Salaam Bombay de Nair Mira
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Salaam Bombay !
F de Mira Nair
FICHE FILM
Fiche technique
Inde/G. B. - 1988 - 1h50
Réalisateur :
Mira Nair
Scénario :
Sooni Taraporevala
Musique :
L. Subramaniam
Interprètes :
Shafiq Syed
(Krishna)
Sarfuddin Qurrassi
(Koyla)
Résumé
Raju Barnad
Krishna, âgé de dix ans, arrive à Bombay tuée vierge. Krishna est pris d’une grande(Keera)
avec l’espoir d’y gagner les 500 roupies qui affection pour cette dernière, mais ne peut
lui permettront de retrouver sa famille et influer sur le sort qui lui est réservé...
son village natal. Dans la grande ville, il
devient vite un garçon des rues, au milieu
d'une faune qui ne lui fait pas de cadeau. Critique
Son emploi de porteur de thé ("Chaipau")
lui permet de mieux connaître les habitants
Tournant le dos à une tradition solidement
du quartier : Chillum, un voyou de 25 ans,
établie en Inde, où cinéma rime avec stu-
dealer qui ne tient le coup qu’en se dro-
dios, Salaam Bombay ! a été réalisé sur
guant lui-même ; Baba, le caïd local, pour-
les lieux même des exploits de ses person-
voyeur de Chillum et tenancier de bordel ;
nages, dans la rue. Les comédiens profes-
Rekha, une prostituée au grand cœur, et sa
sionnels côtoient d’ailleurs de véritables
fille de huit ans, Manju ; et Solassal, une
exclus. Cela renforce considérablement
adolescente népalaise amenée de force à
l’authenticité qui se dégage du film. Nous
Bombay pour y être vendue comme prosti
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
ne pouvons pas douter de la précarité té omniprésente, Bombay où il s'agit pérance encore pour ces enfants choisis
matérielle et affective de ses tristes d'abord de survivre par tous les moyens. par la réalisatrice, pour interpréter leurs
héros. L’axe central du film est l’enfance Bombay qui dévore ses propres propres rôles, aux côtés de rares acteurs
détruite : malgré sa bonne volonté, enfants... Ces enfants de la rue auxquels professionnels : ils font preuve d’autant
Krishna ne peut pas s’en sortir. Dans Mira Nair a voulu dédier son film : de talent que de naturel…
cette jungle urbaine où chacun pense "Salaam Bombay ! rend hommage à Salaam Bombay !, un film superbe
d’abord à sa propre survie, le système l'esprit de survie de ces enfants pleins auquel le jury du dernier Festival de
est vicié à la base. Dans ces conditions, d'humour, dignes, solides et flam- Cannes a décerné la Caméra d’Or,
on s’en doute, I’émotion du spectateur boyants... C'est l'histoire de tout un récompense amplement méritée pour
est intense. La réalisatrice n’a pas cher- monde qui prive ses enfants du droit de Mira Nair, jeune réalisatrice de 31 ans
ché le moins du monde à distancier son jouir de l'enfance..." dont les œuvres précédentes - des do-
propos, même si les différents person- On ne sort pas indemne de la projection cumentaires - ont reçu de nombreuses
nages paraissent parfois un peu exem- de Salaam Bombay !. Oeuvre de fic- distinctions. Il faut absolument voir
plaires. Le miracle de Salaam Bombay ! tion certes, mais reflet trop fidèle d’une Salaam Bombay !. sous peine d’igno-
est qu'il ne tombe pas pour autant dans le réalité quotidienne, l'histoire de ce petit rer que l’lnde ne commence pas seule-
mélo larmoyant. Derrière la noirceur du garçon de dix ans confronté à la jungle ment, ni ne s’arrête, à la porte des
tableau subsiste un peu d’espoir. de la métropole indienne agresse le restaurants indiens...
L’amour que Rekha porte à sa fille, la spectateur, témoin souvent mal à l'aise Jean-Jacques Billon
vitalité rarement prise en défaut de d’un combat perdu d’avance. Spectateur
Krishna sont des phares qui empêchent qui en prend plein la gueule, fascine par
le film de sombrer dans la tempête. les superbes images d’une ville ad- La réalisatrice
Notre indignation devant ce gâchis n’en mirablement filmée, pris à la gorge par
a que plus de valeur. la volonté farouche déployée par ces
Études à Delhi puis à Harvard. Elle tour-La revue du Cinéma (Saison 1988) gamins sacrifiés, filles promises à la
ne plusieurs documentaires puis un filmprostitution, garçons broyés dans le cy-
qui tourne le dos à la tradition indienneA Bombay, où plus d’un million cle infernal de la drogue, petits métiers
des studios : c’est une rue de Bombayd’enfants surnommés "petite monnaie" et grande misère.
qui est évoquée ici où un jeune garçonsurvivent tant bien que mal dans les C’est tout cela que l’histoire de Chaipau
essaie de gagner les 500 roupies qui luirues, Krishna, dix ans rêve de gagner le porteur de thé : sa lutte pour gagner
permettront de retrouver sa famille.500 roupies (environ 200 F) pour les rap- les cinq cents roupies qui lui permet-
Mississipi Masala évoque les ten-porter à sa mère. Il devient livreur de tront de regagner son village natal, ses
sions raciales entre Indiens et Noirs.thé, et rencontre divers personnages qui rencontres avec le petit peuple de
Mais ce mélodrame sur le racisme et levont modifier sa vie. Pour son premier Bombay, mendiants, prostituées, soute-
déracinement souffre d’un caractère unlong métrage de fiction, Mira Nair, réali- neurs et autres dealers. Lutte pour la
peu trop sirupeux.satrice indienne de documentaires for- vie, ou pour ne pas mourir trop vite : ce
Jean Tulardmée aux USA, retrouve la force des n’est plus I’lnde de Kipling mais le livre
Dictionnaire des réalisateursgrands films sur l’enfance nue, de d’une jungle qui condamne les plus
Sciuscià aux 400 coups et à Pixote : faibles à mort. Impitoyable Bombay où
Saalam Bombay ! n’est pas un film l’innocence, est jetée en maison de cor-
réflexif, mais intuitif, et Mira Nair y rection, où la pureté est promise au bor- Filmographie
déploie une vitalité stupéfiante qui a del, où la mort attend son heure, jamais
séduit le jury de la Caméra d’or. bien longtemps ! Documentaires :
Max Tessier Quelques éclairs de couleur illuminent India cabaret 1985
La revue du Cinéma n°440 cependant cette descente aux enfers :
les instants de bonheur partagés entre Children of desired sex 1987
La ville de Bombay, qui lui sert de décor une prostituée et sa fillette de 8 ans,
naturel est également le "personnage" éclatante de beauté, les rires des Fictions :
central du film de Ia réalisatrice indien- enfants, brèves facéties dérobées au Salaam.Bombay ! 1988
ne Mira Nair. Bombay, fascinante et sordide par la magie d’un cinéma indien
repoussante à la fois, où les fards et les aux images colorées. Bouffées d’espé- Mississipi Masala 1991
saris chatoyants dissimulent mal la sale- rance dans un univers désespérant. Es-
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83

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