Prospero’s Books de Greenaway Peter
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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ProsperoÕs books de Peter Greenaway FICHE FILM Fiche technique
G . B . / F r a n c e / P a y s -Bas/Japon - 1991 - 2h06 Couleur
RÈalisateur : Peter Greenaway
ScÈnario : Peter Greenaway dÕaprËsLa tempÍtede Shakespeare
Musique : Mickael Nyman
InterprËtes : John Gielgud (Prospero) Michael Clark (Caliban) Michel Blanc (Alonso) Erland Josephson (Gonsalo) Isabelle Pasco (Miranda) Tom Bell (Antonio) Kenneth Cranham (Sebastian)
L E
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turale, les rÈfÈrences picturales au grands maÓtres flamands du clair-obscur les natures mortes luxuriantes, le bes tiaire avec insectes, IÕobsession de l matiËre vivante pÈrissable. Chaqu phrase de la piËce est lÕoccasion dÕ foisonnement dÕimages fortes qui su mergent le gÈnie littÈraire d Shakespeare. Les sortilËges de Prosper se sont dÕailleurs fort bien modernis avec lÕutilisation des effets spÈciau venus de la vidÈo : incrustations, super positions cadrÈes, mises en abÓmes.. CÕest ainsi que lÕimagerie mentale Prospero Èchappe aux structures rigide de lÕespace et du temps, au sein dÕu fÍte paÔenne conÁue comme une dÈrout de la raison. Toutefois, une telle exubÈ rance a son revers, car lÕexcËs de riche se de la rÈalisation, affaiblie pa quelques redites, risque de conduire un inconfortable sentiment de satura tion. Raymond LefËvr
Saison cinÈmatographique 199
Le grand public, a dÈcouvert Pete Greenaway ‡ lÕoccasion deMeurtre dans un jardin anglais. La rigueu implacable de mise en scËne laissai alors la porte ouverte ‡ de jolies idÈe visuelles. Mais dÈj‡ sÕimposait l marque diffÈrenciÈe dÕun indÈniabl auteur, au travers dÕun sens du jeu mu tidimensionnel. Pour Greenaway, le film est un jeu men tal auquel le public doit adhÈrer. Il com plique ensuite avec un jeu dans le jeu les personnages deMeurtres dans u jardin anglaissÕamusaient ‡ interpr ter dÕautres individus au sein mÍme d lÕintrigue. Greenaway ajoutait ‡ cela u gimmick visuel : les couleurs, le cadrages, crÈaient un rÈseau symbo lique, vÈritable soutien sÈmiologique d film. Par la suite, il est devenu Èviden que Greenaway, nourri ‡ la fois de s
passÈ de peintre, de vidÈaste et scientifique, b‚tissait son Ïuvre sur d systËmes identiques, qui pour en Í excitants, nÕen restaient pas moins cons. RÈflexion sur le parallËle et symÈtrie m‚tinÈe de zoologie dansZ parabole sur la crÈation, IÕimpuissa et le ventre dans leVentre de lÕar tecteet traitÈ comparÈ entre la nou ture du corps et de lÕesprit (et son c laire, les dÈchets organiques et intell tuels) pourle Cuisinier, le voleur, femme et son amant. Le principe maintenu de lÕeffet en tr pe-lÕÏil, mÍme sÕil nÕÈtait pas to dÈcelable (qui peut analyser totalem Zoosans laisser 50 % dÕinexplicabl cÙtÈ ? ) provoquait, outre une agrÈa excitation intellectuelle, quelques jo effets dÕaudace. A ce titre, la partie i ginÈe par lÕenfant deDrowning Numbers(un autre jeu de mots, celui sur le titre intraduisible) est Èpoust flante puisque toutes les rËgles devi nent des non-rËgles, dËs que chacu possËde son lot dÕexceptions. On en rapprocher lÕaudace anthropop gique duCuisinier... et surtout l remarquables trouvailles de mise scËne. Dernier opus de sa filmograph ProsperoÕs Bookspose dÕemblÈ problËme de lÕessoufflement dÕun pris, ‡ moins quÕil ne sÕagisse de dÈrËglement. Prospero, chassÈ de Mil se retrouve sur une Óle en compagnie sa fille et dÕune pile de livres. Il o une vengeance et conÁoit un dra dans lequel il manipule ses ennem Ceux-ci existent sous nos yeux, agiss selon lÕimaginaire de Prospero, si que rÍve et rÈalitÈ se mÈlangent. A un moment, lors du retournem propre ‡ la tragÈdie, ils sÕaniment. tout ceci Ètant consignÈ dans des livr Greenaway nous balance des imag dans les images, comme des extra dÕextraits. On le voit, Áa se compli tellement, que le spectateur ne s jamais qui fait quoi. Et encore moi
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On sent bien, furtivement, que Greenaway parle du seul thËme qui lÕait jamais intÈressÈ : la crÈation, que sym-bolise ici Prospero le dÈmiurge. Mais un tel imbroglio de lÕhistoire dans l'histoire, de vrais-faux personnages qui se mani-pulent, sÕintËgre dans un systËme visuel tellement rationalisÈ (avec de remar-quables effets ‡ la paint-box) quÕil devient impossible dÕen dÈtenir les rËgles. Jeu de miroirs narratifs et esthÈ-tiques (avec parfois de vrais miroirs et des Ècrans dans lÕÈcran qui masquent le filmÈ pour mieux dÈcouvrir lÕimaginable filmÈ).ProsperoÕs booksdevient un systËme dÈlirant, certes, mais totale-ment incontrÙlÈ. Devant ce dÈbordement, deux solutions sÕimposent : accepter de plonger dans un runaway visuel incomprÈhensible ou refuser au nom dÕun minimum dÕintelligi-bilitÈ. MalgrÈ la prestation de John Gielgud, qui rÈalise l‡ un vieux rÍve dÕacteur shakespearien,ProsperoÕs Booksmontre les limites du systËme Greenaway dans un film qui sÕemballe ‡ nÕen plus finir, victime de parti-pris trop Ènervants. CinÈaste hyperdouÈ, Peter Greenaway serait-il sur le point de pÈrir par l‡ o˘ il a pÍchÈ ? Celui de faire des films quÕon ne pourrait comprendre quÕavec lÕappui dÕun dossier de presse de 50 pages. HervÈ Beaumond CinÈma, Octobre 1991 numÈro 481
(É) DÈdaignant le type dÕarguments dÈj‡ traitÈs par lÕauteur, dont on retrouve (É) quelquesprÈoccupations, jeux de lÕart et du pouvoir ou maÓtrise du monde et de ses images, il repose sur des paris Ètranges, contradictoires. Le premier consiste ‡ donner une version cinÈmato-graphique deLa TempÍtesans que cette piËce soit le moins du monde jouÈe, ni
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une diction Èvocatrice doit mettre e Ïuvre le texte de Shakespeare de telle maniËre que son Ènonciation passe pou lÕinvention de tous les rÙles par un pe sonnage unique, qui devient son propr auteur, et pour la rÈalisation imaginair de la fable quÕil se conte. Les livres d Prospero comprennent donc les gri moires dont ce protagoniste nourrit s rÍverie, les traitÈs de magie qui lui per mettent dÕy Ètablir sa souverainetÈ les pages encore blanches ou dÈj Ècrites de la piËce elle-mÍme. Chacu des deux principes de ce traitement son paradoxe; ils tendent ensemble leur rÈsolution mutuelle, mais aussi leur suppression rÈciproque. Critique, nÈgateur, abstracteur de forme bref : moderne, le parti que prend l metteur en scËne de renoncer ‡ tout scËne, quÕil sÕagisse dÕune unitÈ dra tique ou dÕun lieu propice ‡ la reprÈse tation des personnages, aboutit ‡ u surgissement incessant de mouvements de parages, de figures, ‡ une rhÈtoriqu exubÈrante et somptueuse. Si ce procÈ dÈ contredit la pensÈe minimaliste qui l supporte, il contribue ‡ accomplir lÕidÈ certainement baroque, qui dÈtermine l seconde gageure. Cette derniËre veu matÈrialiser les chimËres dÕune littÈrat re en confondant la fable, la magie, l duperie et la thÈ‚tralitÈ, comme le fer Corneille dansL'Illusion comique. CÕe peut-Ítre une lecture un peu restrictiv de Shakespeare, mais surtout, rÈsuman au texte le pouvoir crÈateur de Prosper et du thÈ‚tre, cela ramËne la manifesta tion artistique ‡ la rÈcitation; nette sobre, maÓtrisÈe, nuancÈe, la voi allËgre et sereine de John Gielgud pro fËre sans hÈsiter, inventant et prenan ou reprenant tous les rÙles ce qui doi tenir lieu de spectacle, la littÈralit mÍme du discours, IÕÈcran se couvra parfois dÕune Ècriture dont les Èlans, le flËches et les Ècrasements dÈcident d la fiction. Ainsi lÕart illusionniste reste-il prisonnier de sa matiËre : IÕÈlÈgant plÈnitude du discours, imperturbable e nue, rÈglÈe, monotone, prend une tour
nure formaliste, celle dÕune trËs moder ne lecture-Ècriture mais ne produit pas la moindre illusion. (É) Le libre jeu de la fable et de la rÈflexion sÕexprimait dans ses films prÈcÈdents au moins depuisThe Falls(1980), par des constructions humoristiques et vigoureuses. Cette libertÈ lui Ètant cette fois interdite, il aura voulu sÕallÈger d son Shakespeare, dÕun coup, en le rÈdui sant ‡ sa lettre. Mais lÕhomme ne s laisse pas oublier et le thÈ‚tre reviendra sur lÕÈcran, non sans froideur, au cin quiËme acte. AprËs tout, le dispositif Ètait-il si ingÈ-nieux ? Si ce ne sont que chimËres quÕo propose comme telles ‡ notre regard, quelle Èmotion recËlent encore des expressions comme ´ce cortËge sans substance sÕest Èvanouiª et Ònous sommes de lÕÈtoffe dont on fait le rÍvesª ? Pour nous toucher, ne doivent-elles pas, ÈnoncÈes par un Ítre fictif, sortir pourtant dÕune bouche charnelle ? Alain Masson Positif n∞368 - Octobre 1991
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Entretien avec le rÈalisateur
Comment vous est venue lÕidÈe de tour-ner Prospero's books ? Lorsque nous nous sommes rencontrÈs au festival de Venise il y a longtemps , lors de la reprÈsentation deMeurtre dans un jardin anglais, je crois vous avoir parlÈ dÕun projet,Jonson and Jones, dont le titre sonnait comme celui dÕune comÈdie trÈpidante des annÈes trente, mais qui en fait Èvoquait Ben Jonson et Inigo Jones montant la reprÈ-sentation dÕun Masque en 1604, une sorte de42 Rue‡ lÕÈpoque du premier ‚ge baroque. Le co˚t de la production -quelquÕun lÕavait ÈvaluÈ ‡ huit millions de dollars de lÕÈpoque - excluait que je puisse sur mon nom trouver cet argent. Depuis, je nÕai jamais cessÈ de penser ‡ ce projet, ‡ la forme du Masque, au drame jacobÈen, ‡ vouloir associer la musique ‡ lÕaction sans que cela soit obligatoirement une comÈdie musicale ou un opÈra, mais simplement une Ïuvre o˘ lÕon soit conscient de la dimension musicale. Lorsque jÕai rÈalisÈ Dantepour Channel 4, Sir John Gielgud fut engagÈ pour jouer le rÙle de Virgile, le guide de Dante aux enfers. Nous avons alors parlÈ ensemble de diverses choses, et en particulier des ambitions non accomplies. En brillantraconteur quÕil est, il a ÈvoquÈ devant moi son dÈsir ancien de proposer ‡ un rÈalisa-teur de filmsLa TempÍte, o˘ il jouerait bien s˚r le rÙle de Prospero. Dans sa trËs longue carriËre thÈ‚trale, je crois que Gielgud a au moins tournÈ cinq fois dansla TempÍte, la premiËre fois lors-quÕil avait - vingt-quatre ou vingt-cinq ans, et il est intÈressant quÕun jeune homme ait su interprÈter un personnage aussi ‚gÈ. Pendant les deux derniËres dÈcennies, il a donc contactÈ divers cinÈastes comme Kurosawa, Bergman ou Fellini pour savoir sÕils seraient intÈ-ressÈs. Des problËmes de calendrier nÕont jamais rendu la chose possible.
D O C U M E N T
Benjamin Britten dÕ de film tant il Ètait f sion musicale deLa que Britten a comp Vous savez aussi qu projet de Michael Po Mason devait jouer avait rempli Gielgud d car il voulait avant to ce personnage. SÕil dit, que nous somm dÈconfiture de nos a heureux finalement q rÈalise pas. Nous avo ‡ discuter ensemble geait mon intÈrÍt Masque et, bien s˚ shakespearien tardif, l Ce qui me sÈduisait a ser ce brillant acteur sans doute de cette tr mencÈ avant la guerr sorte de mythologie shakespearienne ave et Ralph Richardson rus.
On a souvent prÈtend Ètait lÕadieu de Shak comme le prouve, en niËre tirade de Prosp voir aussi le film c Gielgud ‡ son art. Certainement. CÕest Prospero, de Shakesp Nous avons essayÈ d personnes en une se nous avons en partie rappeler que Shakesp auteur, acteur et me bien que dans chaqu les autres sont dÈj‡ offre une structure laquelle on peut jouer.
Le rÈalisateur
Filmographie
A lÕorigine un peintre dÈcorateur dThe falls1980 grandes surfaces et passionnÈ pa Tiepolo et VÈronËse, mais ÈgalemenZandra Rhode1981 intÈressÈ par le cinÈma, celui d Resnais et dÕAntonioni. Peu ‡ peu lAct of God cinÈma supplante la peinture dans se activitÈs.The fallsest lÕhistoire de 9The draughtsmanÕs Contract1982 personnes dont le nom commence paMeurtre dans un jardin anglais F.A.L.L. Act of Godest consacrÈ au ca des gens frappÈs par la foudre. DÈjA zed and two noughts1985 lÕinsolite. Mais cÕest avecMeurtrZoo dans un jardin anglaisqu Greenaway rÈvËle lÕoriginalitÈ de soThe belly of the architect1987 talent. Dans lÕAngleterre de 1694, uLe ventre de lÕarchitecte dessinateur reÁoit commande, de lÕÈpo se dÕun riche propriÈtaire parti en voyDrowning by numbers1988 ge, dÕexÈcuter douze dessins de s demeure et du parc. Il nÕaccepte quThe cook, the thief, his wife and her condition dÕÍtre logÈ, nourri et de displover1989 ser des faveurs de la dame. Peu ‡ peLe cuisinier, le voleur, sa femme et son lÕunivers bien ordonnÈ du dÈbut samant dÈtraque. Le peintre mourra. Jamais o nÕÈtait allÈ aussi loin dans le raffinProsperoÕs books1990 ment des images (lÕauteur avoue avo ÈtÈ influencÈ par le Caravage et La TourThe baby of Macon1993 et dans lÕinsolite du rÈcit (GreenawaLe bÈbÈ de Macon dÈclare se situer dans la lignÈe d Vathekde Beckford et deLa jalousi de Robbe-Grillet). PlacÈ sous le signe d morbide et de la mutilation,Zoofai rÈfÈrence implicitement et explicitemen ‡ Vermeer dans le jeu des couleurs e des lumiËres. CÕest ‡ BoullÈe queL ventre de lÕarchitectefait rÈfÈrenc quant ‡ lui. Dans cette Ïuvre insolite quÕestDrowning by numberslÕhumo noir reprend ses droits. Greenaway b‚ti une Ïuvre totalement dÈconcertante. Il atteint enfin ‡ la splendeur visuelle dan Documents disponibles au France le magnifiqueProsperoÕs Book superbe adaptation deLa tempÍted Fiche AFCAE Shakespeare. Dossier Distributeur Jean Tular Cahier du CinÈma (1991, n∞448) Dictionnaire du CinÈm Positif (Oct. 1991, 368) CinÈma et thÈ‚tralitÈpar Christine Hamon-Sirejols, collection Cahiers du
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