Platform de Zhang-Ke Jia
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Platform FICHE FILM
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
de loin (les comÈdiens sont vus du fon de la salle, les paysans forment un foule compacte), saisissant des bribe de conversation (une impression de frag mentation qu'accentue forcÈment l sous-titrage), Jia Zhang-ke reste pour tant tout ‡ fait intelligible. Pas besoi d'Ítre sinologue pour discerner, dËs ce premiers plans, l'immense tristesse de paysages, de l'architecture et l'Ènergie la fois dÈrisoire et inÈpuisable des Ítre qui y vivent. La seconde sÈquence tÈmoign d'ailleurs de cette vitalitÈ, qui traite d dÈlicat problËme des pantalons ‡ patte d'ÈlÈphant et de leur rapport ‡ l'ortho doxie prolÈtarienne. Jia Zhang-ke est doux ironiste, qui met dÈlicatement lumiËre les petites absurditÈs et lai loin ‡ l'arriËre-plan les grandes absur tÈs qui ont secouÈ et dÈvastÈ la Chi De temps en temps, leur existence rappelÈe, incidemment. Un haut-parl annonce la rÈhabilitation de Liu Shao-ou plus tard ÈgrËne les noms de citad recherchÈs par la police - on devine q la place Tiananmen vient d'Ítre n toyÈe. Mais l'histoire pour la troupe c turelle de Fenyang procËde d'autres p occupations. Ainsi l'ouverture entraÓne l'introducti du flamenco (lourdement sinisÈ) ‡ s rÈpertoire, rendue possible par le ret des coiffeurs pour dames et des per nentes (car comment danser le flame avec des tresses de chaque cÙtÈ visage ?). L'arrivÈe de la "musique lÈ re" permet ‡ Jia Zhang-ke de ryth son film par des chansons populair dont la plus marquante Èvoque la gr de tristesse des quais de gare. Ce vaut ‡ ce film chinois d'hÈriter du ti anglais de cette chanson en mandari Platform, "le quai". BientÙt le cadre politique, intellect chassÈ vers les campagnes par la rÈ lution culturelle, retournera ‡ la ville, la troupe devra affronter l'Èpreuve de privatisation, et le marchÈ. Ces mutations sont traitÈes en long sÈquences, que l'on pourrait ÈnumÈ
par thËmes politico-historiques : toute l pÈriode de la privatisation tourne autou d'un concert donnÈ dans une mine d charbon elle aussi convertie ‡ la logiqu du profit. Pendant que les artistes instal lent leur spectacle, les mineurs signen un engagement dans lequel ils inciten leur famille ‡ accepter une indemnit dÈrisoire en cas d'accident fatal. Plu loin, dans le film, deux membres de l troupe manquent d'aller en prison pou avoir ÈtÈ surpris au lit sans certificat d mariage. Il suffit d'un policier deman dant une boÓte de boisson sucrÈe ‡ u vendeur ‡ la sauvette pour suggÈrer l corruption, de la reddition rapide de
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
‚ge, tout se dÈfait autour d'eux. Le cadre politique paternaliste (au point d'aider le couple illÈgitime ‡ mettre fin ‡ une grossesse non dÈsirÈe) laisse la place ‡ un manager ‚pre au gain, les familles si stables naguËre se dÈfont. Les paysages mÍme commencent ‡ changer. Fenyang, qui apparaÓt d'abord comme une bourgade quasi fÈodale der-riËre ses remparts, devient un chantier permanent. Et lorsque la troupe se lance sur les routes, les paysages de dÈsert et de campagne aride font apparaÓtre enco-re plus dÈrisoires les trajectoires des individus. (É)
Tomas Sotinel - ˚
D O C U M E N T
Entretien avec le rÈalisateur
(É)Platform? C'est le nom d'une chanson trËs populai re en Chine au dÈbut des annÈes 80 avec ce refrain : ´Nous attendons, tou nos cÏurs attendent, attendent pour toujours sur le quai.ª C'est l'espoir d'u voyage, d'un dÈpart ou d'une arrivÈe, u quai de gare, un terminus, on ne sai pas. J'aime ces expressions qui possË dent plusieurs explications. C'est vrai ment l'esprit des annÈes 80 en Chine beaucoup de rÍve d'avenir, aprËs le annÈes les plus dures de la RÈvolutio culturelle. Mais c'est triste aussi : rie n'est vraiment venu, tout s'est arrÍtÈ. L film est comme cela, o˘ l'espoir et l mÈlancolie se mÍlent inextricablement.
Vous avez vÈcu tout ce que l'on voi dansPlatform, de la fin des annÈes 7 ‡ aujourd'hui? C'est un tÈmoignage? J'ai mis des choses vÈcues, depuis l milieu des annÈes 80, quand j'Ètai lycÈen dans la petite ville de Fenyang province de Shanxi. Ces moments son trËs autobiographiques, la vie en bande les habits et les musiques qu'on dÈcou vrait alors. Mais toute la premiËre parti du film vient de ma grande sÏur, m'a beaucoup racontÈ ses engageme dans la RÈvolution culturelle, cet op en l'honneur de Mao par exemple, qu' le a chantÈ des dizaines de fois, le Tr ‡ destination de Shaoshan. C'Ètait l'È de la Chine en 1979, et j'ai voulu que film porte cette mÈmoire commu cette vie collective o˘ les bons et l mauvais souvenirs sont mÍlÈs. Dep quelques annÈes, la mÈmoire de ce expÈrience trËs particuliËre remonte ‡ surface.Platformse sert de ce Ècume de l'histoire chinoise.
Vous racontez un quart de siËcle d'h toire ‡ travers des ÈlÈments tr concrets, les chansons, les habits, l gestes, la longueur des cheveuxÉ C'est ma maniËre : montrer la vie d gens, mais en partant de choses qui
touchent personnellement, comme l musique, les faÁons d'enfiler un panta lon, un bruit de thÈiËre qui arrive ‡ Èbul lition. Une chanson, c'est de l'histoire : il y a d'abord l'opÈra maoÔste, mais aussi le moment o˘ tout le monde s'est mis Ècouter les tubes de Teresa Teng [l Barbara Streisand de Taiwan], en secre puis ouvertement, et l'arrivÈe du rock, maintenant de la techno. C'est la mÍm chose avec la longueur des cheveux. E Chine, la politique hante la vie quoti-dienne. Les bruits de la ville sont du mÍme ordre. Dans le film, ce sont les haut-parleurs omniprÈsents, les radios dans les magasins, le bruit des camions. C'est une chose ‡ laquelle les Chinois sont trËs sensibles.
C'est pour cela que votre regard est trË attentif ? J'aime filmer vite, dans le rÈel, comme si j'y volais quelque chose. Les idÈes viennent toujours dans ces situations d quasi-improvisation. Il faut pouvoir changer l'histoire et les scËnes jusqu'au dernier moment. Les hasards sont crÈa teurs, les choses qui surgissent sur u tournage sont souvent les plus belles. Le cinÈma est fait pour enregistrer cela.
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vÈlo, avec mes amis, fut pour aller voir passer le train.
Vous Ítes entourÈ d'une troupe ? On retrouve les mÍmes acteurs et techni-ciens dans vos deux films. J'aime cette maniËre de vivre et de tra-vailler en bande. Le tournage de Platformavait ce caractËre collectif trËs prononcÈ. Comme c'Ètait l'histoire d'une troupe de musiciens, il y avait un aspect film dans le film qui Ètait trËs excitant, parfois assez troublant. On finissait par confondre la vie et le film.
Quels sont les films qui vous ont mar-quÈ ? Bresson, le nÈorÈalisme, et Hou Hsiao-hsien. J'ai vu tout cela lors de ma scola-ritÈ ‡ l'AcadÈmie du cinÈma de PÈkin, avec les profs, en cachette, sur des cas-settes qu'on se refilait entre copains.
Vos projets ? J'ai terminÈ le tournage d'un troisiËme film, avec des petites camÈras DV, le premier montage fait 1 heure 50. Il va falloir que je rallonge tout Áa. J'aime quand il y a du temps dans les plans. Recueilli par Antoine de Baecque -
D O C U M E N T
Le r
Jia zh petite date qui e consi nois, cultur il res arron Ètait pass rÈfor ÈtÈ d lectu Deng tÈ bo occid ‡ l'ou Ïuvr mond ce se RÈgis une d Mode Xudo Origi l'Èca artisti dÈbro diffÈr Cinqu tÈ le annÈ sia d marg propr rema aussi s'est sein die la ducti re, le s'est hongk phot mÈtra lent 2000)
Mais il se trouve que sa province natal Filmographie fut aussi le cadre gÈographique e esthÈtique de la plupart des films fonda Xiao-wu, artisan pickpocket1997 teurs de la CinquiËme GÈnÈration (Un e huit, de Zhang Jun-zhao,La Terr jauneetLa Vie sur un filde Che Kaige,Le Sorgho rougede Zhan Yimou) : ses infinies collines de lÏss offraient un dÈcor ÈpurÈ, dont le gra phisme naturel renvoyait ‡ une Chin immÈmoriale, voire ‡ un monde abstrait Au mÍme endroit, Jia montre, lui, de petites villes minables, perpÈtuellemen en chantier, en proie au froid et au sous dÈveloppement. Ses paysages, traitÈ de maniËre beaucoup plus rÈaliste contredisent le traitement esthÈtisan (d'ailleurs magnifique) appliquÈ par se aÓnÈs venus des grands centres urbains Jia Zhang-ke, qui Ètudia d'abord les art plastiques ‡ Taiyuan, possËde un uni vers visuel extrÍmement riche et affir mÈ, mais trËs diffÈrent des splendeur colorÈes, "expressionnistes" des film de la CinquiËme GÈnÈration. DËs son premier long mÈtrage,Xiao wu, artisan pickpocket, saluÈ e 1997 comme le chef-d'Ïuvre du jeune cinÈma contemporain en provenance d Chine continentale, il a affirmÈ un styl marquÈ par les puissances de l'enregis trement, le sens de la durÈe et de la dis tance, que l'on peut rapprocher par cer tains aspects de John Cassavetes, d Maurice Pialat et de Hou Hsiao-hsien Avant de pouvoir rÈaliser son premie long mÈtrage en 16 mm, puisPlatfor en 35 mm, il avait tournÈ des courts e vidÈo. Il s'intÈresse dÈsormais ‡ la vidÈ numÈrique, qui ouvre des possibilitÈ inÈdites en marge du systËme des stu dios chinois. (É) Jean-Michel Frodo Le Monde IntÈractif - 29 Ao˚t 200 Documents disponibles au France
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Cahiers du CinÈma n∞560 Positif n∞487 Fiches du cinÈma n∞1619
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