The War Zone de Roth Tim
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
The war zone
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
naires et pleurnicher sur le sort des vic times. Or l'enfer familial que dÈpeint l cinÈaste est bien plus complexe, retor et contradictoire. En fait, Tim Roth s'in tÈresse moins ‡ l'inceste en tant qu ´pratiqueª perverse, Èvidemment nau sÈabonde et condamnable, qu'‡ la per ception contrariÈe de ses protagoniste adolescents et aux zones de dÈraiso qui agitent leur intÈrioritÈ. RÈsumons nous : plus proche d'un Atom Egoya que d'un AndrÈ Cayatte, Tim Rot n'Èvoque l'inceste que pour mieux son der les sÈismes psychologiques intime de ses personnages. La zone de guerre dont il est ici questio renvoie d'abord au paysage o˘ s'inscri la fiction. Quelque part dans le Devon une famille vit isolÈe dans une petit maison solitaire, sise non loin du bor de mer. Surplombant la cÙte, la prÈsen ce d'un bunker, trace de la Second Guerre mondiale, suggËre qu'en ce lieux, a priori propices ‡ l'exaltatio romanesque, de lourdes menaces des tructrices ont longtemps pesÈ. Duran toute la durÈe du film, les seuls plans extÈrieurs dÈpeindront l'environnem immÈdiat du bunker et de la mais familiale. Ce no man's land n'a aucu valeur dÈcorative. La rigueur d cadrages atteste une volontÈ d'abstr tion. Les caractÈristiques de l'endr (dÈsertique, balayÈ par les vents, inqu tantÉ) renvoient intimement au hu clos psychologique o˘ s'agitent l quatre personnages : Tom, le fil Jessie, la fille ; le pËre et la mËre, enf dont ne nous ne connaÓtrons jamais prÈnomsÉ Entre ces quatre protagonistes, dont ri n'indique au dÈpart qu'ils vivent aut ment que dans la concorde et la sÈrÈ tÈ, une dramaturgie, ‡ la fois cÈrÈbr et physique, se met lentement en pla Les premiËres images du film dÈter nent ses codes. Le plan d'ouvert depuis l'intÈrieur du bunker (avec s deux ouvertures symÈtriques, comme la camÈra filmait de l'intÈrieur d' masque), puis l'utilisation de la cam
subjective du point de vue de Tom, su une route qui mËne ‡ sa maison puis l'intÈrieur de celle-ci, indiquent que le ´ÈvÈnementsª seront envisagÈs selon l perception de l'adolescent. TrËs vite Tim Roth installe son thÈ‚tre cruel. L mËre, enceinte, perd les eaux. La famill quitte la maison pour se rendre ‡ l maternitÈ. LÕaccident automobile q suit, suggËre que le malheur arrive e quelque sorte par le nouveau-nÈ, rÈvÈla teur involontaire de drames destructeur ‡ venirÉ Une fois la mËre hospitalisÈe, etde factoÈvacuÈe du microcosm familial, les trois personnages (pËre fille, fils) retournent ‡ leur solitude. Le cicatrices qu'ils arborent sur leur visag (stigmates de l'accident antÈrieur) souli gnent dans leur ostentation mÍme com bien les blessures, avouables e inavouables, constitueront dÈsormai l'essentiel du rÈcit. Ce qui, dËs lors, pourrait n'Ítre qu'un chronique rÈaliste misÈrabiliste (le fil surprend son pËre abuser de sa sÏur et agit pour rÈtablir l'ordre ancien) devien
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sait rien, Jessie devient ‡ son tour tÈmoin de l'initiation sexuelle de son frËre. SiThe war zoneadoptait les contours formels du naturalisme, il se rÈvÈlerait sans doute insupportable de complai-sance. Mais on l'a dit : les ambitions du cinÈaste sont aux antipodes de celles du documentaireÉ Contrairement ‡ un autre film rÈcent redevable ‡ un comÈ-dien -Ne pas avalerde Gary Oldman, qui, sur un sujet voisin, arborait une sty-listique fidËle au rÈalisme d'un Ken Loach - Tim Roth joue de l'assemblage des figures de style avec un souci constant de la distanciation. ¿ cet Ègard, son film entretient de nombreux points communs avec le magnifique Ratcatcherde Lynne Ramsay et confir-me ainsi la richesse et la diversitÈ d'ins-piration du cinÈma anglais, n'en dÈplai-se ‡ ses contempteurs qui ont dÈcidÈ que tout ce qui venait de l'autre cÙtÈ de la Manche Ètait forcÈment ‡ jeter. (É) Olivier De Bruyn ∞ -
D O C U M E N T
Il faut dire les choses carrÈment :Th war zoneest un film Èprouvant, qu certains trouveront mÍme sans dout Èpouvantable.The war zonetraÓte d l'inceste. Des violences sexuelles infli gÈes rÈguliËrement par un pËre ‡ s fille. Non, ‡ ses filles : aprËs avoi souillÈ pendant des annÈes la premiËre qui atteint l'‚ge de 16 ans, le pËre mon trÈ dans le film commence ‡ s'intÈresse ‡ la seconde, qui vient tout juste d naÓtreÉ C'est effrayant ‡ exprimer, ‡ lire, ‡ voirÉ Or Tim Roth et son scÈna-riste montrent Áa de front, sans ciller sans expliquer, sans donner aucun rÈponse ‡ toutes les questions qu'o peut se poser. Ils montrent l'intolÈrable. Ont-ils raison de le faire ? De le fair comme Áa ? Franchement, je n'en sai rien. Mais leur film cogne, et pas qu'u peuÉ Une chose est ‡ peu prËs s˚re : on n peut pas accuser Tim Roth d'avoir voul faire un coup, d'avoir cherchÈ ‡ choque pour faire le malin. (É) Tom a 15 ans. C'est un ado silencieux fermÈ comme une huitre, qui sembl plus regarder vivre les autres que vivr lui-mÍme. Les autres : sa mËre, encein te, et occupÈe ‡ plein temps par so Ètat ; sa sÏur, Jessie, un tout petit peu plus ‚gÈe, douloureuse, les nerfs ‡ vif son pËre, difficile ‡ saisir, apparemmen magouilleur, d'emblÈe pas net, mais pa Èvident qu'il soit pire que bie d'autresÉ Mais si. Pire, il l'est, pire que tous, pir que tout. CÕest par le regard scrutate de Tom que nous allons dÈcouvrir, quel pointÉ Des gestes surpris, des photos trouvÈes, des doutes, puis de certitudes. L'envie de crier, le besoin d faire Èclater la vÈritÈ, la volontÈ d mettre un coup d'arrÍt ‡ l'insupportable. Tom prendra tout sur lui, presqu'e silence, comme d'habitude. Et nous prendrons tout dans la tronch par contrecoup. Pas d'Èchappatoire, pa de rÈpit dans l'inexorable. Les plan sont taillÈs au cordeau, l'air circule peu sauf dans ces images magnifiques de
campagne anglaise, brËves ÈchappÈes, brefs moments de rÈpit sans dout parce qu'on n'y voit aucun Ítr humainÉ La Gazette Utopia n∞20
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(É) Tim Roth a fait place nette dans l'intrigue pour mieux se concentrer sur la lente dÈsagrÈgation de ce microcos-me familial aux Èlans si Ètrangement (dÈs)accordÈs. Plans larges de la nature qui isole. Plans fixes, mÈticuleusement enchaÓnÈs pour faire monter une tension ‡ coups de menus dÈrapages et de peu de dialogues. Chaque scËne a des lacunes dÈlibÈrÈes et laisse en suspens des interrogations. Pourquoi fallait-il que cette famille dÈmÈnage au bout du monde ? Que faut-il penser des impudeurs naÔves (ou pas ?) de Jessie, grande sÏur ‡ l'af-fection ambiguÎ ? Pourquoi la mËre est-elle, elle, si sereine ? La vÈritÈ autour de laquelle rÙde Tom, on l'a pressentie assez vite. DansThe war zone, ce n'est pas le suspense qui compte. Mais l'accumulation des signes qui conduisent, inÈluctablement, au pire. Quand le rÈalisateur y arrive, au pire, il nous oblige ‡ le regarder en face. Choix dÈcisif. L'ellipse Ètait une facilitÈ. Filmer l'innommable, un dÈfi. La scËne est d'une brutalitÈ asphyxiante. Quelques mots crus jusqu'au vertige accompa-gnent un plan dÈvastateur : c'est, sur le visage de Jessie, un concentrÈ de souf-france pure. Tim Roth filme un rituel de torture primitive. Paroxysme d'une espË-ce assez singuliËre de film d'Èpouvante menÈ avec une s˚retÈ et une prÈcision jusque-l‡ impeccables. On regrette donc un peu que Tim Roth trÈbuche au sortir de l'horreur enfin dÈvoilÈe. La rÈponse du scÈnariste ne l'aide pas vraiment. La suggestion s'efface devant l'explicite et une dramatisation aussi laborieuse que factice. On n'oubliera pas, cependant, l'intensitÈ sans fards de deux inter-prËtes dÈbutants superbement dirigÈs, Freddie Cunliffe (Tom) et Lara Belmont (Jessie). Cette performance donne le ton ‡ ce premier film tout sauf anecdotique, habilement dÈrangeant, bouillonnant de rage rentrÈe sous une surface d'un clas-sicisme ÈpurÈ. Jean-Claude Loiseau
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D O C U M E N T
Entretien avec le rÈalisa teur
QuÕest-ce qui vous a dÈcidÈ ‡ vous la cer dans la rÈalisation ? Sur les plateaux, jÕai toujours passÈ pl de temps avec les techniciens quÕav les acteurs. Tant que Áa ne dÈrange pa le metteur en scËne, je pose des ques tions, je mÕintÈresse ‡ la position de l camÈra, etc. Plusieurs cinÈastes comme James Gray ou Michael Dijiacomo, avec qui jÕai tournÈAnimal - mÕont rÈpÈtÈ : ÒPourquoi ne fais-tu p un film toi-mÍme ?Ó JÕai rÈsistÈ : savais quÕil faudrait que jÕarrÍte de jo pendant un certain temps. Quand je me suis dÈcidÈ, mon agent mÕ fait lire le roman dont est tirÈThe wa zone. Exactement ce que je cherchais un film pour adultes. Ce sont des film sÈrieux qui mÕont poussÈ ‡ deven acteur, notamment le cinÈma anglai rÈaliste et social. On me dit que beau coup dÕacteurs, aujourdÕhui, passent ‡ mise en scËne. Mais ce nÕest pas no veau : avant, il y eut Kirk Douglas, Bur Lancaster, et pas mal dÕautres. Mais u bon comÈdien ne fait pas forcÈment u bon cinÈasteÉ
Quelles sont les principales difficultÈ auxquelles vous avez d˚ faire face pou mener ‡ bien ce projet ? Il nÕy a pas eu de problËme majeur, avant, ni pendant le tournage. Mon no a attirÈ les financiers. JÕai essayÈ dÕÍ trËs attentif : ceux qui sortaient immÈ diatement leur chÈquier, simplement pa ce que je suis Tim Roth, ne mÕintÈre saient pas. Il fallait que le projet le passionne vraiment. Ensuite, jÕai aud tionnÈ soigneusement tous les techni ciens, comme sÕil sÕagissait dÕacte Tous avaient lu le scÈnario, tous Ètaien l‡ parce quÕil leur avait plu. Je savai que le tournage de certaines scËne serait trËs douloureux pour les comÈ diens, et je ne voulais pas Ítre ento de gens en train de se plaindre ‡ ca
des heures supplÈmentaires, de la mÈtÈo, que sais-je-encore ? Je voulais que chacun se tienne prÍt ‡ rassurer mes jeunes acteurs, ‡ les prendre dans ses bras pour les consoler. Je voulais une famille : ‡ deux exceptions prËs -deux techniciens qui ont ÈtÈ immÈdiate-ment virÈs -, je lÕai eue.
A quel genre ou ‡ quelle famille appar-tient votre film ? JÕai ÈtÈ profondÈment marquÈ par le tr vail du cinÈaste anglais Alan Clarke. Alan a changÈ la vie de tous ceux qui lÕont approchÈ. Il a donnÈ sa chance Ray Winstone - le pËre dansThe war zone- en le faisant tourner dansScum, un film que jÕai vu cinq fois et qui m donnÈ envie de devenir comÈdien. Puis il mÕa offert le rÙle principal deMade in Britain- dont Chris Menges Ètait le chef opÈrateur. Alan Clarke a ÈtÈ une influence majeure pour ma gÈnÈration : Ne pas avaler, le premier film de Gary Oldman, lui doit beaucoup. Il y a aussi Ken Loach - je sais, hÈlas, que je ne tournerai jamais avec lui, puisquÕil n prend que des acteurs peu connus. Bref, du cinÈma profondÈment anglais, alors quÕaujourdÕhui les cinÈastes brita niques rÍvent dÕimiter les films holl woodiens. Et puis je citerai aussi David Lean, George Stevens, Akira Kurosawa : parce que jÕaime lÕÈcran large et que l mouvements de la camÈra ne se voient pas. TÈlÈrama - Cannes 1999 Fiche AFCAE
Le rÈalisateur
Tim Roth est nÈ en 1961 ‡ Londres. Ce sont ses prestations sur les scËnes du thÈ‚tre dÕavant-garde londonien qui l forment au mÈtier dÕacteur. Et, cÕest ‡
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Britainde Alan Clarke, couronnÈ par le Prix Italia en 1981. Il est remarquÈ par Mike Leigh qui lÕengage sur un autre tÈlÈfilm,Meantime, aux cÙtÈs de Gary Oldman. Puis, il enchaÓne les films des deux cÙtÈs de lÕAtlantique avec des rÈa-lisateurs aussi prestigieux que Stephen Frears (The hit, 1984), Chris Menges (A world apart, 1988), Peter Greenaway (Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, 1989) ou bien encore Robert Altman (Vincent et ThÈo, 1990) CÕest gr‚ce ‡Reservoir dogs(1992) et Pulp fiction(1994) de Quentin Tarentino quÕil obtient une reconnais-sance mondiale. Sa carriËre doit Ègale-ment beaucoup au rÙle de dandy que lui offre Michael Caton-Jones dansRob Royen 1995. RÙle qui lui vaut dÕÍtre nominÈ aux Oscars et Golden Globes comme meilleur second rÙle. En 1998, il tourne sous la direction de Giuseppe Tornatore,La leggenda del pianista sullÕoceano, dÕaprËs le livre dÕAlessandro Baricco,Novecento : pia-niste. En 1999, il a tournÈ dansVatel, rÈalisÈ par Roland JoffÈ avec, dans le rÙle principal, GÈrard Depardieu.The war zoneest son premier film en tant que rÈalisateur. Fiche AFCAE - Promotion
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