Sauve et protège de Sokourov Alexandre
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Sauve et protËge Spassi I Sakrani de Alexandre Sokourov FICHE FILM Fiche technique
URSS - 1989 - 2h30 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Alexandre Sokourov dÕaprËs Gustave Flaubert
Musique : Youri Khanine
InterprËtes : CÈcile Zervoudaki Robert Vaap A. Tcherednick V. RogovoÔ
L E
D O C U M E N T
presque entiËrement disparaÓtre tout c qui concerne la vie du bourg. Ensuite montrer ce qui est ÈvoquÈ dans l roman, dÕo˘, notamment, un gran nombre de ´scËnes de litª - mais qui dÈcevront quiconque espÈrait se rince lÕÏil, ce nÕest pas vraiment le genre Sokourov. Deux partis pris, poussÈs lÕextrÍme, guident ici le travail du rÈal sateur. Le premier, constant dans le films de ce poËte de la pellicule rÈvÈl gr‚ce ‡ la glasnost, est dÕexplorer le richesses secrËtes du plan par u recours ‡ la trËs longue durÈe DÈmarche fÈconde qui, si on en accep tait les contraintes, donnait de magni fiques rÈsultats dans dÕautres films d mÍme auteur,Le jour de lÕÈclips (1987), la sÈrie desElÈgiesouLa pier re(1993). DÈmarche pÈrilleuse aussi quand elle rÈvËle au contraire une pau vretÈ dÕimage et dÕimaginaire. Le ´bilanª deSauve et protËgees ´globalement nÈgatifª : si certaine sÈquences engendrent de splendide Èvocations, notamment ‡ partir de visages, beaucoup se rÈvËlent seule ment trËs alambiquÈes pour un rÈsulta dÈcevant, et la longueur des plans tour ne au systÈmatisme lassant. Cel explique sans doute que le film, qui dat de 1989, ait mis aussi longtemps ‡ trou ver un distributeur. Pourtant, malgrÈ se faiblesses, la maniËre dont Sokouro reprend, scËne aprËs scËne, cette tenta tive dÕen extraire une Ènergie dont rie ne laisse prÈsager lÕexistence, instaur une sorte de suspense, une tension, qui court au long de son film malgrÈ le dÈceptions qui lÕÈmaillent. Cette tension est survoltÈe par les tona litÈs hÈtÈrogËnes que le metteur e scËne sÕimpose de mÍler, cÕest s second parti pris. De lÕesthÈtisme raffin au burlesque, des effets dÕimages faÁo clip au dÈpouillement dÕun paysage d dÈsert ou dÕun intÈrieur vidÈ, en passa par le fantastique et les citations cu vÈes, Sokourov amasse un matÈri composite, souvent dans la mÍ sÈquence. LÕimbroglio des moyens
ratifs est encore augmentÈ par le jeu d lÕactrice principale. CÈcile Zervudacki tour ‡ tour en russe et en franÁais (citan Flaubert dans le texte), avec des intona tions qui rÈguliËrement dÈtruisent ce qui pourrait rester de romanesque dans l rÈcit et de naturel dans la reprÈsenta tion, la prestation dÕEmma dÈsÈquilibr le film, torpille tout confort pour le spec tateur, horripile et ravit parfois dans l mÍme mouvement. ExpÈrience limite, ‡ laquelle lÕabsolu rÈussite dÕune autre transposition d mÍme texte (Le Val Abrahamd Manoel de Oliveira, lÕan dernier) fait fo cÈment de lÕombre,Sauve et protËg exige beaucoup, exige plus quÕil n donne. Dans la lumiËre dÕun regard, l violence dÕun geste ou la soudaine pr sence bouleversante des choses, il passe pourtant, par instant, des Èclair de beautÈ pure. Jean-Michel Frodo Le Monde - 1er Septembre 199
(É) Lors de la postsynchronisation, cer-tains acteurs ont doublÈ les interprËte alors que lÕactrice principale disait so texte en partie en franÁais (langue inac cessible au public), en partie en russ (quÕelle ne possËde pas) ! LÕexpressiv du franÁais a ÈtÈ poussÈe jusquÕ‡ l caricature tandis que le russe restai privÈ de toute vie. Ces jeux de langag Ètaient faits pour porter au premier pla la communication instinctive, corporelle charnelle ; la quantitÈ de scËnes de n et la franchise avec laquelle elles on ÈtÈ filmÈes, marquent une rupture dÈci sive avec la tradition russe. (É) Depuis les annÈes 20, en effet, la sexua litÈ et lÕÈrotisme ne sont montrÈs quÕ rapport avec la fÈconditÈ - image que l rÈalisme socialiste a standardisÈe ave
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
qui avait fait mouler son visage pour lÕutiliser ultÈrieurement en masque mor-tuaire, en a profitÈ pour dÈvelopper ce thËme du double plus largement quÕil nÕÈtait prÈvu. (É) Ce thËme de dÈdou-blement qui passait auparavant par une structure assez simple de type binaire acquiert maintenant une plus grande ambiguÔtÈ. Le film se termine sur un plan surprenant. AprËs les funÈrailles dÕEmma, on la retrouve, soudain, vivan-te. Elle se tient face ‡ la camÈra, fixant lÕobjectif. Tout ‡ coup entre dans le cadre le masque qui sÕincline sur lÕÈpau-le dÕEmma. Maiscette rÈunification dÕEmma vivante avec son double, cÕest la mort. Il y a enfin communication, rÈta-blissement des liens rompus, mais dans la mort. Le personnage sÕachemine vers cette unification finale, cette communi-cation silencieuse en titubant. La conception que se fait Sokourov du per-sonnage comme dÕune marionnette dominÈe par un destin impÈnÈtrable, se reflËte complËtement dans le jeu dÕacteur qui se fait ´‡ lÕaveugletteª, dans lÕincertain, passant par lÕhystÈrie, lÕanimalitÈ. (É) On le voit, tout oppose ce film au classicisme et au roman. Sokourov part du texte de Flaubert en sÕefforÁant visiblement dÕen renverser les valeurs : le rationnel est dynamitÈ par le sensuel, le verbal par le visuel, etc. Ce renversement des valeurs, qui nÕa en soi rien dÕinattendu et qui sÕeffec-tue ‡ des degrÈs diffÈrents au cours de chaque adaptation, est ici, poussÈ ‡ lÕextrÍme. (É) La ´vÈritȪ- terme rÈcur-rent dans toute la pensÈe russe - Èmer-ge de la pluralitÈ des voix. Sokourov met en relief ce qui a toujours ÈtÈ refoulÈ par le social russe et qui est dÕun enjeu capital : lÕincapacitÈ de sÕexprimer, et ses aspects tragiques : le formidable effort vers la parole voisinant avec la bestialitÈ et la mort. Michel Iampolski ∞ -
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Fruit dÕune rencontre ´providentielle avec CÈcile Zevudacki, le film est avan tout le portrait dÕune femme en proie lÕhystÈrie, solitaire et totalement dÈpe dante, comme prise au jeu, ‡ sonpropr jeu, naturellement excessif et gro tesque. (É) Si le bruit des mouches - qui occupe une part importante dÕune ´bande-son par ailleurs assez sobre - est aussi sou vent associÈ aux contacts charnels, cÕe que la nuditÈ ici ne se veut pas Èrotiqu - on est loin du sensuelVal Abraha dÕOliveira. Froides et stÈriles, les rel tions sexuelles renvoient ‡ lÕidÈe d putrÈfaction. On pourrait de mÍme voi dans lÕincessant passage du russe a franÁais une anticipation sur le dÈlir fiÈvreux dÕEmma.Sauve et protËge donne de Flaubert une image aussi inha bituelle quÕintÈressante : celle dÕun Èc vaindÈcadent. StÈphane Goude
Positif n∞404 - Octobre 199
Propos du rÈalisateur
LÕactrice franÁaise qui interprËte Emm (CÈcile Zervudacki) est trËs peu dirigÈe. ´Beaucoup de choses dans mo approche du roman ont ÈtÈ dÈterminÈe par le choix de lÕactrice. CÈcile est un personnalitÈ unique, telle que je nÕe avais jamais vu auparavantª, di Sokourov. ´Bien s˚r, je nÕai pas cherch ‡ la plaquer complËtement sur le rÙle. La crÈation dÕEmma est un travail e commun. Je voulais quÕelle se dirige p son intuition, que ses rÈactions soien naturelles.ª Sokourov recourt la plupart du temps des non-professionnels : il voit en eux ´les ennemis de la pensÈe conservatri ce, totalitaire du rÈalisateur et de lÕordonnancement par le metteur e scËne des volontÈs et destins des per-sonnages. Un non-professionnel apport toute sa plastique indÈpendante pour l simple raison quÕil nÕa pas lÕhabi dÕinterprÈter ‡ la lettre les indication dÕun metteur en scËne. Je plante u cadre pour eux, mais je ne dis jamais : ´Fais comme moi !ª ; je ne me prends pas pour le bon Dieuɪ (É) Emma incarne chez Sokourov la stÈrilit hystÈrique (pour lÕhystÈrique, cÕest corps qui parle). Le rÈalisateur la dÈfinit ainsi : ´Avec Emma, nous avons affair ‡ un Ítre Ètrange, Ètonnant, ne s connaissant pas lui-mÍme. Dans s conscience de soi, elle retarde. Ses esti-mations de la situation et dÕelle-mÍm viennent toujours trop tard. Ses petite intrigues ont toujours un caractËre u
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Le rÈalisateur
Alexandre Sokourov est nÈ prËs dÕIrkoutsk (SibÈrie centrale) en 1951. Outre les longs mÈtrages, il a aussi rÈa-lisÈ de nombreux documentaires. Ses films sont, pour la plupart, inÈdits en France
Filmographie
La voix solitaire de lÕhomme1978 Sonate pour Hitler1979 Le dÈgradÈ1980 Sonate pour alto Dimitri Chostakovitch1981 Et rien de plus1982 La mÈmoire des cÏurs br˚lÈs1983 LÕoffrande du soir1984 Patience labeur1985 ElÈgie La triste insensibilitÈ1987 (ou IndiffÈrence affligeante) ElÈgie moscovite Le jour de lÕÈclipse1988 Sauve et protËge1989 ElÈgie soviÈtique ElÈgie pÈtersbourgeoise CinÈ-journal ´Chronique lÈningra-dienne n∞5ª1990 Le deuxiËme cercle Simple ÈlÈgie La pierre1992 Le jour de lÕÈclipse1993
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