel Ètaitdans-la-loi. Et cÕest prÈcisÈment cettsode. Ces corps dansent littÈralement au peut-Ítre le dessein de Rosi : montrerintÈgration tranquille ‡ la norme poli-rythme de la musique et de la chanson quÕon ne peut rien savoir de Luciano, qutique que raconteLucky Luciano.qui rÈsonnent encore sur le cargo, ils de ce bandit qui fut lÕun des hommes lesÕintËgrent ‡ la fÍte, ils la fondent. Ainsi plus puissants de son temps, il ne resteraCÕest dire que dans ce film, tout spectse trouve prÈcisÈe la violence brutale, rien, mÍme pas un portrait plausible.culaire est exclu, toute idÈalisation desinadmissible, sur laquelle Luciano a b‚ti Pourtant - et l‡ il faut oublier ce que nousprotagonistes hissÈs au rang de hÈros,son empire. Lui et ses associÈs peuvent savons de Rosi - pour les foules qui sede figures exceptionnelles, fascinantesdanser aujourdÕhui, leur fÍte nÕest pas pressent aux guichets ‡ lÕheure o˘ j Ècriet lointaines, refusÈe. Il ne peut Ítreplus ´innocenteª que ce massacre qui, ces lignes, foules qui sont habituÈes, surquestion pour Rosi de recrÈer cette atmo-quinze ans auparavant, lÕa permise. Un le sujet, ‡ des histoires bien carrÈes,sphËre de fantastique social qui baignaittel retour en arriËre prÈcise bien lÕiden-romanesques, ce film par le choc mÍmeles films noirs amÈricains.Luckytique enjeu des deux sÈquences. Mais, de sa forme cinÈmatographique, sera desLucianoen mÍme temps, il les oppose lÕune ‡, encore une fois se prÈsente plus instructifs. Cet envers total descomme une enquÍte. A ce titre, en bri-lÕautre. Liquidant par le crime les vieilles autres films sur la Mafia a lÕimmenssant la continuitÈ du rÈcit, en refusantet inutiles querelles entre ´famillesª mÈrite de tenter de relier le contexte delÕÈclat des morceaux de bravoure, il mrivales, Luciano impose son autoritÈ. la Mafia au contexte gÈnÈral mÍme-
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
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jeu, prostitution, drogue - une apparenc de respectabilitÈ dont tÈmoigne cett paisible rÈunion. LÕun de ses gardes d corps menace-t-il le capitaine qui sÕÈta imprudemment risquÈ auprËs dÕeux, au sitÙt Luciano le calme. Ne sont-ils pa tous de bons Italiens fÍtant simplemen les retrouvailles ‡ venir avec la terr natale ? Une seule autre scËne de violence sÕin crit, de faÁon trËs rÈvÈlatrice aussi, dan le cours du film : lÕassassinat ‡ New Yor de Gene Giannini. Il est abattu dans l mesure o˘ il reprÈsente un danger. Il reste en effet un dur, un ´mafiosoª lÕancienne maniËre (ce que pourrait soul gner le jeu trËs composÈ de Rod Steiger). Non seulement il trahit, il est manipul par Siragusa, lÕagent du Narcotic Bureau, mais encore il trafique, en ama teur, de la fausse monnaie. LÕadmiratio - feinte ou rÈelle - quÕil manifeste Luciano est celle dÕun homme pour u autre homme, et non pour une organisa tion dont il ne soupÁonne sans doute pa lÕimportance. Il doit Ítre ÈliminÈ parc quÕil ne peut sÕintÈgrer ‡ lÕanonymat tel systËme. (É)
PARLER DÕAUTRE CHOSE
Le moindre paradoxe de ce film si dens nÕest pas de mÈnager de longs moment de dÈtente, de trouver une respiration, u rythme trËs ample qui fait alterner le sÈquences bouleversÈes, animÈes, riche dÕindices, dÕinformations, de perso nages, et dÕautres, beaucoup plus pa sibles, vides, comme ralenties. LÕenquÍt - cÈrÈbrale, inquiËte, heurtÈe - cËde alor le pas ‡ lÕÈvocation. La trËs belle photographie de Pasqualin de Santis nÕest sans doute pas ÈtrangËr ‡ cette lumineuse et brutale sÈrÈnitÈ de paysages siciliens ou des faÁades dÈla brÈes de la ville de Naples, lorsqu Luciano confronte sa dÈsolante et creus personnalitÈ ‡ lÕÈclat immÈmorial de s terre natale. Au-del‡ mÍme de toute vi lence, un Èpisode comme celui de sa r
contre avec le prÍtre, ‡ la terrasse-vÈran da dÕun hÙtel-restaurant, frappe par l juste retenue des gestes les plus ordi-naires, et par sa qualitÈ de silence. Avec un sens du cadrage et de cet Èquilibre formel qui est toujours celui de la plus grande simplicitÈ - et qui lÕapparente, s ce point, aux grands rÈalisateurs amÈri cains - Rosi nous rappelle alors tout sim-plement que son enquÍte se fonde et s'articule aussi sur du vivant. Il est facile de prÈvoir, hÈlas ! les cri-tiques que ne manqueront pas dÕattirer Rosi cette perfection formelle, ce souci de la reconstitution, cette exactitude du regard quÕil manifeste de film en fil Comme si seuls un Èclatement cinÈmato graphique prÈalable et le refus de tout reconnaissance de lÕimage filmÈe po vaient faire figure dÕavertissement ! De faÁon autrement plus passionnante plus insidieuse, plus efficace aussi (et, sur ce point, on pourrait le comparer a BuÒuel duCharme Discret...), Rosi nÕhÈsite pas ‡ proposer tout dÕabord son public la fascination familiËre d lÕimage cinÈmatographique ´de qualitÈ du rÈcit mystÈrieux qui va sÕÈbaucher lÕentraÓner ‡ sa suite (et, du reste, cÕ bien ce type de film que suggËre la publi citÈ deLucky Luciano: ´toute la vÈrit sur la Mafia sicilienne, etc.ª). Mais, en vÈritÈ, Rosi nÕattire son public et ne l propose des repËres familiers que pour mieux le dÈrouter et partant, lÕinciter ‡ s propre remise en cause. DÕune part, nous lÕavons dit, au moyen cette rupture narrative que constitue lÕenquÍte, et qui force le spectateur retrouver le sens - la rÈalitÈ - du pouvoir. Mais aussi, et de faÁon plus troublant et plus forte, au sein de chaque sÈquen ce, de chaque plan. Car, au-del‡ mÍme de la construction du film, ce que Rosi nous donne ‡ voir ‡ chaque instant, cÕe toujours autre chose. LÕimage est certe familiËre, intelligible: promenades dans une ville, perquisition, banquet, fusillade, interrogatoire, scËnes dÕaÈroport, visit
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son sens le plus convenu, que pour se dÈrober. Cette image est littÈralement un Ècran. LÕessentiel - cÕest-‡-dire les mÈca-nismes de la contrainte, de la corruption, de la politique - est toujours dÈplacÈ. Il ne peut Ítre dit, il ne peut Ítre soulignÈ puisque sa caractÈristique est prÈcisÈ-ment de se travestir. DËs lors, le cinÈma - ce support de lÕenquÍte - est pris dans ce propre doute qui investit les diffÈrents domaines du pouvoir. Son exigence dÕexactitude, ses scrupules, son honnÍte-tÈ le dÈplacent ‡ son tour. Il dit lÕ‡ cÙtÈ, mais il parle lui aussi ‡ cÙtÈ. A cette seule condition, il exprime la Mafia et la politique et se remet lui-mÍme ‡ distan-ce, en une juste perspective critique. FrÈdÈric Vitoux Positif n∞155 - Janvier 1974
Entretien avec le rÈalisa-teur
Vous songiez depuis longtemps ‡ ce film ? Oui. En fait, je reviens tout le temps sur le mÍme film. Le prÈtexte pour faire un nou-veau film, on le trouve toujours, mais, en rÈalitÈ, on ne cesse de proposer ‡ chaque fois le mÍme discours. Cela me suffit dÕailleurs, car je pense que dans sa vie un homme nÕa pas tellement de choses ‡ dire.
Comment sÕest ÈlaborÈe la prÈparation du film ? LÕidÈe Ètait de moi mais je lÕai dÈvelop-pÈe avec Lino Janucci, un journaliste de Espressoqui a le mÍme intÈrÍt que moi pour les rapports entre les pouvoirs. Nous avons dÈveloppÈ ensemble le dÈcoupage. Puis jÕai demandÈ ‡ mon collaborateur habituel, Tonino Guerra, de faire un tra-vail de contrÙle. JÈrÙme Chodorov a fait lÕadaptation des dialogues amÈricains. Puis il est tombÈ malade et cÕest son frËre Edward qui a assistÈ au tournage pendant
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A cause de lÕextraordinaire dispersion dnalistes ‡ la rec la matiËre ‡ traiter, avez-vous eu des propeut nÕÍtre pas blËmes pour construire le film ?deCadavre ex Cela a ÈtÈ relativement vite, car jÕai dÈjniste nÕapprofo structurÈ ainsi certains de mes films ecielle de la mort cela mÕa donnÈ confiance. Vous savez qutaire gÈnÈral, car chaque fois que je propose un scÈnario ejours rÈvolutio que je le prÈsente aux producteurs et dissÈduire par la ri tributeurs ´normauxª, on me rÈpond invasouci de lÕexact riablement que cÕest du ´documentaireacteurs avec le JusquÕau moment o˘ ils voient le film.riques quÕils in est trËs difficile de convaincre les gens dlÕimage, la re ne pas suivre une ligne habituelle, quiacteurs (Alain Cu donne des garanties ‡ lÕavance. Dans lle rÙle de lÕo cas deLuciano, dËs que lÕon a fait socontre.) Les film choix des arguments qui vous intÈressentcËs ouvertsª m il nÕest plus difficile de trouver les ÈpmÈthode person sodes qui peuvent les exprimer, et lefilmÈ de Bizet, c personnages qui peuvent les incarner.dans une Ïuvre (É) Quel rÙle joue la photo dans ce travail d dÈtachement ? Pour Lucky Luciano, je ne voulais pas un photo trop nette, trop prÈcise, trop rÈalis te, qui serait allÈe contre cette distancFilmograp que je mÈnage. Car la couleur au cinÈma cÕest le rÈalisme. Elle nÕa pas de fant sie, elle vous limite. Le blanc et noi donne par contre un espace ‡ lÕimagin La sfida tion. (Le dÈfi) Propos recueillis par Michel Cimen I magliari Positif n∞155 - Janv. 197 Salvatore Giuli (Salvatore Giulia Le rÈalisateur Le mani sulla ci Le plus douÈ des rÈalisateurs de s (Main basse sur l gÈnÈration a fait patiemment ses arme aprËs ses Ètudes de droit comme assis Il momento dell tant de Visconti (La terre tremble (Le moment de la dÕEmmer, Antonioni, Monicelli, etc CÕera una volt ainsi que comme coscÈnariste. NÈ (La belle et le ca Naples, il sait ce dont il parle lorsquÕ Èvoque les multiples visages du bandiUomini contro tisme (Salvatore Giuliano), de la maf(Les hommes con fia (Lucky Luciano), des milieu Il caso Mattei dÕaffaires (de Main basse sur la vill (LÕaffaire Mattei ‡ Mattei), des formations de droit (Cadavre exquis). CinÈaste engagÈ, ilLucky Luciano sait Èviter le plus souvent un manichÈ me simpliste en prÈsentant des fil dossiers, film dÕenquÍteurs ou de j
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Cristo si Ë fermato a Eboli1979 (Le Christ sÕest arrÍtÈ ‡ Eboli) Tre fratelli1981 (Trois frËres) Carmen1984 Chronique dÕune mort annoncÈe1987 Dimenticare Palermo1990
Documents disponibles au France
Positif n∞155 - Janv. 1974 ∞ -
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