Monty Python - le sens de la vie de Gilliam Terry, Jones Terry

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Extrait

Monty Python  le sens de la vie Monthy PythonÕs the meaning of life FICHE FILM

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D O C U M E N T

moins ? LÕinvitÈ surprise, finalement, e bien la mort, qui vient faucher les vies en pleine convivialitÈÉ

Critique

Rois de la pirouette, les fameux Monty Python ont beau clamer que leur film est destinÈ avant tout au public des poissons, personne ne mordra ‡ cet hameÁon-l‡. Les poissons auraient-ils donc un esprit de synthËse supÈrieur ‡ celui des humains au point de pouvoir reconstituer un minimum de discours cohÈrent ‡ partir des piËces si Èparses de ce puzzle ? CÕest tout l mal quÕon leur souhaite. Il est vrai qu ces vertÈbrÈs aquatiques sont, selon certaines thÈories, les premiers ancÍtres de la vie animale et humaine. Sans doute, dÕailleurs, cette idÈe a- elle prÈdominÈ ‡ la dÈmarche des six Britanniques en folie, qui ne se propo- sent rien de moins que de traiter du Òsens de la vieÓ. CÕest bien la prem re fois que leur irrespect ravageur et iconoclaste se dÈclare aussi ambi- tieux. Mais lÕexistentialisme vu ‡ tr vers le prisme des poissons est un sujet philosophique jalonnÈ dÕÈcaille et plein dÕarÍtes. Les six auteurs-inte prËtes nagent en pleine confusion, sans doute dÈlibÈrÈment au grÈ du dÈsordre mÍme de la vieÉ ou de leur manque dÕinspiration. Le principe de l suite de sketches, comme ‡ la tÈlÈvi- sion (dÕo˘ ils sont issus), nÕexpliq pas tout. Le Ònon-senseÓ britanniqu dans lequel ils sont passÈs maÓtres, nÕest plus ici pour eux que le prÈtext ‡ dÈfoulement de farces douteuses et parfois grandguignolesques dÈnuÈes de tout fondement. De la dÈrision, ils nÕont gardÈ que lÕeffet provocate ÒhÈnaurmeÓ. Personne ne gagne telle surenchËre. Une sÈquence illustre bien cette opposition en

effet gratuit et effet justifiÈ : lÕignobl et sanguinolente mascarade dÕacco chement en salle dÕopÈration nÕest que pour choquer ou dÈclencher u rire graveleux ; par contre, lÕimage su vante, montrant une mÈnagËre de bas-quartiers misÈreux qui accouch debout tout en faisant sa vaisselle devient signifiante et donne une rai son dÕÍtre ‡ son apparent irrespectÉ Gilles Colpar Saison cinÈmatographique 198

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(É) C'est le film le plus globalement positif depuisBÈbÈ mange sa soupe et l'Histoire du monde. On y apprend tout, littÈralement tout, et je rÈpËte TOUT ce qu'il faut savoir, non sur le sexe, encore qu'on l'y apprenne aussi ‡ l'occasion, mais sur la naissance, la vie, la mort et l'au-del‡. Et si mes- sieurs Idle, Palin, Cleese, Chapman et Jones (on croirait une banque, comme l'on dit Merryl, Lynch, Pierce, Fenner and Smith, et nos amis pourraient ouvrir une banque avec les seuls pro- duits de ce film-ci : faites une Ètude de marchÈ sur la pierre philosophale) ont oubliÈ quelque chose, ils nous le cachent bien, car on n'Èprouve pas ‡ voir le film l'impression d'un manque, ou d'une lacune. Pas immÈdiatement. Le ´teamª le plus prolixe du cinÈma contemporain (les Monty Python ont Ècrit ‡ eux cinq plus de films, publiÈ plus de livres, crÈÈ plus de shows tÈlÈvisÈs, ils ont signÈ sÈparÈment plus d'Ïuvres individuelles) a en effet amenÈ ‡ Cannes ce qu'on pourrait appeler le CinÈma de l'Exhaustif, de la plÈnitude comble, et de l'absolue plÈ- thore. Cannes en a d'ailleurs ÈtÈ si gratifiÈ que le film a ÈtÈ primÈ, ce qui revient un peu ‡ donner le Prix des Deux-Magots ‡ l'AcadÈmie FranÁaise, ‡ l'AcadÈmie Goncourt, aux Chargeurs RÈunis, et ‡ l'Encyclopaedia Britannica. Le CinÈma de l'exhaustif, on s'en doute, ne laisse rien de cÙtÈ, il thÈ- saurise. Et pourtant, ne dÈpose jamais, comme sous l'effet de cette eau minÈrale dont la publicitÈ nous renvoie tous les jours cet impÈratif catÈgorique : Eliminez, il faut Èliminer, etc. Autrement dit, ils Èliminent sans dÈposer, opÈration presque alchi- mique qui consiste ‡ matÈrialiser dans le fluide absolu une excrÈtion solide comme une brique, ‡ la fois consistan- te et digestible, au vademecum aussi compact qu'une pilule. Car les Monthy Python n'effleurent '

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pas prÈcautionneusement, ils sem blent rayer, cocher systÈmatiquemen sur une liste tous les sujets inabor dables, insurmontables et dÈcoura geants. Ils ont traitÈ la profondeur si j'ose dire de long en large. En rÈsulta de quoi leur digest boulimique appa raÓt aÈrien comme un renvoi. Le fil contient aussi quelques renvois. Philosophique, mÈtaphysique, ichtyo logique, il se dÈcoupe selon un pla infaillible dans sa chronologie : nais sance, croissance, apprentissage (Èdu cation sexuelle), ‚ge moyen, annÈe d'automne, mort, vie post-mortelle. Il a mÍme au milieu exact de la projec tion une sÈquence sur le Milieu d Film, avec chanson appropriÈe. Il y beaucoup de chansons d'ailleurs notamment l'Hymne au Sperme, l Chant du PÈnis, l'Air des Galaxies. Il est bien agrÈable de constater qu ces comiques-ci (ils ont bien droit a titre d'humoristes) ont une ambitio littÈralement illimitÈe. Ajoutons qu ce ÈniËme film des Pythons est l mieux fait, le mieux rÈalisÈ et le plu cher : il contient des sÈquences d comÈdie musicale co˚teuses dont l meilleure est celle sur le lapinism des classes laborieuses, chorÈgra phies sur des multitudes de marmot dÈpenaillÈs qui semblent ÈchappÈ d'Oliverou d'une pantomime de N sur la vieille Maman Riley (celle qui dans un soulier), mais si vous cro qu'il s'agit d'un intermËde ou d'u diversion, sachez que la sÈquen illustre une comparaison entre les s tËmes prophylactiques opposÈs d catholiques et des protestants : sperme est sacrÈ, disent en substan les catholiques, nous acceptons bloc toutes les semences, tous l marmots, tous les b‚tards, vive la p crÈation sans frein, l'envahissem irrÈversible, etc. Autre clou, qui a droit en fait ‡ un fi sÈparÈ : la lutte entre les petit banques indÈpendantes du West E londonien et les grosses corporatio

de Wall Street vue comme un film d pirates ‡ la Errol Flynn, avec attaqu meurtriËre (‡ l'abordage) des vieillards cacochymes sur les ploutocrates d Stock Exchange. Et si les allusions se multiplient et les hommages fusent, ils visent les plus grands auteurs, Fellini ou Bergman. C dernier dans une paraphrase d SeptiËme sceausur la maniËre d recevoir la Mort, ou plutÙt l Moissonneur Fatal, complet avec s faux et ses osselets, au cours d'une dinner Party trËs distinguÈe. Et Fellini cÙtÈSatyriconetDolce Vitaa cours de l'Èpisode le plus nausÈabon de l'histoire du cinÈma, celui o˘ Monsieur CrÈosote, le plus grand mor fal du monde occidental, mange jus qu'‡ s'en faire pÈter ‡ la lettre la sous- ventriËre : le dÈcor et les convives pÈtrifiÈs d'un restaurant troi Ètoiles,s'y font couvrir selon une pro- gression trËs dramatique dÕun raz-d marÈe de vomi sans doute existentiel et qui nous coupe l'envie de faire un mot. Il paraÓt difficile de faire mieux pour clore un film, pourtant les Mont Python terminent le leur en apothÈos rock en nous montrant le Paradi conÁu comme un hÙtel Hilton, ce qui est en soi une abomination. Ils ont, le ' -

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Faire rire aujourdÕhui semble un fait suffisamment important pour que lÕon attende avec un certain plaisir ceux qui ont dÈj‡ rÈussi dans le passÈ. AprËsSacrÈ Graal,la Vie de Brian, voici donc la derniËre production des Monty Python. On peut tenter de rÈsu- mer le film en un survol de lÕactivitÈ humaine depuis la naissance jusquÕ‡ la mort. Tout simplement. Comme on le voit, le sujet est vaste et nos amis le parcourent allÈgrementen tous sens, en faisant preuvedÕun humour insensÈ. Tout le monde ÒyÓ a droit : la mÈdeci- ne (accoucheuse et transplanteuse), lÕEglise (excellente satire des parti- sans de Òlaissez-les vivreÓ), lÕarmÈe (et vlan dans le Òself-controlÓ britan- nique) et ainsi de suite. A la diffÈrence des deux films prÈcÈdents, lÕensemble paraÓt moins maÓtrisÈ, en particulier lorsque nos auteurs sÕembarquent dans des considÈrations existentielles assez fumeuses mais pas vraiment drÙles. Allons bon! voil‡ que je rÈcla- me de la rentabilitÈ du gag! Passez outre et amusez-vous de tout; moi, cÕest du film-matÈriau, surtout quand son milieu et sa fin sont traitÈs en chapitres. Comprenne qui verra (comme dirait un porc de mes amis). Pierre Borker ∞ -˚

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Le rÈalisateur

RÈalisateur officiel du groupe Mont Python (SacrÈ Graal, La vie d BrianÉ), il fait cavalier seul (ave John Cleese pour interprËte) dans un saga parodique des Vickings. Jean Tular Dictionnaire des rÈalisateur

Les Monty Python

Ce joyeux groupe nÕhÈsite pas mettre en piËces dans des parodie dÈsopilantes la BBC (Pataquesse) o les superproductions (SacrÈ Graal) Leur Ïuvre la plus accomplie demeure La vie de Brian. La naissance d Brian se produit le mÍme jour qu celle de JÈsus dÕo˘ la confusion d rois mages qui reprendront leur cadeaux quand ils dÈcouvriront leu erreur. Par la suite JÈsus prÍche mais faute de micro, seul le premier ran lÕentend. La rÈsistance palestinienne la domination romaine se divise entr le FPJ (Front du peuple de JudÈe) et l FJP(Front judÈen du peuple), etc. O va ainsi de plus en plus fort dans l burlesque jusquÕau chÏur final de crucifiÈs chantant : ÒIl faut prendre l vie du bon cÙtÈ.Ó Les films des Mont Python ont soulevÈ de vives polÈ miques, surtout le dernier. Mauvai go˚t ou critique si parfaitement ajus tÈe quÕelle ne peut que dÈranger Depuis, Terry Gilliam a signÈ de so seul nom le mÈdiÈvalJabberwock etBandits-bandits, dÈsopilante fan taisie historique o˘ lÕon retrouv NapolÈon, Robin des Bois et bie dÕautres. Le chef-dÕÏuvre du grou resteThe meaning of lifequi conte nait une hilarante leÁon dÕÈducatio sexuelle et le saccage dÕun restaura par un gourmet obËse qui finissait pa Èclater. Jean Tul

Dictionnaire des rÈalisate

Filmographie

Monty Python, sacrÈ Graal1974 La vie de Brian1979 Monty Python, le sens de la vie198

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Documents disponibles au France

Positif n∞269/270 - Juillet/Ao˚t 2000