Sara de Mehrjui Dariush
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Sara
de Dariush FICHE FILM Fiche technique
Iran - 1993 - 1h42 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Dariush Mehrjui dÕaprËs la piËce deHenrik IbsenMaison de poupÈe
Montage : Hassam Hassandust
Son : Asghar Shahverdi Sasan Nakhai
InterprËtes : Niki Karimi (Sara) Amin Tarokh (Hessam) Khosro Shakibai (Goshtasb) Yassaman Malek-Nasr (Sima)
L E
Sara (‡ gauche), une Iranienne en voie dÕÈmancipation
D O C U M E N T
La rÈussite du film tient ‡ ce quÕil snisme protestant et nordique. ImmergÈUne femme court dans la foule. Elle a le laisse regarder sous trois angles ‡ ldans lÕIran islamiste actuel, elle dÈgagvisage prÈcieux des poupÈes iraniennes, fois, sans se dÈpartir dÕune grande siun troublant potentiel critique. Non quÕceint dÕun voile noir qui donne ‡ son plicitÈ dans la narration et dans la missÕagisse de vÈrifier la force de la piËcregard quelque chose de spirituel. Seule en scËne. Le premier angle, celui d(qui en doutait ?), mais le film, dans socontre la multitude, bravant les lois de rÈcit, est un mÈlo autour du mauvaiindiffÈrence affichÈe ‡ toute thÈ‚tralitla famille et de la sociÈtÈ pour sauver parti rÈservÈ ‡ une femme dÈvouÈe eet ‡ toute rÈvÈrence envers un granson mari agonisant, sans aucune recon-entreprenante par son Èpoux, dÈnonciaauteur, exprime avec une soudaine Èvinaissance extÈrieure et sans aucune tion explicite du sort cruel que la sociÈtdence le sens de la vieille formule sur laide (ni de son mari lui-mÍme, ni de sa islamique rÈserve aux femmesmodernitÈ des classiques.meilleure amie), elle est cette force vive, aujourdÕhui comme jadis. La force dJean-Michel Frodocette ligne de fuite qui brutalise le pamphlet est soutenue par le fait quLe Monde - Jeudi 7 Mai 199cadre, donne ‡ chaque seconde du film les personnages nÕappartiennent pasune Ènergie que rien ni personne ne un univers archaÔque, mais quÕils sopeut corrompre. Et mÍme lorsquÕelle des membres de la classe moyenne, trasÕendort ÈpuisÈe au milieu des robes vaillant dans des bureaux et utilisanRespectueuse des traditions, Sara portblanches quÕelle coud la nuit en cachet-voitures et ordinateurs. LÕimbÈcillitÈ brle tchador et obÈit au doigt et ‡ lÕoeilte dans une cave pour gagner lÕargent tale du comportement du mari, commson mari, un employÈ de banque dÈsiqui lui servira ‡ honorer une dette de lÕensemble de la sociÈtÈ que lÕhÈrreux de sÕÈlever dans la hiÈrarchi(jusquÕ‡ sÕesquinter les yeux), ou sur le ne doit affronter, est mise en relief paLorsque cet homme quÕelle vÈnËrcanapÈ de son salon aprËs la fÍte ce contraste entre le modernisme supertombe malade, elle nÕhÈsite pas, poquÕelle y a donnÈe en lÕhonneur de son ficiel des objets et des comportementsobtenir lÕargent nÈcessaire ‡ sa guÈrÈpoux, la douceur contient toujours du et lÕobscurantisme des rËgles fondson, ‡ signer un faux... La renommÈdÈfi, une soif inexorable de justice. Se trices, sinon des pulsions qui se dÈchaÓdÕAbbas Kiarostami et de MohsedÈtruire les yeux au travail, par trop de nent au moindre doute.Makhmalbaf, les chefs de file du cinÈmminutie, par trop peu de lumiËre, devient iranien, a un peu ÈclipsÈ celle de leualors la mÈtaphore dÕun cinÈma reclus, aÓnÈ, Dariush Mehrjui, rÈalisateur, soumutilÈ par sa propre exigence de perfec-Croquis inÈdits le shah, duCycle, o˘ il dÈnonÁait avetion. Un cinÈma qui se fait dans la cave, Le deuxiËme angle, le moins satisfai une rare virulence la misËre du peuple. Ilo˘ le metteur en scËne est un contre-sant, est celui de la rÈalisation propre ne mÈnage pas, cette fois, la susceptibibandier (lui gagne de lÕargent en secret ment dite : Mehrjui y dÈmontre un aca litÈ des autoritÈs islamiques, en aborafin de rembourser, lui aussi, une dette dÈmisme attirÈ par la ´belle imageª, qui dant le thËme de lÕÈmancipation dequÕil a contractÈe contre la sociÈtÈ tout plombe souvent sa narration ou la tir femmes. Il le fait en adaptant une piËcentiËre, prÍt ‡ perdre la vue pour hono-vers un inutile folklore. Ainsi des scËne fameuse,Maison de poupÈerer les aspirations quÕil sÕest fixÈes ; en. Che dans le bazar de TÈhÈran o˘ se ren Ibsen, lorsque ses yeux le dessillentdÈpit des Èchecs (lÕÈchec deBanoo, le Sara pour toucher le prix de son travail lÕhÈroÔne sÕen va en abandonnant mprÈcÈdent film de Mehrjui) et de la cen-supplÈmentaire effectuÈ pour payer le et enfants. Dariush Mehrjui nÕa pas laisure politique. Comme Sara qui met besoins mÈdicaux de son mari, qui lui sÈ aller sa Sara ‡ de telles extrÈmitÈsalors des lunettes pour mieux voir, vaudra les soupÁons et finalement lÕho elle quitte, certes, le foyer conjugal maiDaritish Mehrjui use de sa camÈra pour tilitÈ de celui-ci. DÈmonstrative, l emmËne avec elle sa progÈniture. Oretrouver la vue, encore plus nette, plus camÈra nÕen parvient pas moins ‡ sais peut y voir une concession faite aux cencritique, moins descriptive. Ce Òmieux nombre de croquis inÈdits du mode d seurs du rÈgime. Mais pour le reste, lvoirÓ guide tout le film : dans une scËne vie des classes moyennes qui ne son ´messageª passe, et passe bien. DandÕune incroyable tension dramatique, pas sans valeur quand prÈvalent e un style de facture classique, avec uSara, alertÈe par quelque chose dÕÈton-Occident une poignÈe de clichÈs sim sens aigu du rÈcit et des cadrages enamment chatoyant, met ses lunettes et plistes sur lÕIran. une impeccable direction dÕacteurs, ldÈcouvre dans lÕassiette de riz quÕelle TroisiËme angle et mÈrite principal d cinÈaste arrive ‡ nous convaincre quest en train de prÈparer un bouton dorÈ Sara: le film est inspirÈ deMaison d les bonnes causes font parfois de bonquÕelle retire prÈcipitamment. Bouton poupÈe, la piËce dÕIbsen. LÕadaptati films... dorÈqui aurait pu, sÕil nÕavait pas ÈtÈ effectuÈe par Mehrjui a lÕavantage d Joshka SchidloenlevÈin extremis, trahir son activitÈ rendre perceptible lÕactualitÈ dÕu ∞ -Ïuvre conÁue dans le cadre du puri
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D O C U M E N T
tout jamais aux yeux de son mari. Lunettes quÕelle cache aussitÙt dans so sac, comme on dissimule une arme d crime. Mais quel crime y a-t-il ‡ possÈ der lÕinstrument de la vÈritÈ ? Libreme adaptÈe deMaison de poupÈedÕIbse Saraest un film sur le mouvement de l femme en mÍme temps quÕune fable s le cinÈma, et leur commune cours Èm
ancipatrice. Mathieu OrlÈa Cahiers du CinÈma n∞525 - Juin 199
Propos du rÈalisateur
Avec lÕÈchec deBanoo, mon prÈcÈden film, je me suis senti trahi comme un femme qui a tout sacrifiÈ pour lÕamo de son mari, et qui, au lieu dÕÍtr ÒpayÈeÓ en retour, se retrouve suspe tÈe dÕadultËre. Par ailleurs, jÕavais en tÍte depuis lon temps lÕÏuvre dÕIbsen,Maison de pou pÈe, et jÕÈtais passionnÈ par le dÈfi de l transposer dans le cadre dÕune sociÈt patriarcale o˘ les femmes sont traditio nellement exploitÈes et brutalisÈes. CÕest la conjonction des deux qui m permis dÕÈcrire et de mÕidentifier ‡ Sa JÕai fait ce film pour rendre hommage toutes ces femmes qui luttent en silenc pour garder leur famille unie et heureu se, mais qui sont aussi capables de vivre libres et indÈpendantes. Les sociÈtÈ traditionelles devraient beaucoup mieu considÈrer les femmes et les prendre e exemple. Beaucoup dÕamis mÕont reprochÈ dÕa fait du mari un homme trop antipa thique, un macho typique qui nÈglige s femme. Il ne me semblait pas devoi nuancer ce personnage ; il devait reprÈ senter cette sociÈtÈ figÈe face ‡ laquel le la richesse du personnage de Sara devait se rÈvÈler. Je pense en effet qu cÕest dans le contexte familial que lÕ peut le mieux dÈcouvrir la psychologie fÈminine, si complexe et parfois si Èloi-gnÈe de ce que lÕhomme considËr
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A propos deMaison de poupÈeÉ
CrÈÈe en 1879, cette piËce est marquÈe par lÕappartition du personnage de Nora Helmer dans lÕÏuvre de lÕÈcrivain norvÈ-gien Henrik Ibsen (1828-1906). Il y dÈve-loppe une intrigue quÕil allait souvent reprendre lors de cette pÈriode o˘ il trai-tait du ÒrÈalisme critiqueÓ : lÕindividu qui sÕoppose au plus grand nombre, ‡ lÕÈtouffante autoritÈ de la sociÈtÈ. Ainsi sÕexprime Nora : ÒIl me faut dÈcouvrir qui a raison, de la sociÈtÈ ou de moiÓ. Si, en effet, lÕindividu - en se libËrant intellectuellement de lÕordre Ètabli - pro-voque des conflits, Ibsen a une vue opti-miste en estimant que celui-ci est en mesure de parvenir ‡ ses fins indÈpen-damment des autres. Nora donne lÕimpression dÕavoir une chance rÈelle alors quÕelle est isolÈe face ‡ un avenir indÈcis. Nombreuses sont les femmes qui se sont identifiÈes ‡ elle dans leur combat pour la libÈration et lÕÈgalitÈ de la femme. En ce sens, elle est probable-ment la plus ÒinternationaleÓ des per-sonnages dÕIbsen. Le succËs de la piËce fut stupÈfiant, au point que mÍme le public bourgeois salua avec enthousias-me cette femme qui - ayant violÈ la loi pour lÕamour de son mari, qui le lui reproche - abandonne sa famille !
D O C U M E N T
Le rÈalisateur
NÈ le 8 dÈcembre 1939 ‡ TÈhÈran. E 1959, il quitte lÕIran pour Ètudier le cin ma en Californie. A cette Èpoque, UCL favorise lÕenseignement technique e aprËs avoir rencontrÈ Renoir qui lui apprend la direction dÕacteurs, il dÈcid de changer de voie et sÕoriente vers l philosophie. AprËs avoir obtenu son diplÙme e 1964, il crÈe un magazine littÈraire pou faire connaÓtre les auteurs contempo rains iraniens. Puis il retourne dans so pays et commence une carriËre de jour naliste et de scÈnariste pour la tÈlÈvi sion. En 1967, il rÈalise son premier film Diamant 33, une parodie de Jame Bond. CÕest avec le second,La vache, quÕ obtient une reconnaissance internatio nales et sÕattire les foudres des ce seurs du Shah. Gr‚ce ‡ lÕun de se frËres, le film est pourtant prÈsentÈ Òa pied levÈÓ au Festival de Venise o˘ i remporte le Prix de la Critiqu Internationale. La suite de sa carriËre est une reproduc tion de cette ÒcontradictionÓ entre s difficultÈs ‡ travailler et faire connaÓtr ses films du fait de la censure national dÕune part, et ses succËs ‡ lÕÈtran dÕautre part. CÕest notamment le c pourLe facteur, primÈ ‡ Berlin en 1972 DÕailleurs, quand ces films sont distr buÈs, ils le sont rÈguliËrement cinq ‡ di ans aprËs leur rÈalisation. Au momen de la rÈvolution, il sÕexerce aussi a documentaire et vient ensuite en Franc travailler comme rÈalisateur pour l tÈlÈvision. Ce nÕest quÕavecLes pen sionnairesen 1986 etHamoone 1990 quÕil est enfin reconnu ‡ sa just valeur dans son pays. A partir deSara retenant les leÁons du passÈ, il prend l dÈcision de produire systÈmatiquemen ses films. Son dernier,Leila, date d 1996. Dossier Distributeu
Filmographie
Diamant 33196 La vache M. Naive197 Le facteur197 Le cycle197 LÕÈcole o˘ nous allions197 Les pensionnaires198 Shirak198 Banoo199 Hamoon199 Sara199 Pari199 Leila199
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