Suzaku de Kawase Naomi
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Suzaku Moe No Suzaku de Naomi Kawase FICHE FILM Fiche technique
Japon - 1997 - 1h35 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Naomi Kawase
Musique : Masamichi Shigeno
InterprËtes : Jun Kunimura (Kozo ) Machiko Ono (Michiru ‡ 18 ans) Sayaka Yamaguchi (Michiru ‡ 3 ans) Kotaro Shibata (Eisuke ‡ 26 ans) Kazufumi Mukohira (Eisuke ‡ 11ans) Sachiko Tzumi (Sachiko Tahara)
L E
D O C U M E N T
cas dans un film japonais: aucun trai ne dÈbouchera du tunnel, et entre l petite Michiru, devenue adolescente, e son cousin Eisuke sÕesquisse une liaiso pudique. Le papa, lui, pËte les plombs, sÕÈgar dans le tunnel armÈ dÕune petite cam ra, et disparaÓt, comme englouti pa cette impasse trËs symbolique. Le tun nel, nous laisse entendre ‡ mi-voi Naomi Kawase, cÕest peut-Ítre le pass ge de la vie ‡ la mort, et plus probable ment celui de lÕenfance ‡ lÕ‚ge adul Et comment en sortir, comment sÕen so tir quand les liens de la famille sont IÕÈvidence plus forts que ceux qui relie ces jeunes gens farouches au mond extÈrieur ? La jeune rÈalisatrice excell ‡ nuancer les Èmotions de ses person nages, et ‡ inscrire leurs frÍles sil houettes dans un environnement vÈgÈtal et minÈral qui les tient en quelque sort prisonniers. Les dÈfauts de son premier film, on le trouve au revers de ses qualitÈs. Quan la maÓtrise de lÕellipse finit par cÈder l pas ‡ un sentimentalisme appuyÈ Quand la ´ petite mÈlodie du rÈcit es supplantÈe par une musique redondan te. Quand la joliesse prime sur la simpli citÈ du style. LÕambition de ce fil dÕallure modeste nÕest pourtant p mince: il sÕagissait, rien moins, dÕÈp ser le regard neutre et magnanime d dieu protecteur Suzaku (dÕo˘ le titre) s ces gens dignes aux ‚mes lourdes. U peu plus de chair et dÕhumanitÈ nÕaur pas nui ‡ cette chronique tour ‡ tou Èvanescente et concrËte, au charm indÈniable et persistant. On suivra d prËs Naomi Kawase, qui, aprËs le pro metteurOkaeri, de Shinozaki, prouv que le cinÈma japonais nÕa pas dit so dernier mot. FranÁois Gori
TÈlÈrama n∞2512 - 4 mars 199
AgÈe de 28 ans, la jeune rÈalisatric japonaise, aprËs quelques court mÈtrages en 8 mm, a rÈalisÈ son pre mier long mÈtrage de fiction ave Suzaku, qui a remportÈ la CamÈra dÕo venant sanctionner des dÈbuts promet teurs. LÕÏuvre est extrÍmement clas sique, minimaliste dans sa mise e scËne, sans jamais adopter le point d vue dÕun personnage - un plan subject au dÈtour dÕun trajet en mobylette s un villageois surprend dÕailleurs dans l montage par son exceptionnalitÈ injusti fiÈe -, se bornant ‡ dÈcrire par le dÈtail les mouvements de la vie quotidienn dÕune famille modeste en milieu rura Dans la sensibilitÈ des dÈtails, de regards, dans lÕinscription des perso nages dans la nature, on perÁoit peu peu la construction de lÕunivers de l rÈalisatrice. Se tissent et se dÈvoilent ou restent cachÈes, des relations entr les membres de la famille, en dehor des liens convenus: le neveu envers s tante, la jeune fille envers lui, devenu u peu le deuxiËme pËre parce quÕil fa vivre la famille... En revanche, au centr de la famille, un pËre absent, obsÈd par la prÈsence du tunnel inachevÈ qui aurait pu apporter la prospÈritÈ au villa ge et leur aurait ÈvitÈ de sombrer dan le marasme Èconomique. Mais le pËre dÈj‡ absent du monde auquel ils son tous confrontÈs, va se dissoudre dans l nature, ne laissant derriËre lui que le films 8 mm quÕil a rÈalisÈs. CÕest la s sibilitÈ des dÈtails et des touches dÈcri vant les liens entre les personnages qui fait le prix dÕun film rÈalisÈ avec un soi et une prÈcision Èvidents. Hubert Niogre Positif n∞437/438 - juillet/ao˚t 199
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Il est certains films, rares, dont on sort bouleversÈ, sans avoir eu forcÈment le temps dÕanalyser les raisons dÕune Èmo-tion qui vous submerge littÈralement. Suzakuest de ceux-l‡. Premier long mÈtrage dÕune jeune rÈalisatrice japo-naise venant du court mÈtrage expÈri-mental, le film est une des grandes rÈvÈlations du Festival. Le scÈnario deSuzakusuit la chronique dÕune famille habitant Nishiyosino-mura, un village perchÈ dans les montagnes: elle est composÈe dÕun couple avec une petite fille qui hÈberge Ègalement la mËre du mari ainsi quÕun neveu dont le pËre a disparu. Au dÈbut des annÈes 70, la famille vit, ‡ lÕinstar des autres habitants du hameau, avec lÕespoir de lÕouverture dÕune ligne de chemin de fer qui dÈsenclaverait le village. Au bout dÕun tiers du film, le rÈcit opËre un saut de quinze ans en avant. Le projet de chemin de fer a ÈtÈ abandonnÈ, seul reste un mÈtaphorique morceau de tunnel inexploitable, creusÈ ‡ flanc de montagne. Michiru, la petite fille, est devenue une collÈgienne que son cousin ramËne de lÕÈcole sur son scooter, la mËre tente de travailler ‡ la ville malgrÈ sa santÈ fragi-le. Le pËre continue de se battre en vain au conseil municipal pour lÕouverture de la voie-ferrÈe. SecrËtement amoureuse de son cousin, Michiru se dÈsespËre dÕassister ‡ un dÈbut de relation entre sa mËre et lui... Le film est avant tout lÕhistoire dÕune poignÈe de personnages que la rÈalisa-tion approche au plus prËs. DÈcrits par leurs gestes et leurs trajets rÈguliers, placÈs dans un espace naturel grandiose (Suzaku est le nom du dieu de la mon-tagne) comme sÕils communiaient avec le cosmos, condamnÈs pourtant par le mouvement gÈnÈral qui, dans les pays industriels, vide les campagnes, ils deviennent nos proches. Suzakufrappe, dËs les premiËres images, par sa lenteur et la composition ‡ la fois discrËte et minutieuse du cadre.
D O C U M E N T
au bout de quelques minutes, tant esrÈduit ‡ une sÈrie dÕactivitÈs mÈc Propos du rÈalisateur puissant le lien de compassion que lniques, de sourires et de courbette mise en scËne construit entre le spectainter-paysannes. Ce nÕest que par l teur et les personnages. Tout esynopsis du dossier de presse quÕo Le titre sÕappuyant sur une architecture du cadrapprend que cette famille vit dans l trËs complexe, le film de Naomi KawasmisËre - rien ne lÕindique - et que le pËr ´Suzaku est un dieu protecteur, reprÈ-rÈussit ‡ enregistrer une indiscutabltravaille sur le chantier dÕun tunnel d sentÈ sous la forme dÕun oiseau rouge. forme de vÈritÈ. Celle-ci est rendue pluchemin de fer. PremiËre nouvelle. O Dans cette rÈgion du Japon, il existe tangible par la qualitÈ des comÈdiens, lavoit juste, lors dÕun pique-nique, le pËr quatre dieux, un pour chaque direction. plupart non professionnels, et surtouvisiter le tunnel avec les enfants - plan Suzaku est le dieu du sud; il se manifes-par la durÈe adÈquate des scËnes quimagnifique dÕailleurs, qui est le seul te par le souffle, le vent. JÕai suivi le exclut ‡ la fois la complaisance contemdistiller un peu de magie. Tout est ‡ regard du dieu Suzaku. Il guidait mon plative et la rapiditÈ artificielle.lÕavenant. Le pËre ´ est un Ítre dÈse regard et mon coeurª. AprËs lÕÈclatement de la famille, leparÈ ª, lit-on. Fort bien, mais il reste tel-films super-8 retrouvÈs avec la camÈrlement discret sur ses troubles que lÕo Le rapport ‡ la nature du pËre disparu sont visionnÈs ‡ la fine suspecte rienÉ La grande affaire de lÕouvrage, comme la mÈmoire dÕcÕest la mystÈrieuse disparition de c ´Dans ce film, la montagne est vivante; temps dÈfinitivement rÈvolu. Ils renpaternel, qui va provoquer la dispersio elle est l‡ plus que les hommes. Je pla-voient ‡ une expÈrience universelle dde la famille. Mais cette disparition elle-Áais le ou les personnages devant ma souvenir. mÍmene produit pas grand-chose. Les camÈra mais je regardais toujours la Jean-FranÁois Raugepersonnages continuent leur routine montagne au del‡ de cette personne. Le Monde - 17 mai 199lÕidentique. Si la mËre et la fille donne Capter la lumiËre naturelle Ètait tout des signes de dÈsarroi vers la fin, trËs aussi essentiel. Je crois que nous lÈgers dÕailleurs, le neveu hÈbergÈ par l sommes en train de perdre la richesse famille reste inexpressif dÕun bout de la nature et parce que nous la per-lÕautre, Èructant ‡ peine quelques sy dons, nous devenons plus attentifs ‡ labes. elle. En ce qui me concerne, jÕai grandi ‡ GÈnÈrique trompeur: une image de forÍComment un drame intÈriorisÈ au poin la campagne; quand je suis arrivÈe ‡ la mouvante qui rappelle un plan ddÕÍtre totalement invisible pourrait-ville, jÕai durement ÈprouvÈ le manque Sarabade Yanagimachi et une musiqunous faire vibrer ? Surtout quand les de la nature. JÕai dÈcouvert lÕimportance au piano qui semble volÈe ‡ Kitano. Opersonnages se cantonnent dans un quÕelle avait dans ma vie; je me suis est vite dÈtrompÈ par ce qui suit. CaopacitÈ guindÈe... Le trËs vague senti-souvenu de mon enfance, des jeux aprËs Moe No Suzakument incestueux de la cousine pour leappartient ‡ la cohor lÕÈcole, du plaisir que jÕavais ‡ toucher te rÈcente de films idylliques sur la camcousin, IÕunique piste un peu troublant la terre ou la riviËre...ª pagne nippone qui, dÈcidÈment, se suiest effleurÈ trop lÈgËrement pour quÕo vent et se ressemblent. TrËs joli, filmen fasse grand cas. La retenue et le non avec une belle vivacitÈ, ce premier fildit, dÕaccord, mais il y a des limites.Le sujet de Naomi Kawase capte avec gr‚ce lVincent Ostri vie quotidienne des paysans dÕun petcinÈma n∞ 522 - Mars 199Cahiers du´Je suis partie dÕune histoire qui est village sis sur les flancs dÕune montagnarrivÈe dans ma rÈgion dÕorigine et qui a (splendide point de vue de lconcernÈ ma famille. Il y a eu effective-terrasse).Seulement, la cinÈaste sment un projet de dÈveloppement pour repose complaisamment sur son talendÈsenclaver cette rÈgion isolÈe, mais il de documentariste. Travaillant essena ÈtÈ abandonnÈ en raison de la rÈces-tiellement avec des acteurs non profession Èconomique. Il y avait donc deux sionnels, Kawase se contente de peaufiaspects ‡ cette histoire, un aspect politico-ner le ´ rÈalisme ª de sa fiction, traverÈconomique et puis son retentissement le plus obtus du cinÈma contemporaisur la vie des gens. Quand je suis entrÈe quand il est donnÈ comme une fin epour la premiËre fois dans le tunnel que soi. Le rÈcit, dÈnuÈ des temps mortslÕon voit dans le film, jÕai entendu lÕÈcho des moments neutres de la vraie vie,i
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
D O C U M E N T
senti leur existence et je me suis dit qu cÕest cette Èmotion quÕexprimerait film.ª
Ellipses et litotes
´Je ne pense pas que cÕest parce que j suis japonaise que je rÈpugne ‡ exprime les sentiments avec les mots. CÕe quelque chose quÕon peut sans dout trouver dans toutes les cultures, che tous les gens conscients quÕon ne pe jamais exprimer ‡ 100% ce quÕon Èpro ve dans sa tÍte et dans son cÏur. CÕe en tous cas la raison pour laquelle je n voulais pas exprimer le chagrin des per sonnages de faÁon directe. Les Èmotion devaient apparaÓtre ‡ travers lÕambia ceª.
La dÈcouverte du cinÈma et d pËre
´A 18 ans, jÕai commencÈ des Ètude dÕart. CÕest ‡ ce moment-l‡ que j dÈcouvert le cinÈma, avec une camÈr 8mm. Avec mes collËgues Ètudiants nous filmions au hasard, dans la rue JÕenregistrais la vie quotidienne des ge ‡ travers lÕobjectif. Je suis tombÈe amo reuse du cinÈma, et jÕai dÈcidÈ de fair mon premier film, un documentaire o˘ je racontais ma vie personnelle. JÕavai grandi sans connaÓtre mon pËre. Je sui partie ‡ sa recherche avec lÕidÈe de fi mer ce voyage. JÕavais 23 ans. Gr‚ce ce film, jÕai dÈcouvert mon pËre et je m suis dÈcouverte moi-mÍme. Deux an aprËs, jÕai fait un deuxiËme film, sur m grand-mËre cette fois. Un camerama mÕa prÈsentÈ un producteur, IÕhomme est aujourdÕhui mon mari. CÕest pourq Suzakua ÈtÈ une pÈriode de bonheu dans ma vie affective et professionnelle.. et je prÈpare maintenant mon prochai filmª. Extraits du dÈbat public au ThÈ‚tre ´Jea le Bleuª de Manosque, en janvier 98. LÕAutre rive - Mars/Avril 1
Filmographie
Moe No Suzaku
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
199
Documents disponibles au France
Positif n∞446 - Avril 1998 LibÈration - 4 Mars 1998 Les Inrockuptibles - 4 Mars 1998 -
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents