Rashomon de Kurosawa Akira
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

Rashomon de Akira Kuros FICHE FILM Fiche technique
Japon - 1950 - 1h28 N. & B.
RÈalisateur : Akira Kurosawa
ScÈnario : Akira Kurosawa, Shinobu Hashimoto, dÕaprËs Akutagawa
Musique : Fumio Hayasaka
InterprËtes : Toshiro Mifune (Tajomaru) Masayuki Mori (le samouraÔ Takehiro) Mashiko Kyo (Masago) Takashi Shimura (le b˚cheron) Daisuke Kato (le policier)
L E
D O C U M E N T
Critique
RashÙmonrÈvÈla au public occidental le cinÈma japonais. Tout pouvait sÈduire : le raffinement des images, lÕexotisme, l cÙtÈ pirandellien de lÕhistoire (´‡ chacu sa vÈritȪ), le message humaniste de la fin, lÕÈrotisme enfin. Le film remporta l lion dÕor ‡ Venise en 1951. Bergma avouera quÕil sÕest inspirÈ du ch dÕÏuvre de Kurosawa lorsquÕil a tour La source. Reste aujourdÕhui encore un Ïuvre magnifique qui sauva le metteur en scËne du dÈsastre o˘ semblait lÕentraÓner le mauvais accueil de la cr tique japonaise, sans oublier les difficul-tÈs rencontrÈes parLÕidio.t Jean Tulard Guide des films
Il est permis de supposer que devant un sujet situÈ en une Èpoque prÈcise du passÈ japonais, mettant en scËne les reprÈsentants de ses diverses classes sociales, le public de ce pays espÈrait un respect plus Ètroit des rËgles du thÈ‚tre qui, depuis des siËcles, lui pro-pose les histoires et leurs images confir-mÈes par la tradition et passionnÈment acceptÈes par lui. Est-ce l‡ une des causes de lÕindiffÈrence qui, dit-o accueillit le film au Japon ? Un de ses aspects, cependant, semble avoir trouvÈ lÕapprobation de ce public ‡ la fois p sa forme, directement issue du NÙ, et par son caractËre symbolique : la brËve danse incantatoire de la prÍtresse. Visage grimÈ, figÈ dans la douleur, impersonnel comme un masque (ce nÕe pas un hasard si le visage du mari est, aussi, privÈ de vie) ; gestes rituels ; voiles blancs et cheveux torturÈs dans le vent ; attitudes accablÈes jusquÕ lÕanÈantissement imposÈ par la terribl rÈvÈlation reÁue de lÕau-del‡, concr sent de la plus authentique faÁon la t dition du NÙ. Etre et dÈcor : celui rÈduit pour le tribunal au mur du fo
(´la planche miroirª de la scËne du NÙ) ne prÈsente alors quÕune tablette deva laquelle officie la prÍtresse - lÕautel d lÕoffrande, le trÈpied delphique de l Pythie ; aux quatre angles de cette tablette sont fichÈs en terre de menus branchages qui symbolisent la clairiËre du drame (cf. Ie thÈ‚tre Èlizabethain) et le vent qui tord voiles et chevelure nÕe que lÕexpression mÍme des tourment intÈrieurs de lÕesprit du mort par oppos tion au-calme de la forÍt. Ainsi par les artifices les plus simples, inscrits dans un rituel magique, sÕexprime le surnat rel que rÈclame le respect de la tradition NÙ. Pour aussi surprenante que soit lÕappar tion de la prÍtresse (un bras agitant en lÕair une sorte de marotte) elle lÕe moins par son expression plastique que par son rÙle dramatique. Le message quÕelle transmet risque de ne pa sÕincorporer au reste du film plu concret et pour lequel aucun effort dÕacceptation nÕest nÈcessaire, si on prÍte suffisamment attention aux paroles du mort dont la dÈposition ne se doit pas recevoir au mÍme titre que celle des autres protagonistes de lÕaffa re. Si lÕon veut bien y rÈflÈchir, et nou concÈdons au lecteur la difficultÈ de ce rappel, elle oblige ‡ reconsidÈrer le film ‡ partir du mort.RashÙmonne serait-il alors que le film de la mystification humaine ? Un impitoyable rÈquisitoire contre lÕhomme incapable de franchis totale mÍme aux pires instants de son existence ? Qui peut rÈpondre ? AprËs la mort, lÕesprit (cÕest lui qui pa et non le mort) a quittÈ le corps ; divini-sÈ par le shintoÔsme (une des deux grandes religions avec le boudhisme) il est devenu la Kami et sera, un jour, bouddha cÕest-‡-dire dieu. Il Èchapp donc ‡ la tentation du mensonge, reser-vÈe ‡ la terre, parce que lÕepreuve subi de son vivant lÕa detachÈ insensibleme
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
humain et terrestre se trouve alors abondonnÈe dËs lors quÕil est admis au rang privilÈgiÈ de demi-dieu. SamouraÔ mort dont la mÈmoire demeu-re Èternellement dÈpositaire de lÕhon-neur pour la prÈservation duquel il se suicida, il transmet aux hommes son tÈmoignage irrÈcusable. Ainsi pourrait-on revoir le film sous cet angle : contrepoint terre-ciel ; alors se comprendrait le dÈsespoir accru du bonze devant le refus obstinÈ des hommes dÕaccueillir la parole des dieux, essence mÍme du pessimisme dÕAkatugawa. En dehors de la part ´moderneª de RashÙmon‡ laquelle est imputable le caractËre ambigu de son message, IÕarchitecture spirituelle du film, celle qui en fin de compte dÈtermine tout le film, se trouve donc rÈduite ‡ ces ÈlÈ-ments majeurs : dÕun cÙtÈ, le bonze - la prÍtresse - IÕesprit du mort (ligne ascen-dante dÕune seule et mÍme spiritualitÈ), de lÕautre lÕÈpouse - le bandit - le b˚che-ron - le domestique (ligne descendante formÈe par les reprÈsentants dÕune humanitÈ Èternellement partagÈe entre ses diverses tendances). Le dialogue entre eux reste difficile et, sÕil sÕengage, ne peut Ítre que nÈgatif : cÕest bien quoi quÕon en pense, la leÁon du film rÈel ; incompatibilitÈ qui se retrouve aussi sur le plan de lÕinterprÈtation o˘ les formes traditionnelles ne coexistent quÕimpar-faitement avec les formes modernes. Faut-il conclure ‡ un dÈsÈquilibre du film dans lÕun et lÕautre domaines ? Le miracle est quÕapparemment RashÙmonoffre une indiscutable unitÈ. Mais ‡ le revoir et ‡ le penser, la forme sÕefface devant le problËme abordÈ et lÕon comprend un peu mieux pourquoi le romancier Akatugawa ne put attendre que la pluie cess‚t sous la Porte des DÈmons. J.-L. Rieupeyrout. ∞ -
D O C U M E N T
DansRashomon, Akira Kurosawa par vient ‡ une mobilitÈ de la camÈra quÕo avait peut-Ítre jamais vue depuis le ´camÈras volantesª de lÕÈpoque U.F. (VariÈtÈs,Le dernier des hommes). La camÈra atteint une sorte dÕintimit nouvelle, elle est si prÈcise dans se explorations, si active dans sa participa tion et pourtant toujours si psychologi quement exacte que, bien que nou nous trouvions devant ce que lÕon pe appeler un ´tour de forceª conscient nous ne le voyons pas ; nous somme complices, nous sommes pris. Le jeu de trois principaux acteurs, est admirable ment dosÈ, et la faÁon dont sont prÈsen tÈs les divers aspects des personnage lorsque chacun des diffÈrents points d vue nous est prÈsentÈ est une vÈritabl rÈvÈlation. Il ne semble pas possible quÕun acte occidental soit capable du dynamism que lÕon trouve dans le jeu de Toschir Mifune dans le rÙle du bandit, extra ordinaire de sauvagerie Èrotique, por trait audacieux dÈbordant de force et d vitalitÈ. Les trois principaux dÈcors du film on chacun un style dominant qui les dis tingue selon lÕhumeur et la psychologi des scËnes qui sÕy passent. Le templ (porte principale de la ville de Kyoto) es gris, inondÈ par une pluie lourde e monotone ; le tribunal de police o˘ s dÈroule la confession est photographi en plans fixes dans une cour ÈclairÈ par un soleil brillant ; la forÍt, o˘ l drame entre les deux hommes et l femme se dÈroule trois fois en imagina tion et une fois rÈellement, est plan dans une demi obscuritÈ... une lumiËr filtrÈe par les feuilles et qui varie conti nuellement, permet successivement l clartÈ ou le demi-jour. Les trois premier des principaux Èpisodes sont accompa gnÈs avec un thËme musical diffÈren (un peu irritant par moment pour un oreille occidentale : un bolÈro ressem blant ‡ celui de Ravel) alors que le qua triËme, volontairement car cÕest lÕÈpi de final de lÕhistoire vraie, est uni
ment accompagnÈ de bruits naturels. Il est intÈressant de noter que les parti tions japonaises ´occidentalisÈesª (jÕ vu cela dans dÕautres films japonai dÈrivent fortement, dans Ieur style, de l musique franÁaise des impressionniste et post-impressionnistes, Debussy, Ravel, Roussel etc.. On pourrait sÕÈtendre longuement s Ies qualitÈs et subtilitÈs contenues dans Rashomon, car il y en a beaucoup. L roman qui est ‡ la base du scÈnario es IÕÏuvre dÕun Ècrivain moderne con comme Ètant IÕErnest Hemingway d Japonª; il se suicida en 1927 aprËs avoir dÈclarÈ quÕil ne pouvait plus support les problËmes moraux posÈs par l monde contemporain. LÕhistoire d Rashomonest celle de lÕoppositio entre la vÈritÈ et le mensonge. S construction rapelle Ies piËces de Pirandello. Comme je nÕai pas lu Ie roman, jÕign quels changements lÕadaptation apportÈs ‡ lÕhistoire originale. Quoi qu en soit, Ie film gagne complËtement l partie sur Ie plan purement cinÈmato graphique. On peut mÍme Ie considÈre comme une Ïuvre qui nous rappelle la fraÓcheur et lÕunique magie que renfe me le cinÈma en tant que moye dÕexpression. Peut-Ítre mÍme son su cËs ouvrira-t-il au cinÈma japonais la voie qui lui apportera une juste et trËs grande renommÈe parmi toutes Ie Ècoles cinÈmatographiques du monde. Curtis Harringto Cahiers du cinÈma n∞ 12 : Mai 195
Le rÈalisateur
Akira Kurosawa NÈ le 22 mars 1910 ‡ Tokio. Entre lÕEcole des Beaux-Arts de Tokio (sectio peinture), puis abandonne ses Ètudes e entre ‡ la Toho en 1936, o˘ il devient lÕassistant de K. Yamamoto (rÈalisate fÈcond mais sans grande originalitÈ
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Yamamoto). Kurosawa voit son premier scÈnario rÈalisÈ en 1940 (Le cheval-Uma). Il tourne son premier film en 1943. Sa carriËre, marquÈe par le triomphe deRashomon, qui ouvrira au cinÈma japonais les portes du monde entier, connaÓt de curieuses contradic-tions. Par exemple, aprËs que Rashomonait ÈtÈ primÈ ‡ Venise, les producteurs ressortent ses anciens films passÈs inaperÁus, avec une grande publicitÈ autour des ´Ïuvres de lÕauteur de Rashomonª. Parmi les films ainsi exploitÈs figureSur la piste du Tigre (rÈalisÈ en 1945), que les AmÈricains avaient mis sous sÈquestre, parmi tant dÕautres, ‡ leur arrivÈe au Japon, et quÕils restituent opportunÈment ‡ cette Èpoque. (LÕannÈe suivante, ces mÍmes AmÈricains refuseront le visa dÕentrÈe ‡ Kurosawa, sous le prÈtexte, assez peu explicable, queLÕange ivrecontient des notations anti-amÈricaines...). Autre contradiction, plus grave, et qui risque dÕavoir sur la suite de IÕÏuvre de Kurosawa des rÈpercussions impor-tantes. EnRashomon, lÕOccident salue le Japon mÈdiÈval, brutal et raffinÈ, lÕÏuvre typiquement nippone aux nom-breux symboles philosophiques. Pour les Japonais, Rashomon constitue le film le plus marquÈ par les influences occiden-tales de toute la carriËre de Kurosawa, et surtout une anomalie dans cette car-riËre jusquÕalors presque exclusivement tournÈe vers les problËmes sociaux. La plupart des films de Kurosawa en effet se dÈroulent ‡ lÕÈpoque contemporaine, et tous leurs sujets, dont il est le plus souvent lÕauteur, sont sociaux, au sens large du terme : malades de la tubercu-lose, des maladies vÈnÈriennes, jeunes dÈvoyÈs ÈcartÈs par la sociÈtÈ, hommes m˚rs affrontant la solitude et tirant le nÈgatif bilan de leur vie, gens de toutes conditions, accablÈs par les soucis de lÕÈpoque, grignotÈs par les rouages de la sociÈtÈ, prenant conscience, rÈagissant avec humanitÈ et amour de la vie, cher-chant ‡ donner un sens ‡ la vie humai-
D O C U M E N T
Kurosawa, ses thËmes essentiels. Letendre promenade des amoureux sur le hasard a voulu que ce soit le filrn o˘ cescÙteaux boisÈs, o˘ fleurs et brancheLes bas-fonds1957 thËmes sont, sinon absents, en tout casjouent avec les taches du soleil. Aucun les moins apparents, qui lui apporte laforme dÕexpression cinÈmatographiqLa forteresse cachÈe1958 notoriÈtÈ mondiale. Le danger ÈtaitnÕest ÈtrangËre ‡ Kurosawa, et si grand que, pour satisfaire lÕattente dehasard est pour une part responsablLes salauds dorment en paix1960 festivaliers de Venise, Cannes ou Sao-que ce soit par lui que nous ayon Paulo, il abandonn‚t ses prÈoccupationsdÈcouvert le cinÈma japonais, disons aLe garde du corps1961 majeures.Les Sept SamouraÔsnous moinsque le hasard a bien choisi so ont montrÈ quÕil Ètait assez habile pomessager.Sanjuro1962 concilier Ies formes dÕexpression que lP. Billar imposent en quelque sorte ses succËsCinÈma 55, n∞ 6 :Juin/Juillet 195Entre ciel et terre1963 prÈcÈdents, avec le message quÕ entend dÈlivrer, avec le but ambitieuxBarberousse1965 quÕil poursuit et quÕil dÈfinit ainsi (pr sentantLes Sept SamouraÔs): ´Un filmDoesukaden1970 dÕaction peut nÕÍtre quÕun film dÕac Filmographie Mais quelle chose merveilleuse sÕil peDersou Ouzala1975 en mÍme temps prÈtendre peindre lÕhumanitÈ. Cela a toujours ÈtÈ moKagemusha1980 La lÈgende du rand judo194 rÍve, dËs lÕÈpoque o˘ jÕÈtais assista Depuis dix ans, je souhaite reconsidÈrerRan1985 Le plus beau194 le drame antique sous ce nouveau point de vue ª.RÍves1990 La lÈgende du rand judo II194 Cette peinture de lÕhumanitÈ, cett dÈfense et illustration du sens deRhapsodie en ao˚t1991 Les hommes qui marchent sur l lÕhumain, Kurosawa les poursuit ave queue du tigre les moyens dÕun artiste achevÈ. MÍm dans ses films de moindre qualitÈ, on Je ne regrette rien de ma merveilleus trouve toujours des moments de grand jeunesse194 cinÈma. Citons par exemple, dansLa saga du judo, le duel final dans les Un merveilleux dimanche194 hautes herbes frÈmissantes sous le vent. Deux hommes se cherchent pour le LÕange ivre194 dernier combat et lÕon ne perÁoit leur dÈplacements que par le mouvement qui Le duel silencieux194 anime lÕherbe. Puis tout ‡ coup, un pluie violente sÕabat, lÕherbe se couc Les chiens enragÈs194 les deux hommes sont face ‡ face, la lutte sÕengage. Citons aussi, dan Scandale195 LÕange ivre, la sÈquence dÈj‡ cÈlËbre du cauchemar : un homme trouve sur le Rashomon195 rivage un cercueil blanc. LÕayant ouve ‡ coups de hache, il y dÈcouvre un autre LÕidiot195 lui-mÍme, mais dÈformÈ, caricatural, hideux, qui se lance ‡ sa poursuite. Vivre195 Rappelons la scËne du viol dansDocuments disponibles au France Rashomon, avec lÕextraordinaire pan Les septs samouraÔs195 ramique dans les fleurs au moment de la∞ -possession. Rappelons aussi les scË dÕamour desSept SamouraÔs: ce
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents