Playtime de Tati Jacques
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Playtime
de Jacques Tati FICHE FILM Fiche technique
France - 1967 - 2h06
RÈalisateur : Jacques Tati
ScÈnario : Jacques Tati avec la col-laboration de Jacques Lagrance
Image : Jean Badal AndrÈas Winding
Montage : GÈrard Pollicand
Musique : Francis Lemarque
InterprËtes : Jacques Tati (Monsieur Hulot) Barbara Dennek (la jeune ÈtrangËre) Jacqueline Lecomte (lÕamie de Barbara) Georges Montant (M. Giffard) Michel Francini (le premier maÓtre dÕhÙtel) Billy Kearns (M. Schultz)
RÈsumÈ Bienvenue au Royal Garden ! On est au milieu dePlaytime, qui s'ouvrait au matin sur l'arrivÈe d'un groupe de touristes amÈ-ricaines ‡ Orly, et se poursuivait dans un dÈdale de bureaux hantÈ par le Hulotus errant. Voici les mÍmes au restaurant-dan-cing qui vient d'ouvrir ses portes. Il faut voir la stupeur de la jeune femme qui tient le vestiaire ‡ l'arrivÈe des premiers clients. C'est qu'elle est encore en chemise en train de passer l'aspirateur. On l'aide ‡ enfiler sa veste pendant qu'elle s'empare du manteau que la cliente retire. Sortant du rideau, l'architecte enroule ses plans. Sous une table, un peintre retire vite son seau. On entend des coups de marteau. Le chef de salle ‡ grands pas vient placer les arrivants. Une dalle de la piste de danse reste collÈe ‡ sa semelle. On a beau mesu-rer dans tous les sens, le passe-plat demeure trop Ètroit. La commande est dÈj‡ partie : "Deux turbots ‡ la royale !" Les portes battantes claquent ‡ tout va. Un
clou s'est plantÈ dans la chaussure du chasseur. Une cliente tient ‡ garder son manteau. En cuisine, on ne compte plus les fils Èlec-triques qui pendent. Un serveur avec le tur-bot ‡ la main se recoiffe devant la glace. "Non mais Áa ne va pas, RobertÉ Vous avez fait l'Ècole hÙteliËreÉ" Le chef lui retire le plat et le confie ‡ un autre qui rÈarrange la garniture, avant de s'arranger ‡ son tour. En salle, un premier et dÈmons-tratif nappage de turbot. Des clients sont obligÈs de changer de table. Un faux contact dans les marches lumineuses incite un serveur ‡ donner un coup de pied dedans, le contact est provisoirement rÈta-bli. L'architecte ne sait plus o˘ donner de la tÍte, notant compulsivement dans son carnet la masse des dolÈances. On entend monter un peu de musique sud-amÈricai-neÉ La soirÈe au Royal Garden ne fait que com-mencer. Elle dure toute la nuit. Et les catastrophes vont bon train, sans jamais produire de vÈritable cataclysme. Les
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clients ont trop chaud ou trop froid,dÈmocratique (laisser le gag ‡ d'autres). Critique selon les caprices de la climatisation.Hulot figurant demeure nÈanmoins le Les vÍtements se dÈchirent aux anglespremier d'entre eux. Ses vingt-quatre Une fois n'est pas coutume : un mÍme du dÈcor. Le turbot est rÈassaisonnÈ jus-heures dans une mÈgalopole prÈfigurant sort - le plus heureux - attend ceux qui qu'‡ la noyade, sans jamais Ítre servi.la DÈfense, jungle ultranette, grise et n'avaient jamais vuPlaytimeet qui Les spots grillent. La terrasse fume. LacarrÈe de verre et d'acier, sont ‡ la fois vont le dÈcouvrir, comme ceux qui porte d'entrÈe se brise en mille mor-traversÈe du miroir, cauchemar kafkaÔen, croyaient le connaÓtre et le verront ceaux - ses dÈbris de verre sont ultÈrieu-odyssÈe immobile et ballet bruitiste ‡ renaÓtre. Il s'agit non seulement des rement recyclÈs en glace dans un seau ‡peine parlÈ (franÁais, anglais, franglais, quelques dix minutes de plus, quelques champagne. Il y a pÈnurie de coq au vin.borborygmes). Hulot, comme toujours, touches ajoutÈes au tableau ici ou l‡ par On transporte un personnage en cartonne fait rien de spÈcial. Sinon croiser un ses restaurateurs, mais surtout de la ‡ l'horizontale, qui jette un froid dansgroupe de touristes amÈricaines, restitution du film ‡ son format d'origi-l'assistance. attendreen vain un vague rendez-vous ne, le 70 mm, et tout ce qu'il apporte en Un serveur est exilÈ sur la terrasse, hÈri-avec un certain M. Giffard au creux d'un profondeur et en prÈcision, d'image et tant, au fil de la soirÈe, de tous les vÍte-dÈdale de bureaux cubiques, errer dans de son. CarPlaytimeexige - et mÈrite -ments et accessoires souillÈs par sesune foire-expo, se faire happer par un les techniques de projection idÈales, collËgues. Et mÍme quand Hulot (invitÈancien copain de rÈgiment, puis embrin-autant qu'il sollicite - et mÈrite - l'atten-par son copain portier ‡ quitter la lumiË-guer au Royal Garden, restaurant-dan-tion du spectateur. De ces deux condi-re glauque du drugstore o˘ il marinait)cing dont l'ouverture prÈmaturÈe sera tions difficiles ‡ rÈunir, on ne sait finit par dÈcrocher ‡ bout de bras un pansource de mille catastrophes mineures. laquelle avait le plus empÍchÈ ‡ du plafond en treillis, la fÍte continue,Occupant toute la seconde moitiÈ du l'Èpoque (1967) la carriËre de ce film co˚te que co˚te - changeant simplementfilm, la folle soirÈe au Royal Garden maudit, de conception longue et pÈnible, de mode, de vitesse et de musique.chante ‡ sa faÁon drÙle et poignante le et qui laissa son auteur ÈpuisÈ, ruinÈ, L'ambiance de l'Ètablissement vire de lafatal et joyeux dÈlitement de toute meurtri par l'Èchec commercial. Sa boÓte endiablÈe ‡ la guinguette nostal-chose. Le plus affolant dans l'affaire, rÈsurgence est celle d'un dinosaure, ‡ gique. Tati, qui a eu tellement de mal ‡c'est la rigueur avec laquelle Tati maÓtri-l'heure o˘ le numÈrique se profile en b‚tir son film, a d˚ Èprouver une certai-se le tempo, et dispose dans le mÍme nouveau standard. C'est aussi, et en ne dÈlectation ‡ orchestrer ces destruc-plan, couche aprËs couche, de notes cela, paraÓt-il, sans doute moins intimi-tions en sÈrie.comiques (doit-on encore dire gags ?). dant, le plus merveilleux concentrÈ du Parmi les derniers clients, un hommeRien n'est racontable dansPlaytime, et cinÈma selon Jacques Tati : une Ècole salement ÈmÈchÈ a des difficultÈs ‡ par-tout est ‡ regarder. Hulot n'est plus du regard. Un film regardant qui devient tir. Et pour cause, il ne sait plus o˘ aller,qu'une balise, une silhouette en carton, visionnaire, et le reste. Un film, ‡ la comment rentrer. On le voit, hirsute etl'aiguille d'une boussole de brocante au lettre, fantastique, entiËrement inspirÈ dÈbraillÈ, devant l'Ènorme pilier du res-milieu d'un monde ‡ l'absurditÈ parfaite-de microfaits rÈels : Tati n'invente rien taurant. Son Ïil et son doigt errent surment rÈglÈe. Parfois, c'est un papillon d'autre que ce qu'il observe. Un grand la surface du marbre.qui se cogne aux vitres - et des vitres, il drame tissÈ de finesse comique. La Auparavant, Hulot avait tentÈ, ‡ l'aidey en a partout dans cette urbanitÈ faus-presque-vie, le presque-amour et d'un plan, de l'orienter. L'homme ivresement transparente. Eternellement, presque la mort d'un personnage unique s'escrime encore ‡ chercher dans l'en-c'est un inadaptÈ. Un de trop. Mais dont au cinÈma : l'impossible M. Hulot. trelacs des veines du pilier le rÈseau desla nature mÍme d'excÈdent mettra le feu Tati avait emmenÈ son double ‡ la plage rues. Il trouvera bien un chemin pour seaux poudres - oh, trËs lentement -, et (Les Vacances de M. Hulot, 1953), perdre. Avec cette figure ÈgarÈe enl'humanitÈ en branle. Hulot prouvera puis ‡ la ville, au bord de la modernitÈ, plein labyrinthe - dont Hulot offrait dansmÍme la sienne, d'humanitÈ, en expri-au risque du travail, au pÈril de la famil-la partie diurne du film un autre visage,mant un sentiment pour la douce et pim-le (Mon oncle, 1958). Chaque fois, suc-lÈgËrement kafkaÔen - se clÙt la sÈquen-pante Barbara. Mais son cadeau cËs. Hulot libÈrait Tati et il le contrai-ce du Royal Garden, rÈcrÈation d'uned'adieu, symptÙme ultime d'effacement, gnait. DËs la conception dePlaytime, il plus vaste rÈcrÈationpassera par les mains d'un intermÈdiai-y eut un dÈsir, non forcÈment de s'en FrÈdÈric Faurere, un de ces faux Hulot dont Tati s'est dÈbarrasser, mais de le fondre dans la In tÈlÈrama hors-sÈrieamusÈ ‡ peupler la citÈ. (É) foule. On ne sait ‡ quel point le plaisir FranÁois Gorin du cinÈaste fut plus masochiste (aprËs TÈlÈrama n∞ 2738 - 6 juillet 2002 tout et avant tout, Hulot, c'Ètait lui) que
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DÕune ambition Èconomique, d'une liber-tÈ de style et d'une rigueur formelle aussi uniques dans le comique que l'est dans le registre de la science-fiction 2001 : I'Odyssce de l'espace- rÈalisÈ ‡ quelques mois de distance -, Playtimeest une Ïuvre d'une beautÈ et d'une audace incomparables. Ce que Tati a rÈalisÈ avant et ce qu'il tournera aprËs restera sans commune mesure avec ce chef-d'Ïuvre maudit, tombeau critique et public ‡ sa sortie, mausolÈe ‡ la gloire du cinÈaste aujourd'hui. L'audace dePlaytime, c'est de disposer dans le cadre des gags discrets qui s'Èpanouissent tranquillement sous nos yeux, comme des nÈnuphars sous la pluie, alors que notre attention est enco-re accaparÈe par un effet burlesque antÈcÈdent. Le vaste monde - d'o˘ son format en 70 mm - revu par Tati reste un espace ‡ explorer pour le spectateur qui doit, comme le cinÈaste avant lui, exer-cer ses dons d'observation, trouver, dans cet univers qui lui est donnÈ de voir et d'entendre, matiËre ‡ rire. Cette interactivitÈ entre le film et le public provoque des rires en cascade, mais dÈcalÈs puisque certains voient avant d'autres des gags en Èclosion ou qui n'occupent que la pÈriphÈrie de l'Ècran. L'Ïuvre devient alors vivante et fertile ; elle engage un Èchange ludique avec des spectateurs actifs : le comique n'ap-paraÓt que s'ils le cherchent et le trou-vent, s'ils le rÈinventent donc. Aussi l'acuitÈ du regard de Tati ne nous aban-donne pas sur le seuil de la salle de cinÈma franchi, mais au contraire nous continuons de trouver dans la vie mille petits faits burlesques. Nous devenons, sans en avoir la panoplie, de ces dis-ciples de Hulot qui arpententPlaytime. Le Paris de Tati est un jeu de miroirs, de silhouettes trompeuses et de simu-lacres, o˘ personnages et spectateurs se laissent piÈger par les apparences d'un monde d'illusions. Le premier et le demier Hulot qui apparaissent sont des clones du hÈros : ils ont en partage sa dÈmarche, ses vÍtements, sa maladroite
gentillesse (le premier fait tomber sa canne, le demier apporte un bouquet ‡ la place de Hulot prisonnier). DepuisLes Vacances de M. Hulot, le personnage a fait des Èmules de tous ‚ges et de toutes races (Giffard le confond avec un Noir amÈricain). Ils ont la mÍme dÈmarche - au propre comme au figurÈ -et se distinguent de la masse par leur oisivetÈ gÈnÈreuse et leur incapacitÈ ‡ se fondre dans un moule ÈtriquÈ. L'Homme dePlaytime, lui, est asservi par son travail et semble Ítre fabriquÈ ‡ la chaÓne. Tati leur oppose la singularitÈ de ces Hulot qui sont comme autant d'Ólots qui surnagent au milieu d'une humanitÈ sÈrielle. Les hommes sÕagglu-tinent en groupe, souvent par sexe, et visitent au pas de charge qui une foire internationale, qui un grand bureau pari-sien o˘ des cadres conversent avec de simples silhouettes de carton ! Ces ombres d'humanitÈ se dÈcoupent seule-ment dans le quartier des affaires. FigÈes dans deux ou trois attitudes, elles traduisent bien l'Ècrasement de l'individu, le laminage de l'Ítre par le conformisme de la sociÈtÈ de masse et la platitude des rapports humains qui en dÈcoulent. Le temps a fait de ces hommes (com)pressÈs ses esclaves, et les mouvements pendulaires de cette citÈ laborieuse sont rythmÈs comme des ballets mÈcaniques. L'agent de voyage qui danse d'un client ‡ l'autre sur son siËge ‡ roulettes franchit d'un entrechat les fuseaux horaires de l'atlas tendu derriËre lui, dans une course effrÈnÈe, Ètourdissante, effrayante. A l'inverse de ces cadres-silhouettes qu'il croque ‡ grands traits, Tati accorde toute sa tendresse aux classes moyennes en voie de paupÈrisation, comme s'il pressentait dans la France des Òtrente GlorieusesÓ les prÈmices d'une sociÈtÈ ‡ deux vitesses, o˘ cer-tains s'engloutissent dans le travail tan-dis que d'autres s'anÈmient dans un sentiment d'inutilitÈ et de vacuitÈ. Le garÁon de restaurant dont le pantalon se dÈchire sera progressivement dÈpouillÈ
de ses attributs de serveur et se verra habillÈ de tous les vÍtements abÓmÈs dont ses collËgues ne veulent plus. En l'espace d'un dÓner, sa tenue devient celle d'un marginal. AprËs l'exemple du ´garÁon de cafȪ dans l'existentialisme de Sartre, voici celui du Òserveur de res-taurantÓ dans le cinÈma de Tati. Heureusement, pour le cinÈaste, I'homme ne se rÈduit pas ‡ son activitÈ professionnelle, il Òn'est pasÓ ni ne ÒdevientÓ dans son essence un ser-veurÉ C'est l‡ un de ses grands thËmes : il y a un temps pour tout, un temps pour travailler, un temps pour s'amuser -A time to work, a time to play! Comme les humains, les lieux sont vidÈs de leur substance et souffrent de la mÍme morne homogÈnÈitÈ. Les affiches de publicitÈ reprÈsentent Stockholm, HawaÔ et Londres par un b‚timent iden-tique, seul un dÈtail varie (neige, pal-mier, drapeau). La capitale franÁaise n'est pas ÈpargnÈe par ce syndrome de la reproduction de masse, et le ÒvraiÓ Paris que cherchent en vain les touristes se borne ‡ une vieille fleuriste sur un coin de trottoir. La Ville LumiËre n'est qu'une illusion que l'on aperÁoit de temps ‡ autre dans l'Èclair fugace d'un reflet : I'Arc de triomphe, la Concorde, MontmartreÉ Jamais les monuments ne sont filmÈs directement et rien ne dit qu'ils existent encore, que nous ne sommes pas le jouet de projections pour touristes en mal de pittoresque. Encore ne sont-ce l‡ que des images d'Epinal. Que penser alors des ruelles pavÈes, des cafÈs des quartiers populaires, des hÙtes particuliers dont le souvenir mÍme semble perdu. Disparus ? (É) Dans cet univers incolore o˘ les vitres laissent filtrer quelques tons gris‚tres, Tati a disposÈ quelques touches de cou-leurs qui sont comme autant de nuances d'espoir, de bouquets de fleurs. A l'in-verse du Royal Garden, le restaurant factice dÈvastÈ par les joyeux trublions, le ÒvraiÓ Paris est symbolisÈ par une vieille fleuriste au visage ridÈ comme une vieille pomme. C'est d'elle que la
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jeune Anglaise veut obstinÈmentmanËge. Cet aspect ludique et artificiel Filmographie prendre une photo. Les touristes quitrouve son accomplissement comique retournent ‡ l'hÙtel, coiffÈes d'un bou-lorsqu'un homme met une piËce dans un Jacques Tati : acteur et rÈalisateur fran-quet dÈfraÓchi, croisent celles qui s'Èlan-parcmËtre qui fait repartir toute la circu-Áais, de son vrai nom Jacques cent pleine de vigueur et d'excitation, lalation sur la place, comme un jeton dans Tatischeff, 1908-1982 fleur au chapeau, conquÈrantes. A cesun manËge. vieilles femmes qui combattent lesOn sent incidemment qu'une critique se Courts mÈtrages : injures de l'‚ge par des toques de ver-glisse dans cette fin trop harmonieuse. Oscar, champion de tennis1932 dures s'oppose l'hÈroÔne qui, vÍtueComme des prisonniers ou des fous, les d'une simple robe vert tendre, est lavÈhicules, les grues, les passants tour-On demande une brute1934 seule femme-fleur, naturelle, celle quenent tous dans le mÍme sens ! Ce Hulot aimera. Comme cadeau d'adieu, ilconformisme dans les loisirs est finale-Gai dimanche1935 lui offre un brin de muguet. Le regard dement plus effrayant encore que celui du cette femme touchÈe par l'amourtravail, car il se pare de couleurs cha-Soigne ton gauche1936 enchantera le monde et transformera lestoyantes et de mouvements Ètourdis-lampadaires de l'autoroute en un champsants. Si durant tout le film Hulot se Retour ‡ la terre1938 de muguets gÈants et poÈtiques, dontheurtait ‡ des murs invisibles, ici la fron-les clochettes illuminent la nuit.tiËre est plus invisible encore, plus sub-LÕÈcole des facteurs1947 Ce n'est pas un hasard si Hulot offre latile, puisque c'est le mouvement centri-er fleur du 1Mai ‡ la femme aimÈe. SipËte qui ramËne chacun vers le centre. Longs mÈtrages : mai est le mois de l'amour (n'en dÈplai-Hulot doit passer par un portillon pour Jour de fÍte1949 se aux stratÈgies mercantiles de laapporter son cadeau ‡ la jolie touriste, Saint-Valentin), il est aussi celui de lamais il est arrÍtÈ et doit repasser dans Les vacances de Monsieur Hulot1953 FÍte du travail, orPlaytimese veutle bon sens, or du bon sens, il n'en a avant tout une rÈflexion sur l'aliÈnationcure ! Mon oncle1958 par le travail - dont la racine latine signi-Laurette et Thomas Bourguignon fie torturer. L'activitÈ professionnellePositif n∞387 - Mai 1993 Playtime1967 tue toute fantaisie en l'homme s'il ´n'estª que son mÈtier. Hulot, lui, reprÈ-Trafic1971 sente celui qui sait prendre le temps, casser les cadences et rendre ‡ son Parade1974 entourage un peu de libertÈ, de lÈgËre-tÈ. Le final fantasmagorique est un car-rousel colorÈ qui tournoie sans contrain-te dans une ronde endiablÈe. Ici la musique donne le rythme au mouve-ment, et l'unitÈ recouvrÈe de la vue et de l'ouÔe dÈbouche sur l'harmonie, la er joie. C'est le 1Mai, le temps du repos, de la fÍte. Documents disponibles au France Pourtant, ce manËge enchantÈ est le rËgne de l'illusion, et les passagers Revue de presse importante semblent Ítre passÈsover the rainbow. TÈlÈrama Hors/SÈrie Tati Le reflet du bus, dans une vitre qu'un Positif n∞387, 497/498 homme lËve puis abaisse, provoque la CinÈmatographe n∞49 montÈe et la descente de celui-ci, son Nombreux libres sur Tati image est prise pour l'objet mÍme et provoque cris, gÈmissements et haut-le-Pour plus de renseignements : cÏur chez les passagers. Le laveur de tÈl : 04 77 32 61 26 carreaux devient une sorte de forain qui g.castellino@abc-lefrance.com actionne les mouvements verticaux du
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