Mémoires d’immigrés, l’héritage magrebin de Benguigui Yamina
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Mémoires d’immigrés, l’héritage magrebin de Benguigui Yamina

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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

MÈmoires dÕimmigrÈs : lÕhÈritage maghrÈbin de Yamina Benguigui FICHE FILM Fiche technique France - 1997 - 2h40 Couleur
RÈalisatrice : Yamina Benguigui
Montage : Lionel Bernard Nadia Ben Rachid
Musique : Dahmane El Harachi Dalida Enrico Macias Cheb HasniÉ
L E
D O C U M E N T
Critique
CÕest dÕabord une histoire qui se racon Histoire de lÕimmigration maghrÈbine e France au lendemain de la guerre, histoi-re de reconstruction du pays, puis de croissance Èconomique et de dÈficit dÈmographique. Une histoire dÕhomme machines recrutÈs de lÕautre cÙtÈ de l mer par une mÈtropole en mal de bras, de paysans kabyles formÈs au travail ‡ la chaÓne (on dit ´ouvriers spÈcialisÈsª) pour Renault ou CitroÎn, de Marocains, de Tunisiens, dÕAlgÈriens condamnÈs au ponts et chaussÈes, au b‚timent, ‡ lÕindustrie du plastique, aux mines. De citoyens et travailleurs franÁais, Empire oblige, puis subitement Ètrangers au dÈbut des annÈes 60 pour cause de guer-re dÕAlgÈrie et dÕindÈpendance Maghreb. Une main dÕÏuvre toujour recherchÈe mais de plus en plus indÈsi-rable, mal vue. Le dÈbut des annÈes 70 est un tournant : fin de la croissance, dÈbut de la crise. En mÍme temps, pris dÕun remords humanitaire, les pouvoir politiques rÈalisent vingt ans aprËs que ces hommes seuls ont eux aussi des femmes et des enfants (politique dite du ´regroupement familialª). La lancinante question du logement nÕest pas vraime rÈglÈe quand les bidonvilles sont rebapti-sÈs ´citÈs de transitª. Fin des annÈes 70 : deuxiËme choc pÈtrolier, crise, chÙmage. Les mÍmes, soit Giscard dÕEstaing et se ministres, imaginent alors de renvoyer dans leur pays, avec dix mille balles en poche, le maximum de ceux quÕil avaient, il nÕy a pas si longtemps, enco ragÈs ‡ se rassembler. CÕest la politiqu dite de ´IÕaide au retourª, prÈfiguratio inconsciente de ´La France aux FranÁaisª et autres slogans de la mÍme boue, coup dÕenvoi des rÈcentes annÈes 80 avec le quelles il nous est plus facile de raccor-der, le film se contentant l‡ dÕun rapp rapide des faits. Voici cinquante ans dÕune politique Èc nomique voulue au dÈpart par lÕEtat et l patronat franÁais, nÈgriers des temps modernes. Cinquante annÈes avec
phases et ses strates, ses vagues qui s suivent et se chevauchent, restituÈes pa MÈmoires dÕimmigrÈs,tout ‡ la foi film de montage mÈlangeant noir e blanc et couleur, documentaire sans un phrase de voix-off, enquÍte au temp prÈsent, Ïuvre sereinement militante, petit essai dÕanthropologie sociale modËle de cinÈma engagÈ. Cinquant ans dÕune histoire un peu secrËte, tenu pour honteuse par ses acteurs princi paux. CÕest avec ce secret et cette hont que le film de Yamina Benguigui, cinÈas te de la gÈnÈration frondeuse de ´Enfantsª, veut en finir : faire en sort que la honte change de camp. En fini avec cette loi du silence, histoire de don ner enfin la parole ‡ ceux qui ne lÕo jamais prise, ‡ une population qui fu longtemps la grande muette de la class ouvriËre franÁaise. CinÈma dÕune fiertÈ retrouvÈe, s˚r de so droit, un cinÈma aussi et peut-Ítre sur tout en direction des siens, ‡ usage inter ne. Car le silence de la premiËre gÈnÈra tion pËse encore sur les suivantes. Il sÕagit donc de faire parler les pËres po que les fils, les filles, sachent leur histoi re et puissent se construire une identit qui ne se rÈsume pas ‡ une date de nais sance, pour quÕils en aient au moins un image en tÍte.MÈmoires dÕimmigrÈ voudrait Ítre un carrefour o˘ une trans mission et un Èchange ‡ distance son enfin possibles, un atelier de rÈparatio pour liens familiaux dÈfaits, un corp conducteur, un lieu de mÈmoire, cett ´mÈmoire dÕun temps que les moins d vingt ans ne peuvent pas connaÓtre comme lÕa chantÈ Aznavour en dÕautr circonstances.MÈmoires dÕimmigrÈ est un film inaugurÈ par les anciens destination de ceux qui sont juste ´hierª. Film dÕavenir, donc. Mais les pËres et les mËres qui parlen aujourdÕhui le font aussi pour eux-mÍm tant ils se confient visiblement pour l premiËre fois. Ils parlent comme dÕautr Ècrivent leurs MÈmoires. Il y a l‡ un plai sir parfois douloureux ‡ sÕexprimer,
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
de lÕaisance des plus jeunes devant la camÈra. PlutÙt un hiÈratisme, mÈlange de gÍne et de tenue : une histoire des corps ‡ travers les ‚ges de lÕimmigration passe ‡ lÕÈcran. La parole, en revanche, nÕest pas retenue, elle coule ‡ flots. Ainsi, ceux et celles qui pleurent en Èvo-quant le passÈ font lÕeffort de continuer ‡ dire leur vie ‡ la boÓte enregistreuse mal-grÈ des larmes que les mots traversent, comme pour un exorcisme en direct, comme sÕils avaient conscience dÕune occasion unique de se dÈbarrasser dÕun trop-plein. Et la camÈra de Yamina Benguigui les aide et les aime, leur donne un peu de cette chaleur que beau-coup disent nÕavoir pas trouvÈ en France. A la diffÈrence des politiques et des fonctionnaires interviewÈs le plus sou-vent derriËre leurs bureaux, avec une seule Èchelle de cadre, en plan fixe et ‡ distance, eux sont filmÈs en mouvement et en extÈrieurs, de prËs, parfois de trËs prËs, le raccord dans lÕaxe devenant la marque de lÕempathie dÕune cinÈaste-interlocutrice absente ‡ lÕimage et au son, mais souvent tutoyÈe par les mËres et les filles quÕelle filme. Ce filmage, il est aussi communautaire: les mËres sont souvent cadrÈes ‡ deux, ensemble, indis-sociables. Et sÕil arrive que lÕune parle davantage, si elle occupe la bande son, comme par un rÈflexe dÈmocratique de la mise en scËne, cÕest lÕautre, muette, qui se retrouve ‡ lÕimage en une sÈrie de plans de coupe. Et puis surtout, ces tÈmoignages sont livrÈs essentiellement dÕun seul tenant, non ´saucissonnÈsª pour Ítre ensuite rÈpartis aux quatre coins du film. Il y a dansMÈmoires dÕimmigrÈsun respect de la parole don-nÈe ‡ la camÈra, une attention cinÈmato-graphique ‡ ce que ces corps, trop sou-vent niÈs, dÈplacÈs, sÈparÈs dans le passÈ, soient ici intÈgrÈs dans lÕespace du plan et le temps de la scËne, prÈser-vÈs dans leur intÈgritÈ ou mieux, instal-lÈs, arrimÈs. Comme si le film, avec ses moyens, redoublait et prenait acte dÕun phÈnomËne rÈel: IÕenracinement, la per-
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sont ici chez eux. DÕailleurs,MÈmoires dÕimmigrÈsfai un sort au grand mythe du retour a pays ; fantasme politique bien s˚r, mai rÍve qui a aussi hantÈ les immigrant pendant plusieurs dÈcennies et qui s dissout de plus en plus dans les gÈnÈra tions nÈes ici : ´Moi, je ne pourrais pa vivre l‡-bas. Pourtant, jÕai leur mentalit Mais je ne pourrais pas vivre l‡-basª, di une jeune fille vers la fin. Et ce sloga des annÈes 80 : ´Vivons Ègaux avec no diffÈrencesª. Autant dÕexpressions dÕ dÈsir dÕintÈgration qui rejette aussi bi lÕassimilation-dissolution (la mÈtapho de ce fonctionnaire giscardien sur l sucre fondant dans la tasse) que le retou ‡ la case dÈpart. Et une femme d conclure en remarquant que de plus e plus de MaghrÈbins choisissent dÕÍt enterrÈs en France, signe ineffaÁable d lÕinscription, volontÈ sÈdentaire qui passe de commentaires. Le titre a raiso dÕÈcrire ´MÈmoiresª au pluriel. Il y a l mÈmoire de ce qui sÕest passÈ et qui d Ítre lÈguÈ. Il y a ceux qui se satisfon dÕaffirmations simplistes et dÕÈquati sommaires : ‡ qui il faut rafraÓchir l mÈmoire. Il y a la mÈmoire de soi et pou soi, celle qui libËre quand on la dit. E puis, il y a lÕexercice de mÈmoire : souvenir est un acte politique car il es dans la nature du pouvoir que de toujour compter sur lÕoubli pour durer et, nÈcessaire, organiser le silence. Bernard BÈnolie Cahiers du CinÈma n∞521 - FÈvrier 199
Dans ce documentaire, il n y a pas qu de la mÈmoire, celle de pËres, de mËres ou de personnalitÈs qui, depuis 1945 ont dÈcidÈ et organisÈ la collecte d main-dÕÏuvre ÈtrangËre pour lÕindust franÁaise. Sur le prÈsent, il y a lÕopini confuse mais Ènergique des enfants nÈ en France et donc franÁais. Il y a surtout suggÈrÈes par la cinÈaste, des piste pour la rÈflexion sur la suite de lÕhisto
´En effet, se dit-on ‡ lÕissue de la pr jection, il y a peu de tombes maghrÈ-bines dans nos cimetiËres, si ce nÕe dans leurs carrÈs militaires.ª Cette absence de tombes civiles est Ètonnan-te. Les vieux travailleurs en djellaba ou en costumes fatiguÈs, qui, paisiblement, se retrouvent sur des bancs de squares ou de places publiques, font pourtant partie du paysage urbain. Au dÈbut, ils sont arrivÈs. Ils pensaient - comme ceux qui les avaient racolÈs - que leur instal-lation ici serait transitoire, une pÈriode dans leur vie avant le retour au pays. Depuis les annÈes cinquante, la pÈriode est devenue toute la vie, et sa fin a lieu ici et pas l‡-bas. Yamina Benguigui sÕinterroge sur le choix ultime : voudront-ils que leur dÈpouille soit enterrÈe au pays natal ou bien, pour faciliter lÕintÈgration de enfants, accepteront-ils de finir dans un cimetiËre de la terre qui les a si mal accueillis ? ´Je suis toujours restÈ un Mohamedª, soupire un ancien tra-vailleur de Renault. Ils sont plusieurs ‡ Èvoquer leur arrivÈe ‡ Marseille et la duretÈ de lÕexil, comme si cette prise d conscience initiale Ètait encore plus ‡ vif en eux que la longue chaÓne de misË-re qui a suivi dans les bidonvilles, dans les bungalows de la Sonacotra, puis dans des HLM attribuÈes au compte-gouttes. Le film oblige au bilan : qui sont-ils ? FranÁais, certes, mais qui se savent encore perÁus Ètrangers par la sociÈtÈ, et bientÙt (la rÈponse ‡ la question posÈe de leur sÈpulture ne fait guËre de doute ‡ moyen terme) morts ‡ part entiËre sur le sol franÁais. Alors immi-grÈs ‡ perpÈtuitÈ, ou morts parmi les morts et enfin intÈgrÈs ? Faisant le dÈplacementDe lÕautre cÙt du pÈriph,ÕBertrand Tavernier y a trou-vÈ une citÈ o˘ lÕintÈgration est fait Yamina Benguigui enrichit le dossier. Ses parents ont ÈmigrÈ dÕAlgÈrie dan les annÈes 50 et elle a grandi dans une petite ville du Nord : pourquoi sont-ils -
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passÈ ? interroge-t-elle. Aux respon-sables du cadre lÈgislatif ou administra-tif dans lequel sÕest effectuÈe cette migration, elle demande des informa-tions. A ses tÈmoins dÕorigine maghrÈbi-ne, elle demande un point de vue. Tous disent leur volontÈ, dans la France des annÈes 50 et 60, dÕÍtre comme invi-sibles. LÕÈcho de la guerre dÕAlgÈrie semble les avoir moins marquÈs quÕon ne le supposait : bien s˚r, la rÈpression meurtriËre du 18 octobre 1961 est Èvo-quÈe, mais le racisme les a fait souffrir autrement. Ils ont fait le gros dos, alors que leurs fils commenÁaient ‡ refuser la marginalisation. Avant lÕentrÈe en scËne des enfants, la parole des mËres venues pendant les annÈes Giscard, ‡ la suite des lois StolÈru qui ont tari lÕimmigration et favorisÈ le regroupement familial, apporte la tonalitÈ dÕexistences elles aussi mises en sourdine : les pËres ou maris cherchent ‡ passer inaperÁus, les Èpouses ne quittent pas le foyer, et, mÍme sÕil est dans un taudis au soleil de Marseille, elles vivent un relatif enfer-mement. DÈcouvrir quÕune chanson du pied-noir Enrico Macias a fait vibrer les cÏurs nostalgiques des MaghrÈbines en exil est sans doute naÔf, mais le film dÈvoile dÕautres faits ignorÈs, comme la teneur normalisatrice des cours dÕalphabÈtisa-tion destinÈs aux femmes et organisÈs par lÕOffice des HLM. Les femmes se sont dÈbrouillÈes dans une grande soli-tude, ce qui Èclaire la contradiction fla-grante quÕelles illustrent entre un dis-cours de libertÈ conquise dÕune part, et les interdits quÕelles imposent ‡ leurs filles dÕautre part. Yamina Benguigui note lÕincidence sur les enfants des mesures dÕaide au retour : se sentant visÈs et poussÈs dehors, les immigrÈs ont eu peur. Leurs enfants ont rÈagi en se montrant. Leur gÈnÈration des Potes ou des Beurs, en 1983, revendique alors une reconnais-sance qui avait manquÈ ‡ lÕÈcrivain
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quÕil dit ´primaireª de son adolescenc asphyxiÈe, ‡ la fin des annÈes 70. Cette question de la dÈlinquance, symptÙme ou mode dÕexpression, mÈriterait u approfondissement, de mÍme que les propos de collÈgiennes charmantes sur leur identitÈ de musulmanes. Elles sont persuadÈes (et elles nÕont pas tort) qu les copains non maghrÈbins admirent lÕexploit de ceux et celles qui font l ramadan. Tout en affirmant leur diffÈ-rence, elles se veulent comme les autres et avec les autres (pas dÕarriËre-pensÈ de repli communautaire chez elles). Bien au-del‡ de lÕhypothËse dÕune intÈgrati ‡ rÈussir ou non (ce serait quoi dÕautre la rÈussite ?), telle est la complexitÈ du prÈsent. Yamina Benguigui entremÍle les inter-ventions clarificatrices (de FranÁois Ceyrac, ex-patron du CNPF, de Lionel StolÈru, de hauts fonctionnaires), ou rÈvÈlatrices (celle dÕun sergent recruteu fier dÕavoir sÈlectionnÈ parmi 4 00 ruraux marocains les 400 futurs OS com-mandÈs), les documents (emprunts ‡ des films de rÈfÈrence sur le bidonville de Nanterre) et les tÈmoignages. GuidÈ par le rapport sentimental quÕelle entretien avec son sujet, son parcours dÕÈlucida tion prend appui sur lÕaffectif pou atteindre la connaissance. Non seule-ment sa camÈra aime ses interlocuteurs, mais elle leur apporte du temps et une sorte de sÈrÈnitÈ. Le recul existentiel qui, en lui-mÍme, est une composante de lÕintÈgration. MÈmoires dÕimmigrÈsse termine par une interrogation que Yamina Benguigui se pose ‡ elle-mÍme : quand les immi-grÈs accepteront-ils dÕÍtre enterrÈs dan un cimetiËre proche du lieu o˘ ils ont travaillÈ et vÈcu ? Autres questions pos-sibles : quand leurs enfants nÕauront-il plus ‡ assumer le retour des parents au cimetiËre du douar, quand lÕhypothËque hypothËse du ´l‡-basª cessera-t-elle de peser´iciª ? FranÁoise AudÈ
Positif n∞445 - Mars 1998
Entretien avec la rÈalisatrice
Comment est nÈe lÕidÈe de cette enqu te ? JÕen avais envie depuis mon derni film,Femmes dÕislam. JÕavais renco trÈ des ´mamasª maghrÈbines. Je le interrogeais sur le fait dÕÍtre musu manes, et toutes me parlaient de leu arrivÈe en France. Cela mÕa rapprochÈ de mon histoire. Ma mËre est arrivÈ dans les mÍmes conditions mais n mÕen a jamais parlÈ. On sentait qu cÕÈtait une souffrance. La France nÕÈt pas notre pays, mais ´chut !ª. Je m suis dit que nos parents allaient mouri un jour en nous laissant sans mÈmoire La douleur, les silences, cÕest tout c quÕils nous ont transmis.
Quand vos parents sont-ils arrivÈs ? En 1954. Mon pËre venait de Kabylie e militait au MNA (Mouvement nationalis te algÈrien). Il avait pour mission d mettre en grËve les usines. Il a ÈtÈ fai prisonnier politique. CÕest Ètrange, l plupart de ceux qui ont combattu ici pour lÕindÈpendance de lÕAlgÈrie sont pas retournÈs. On avait la valise la main mais on ne partait pas. A seiz ans, on prÈparait les filles au mariage Quand jÕai senti mon tour arriver, je m suis enfuie. Plus je rencontrais de gens plus je me rendais compte quÕon avait l mÍme histoire : ce silence, cette humi liation par la France. Un des person nages mÕa avouÈ quÕil nÕa jamais parl ses enfants pour quÕils nÕaient pas haine. Sans doute aussi nos parents ont il trouvÈ une place. (É)
Ne pensez-vous pas que cette humilia tion et ces silences expliquent en parti la violence des banlieues ? CÕest pour moi le nÏud du problËm Comment a-t-on pu placer des ancien sergents-chefs venus dÕAlgÈrie dans l citÈs de transit ? Des gens qui sont dan
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nable ! CÕest pourquoi je parle de digni-tÈ. Il faut se rÈapproprier cette mÈmoire, combler le trou. La sociÈtÈ franÁaise doit comprendre quÕon est issu de cette his-toire qui est un moment de son histoire Èconomique. (É) Propos recueillis par Catherine Humblot Le Monde Dimanche Lundi 25 et 26 Mai 1997
Filmographie
Films pour la Fondation Danielle Mitterrand Mandela ‡ Paris LÕhomme libre GorÈe FraternitÈ
Documentaires musicaux Sur la musique raÔ, le groupe Kassav, Tom Novembre, et sur deux comÈdies musicales Femmes DÕislam1994 La maison de Kate un lieu dÕespoir1995
MÈmoires dÕimmigrÈs : lÕhÈritage
Documents disponibles au France
Documentation Canal + TÈmoignage ChrÈtien n∞2796 - 6 FÈv. 98 LibÈration - Lundi 30 Mars 1998 Documentation Groupe National des CinÈmas de Recherche
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